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LA JEUNESSE ESPAGNOLE SE LÈVE : "LE MOUVEMENT DU 15 MAI"

vendredi 20 mai 2011

Les Arabes, racontent les historiens, tentèrent jadis de pénétrer l’Europe par l’Espagne. Voilà qu’ils y exportent aujourd’hui leurs révolutions. Nos Charles Martel décrépis suffiront-ils cette fois à les arrêter ?

Deux articles ont été signalés au site par des lecteurs sur le Mouvement des Jeunes en Espagne :

CONTRE LA PRISE EN OTAGE DE LA DÉMOCRATIE, LA JEUNESSE ESPAGNOLE SE LÈVE Attac France, Paris, le 19 mai 2011

LES JEUNES ESPAGNOLS PRENNENT STEPHANE HESSEL AU MOT Rue 89 - 19 mai 2011

Socialgerie en cite des extraits :


CONTRE LA PRISE EN OTAGE DE LA DÉMOCRATIE
LA JEUNESSE ESPAGNOLE SE LÈVE

le 20 mai 2011 - Attac France

« Ce que nous vivons, ce n’est pas une crise, c’est une escroquerie ! » C’est à présent au tour des espagnols de se soulever contre les « potions amères » des gouvernements européens et l’impunité des banquiers.

Inspirée par les mouvements démocratiques dans les pays arabes, la population se soulève de façon spontanée. Réunis sous le mot d’ordre « Pour une vraie démocratie, maintenant ! », des centaines de milliers d’Espagnols, en premier lieu des jeunes, se sont retrouvés dans les rues de plus de soixante villes du pays. Les manifestants dénoncent la précarisation, le pouvoir de la finance et l’irresponsabilité, voire la complicité des responsables politiques. Ils demandent, surtout, que la crise soit payée par ses principaux responsables, notamment l’industrie financière et bancaire.

Les mobilisations ont commencé le dimanche 15 mai, et depuis trois jours, les manifestants occupent la place de la Puerta del Sol, à Madrid. A l’inverse des médias français, qui semblent avoir fait l’impasse sur la mobilisation, la presse espagnole reprend largement les slogans de ceux qui se réclament du « mouvement du 15 mai ». « Il y a des alternatives politiques, il suffit juste de les réinventer. Sans violence, mais avec fermeté » clament ainsi les manifestants. La mobilisation doit se poursuivre au moins jusqu’au 22 mai, jour des élections régionales et municipales en Espagne.

L’Espagne, le Portugal, la Grèce, l’Irlande subissent de plein fouet les politiques antisociales promues par l’Union européenne et le Fonds monétaire international et appliquées en l’absence de tout débat démocratique : coupes franches dans les dépenses publiques, baisses des salaires, des retraites et des minimas sociaux, démantèlement des services publics... Des politiques qui sont amenées à se généraliser avec la nouvelle « gouvernance économique » qui s’apprête à être votée en juin au Parlement européen.

Pourtant les résistances se multiplient : Au Portugal, le défilé de la « génération fauchée » a rassemblé des centaines de milliers de manifestants en mars. En Grèce, les grèves générales se succèdent. Celle du 11 mai a été très suivie, avec des dizaines de milliers de manifestants qui s’opposaient aux mesures d’austérité injustes – qui ont par ailleurs prouvé leur ineptie en plongeant le pays plus profondément dans la récession.

Il est temps de dire non ! C’est pourquoi Attac France, avec les Attac d’Europe, a lancé une pétition contre les politiques d’austérité de la nouvelle gouvernance économique européenne, et se rendra au Havre ce week-end à l’occasion du contre-G8 afin de clamer haut et fort que les peuples doivent passer avant la finance.

Attac France,
Paris, le 19 mai 2011

A écouter : franceculture.com/player ?p=reecoute-4254935

Nous joignons ce communiqué du groupe "Pour une vraie démocratie, indignez-vous !", déclinaison de l’initiative "Democracia real, ya !" :

« Aujourd’hui 19 mai 2011 à 20h, un rassemblement européen va se tenir devant l’ambassade d’Espagne à Paris pour soutenir l’occupation de la Puerta del Sol à Madrid, et exprimer sa solidarité face aux brutalités policières à laquelle ils ont fait face. Ces violences sont d’autant plus intolérables qu’il s’agissait d’un rassemblement pacifique.

Depuis la France, nous souhaitons nous aussi nous unir et lutter pour la démocratie, une vraie démocratie. La démocratie, c’est le pouvoir aux citoyens, la possibilité de choisir et de mener sa vie librement, dans la justice et l’égalité. Nous ne sommes pas des marionnettes. Aujourd’hui, 19 mai, Paris prend dans la rue ! »

Photo sous licence créative commons CC-BY-NC-SA-2.0 par arribalasqueluchan !

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LES JEUNES ESPAGNOLS
PRENNENT STEPHANE HESSEL AU MOT

« Ce que nous vivons, ce n’est pas une crise, c’est une escroquerie »


Depuis le 15 mai, des dizaines de milliers de jeunes excédés descendent et campent chaque jour dans la rue en donnant de la voix, ainsi qu’un sacré coup de vieux à la représentation politique institutionnelle de leur pays.

« Ce que nous vivons, ce n’est pas une crise, c’est une escroquerie. Nous en avons assez de cette société gérée par des banquiers ! Assez de la petite politique à la petite semaine, assez de la résignation collective sous prétexte de protéger la démocratie des dangers de l’extrême droite ! »

« Il y a des alternatives politiques, il s’agit juste de les réinventer, sans violence mais avec fermeté. »

En face, la police ne s’embarrasse guère de ces considérations rhétoriques et tentent de disperser ces idées explosives et leurs auteurs à grands coups de matraques et de gaz lacrymogène.

Peine perdue, tous sites et réseaux sociaux – Facebook et Twitter – en alerte, le « Mouvement du 15 mai  » (cette appellation spontanée témoigne de son enracinement rapide) continue de s’accrocher au pavé. Plus de 40 villes sont désormais touchées.


« La démocratie, la vraie, maintenant, sans attendre ! »

Le Mouvement du 15 mai ne revendique pas seulement l’appel de notre Stéphane Hessel, mais s’inspire aussi de la résistance du peuple islandais face aux diktats de la finance internationale.

Pour l’heure, un premier objectif : tenir jusqu’aux élections municipales et régionales espagnoles du 22 mai, histoire de faire la nique à ces partis sénescents et discrédités qui leur sortent par les yeux.

Autant dire qu’en face, les appels au vote utile tombent dans le caniveau des incantations poussiéreuses, comme de mauvais slogans marketing. Aucune accusation de populisme ne semble en mesure d’enrayer ce torrent de colère qui oppose deux mondes : l’un en fin de vie, l’autre qui exige de pouvoir vivre (...)

Source : Rue 89

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