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Le syndicaliste Ahmed Badaoui arrêté par la police pour « complot en vue de renverser les autorités de l’Etat »

lundi 17 janvier 2011

Ahmed Badaoui, syndicaliste à la notoriété bien établie sur la place d’Alger et au-delà, a été interpelle par la police samedi 15 janvier à Alger, au sortir d’une réunion avec plusieurs responsables de syndicats autonomes et des animateurs de la société civile.

Selon la ligue Algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), tendance Hocine Zehouane, il serait accusé de « complot en vue de renverser les autorités de l’Etat. » Mohamed Badaoui a été d’abord conduit au commissariat central à Alger où il passé la nuit du samedi 15 à dimanche 16 janvier. Dimanche matin, il a été conduit chez à son domicile où, indique la LADD , la police a procédé à une perquisition en règle. Cette dernière a ainsi saisi l’unité centrale de son ordinateur. Jusqu’à cette fin d’après midi, Mohamed Badaoui est toujours maintenu en garde à vue. Il devrait être présenté lundi devant le procureur de la république qui décidera des suites à donner à cette interpellation.

La ligue des droits de l’homme dénonce cette arrestation qu’elle considère comme « un retour de pratiques arbitraires et aveugles pour fouler aux pieds les libertés de citoyens. » Ceci près avoir fait remarquer que « il y a dans un tel comportement soit une dérive flagrante d’éléments irresponsables soit une volonté délibérée de piétiner les règles les règles des plus élémentaires des droits de citoyen de l’intéresser. »

L’arrestation et le maintien engarde à vue de Mohamed Badaoui a donné également naissance à la naissance du Comité Pour la libération d’Ahmed Badaoui. Ce dernier a appelé dimanche à une solidarité active avec le syndicaliste. Il a appelé notamment la corporation des avocats à se mobiliser pour s’élever contre ce déni d’opinion.

hmedBadoui est membre fondateur et militant actif de l’association des libertés syndicales (ALS), une organisation dans laquelle militent nombre de syndicalistes autonomes. Ahmed Badaoui a structuré ce cadre de lutte après ses déboires avec la centrale syndicale UGTA, syndicat du pouvoir, dont il était un virevoltant militant.

Commissaire divisionnaire des douanes, le plus haut gradé de l’institution, Ahmed Badaoui est élu en 1997secrétaire général du syndicat national des douanes affilié à l’UGTA. Il consomme deux mandats de suite, c’est à dire jusqu’en 2005, date à laquelle il aura maille à partir avec son employeur et, ensuite avec la centrale syndicale. En 2005, en effet, il est suspendu de ses fonctions. Il se retourna vers la centrale syndicale, dont il était membre de la commission exécutive nationale. Il demande soutien et appui. En vain.

Pis encore, l’UGTA non seulement le lâche, mais lui reproche son indiscipline. Sidi Said, le patron du syndicat, l’accuse de manquement au règlement et aux statuts de la centrale syndicale, l’introduit devant la commission de discipline laquelle prononce son exclusion en 2006.

Lâché par la centrale syndicale, Ahmed Badaoui persiste dans ses engagements syndicaux. Il fréquente assidûment les leaders des syndicats autonomes et fonde l’association pour les libertés syndicales. Cette dernière travaillait ces derniers temps sur la manière de relayer les violentes émeutes qui ont secoué le pays. C’est au sortir de l’une de ses réunions qu’il a arrêté.

Mehdi Benslimane


Voir en ligne : http://dna-algerie.com/politique/42...