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ELECTION PRÉSIDENTIELLE : TRANSITION OU COUP D’ETAT,

mercredi 16 avril 2014


TRANSITION OU COUP D’ETAT ? - Publié par Saoudi Abdelaziz - le 16 Avril 2014 - blog algerieinfos-saoudi ;


UNE FAUSSE BONNE IDÉE - par K. Selim - Le Quotidien d’Oran - le 16 avril 2014 ;


TRANSITION OU COUP D’ETAT ?

Publié par Saoudi Abdelaziz
le 16 Avril 2014
blog algerieinfos-saoudi

Le général à la retraite Hocine Benhadid préconisait au début du mois dans El Watan, "une transition à marche forcé". Qui va diriger la manœuvre ? Ancien officier supérieur du DRS, Chafik Mesbah monte au front de cette fausse transition, qui semble désigner un vrai coup d’Etat.

On se souvient qu’en juin 2013, au forum du quotidien “Liberté”, (Lire : Le général toufik à la tête d’une perestroïka algérienne ?) Chafik Mesbah avait proposé que le général Toufik joue le rôle de Youri Andropov, ancien patron du KGB qui fut à l’origine de la fameuse “perestroïka” qui avait ouvert la voie au démantèlement du système soviétique . Lundi dernier, sur le même Forum, l’ancien officier du DRS rectifie le tir : "Le général Toufik, à mon avis, n’a pas la dimension de Iouri Andropov (...) c’est l’ancien président Liamine Zeroual qui est l’homme de la situation » . (compte rendu de Maghreb Emergent).

Pour Mesbah, Il semble superflu de mentionner qu’Andropov était chef de l’Etat, lorsqu’il avait engagé le processus. Ce qui n’est le cas ni pour Toufik ni pour Zeroual.

Dans les colonnes du journal “El Watan”, Omar Aktouf, "professeur titulaire à HEC Montréal" semble suivre les pas du général Benhadid. Il invoque "le salut public" pour "tout effacer et reprendre à zéro", expliquant que "seule l’amputation rapide et à vif peut venir à bout de la gangrène". Il précise le moyen d’action : "Il faut absolument que l’unique institution qui en est capable, notre armée, « stoppe tout » immédiatement et convoque en urgence une Assemblée constituante en règle".

"Une fausse bonne idée" , réagit ce matin l’éditorialiste K. Selim dans “Le Quotidien d’Oran”. Il note d’emblée : "Les appels au consensus et à une transition ont, au plan des idées, supplanté les polémiques de la campagne électorale. Il s’agit donc de faire jouer à la politique son rôle qui consiste à trouver les solutions les moins coûteuses, celles qui préservent au mieux les intérêts de la nation".

EXTRAITS :

"L’appel au consensus n’est donc pas une proposition « d’arrangement » entre appareils, clans ou groupes. C’est un appel à un nouveau contrat social et il doit se faire avec les Algériens, sans exclusive. L’armée, nécessairement, est partie de ce contrat social. Mais il faut avant tout veiller à poser un diagnostic correct. Quand Omar Aktouf appelle « l’armée à tout stopper » et à mettre en « place un « intègre » gouvernement de salut public », il prend bien l’effet pour la cause. L’armée, avec des risques qui se sont amplifiés avec le temps, a fait le gouvernement pendant des années pour lui déléguer le pouvoir sans la responsabilité qui l’accompagne.

Ce qu’il faut modifier est bien ce principe de « cooptation » qui évite la reddition de comptes devant les citoyens. Et dont le bilan est, en définitive, imputé à l’armée. Ce nouvel appel à une forme de « despotisme éclairé » - même temporaire - de l’armée qui coopterait des « compétences » fait partie des vieilles lunes qui reviennent régulièrement au firmament des idées reçues. On souhaite une transition à la tunisienne mais sans le peuple et sans les forces politiques, qui sont tout simplement niés. Dans le cas de l’Algérie - où la population est mise sur la touche depuis cinquante ans -, cela équivaut tout simplement à un renouvellement du statuquo. L’armée se chargeant de « choisir » les « bons » technocrates qui, par on ne sait quelle magie, feraient mieux que leurs prédécesseurs. Ainsi l’armée offrirait un chaperonnage politique à un « nouveau personnel » technique éventuellement puisé dans la diaspora, résolvant quasiment ainsi la quadrature du cercle politique".

lire ci-dessous l’article en entier (…)

Sources : blog algerieinfos

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UNE FAUSSE BONNE IDÉE

par K. Selim
le Quotidien d’Oran
le 16 avril 2014

Les Algériens sont légitimement inquiets des risques de collapsus général du système et sont naturellement à l’écoute de ceux qui appellent à des solutions consensuelles pour un changement de régime. Les appels au consensus et à une transition ont, au plan des idées, supplanté les polémiques de la campagne électorale. Refuser le statuquo en évitant un glissement vers les violences reste un souci majeur. Il s’agit donc de faire jouer à la politique son rôle qui consiste à trouver les solutions les moins coûteuses, celles qui préservent au mieux les intérêts de la nation.

Cet appel au consensus et à la transition, rejeté de manière trop désinvolte par les « communicateurs » de Bouteflika, est réaliste. Il n’est question ni de tabula rasa ni d’épuration, il s’agit bien d’émerger de l’informel pour aller vers la loi, l’Etat de droit, les institutions. Avec l’engagement solennel de résorber le déficit central de ce pays par la garantie des droits et les libertés des citoyens. Ce changement, c’est aussi cela le réalisme, ne vise pas à exclure, l’administration actuelle ne sera pas révoquée, mais elle réapprendra à fonctionner conformément à la loi. L’appel au consensus n’est donc pas une proposition « d’arrangement » entre appareils, clans ou groupes. C’est un appel à un nouveau contrat social et il doit se faire avec les Algériens, sans exclusive. L’armée, nécessairement, est partie de ce contrat social. Mais il faut avant tout veiller à poser un diagnostic correct. Quand Omar Aktouf appelle « l’armée à tout stopper » et à mettre en « place un « intègre » gouvernement de salut public », il prend bien l’effet pour la cause. L’armée, avec des risques qui se sont amplifiés avec le temps, a fait le gouvernement pendant des années pour lui déléguer le pouvoir sans la responsabilité qui l’accompagne.

Ce qu’il faut modifier est bien ce principe de « cooptation » qui évite la reddition de comptes devant les citoyens. Et dont le bilan est, en définitive, imputé à l’armée. Ce nouvel appel à une forme de « despotisme éclairé » - même temporaire - de l’armée qui coopterait des « compétences » fait partie des vieilles lunes qui reviennent régulièrement au firmament des idées reçues. On souhaite une transition à la tunisienne mais sans le peuple et sans les forces politiques, qui sont tout simplement niés. Dans le cas de l’Algérie - où la population est mise sur la touche depuis cinquante ans -, cela équivaut tout simplement à un renouvellement du statuquo. L’armée se chargeant de « choisir » les « bons » technocrates qui, par on ne sait quelle magie, feraient mieux que leurs prédécesseurs. Ainsi l’armée offrirait un chaperonnage politique à un « nouveau personnel » technique éventuellement puisé dans la diaspora, résolvant quasiment ainsi la quadrature du cercle politique.

Cet appel traduit une vraie inquiétude sur les risques actuels pour le pays entièrement liés à une crise de régime. Mais la réponse proposée s’apparente à une reconduction du coup de force qui ne fait qu’aggraver le problème. L’armée algérienne est dans la politique depuis l’indépendance, son rôle ne s’est pas réduit après la mort de Houari Boumediene. Suggérer qu’elle prenne les « choses en main » en désignant des « hommes intègres » pour continuer l’œuvre « interrompue » de Boumediene est une vision assurément réductrice. L’histoire a continué après Boumediene, l’armée a changé, l’Algérie aussi. C’est à partir de ces réalités, parfois amères, qu’il faut imaginer les solutions et non pas en rêvant d’illusoires retours vers le passé. Ce n’est pas de moins de politique dont a besoin l’Algérie. La politique est interdite depuis 1962 et le respectable Houari Boumediene est très largement responsable de cette interdiction et de l’esprit de « tutelle » sur le peuple.

Il faut à l’ Algérie davantage de politique,
le vraie,
celle des libertés publiques et de la démocratie.

Pas un ersatz ou un simulacre.

Et c’est de la vraie politique,
du droit et des règles universelles
d’accession démocratique au pouvoir

qu’apparaîtront des hommes redevables devant les Algériens.

Et non plus les sempiternels cooptés
et qui, en dernière analyse, portent systématiquement tort
à ceux qui les ont choisis.

Sources Le Quotidien d’Oran

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