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"Irene" Un bateau juif à l’assaut du blocus de Gaza

lundi 27 septembre 2010


"IRENE"
UN BATEAU JUIF À L’ASSAUT DU BLOCUS DE GAZA

Al-Oufok le 26 septembre 2010, avec les agences de presse.

Un bateau, avec à son bord une dizaine de militants pacifistes juifs israéliens, européens et américains, a quitté dimanche le port de Famagouste, dans le nord de Chypre, vers la bande de Gaza. Ses occupants espèrent briser symboliquement le blocus israélien, selon une journaliste de l’AFP.

« C’est un devoir sacré pour moi en tant que survivant (de la Shoah, ndlr) de protester contre la persécution, l’oppression et l’enfermement de tant de gens, dont plus de 800.000 enfants à Gaza », a expliqué à l’AFP Reuven Moshkovitz, 82 ans, l’un des passagers.

Le bateau, baptisé Irene, est un voilier qui bat pavillon britannique. Le trajet vers Gaza devrait, en théorie, durer environ 36 heures. « Nous avons une stratégie de non-violence et de non-confrontation, si l’armée israélienne arrête le bateau, nous ne les aiderons pas à l’emmener au port (d’Ashdod, ndlr) », a indiqué Yonatan Shapira, un ancien soldat israélien, membre de l’équipage.

Le voilier "Irène", avec à son bord des militants pacifistes, quitte Chypre en direction de Gaza, le 26 septembre 2010.

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Un bateau juif parti de Chypre est en route vers Gaza

Un bateau chargé d’aide destinée à la population de Gaza et affrété par des groupes juifs du monde entier a pris la mer aujourd’hui à 13h32 heure locale.

Le bateau, Irène, qui vogue sous pavillon britannique, a embarqué dix passagers et un équipage. Ce sont des Juifs des États Unis, du Royaume Uni, d’Allemagne et d’Israël. Il y a aussi deux journalistes britanniques.

Dans ce moment de crise dans les pourparlers de paix, des Juifs, des Israéliens, lancent un appel pour que soit levé le siège de Gaza et pour la fin de l’occupation.

Le chargement du bateau comporte de l’aide symbolique sous forme de jouets pour les enfants et d’instruments de musique, des cahiers, des filets de pêche pour les pêcheurs gazaouites et des prothèses pour des interventions orthopédiques dans les hôpitaux de Gaza.

L’organisation hôte à Gaza est le Programme de santé mentale de Gaza, dirigé par le docteur Eyad Sarraj, médecin psychiatre.

Le bateau va tenter de rejoindre la côte de Gaza et de décharger son aide en un acte non violent, symbolique de solidarité et de protestation. Un appel sera fait à la levée du siège de Gaza pour que la circulation des biens et des personnes vers Gaza et depuis Gaza soit possible.

Le bateau arbore de multiples étendards de paix qui portent les noms de douzaines de Juifs ayant exprimé leur soutien à cette action, symbole du large soutien à ce bateau de la part de Juifs du monde entier.

Depuis Londres, Richard Kuper du groupe des "Juifs pour la Justice pour les Palestiniens" membre du groupe organisateur, a déclaré aujourd’hui que le bateau juif pour Gaza est un acte de protestation symbolique contre l’occupation israélienne des territoires palestiniens et contre le siège de Gaza, ainsi qu’un message de solidarité envers les Palestiniens et les Israéliens désireux de paix et de justice.
"Le gouvernement israélien n’a pas le soutien de tous les Juifs" a dit Richard Kuper. "Nous en appelons aux gouvernements et aux peuples du monde pour qu’ils s’expriment et agissent contre l’occupation et contre le siège".

Concernant le risque d’interception par la marine israélienne, Richard Kuper a précisé : " ceci est une action non-violente. Nous aspirons à rejoindre Gaza, mais nos militants ne s’engageront dans aucune confrontation physique. Ils n’offriront donc aucune raison ni excuse aux Israéliens pour recourir à la force ou pour les attaquer."

Reuven Moskovitz, passager de 82 ans, a dit qu’il a consacré sa vie à faire d’ennemis des amis. "Nous sommes deux peuples mais nous avons un même avenir" a-t-il ajouté.


contacts

Le n° de téléphone satellite pour joindre les passagers à bord est le 00 8821668610337

Contact presse à Londres pour des interviews des organisateurs : Yosh 00 44 7816 44 8307

Contact presse JNews en Israël : Miri 00 972 549270796

Soutiens :

Organisations juives et individus de Hollande, Allemagne, Etats Unis, Suisse, Danemark, Suède, Belgique, France, Autriche, Australie et Israël

Organisateurs et sponsors :

Juifs Européens pour une Paix Juste (EJJP), Jews for Justice for Palestinians (Royaume Uni), Jüdische Stimme für einen Gerechten Frieden in Nahost (Allemagne), American Jews for a Just Peace (USA), Jewish Voic for Peace (USA), Jews Against the Occupation (Sydney, Australie)


Al-Oufok, le 27 septembre 2010, avec les agences de presse :

"IRENE"
Rami Elhanan : "C’EST AINSI QUE LES MURS FINISSENT PAR TOMBER"

Des pacifistes juifs - européens, israéliens et américain - ont appareillé dimanche du port de Famagouste, dans le nord de Chypre, à destination de la bande de Gaza, dans une tentative de briser symboliquement le blocus maritime imposé par Israël.

À bord d’Irene, un petit voilier bleu et blanc, ont pris place une juive américaine, un Britannique, une Allemande et quatre Israéliens opposés au blocus imposé par l’État hébreu à l’enclave palestinienne depuis 2006.
"Nous voulons montrer au monde que tous les juifs n’approuvent pas la politique israélienne", a expliqué à l’AFP Édith Lutz, foulard turquoise dans les cheveux et étoile de David autour du cou.

"C’est un devoir sacré pour moi en tant que survivant (de la Shoah, ndlr) de protester contre la persécution, l’oppression et l’enfermement de tant de gens, dont plus de 800.000 enfants, à Gaza", a pour sa part estimé Reuven Moskovitz, un Israélien de 82 ans. "L’État d’Israël est un rêve magnifique qui s’est réalisé, il faut faire en sorte qu’il ne devienne pas un cauchemar. Je suis sioniste, je crois que j’ai ma place sur cette terre, mais ce n’est pas une raison pour voler la terre des Palestiniens et violer les droits de 1,5 million de personnes", a-t-il ajouté. Avant de quitter le port, il s’est lancé, sous l’oeil éberlué de la police chypriote turque, dans un solo d’harmonica, un chant hébreu pour la paix.

Le voilier a quitté Famagouste à la mi-journée, après des préparatifs très discrets, en partie de peur de sabotages ou de pressions qui pourraient empêcher son départ. "Nous avons choisi Famagouste car nous savions que les autorités (chypriotes) turques étaient favorables à ce type d’action, mais nous n’avions aucune garantie qu’ils nous laissent partir", a indiqué Yonatan Shapira, un ancien officier israélien, membre de l’équipage. En fin d’après-midi, le bateau a quitté les eaux territoriales chypriotes sans encombre, a-t-il précisé par téléphone satellitaire. L’opération, dont le budget dépasse les 20.000 livres (23.500 euros), a été financée par des dons récoltés notamment par différentes branches de l’organisation "Juifs européens pour une paix juste". À bord, une petite cargaison de jouets, livres, matériel de pêche ou encore médicaments, "une aide symbolique" pour la population de Gaza.

Le trajet vers Gaza devait, en théorie, durer quelque 36 heures. Les militants ont l’intention de hisser à l’approche de Gaza des drapeaux de paix multicolores arborant les noms de dizaines de juifs soutenant leur action. "Nous avons une stratégie de non-violence", a souligné Yonatan Shapira.

Parmi les passagers, Rami Elhanan, 60 ans, dont la fille Smadar a été tuée à 14 ans dans un attentat-suicide. "Nous nous tapons la tête contre un mur de haine très dur. Mais notre objectif est de faire des fissures dans ce mur, car c’est ainsi que les murs finissent par tomber", a-t-il déclaré. "La chose la plus intelligente que pourrait faire Israël, c’est de nous laisser passer, ainsi personne ne se rappellera de nous. Mais quoi qu’il se passe, le pire m’est déjà arrivé, je n’ai pas peur", a-t-il poursuivi.

Le 31 mai dernier, à l’aube, des commandos israéliens ont donné l’assaut à un convoi humanitaire maritime, baptisé "La flottille de la liberté", tuant 9 passagers turcs. Après la vague de réprobations internationales soulevée par l’assaut, Israël a accepté d’alléger le blocus qu’il impose à Gaza depuis juin 2006.



Voir en ligne : http://www.aloufok.net/spip.php?art...