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BOUTEFLIKA LE RETOUR ou LA FOLLE JOURNÉE

mercredi 13 mars 2019, par social

La « Folle Journée » est un festival de musique Classique de très grande qualité. Avec la dernière prestation du Régime, du classique, nous y avons eu droit. Mais le moins que l’on puisse dire est que la qualité, comme de coutume était absente. L’air était connu et ressassé, les musiciens de piètres besogneux. Vieux chevaux de retour.

Quant à la partition, elle n’aurait des chances d’être jouée que sur les scènes les plus minables des monarchies autocratiques et « républiques » bananières despotiques.

Décrivons tout d’abord la scène. Une salle immense aux décors surchargés, lourdes tentures aux fenêtres de style soap opéra oriental, profusion de tapis et de tables sur lesquelles sont disposés des plateaux de gâteaux que les malheureux protagonistes, gâteux, n’ont pu qu’admirer d’un regard avide compte tenu de leur état de forme et du diabète qui les guette. Décors grandiloquent de mauvais goût dont ils espèrent que sa vue en imposera au Peuple car ils se savent démonétisés !

Au fond de cette immense salle que les courtisans serviles devaient parcourir, ratatiné dans un fauteuil devenu désormais trop grand, un vieux monsieur « en pleine possession de ses moyens » ! Les courtisans obséquieux, commençant leurs courbettes dès l’entrée de la salle, compte tenu de la distance à parcourir, arrivaient à hauteur de Bouteflika courbés littéralement en deux. Vingt ans après son accession au Pouvoir, Fakhamatou a réussi à rendre comme il l’avait promis à son arrivée leur « fierté » et leur « dignité » à ceux des algériens qui le servent et qui le flattent !
Pour ce qui est du classique, le Clan nous a interprété l’air du Guépard de l’auteur italien Lampedusa : « TOUT CHANGER POUR NE RIEN CHANGER » mille fois interprété depuis l’Indépendance. Le Peuple conteste la reconduction arbitraire à la tête de l’État Algérien d’un très grand malade, que la simple décence et un minimum d’humanité devraient interdire, et demande au Clan de vider les allées du Pouvoir.
Qu’à cela ne tienne ! Comme même les pseudos « élections » ne garantissent pas un succès, alors comme en 1962 avec le GPRA, en 1965 avec un pseudo « président », en 1979 avec la désignation « de l’officier le plus vieux dans le grade le plus élevé » et sa destitution en 1992, la liquidation en direct à la télévision du Regretté Mohamed BOUDIAF, ou encore Liamine ZEROUAL « démissionné » en 1999. Aujourd’hui encore, comme en 1999, 2004 ,2009 – avec en prime la modification de la « Constitution »et 2014 _le régime choisit la voie du « GOLPE », du COUP D’ETAT pour prolonger sa main mise sur les richesses de notre pays pour son plus grand bénéfice et celui de ses mentors étrangers !

La musique disions-nous, était franchement mauvaise. Encore une fois, rejouée à l’infini depuis le premier coup d’État de 1962, accompagnée de son lot de serments solennels et qui prennent Dieu à témoin : « ata3ahed » !!!.
Ils s’étaient pourtant évertués tout au long de ces décennies à changer le Peuple. Les poisons successifs de sa division avaient été largement distribués du nord au sud et d’est en ouest de notre pays ! Rien n’avait été ménagé, la manipulation de notre histoire et de la religion et leurs instrumentalisations. La ruine de l ‘école et la tentative de généralisation de la corruption à l’ensemble du corps social. La menace d’une intervention étrangère et la reprise de la guerre civile !
LE PEUPLE A TROUVE LES ANTIDOTES ET LES A MIS EN ŒUVRE. LA MANIFESTATION DE MASSE PACIFIQUE, DISCIPLINÉE ET FRATERNELLE FAISANT SAUTER EN CES JOURNÉES TOUS LES FAUX CLIVAGES SEMÉS PAR LE RÉGIME.

« Faites-nous confiance, tentent-ils de répliquer, comme l’affirme le serpent Kaa dans le roman de Kipling en hypnotisant ses proies avant de les dévorer, tout ce que nous vous avons promis depuis près de 60 ans et que nous n’avons jamais réalisé, cette fois ci, promis, juré nous allons le faire » !
« Laissez-nous encore une année, ou deux, ou trois ou plus... et vous verrez s’accomplir les miracles dont nous sommes capables ».
Peu importe qu’en l’espace de quelques jours à peine ils se soient parjurés devant le Peuple algérien, l’opinion internationale et, puisqu’il l’invoque, devant Dieu.
N’avaient-ils pas créé une structure avec un directeur de campagne, puis un autre ?

N’avaient-ils pas fait lire à la télévision d’État, une lettre de candidature de Bouteflika avec son lot de sempiternels engagements jamais tenus ?
Les baltaguias du Régime ne s’étaient-ils pas évertués à nous convaincre du bien-fondé de sa candidature et selon le mot d’un de leurs tuteurs français, de son « alacrité » ?
Toute honte bue, toute dignité ravalée, ils affirment aujourd’hui que Bouteflika n’a jamais été candidat ! Ils n’ont vraiment que mépris pour le Peuple algérien dont ils se sont, désormais, coupés définitivement. Ils vivent « hors sol » et entre eux dans leurs résidences sécurisées et les week-end à l’étranger. Alors les aspirations du Peuple, ses attentes et ses espoirs, ils n’en ont rien à faire !

Que dire alors des musiciens chargés d’interpréter cette mauvaise rengaine ?
Dans l’ordre d’apparition :
- Le premier violon Bédoui, ancien ministre de l’intérieur réputé pour son « ouverture » et son « esprit démocratique » qui remplace un Ouyahia honni. Bédoui, serviteur zélé du clan Bouteflika, il doit son ascension à sa proximité d’avec un des membres de la fratrie, Nasser Bouteflika. Il l’a connu en 2013 et il lui a a donné des gages lorsqu’il était ministre de la formation professionnelle et Nasser son secrétaire général. En tant que ministre de l’intérieur, il s’est signalé par son esprit antidémocratique constant s’agissant de la demande d’agréments de parties politiques ou d’association, de refus d’autorisation de tenue de congrès de partis démocratiques, fussent-ils reconnus et de la répression des mouvements de masses. Gageons qu’il saura faire preuve d’impartialité et de discernement quand ceux qui l’ont fabriqué le lui demanderont !!!
Reconnaissons-lui pourtant, de l’intrépidité à moins que cela ne fut de l’inconscience. L’Histoire enseigne pourtant que tous les premiers ministres des régimes agonisants finissent toujours mal.

- Le second violon, Ramdane Lamamra, quant à lui, doit se demander ce qu’il fait là ! Réputé sans « gamelles » et bon diplomate, pourquoi s’est-il embarqué sur ce Titanic ? A moins que cela ne soit par discipline. Il faut tout de même espérer qu’il n’a pas rempli cette mission d’estafette que la rumeur lui attribue auprès du tuteur français. Autrement pour sauver ce qui peut encore l’être le concernant, il ne lui resterait que la démission

- La Grosse Caisse, soldat d’opérette avec son uniforme rutilant de dorures, pathétique dans son exercice de déchiffrage de ses notes. Il venait la veille d’avaler sa casquette en trouvant au Peuple qu’il n’avait cessé de vilipender et menacer gravement, toutes les qualités. Comme le font si souvent ceux qui ont perdu toute indépendance et qui sont tenus, tant au plan interne que par les puissances étrangères. A la niche !

- Le futur Chef d’orchestre, vieux crocodile du système, passé entre toutes ses gouttes. Laudateur constant de Bouteflika auquel il n’a cessé de délivrer des certificats de capacité durant ces cinq dernières années. Fonctionnaire international toujours reconduit par la grâce du Régime, avec de très confortables revenus. Allié familialement du « très grand patriote arabe », le roitelet de Jordanie et ami fidèle des satrapes pétroliers de la péninsule arabique. Il est du reste permis de s’interroger sur les raisons profondes qui l’ont conduit à jeter l’éponge en tant que médiateur des Nations Unis dans le conflit syrien. N’était-ce pas pour complaire précisément à ces parties au conflit ? Il est tellement bien en cour que son nom avait même été évoqué par le Régime, comme roue de secours, en remplacement de Bouteflika. C’est dire combien il pourra être impartial lui aussi s’il parvenait à présider une instance avec comme circonstances aggravantes ses liens avec les pays du Golfe, lesquels s’emploient, depuis qu’ils existent, à la perte de notre pays !
Après sa rencontre avec Bouteflika, tel l’oracle, il est venu délivrer la bonne parole. Mais il faut croire que le Régime est aux abois, qu’il agit dans l’improvisation et la précipitation et qu’il ne sait vraiment plus rien de l’art de la mise en scène. En effet, Brahimi est sorti pour déclamer dans une atmosphère crépusculaire et dans une immense salle, vide de journalistes hormis 4 porteurs de caméras, une potion indigeste à laquelle, cynique, il ne croît pas lui-même.
Il n’y a pas si longtemps, trois semaines, mais cela semble si lointain, à coup de cachir, de 1000 dinars et de bus affrétés dans le pays entier, le Régime avait réussi à réunir quelques milliers de personnes. Il a vraiment perdu la main.

Ainsi, ce que le Régime veut nous vendre comme un sommet d’art politique se révèle n’être qu’une énième pantalonnade.
Cependant les patriotes algériens doivent se garder d’un excès d’optimisme. Les capacités de nuisance du Régime, quoique atteintes, ne sont pas éteintes. Cette séquence historique doit être une tragédie pour le système, elle doit signifier sa fin. En aucun cas, il ne faut lui permettre de la transformer en drame pour le PEUPLE ALGÉRIEN.

LA TENTATION DE TRANSFORMER L’APORIE QUI AFFECTE LE RÉGIME EN ANOMIE POUR NOTRE NATION EXISTE FORTEMENT CHEZ LES FORCES LES PLUS ANTIPATRIOTIQUES QUI LE COMPOSENT.

Autrement dit, leur incapacité à résoudre cette contradiction insoluble avec le Peuple peut fort bien les conduire à transformer le pays en une jungle sans organisation, sans lois d’où auraient disparu toutes les valeurs communes.

FACE A CETTE ÉVENTUALITÉ, LA SEULE RÉPLIQUE CONSISTE EN UN REFUS ABSOLU DE TOUTE SOLUTION PRÉCONISE PAR CE RÉGIME, AU RENFORCEMENT DE L’UNITÉ DANS L’ACTION PACIFIQUE, EN UN REJET DE TOUTE PROPOSITION OU PERSONNALITÉ CLIVANTE. C’EST AU PEUPLE DÉSORMAIS SOUVERAIN QU’IL REVIENT DE PRENDRE SON DESTIN EN MAIN, DE DESIGNER SES REPRÉSENTANTS ET DE DÉFINIR SES FORMES D’ORGANISATION POLITIQUE ET SOCIALE.
TOUT AUTRE CHOIX NE SERVIRAIT QUE LA PROLONGATION DE LA SURVIE DU RÉGIME VOMI.

Comme il a été dit, le cadavre bouge encore, veillons à ce que ses miasmes, ses microbes et ses bactéries ne contaminent pas notre vaillant Peuple.
A tous, salutations patriotiques et fraternelles.

A. EL Râqib
12 mars 2019