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POUR LA DÉFENSE DE LA SOCIÉTÉ ET DE LA DÉMOCRATIE

jeudi 8 mars 2012

APPEL GREC et EUROPÉEN

POUR LA DÉFENSE DE LA SOCIÉTÉ

ET DE LA DÉMOCRATIE EN GRÉCE

Ce document est né suite à l’initiative d’un groupe de citoyens d’horizons différents décidés de lever, de façon structurée et collective, une voix critique et documentée, à l’intérieur et à l’extérieur de la Grèce.
Ils se sont également mis d’accord quant à la nécessité d’une intervention qui attirera l’attention de l’opinion publique grecque et européenne sur trois sujets d’importance majeure, dans un contexte où le dilemme capital "austérité ou faillite" a été remplacé par l’addition négative "austérité et faillite", à savoir :

  • le démantèlement de l’état social et l’aggravation des inégalités sociales
  • l’affaiblissement des institutions démocratiques et des droits du citoyen
  • la crise de sens de la construction européenne et la désintégration de l’unité européenne

L’objectif de cette initiative n’est pas la préparation, pour l’énième fois, d’un document qui recueillera des signatures, même si elle a commencé comme ça.
Cette initiative veut devenir un point de convergence de dynamiques multiples et faire passer le message que le "problème grec" ne fait qu’avertir du danger que courent plusieurs valeurs européennes fondamentales au niveau social et politique.
Par conséquent, cette initiative nous concerne toutes et tous.

Son objectif consiste à faire participer ses signataires, dans la mesure où ils/elles le souhaitent, à des actions sociales, en collaboration étroite avec des acteurs et des milieux, qui connaissent directement et mieux que quiconque ce qui se passe réellement en Grèce aujourd’hui, et qui veulent travailler pour une Europe sociale et démocratique.
Pendant la crise, personne n’est seul.
La participation est la réponse aux exclusions.
L’action est la réponse au défaitisme et au pessimisme.

UN MOMENT DÉSASTREUX POUR L’HISTOIRE DE L’EUROPE

La société grecque est éprouvée aussi bien par la crise que par les solutions pour en sortir, vouées à l’échec. Des institutions créées à grand-peine et avec d’énormes sacrifices dans la Grèce d’après guerre sont en nette régression : parmi elles, les conventions collectives du travail, la sécurité sociale, la santé publique, l’éducation, les transports, l’environnement naturel et urbain, le droit de vivre en sécurité.
Suite au manque de financement et à la réduction du nombre de fonctionnaires, l’Etat social s’effondre et les services publics se désintègrent.
Selon les sources officielles d’Eurostat, en 2010 le risque de pauvreté a atteint 27,7% de la population. Un après l’autre, les ménages se déclarent en faillite. La société entière est vouée à l’asphyxie.

Un dilemme se profile, tel un chantage : austérité ou faillite ? En fait, il ne s’agit pas d’un dilemme, mais d’une addition négative : austérité et faillite.
Les politiques adoptées, au lieu de sauver le pays et de corriger les pathologies chroniques du système politico-économique grec, le plongent dans la récession et dans l’augmentation de la dette.
Toutes les prévisions de l’U.E, du FMI et des gouvernements grecs ont été démenties avec fracas. Contrairement à la prévision initiale de -2,6%, le PIB a chuté de 6,8% en 2011 !
La menace, tous les trois mois, de l’exclusion de la Grèce de la zone euro a des répercussions économiques désastreuses, car elle renforce la dynamique de la récession et transforme ainsi l’Europe en facteur central d’instabilité économique et d’approfondissement de la crise.
L’Europe crée elle même les conditions afin que la Grèce ne puisse pas respecter ses obligations concernant ses dettes.

Tous ceux qui espéraient que la crise serait une occasion d’assainissement et de renouvellement institutionnel se rendent compte aujourd’hui que les « réformes » démantèlent un état déjà inefficace tout en détruisant, dans le même temps, la société.
Ceux qui subissent la crise ne sont pas ceux qui ont exploité, pendant des décennies entières, l’état et l’intérêt public, mais les salariés (qui ont toujours payé leurs impôts) et les couches sociales les plus vulnérables.

Nous nous trouvons face à une tentative - sans précédent - de redistribution des richesses et du pouvoir, qui mine le modèle de la société européenne, en créant des inégalités économiques et sociales extrêmes.
Le discours qui prévaut - aussi bien en Grèce qu’en Europe - est moraliste, punitif et culpabilisant.
Ceci renforce le nationalisme, le racisme et la xénophobie.

La Grèce et l’Europe plongent dans une crise inter-dépendante, qui souligne non seulement les lacunes institutionnelles de l’Union, mais aussi l’impasse des recettes néolibérales. Poursuivre une politique d’échec ne profite ni à la société grecque, ni à l’UE, ni aux contribuables européens.
Elle profite uniquement au capitalisme financier et aux spéculateurs grecs et étrangers.
Il est impossible de rembourser la dette (ou du moins sa plus grande partie) sans croissance. Combiner un nouvel endettement à une austérité rigoureuse équivaut à essayer de remplir un seau troué avec des pièces de monnaie.
Cela mène en effet à un arrêt désordonné des paiements au détriment des classes populaire et moyenne grecques (n’oublions que les classes aisées ont déjà exporté leurs euros à l’étranger), ainsi que des contribuables européens (qui seront appelés à payer les frais de la déstabilisation du système bancaire européen).
L’opération de sauvetage a tourné au fiasco et elle est en train de se transformer en crime.

Aujourd’hui la Grèce et l’Europe participent à un cycle économique vicieux.
Pour en sortir il faut envisager un changement de politique. Même si cela paraît difficile, nous devons travailler en faveur d’une Europe sociale et démocratique, qui ravivera ses meilleurs valeurs historiques et politiques et donnera une nouvelle orientation à la globalisation.
La solution ne peut pas être nationale. Aujourd’hui, les Grecs sont humiliés, demain d’autres peuples le seront également.
La méfiance et la haine sont en train de détruire le chemin vers la formation d’une identité européenne commune. Il s’agit d’un moment désastreux pour l’histoire de l’Europe.

La crise grecque a des causes grecques importantes. Néanmoins elle fait partie d’une crise plus générale, qui est en train de transformer fondamentalement le moment historique que nous vivons. Moment limite pendant lequel il est important de se rendre compte que ce sont le sens de la justice sociale, la démocratie et les droits du citoyen qui sont en jeu.

Nous, citoyens grecs, vous appelons à joindre votre voix à la nôtre, en contribuant ainsi à la formation d’un puissant front de soutien de la société civile et de la démocratie en Grèce.
Parce que la solidarité envers la Grèce est aujourd’hui un engagement de tous ceux qui croient que les valeurs qui sont en jeu en Grèce les concernent également.


L’’Appel est disponible en grec, français, allemand, anglais, espagnol, italien, portugais et turc.

Si vous êtes d’’accord

veuillez signer à

http://www.koindim.eu/.


Voir en ligne : http://www.koindim.eu/fr/