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A Paris : Collectif International pour les libertés et de soutien aux mouvements populaires en Algérie

jeudi 20 janvier 2011

Message de soutien à l’adresse de nos frères, amis et camarades

Le Collectif International pour les libertés et de soutien au mouvements populaires en Algérie
se félicite de l’initiative des organisations et syndicats (LADDH, SNAPAP, CLA, SATEF et la Coordination des sections du CNES) qui ont initié cette rencontre pour débattre de la situation dangereuse que traverse notre pays et pour discuter des voies et moyens d’enclencher un véritable changement démocratique en Algérie.

Le collectif partagent entièrement le diagnostic selon lequel « le changement en Algérie ne peut absolument pas venir de l’intérieur du régime » et se tient aux côtés de toutes et tous ceux qui en Algérie et à l’extérieur luttent tous les jours pour qu’une Algérie libre et démocratique voie le jour.

Nous affirmons une nouvelle fois que l’explosion du mécontentement est l’éruption prévisible et attendue d’une contestation sourde, profonde et généralisée. Si l’élément déclencheur en a été la
flambée des prix des produits de large consommation, ce mouvement est d’abord l’expression de la colère et du désespoir de la jeunesse confrontée à l’arbitraire, à l’écrasement des libertés et au mépris.

L’oppression, le verrouillage politique, la confiscation des libertés démocratiques et publiques,imposés par la dictature et institutionnalisés par un état d’urgence qui dure depuis 20 ans, ne
laissent aucun espace d’expression à la société algérienne. Face à un système liberticide et policier, il n’y a pas d’alternative à l’émeute.

Loin d’être un phénomène ponctuel, l’émeute est l’unique moyen de clamer le refus de l’injustice et le déni de droit. Le seul biais pour répondre à l’arbitraire érigé en mode de gouvernement.

La stratégie de la dictature est claire : criminaliser les mouvements de contestation sociale et politique pour ensuite prétendre jouer le rôle d’ultime rempart contre le désordre provoqué et entretenu par le régime lui-même. Cette stratégie montre ses limites, les gigantesques forces de police mobilisées depuis une semaine montre que le régime n’a d’autres réponses aux revendications légitimes de notre peuple, de sa jeunesse marginalisée, des travailleurs paupérisés et de la société infantilisée que la répression brutale et la violence.

Cependant, nous sommes déterminés à continuer la lutte par tous les moyens civilisés et pacifiques pour arracher le droit à vivre dignement dans notre pays, à mettre fin à l’arbitraire et en finir avec la dictature. Nous sommes convaincus que cet objectif ne peut se réaliser que par la convergence de toutes les forces qui croient au changement radical, la rupture avec toutes les formes d’exclusions et d’intolérance et le respect des principes qui fonde la liberté et la démocratie.

Nous appelons tous les Algériens, ainsi que toutes les organisations de la société qui sont convaincus que seule l’unité d’action est susceptible de permettre de faire reculer l’autoritarisme imposé par le régime comme unique règle de gestion et briser le silence complice des pays occidentaux sur la situation de l’Algérie.

Nous réitérons par l’occasion notre soutien indéfectible aux frères tunisiens et les assurons de notre solidarité effective et saluons leur combat courageux contre la tyrannie du régime de Benali.

Tout en vous souhaitant bonne chance à vos travaux, nous vous faisons part de notre entière adhésion à toute initiative, action et éventuelle proposition qui va dans le sens de la libération de
notre pays du régime de la dictature.

Nous appelons toutes les voix éprises de liberté à exiger du pouvoir algérien :

1- La levée immédiate de l’état d’urgence pour permettre à la société de se mobiliser et porter pacifiquement ses revendications

2- La libération de tous les personnes arrêtées lors des dernières manifestations et l’arrêt detoutes les poursuites judiciaires à leur encontre.