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avant première du film de Hachemi Assad

« LE FILS DE L’AMAZIGH VIVRA »

Hommage posthume à Mohamed Idir Aït Amrane

mardi 12 novembre 2013

Si El Hachemi Assad réalise un documentaire sur Idir Ait Amrane

par Samira S.
HORIZONS - Culture
Publié le 1er novembre 2013

Baptême du feu pour l’intellectuel Assad Si El Hachemi. Il vient de réaliser son premier film. Il s’agit d’un film documentaire intitulé

« Le fils de l’amazigh vivra »,

un hommage posthume au parcours de Mohamed Idir Aït Amrane, ancien président du “Haut commissariat à l’amazighité” (HCA).

Le film documentaire raconte le parcours du moudjahid et militant de la culture amazighe, Mohamed Idir Aït Amrane.
Se basant sur des documents d’archives, ainsi que sur le témoignage de ses proches, de ses compagnons de lutte et des personnes qui ont travaillé sur son œuvre et se sont penchées sur son itinéraire tels que Sadek Hadjerès, Saïd Chibane, Malha Ben Brahem.

Ce film, premier du genre, se propose de retracer la vie de cet homme exceptionnel né en 1924 au village Tikidount, commune des Ouacif. Il y passa une partie de son enfance et fut inscrit à l’école du village de Bouabderrahmane en 1930 jusqu’à l’âge de dix ans. Il quitta sa Kabylie natale pour s’installer dans la ville de Sougueur où il poursuit sa scolarité. Ses études le mèneront successivement au lycée de Mascara où il obtient le brevet d’enseignement primaire supérieur puis au lycée Bugeaud à Alger, actuel lycée Emir Abdelkader. Il y restera jusqu’au débarquement des pays alliés en 1942. Peu après, les lycées seront transférés à Miliana. Ce fut à ce moment qu’il adhéra au mouvement scout d’Algérie.
En janvier 1945, il fut admis au lycée de Ben Aknoun où il rencontra un groupe de jeunes étudiants originaires de Kabylie comme Hocine Aït Ahmed, Omar Oussedik, Sadek Hadjerès, Ali Yahia Rachid et bien d’autres. Et ce fut à cette période qu’il découvrit les écrits des historiens réformistes tels que Tewfik El Madani et Embarek El Mili.
Il se trouva alors le goût et le talent d’écrivain et se consacra à la production d’un florilège de textes engagés pour la cause amazighe dont le poème « Ekker ammis umazigh » , (réveille-toi fils d’amazigh), composé en 1945.

Il s’engagea aussitôt dans les rangs du parti du peuple algérien (PPA) et participa également à la création d’une cellule du PPA à Tiaret où il milita d’une façon intense durant les campagnes électorales en 1947 et celles des législatives en 1948 gagnées par son parti mais truquées par l’administration coloniale.

Il quitta cependant le parti en 1949 et s’orienta vers les études linguistiques jusqu’à l’obtention de la licence d’arabe en 1961. Son goût prononcé pour la lecture et pour la poésie l’amenèrent à composer d’autres chants comme « Ghuri yiwan umddakul » .

Il fut arrêté au lendemain du déclenchement de la lutte de libération par la police coloniale qui l’internera dans la prison de Tiaret jusqu’à l’indépendance de l’Algérie.

Au lendemain de 1962, il fut nommé député à la première assemblée de l’Algérie indépendante puis préfet de la wilaya d’El Asnam. Il termina sa carrière en tant que président du HCA, haut commissariat à l’amazighité.

Ce film documentaire se penche également sur l’amitié qui le liait à Saïd Chibane, Sadek Hadjerès et à un degré moindre Hocine Aït Ahmed.
Le documentaire relèvera les qualités du militant qui se conjuguaient à celle du père de famille.
Sans oublier bien sûr l’exploration du caractère gigantesque de ses travaux : de l’écriture à la promotion de la linguistique, à l’histoire amazighe en passant par la traduction d’ouvrages de référence et la vulgarisation.
Mohamed Idir Aït Amrane a légué une œuvre riche et d’une grande qualité.

Le public a aussi découvert son goût pour la culture et la poésie, ainsi que sa sensibilité particulière au recouvrement de la personnalité algérienne dans toute sa dimension.

Les différentes étapes de sa vie montrent l’exemple d’un homme qui s’est totalement consacré à sa famille et s’est investi corps et âme au service de la lutte de libération nationale, dès sa jeunesse, et à la défense de l’amazighité.
Un homme de savoir et de culture qui a forgé sa personnalité dans son milieu naturel et a enrichi son horizon au contact de la culturelle universelle, un homme attaché à ses traditions et ouvert sur le monde.

Une réussite technique

Le film est une franche réussite : le travail sur le son est remarquable, la musique de Abderrahmane Amalou est créative, le trait incisif, les couleurs chatoyantes, l’entretien des intervenants est fluide et le montage final très convaincant.
Le film sera distribué incessamment dans les salles de cinéma.


L’une des réussites de ce jeune cinéaste consiste à mener ensemble, les témoignages et les multiples discours qui ne s’annulent jamais mais au contraire se rehaussent dans une irrésistible mise en scène.

Ce documentaire est filmé comme un reportage live, formant un continuum sans couture avec les témoignages.

Assad Si El Hachemi a longtemps exercé dans les secteurs de la jeunesse et de la culture en qualité d’encadreur, d’animateur et de formateur. Il est aussi organisateur de plusieurs manifestations scientifiques et culturelles initiées par ses soins. Il est également le fondateur du 1er festival du film amazigh. Il est aussi à l’origine de la création des ateliers de formation dans les métiers du cinéma et de l’unique revue de cinéma « Asaru-cinéma ».

Samira S.


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