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DEUX OPINIONS SUR L’ISLAMISME POLITIQUE , COMME VECTEUR DES POLITIQUES RENTIÈRES ET DE LA HAUTE FINANCE INTERNATIONALE

mardi 7 février 2012


“L’ISLAMISME, VECTEUR DE PÉNÉTRATION DU CAPITAL FINANCIER MONDIAL” - par Rachid BENDIB – Le Quotidien d’Oran du 4 février 2012 - extraits.


“DES DICTATURES CONSERVATRICES A L’ISLAMISME POLITIQUE ASSUMÉ” - par Abderrezak Dourari - Le Quotidien d’Oran du 4 février 2012 - extraits


L’ISLAMISME, VECTEUR DE PÉNÉTRATION DU CAPITAL FINANCIER MONDIAL

par Rachid BENDIB* – Le Quotidien d’Oran du 4 février 2012

extraits :

…/… Dans cette optique la référence au discours islamiste ne peut que faciliter la « métamorphose » des rentiers du socialisme spécifique en rentiers de l’économie de marché (comprise comme économie de bazar). En outre la référence au discours islamiste désarme les couches marginalisées par la distribution de la rente. Car ces couches ne peuvent pas, à priori, se révolter contre un ordre prétendument divin. Enfin la référence à de soi disant critères divins permet de pallier l’essoufflement du discours nationaliste qui n’est plus porteur malgré la cacophonie officielle.

Le « discours islamiste » et, dans une moindre mesure, le « discours nationaliste » se rejoignent alors pour tenter de pérenniser le système rentier en accentuant la pratique de la prédation au niveau objectif et en développant au niveau subjectif la « théorie de l’agression externe », i.e. l’ennemi principal est toujours présenté comme un ennemi externe qui manipule des « égarés » pour porter des coups à la nation et/ou pour dénaturer l’« islam authentique ».

Ainsi les soi-disant nationalistes et les soi-disant islamistes représentent en fait non pas les deux pôles de la contradiction principale du moment, mais un seul et même pôle voilé et maquillé différemment selon les contraintes de l’heure. Et ce maquillage a un rôle primordial pour autant qu’il matérialise la politique de pérennisation du système auquel s’attachent les couches dominant l’Etat-rentier.

Ces dernières représentant dans les faits des couches sociales archaïques ne peuvent se reproduire en tant que telles que dans la mesure où elles voilent leur nature vraie, i.e. des couches prédatrices dont l’objectif ultime est d’accaparer la plus grande part du gâteau-rentier(3). Ainsi la quasi-identité des discours de divers partis politiques prend un sens dans la mesure où le projet social de chacun de ces soi-disant partis se réduit à une course de position par rapport au robinet de la rente. Les contradictions de classe continueront ainsi à être voilées et la formation sociale algérienne continuera à tourner en rond.

En tournant en rond, sous la domination de l’idéologie islamiste, la formation sociale algérienne continuera à être dominée par des couches rentières indigènes (portant probablement des habits spécifiques et une barbe hirsute ou taillée) lesquelles auront l’appui certain du capitalisme mondial. En effet, aussi paradoxal que cela puisse paraître, les intérêts bien compris du capitalisme mondial (sous la domination du capital financier mondial en tant que fraction dominante) requièrent qu’au niveau économique, les économies pourvoyeuses d’hydrocarbures soient réduites à des pipelines et à des gazoducs sans robinets d’arrêt tandis qu’au niveau politique ces mêmes économies soient régies par un système (le système rentier) qui ne remette pas en cause le discours dominant du capital financier mondial, i.e., le discours néolibéral.

…/… N’appréhendant le monde qu’au travers un prisme religieux, l’islamisme ne voit que des chocs de cultures là où il y a essentiellement contradictions d’intérêts, néo-colonialisme et exploitation de peuples. Et dans cette vision, l’islamisme devient un allié objectif du capitalisme mondial d’une part et un allié subjectif du sionisme d’autre part En effet la nature de vestige colonial de l’entité sioniste est évacuée de l’analyse pour être remplacée par un « différent religieux ». Ce différent religieux est ainsi appréhendé comme la contradiction principale dont le dépassement se réglerait par une confrontation de « textes sacrés ». Or une confrontation de textes sacrés ne peut point être dépassée puisque ces textes sont, par définition, invariants. En outre, les intérêts bien compris de l’entité sioniste requièrent que les états arabes en général et ses voisins en particulier soient dominés par des courants islamistes et régis par la charî’a. En effet, l’entité sioniste ne peut survivre à long terme en tant qu’entité basée sur la religion que dans la mesure où ses voisins proches et lointains seraient aussi régis par la religion. L’entité sioniste perdrait ainsi son caractère anachronique et s’intégrerait « naturellement » à la région.

L’islamisme ne constitue, dès lors, point un dépassement de la logique rentière du système mais une idéologie de remplacement dont l’objectif ultime est de pérenniser la rente en tant que rapport social dominant3. Alors que le patron pouvait satisfaire le client en lui offrant des miettes de rente, le cheikh pourrait proposer aussi bien des miettes de rente que l’Eden à ses ouailles. En fait, l’islamisme sert essentiellement à endormir la masse qui serait incapable de réaliser que l’humanisation de l’homme est un procès sans fin et que la première condition à l’humanisation de l’algérien en particulier (et l’ « homme arabe » en général), est sa liberté que garantit, au stade actuel de l’histoire humaine, la démocratie dite bourgeoise, laquelle démocratie, si elle venait à s’imposer en Algérie et dans les sociétés arabes, serait l’ennemi à abattre aussi bien du capital mondial que du sionisme.

Dès lors et au regard des contraintes de l’heure (mondialisation des rapports de production capitalistes) le discours porteur de progrès ne peut être ni le discours nationaliste, ni le discours islamiste mais le discours de la démocratie pour autant que cette dernière signifie la destruction de la rente en tant que rapport social dominant et son remplacement par le travail d’une part et l’émergence de tous les marginalisés sur la scène politique d’autre part.

Le courant démocratique que pourraient porter toutes les couches sociales marginalisées par la distribution de la rente est, dés lors, condamné à initier et à participer à la transformation objective et subjective des clients et des ouailles en citoyens d’une part et à dénoncer les leurres proposés par le discours rentier dans ses versions nationaliste et/ou islamiste d’autre part. Ce processus ne peut cependant pas se réaliser à court terme mais requiert une stratégie de long terme à travers laquelle le courant démocratique s’impose comme alternative réelle en dévoilant et en réalisant sa nature vraie, i.e. l’incarnation de la rupture avec l’ordre rentier et l’idéologie du monde nouveau, au niveau interne et le fer de lance, aussi paradoxal que cela puisse paraître, d’une remise en cause de la domination du capital mondial au niveau externe.

* Département d’Economie Université de Annaba

Sources : http://www.lequotidien-oran.com/?archive_date=2012-02-04&news=5163777

Pour accéder au texte “L’ISLAMISME, VECTEUR DE PÉNÉTRATION DU CAPITAL FINANCIER MONDIAL” de Rachid BENDIB, format pdf téléchargeable, cliquer sur le lien (…)

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DES DICTATURES CONSERVATRICES À L’ISLAMISME POLITIQUE ASSUMÉ

par Abderrezak Dourari* - Le Quotidien d’Oran du 4 février 2012

extraits

Nous avons, à maintes fois, caractérisé les régimes arabes en insistant sur leur nature à la fois dictatoriale et conservatrice adossée à la légitimité religieuse.

FONCTIONNEMENT DES REGIMES DICTATORIAUX PROPICE A L’ISLAMISME

Ces régimes néo-patrimoniaux qui reposent sur la légitimité charismatique, conscients de leur illégitimité démocratique, ont exploité la seule ressource qu’ils partageaient avec la population : la religion et la tradition de façon plus large saupoudrées de quelques mesures populistes. C’est ce qui explique la trop médiatique présence rituelle de ces dictateurs à la mosquée à l’occasion des fêtes religieuses prosternés et topologiquement en position inférative devant l’Imam pour suggérer que leur autorité participe de l’autorité religieuse. Leur foi autant que leur modernité n’est qu’un paraître affiché : le premier adressé au regard de la population que la bigoterie fascine, et le second à celui de l’Occident quand bien même il se limite au seul mode de vie à l’occidentale sans ses fondements intellectuels et culturels.

Leur combat le plus conséquent a toujours été mené contre les courants modernistes avec comme cible privilégiée, la gauche. L’islamisme politique en tant qu’idéologie traditionnaliste et conservatrice radicale et violente a été soit suscité, soit encouragé par ces régimes. Illégitimes, le compagnonnage avec l’islamisme leur servait de légitimation double :

  • à l’égard des populations en en appelant à leur affect et leur imaginaire collectif plutôt favorable à l’autorité religieuse idéalisée, dont les acteurs historiques sont sacralisés par le discours dominant et officiel, à tel point qu’on baigne plus dans une mytho-histoire faite d’anges et de démons, qu’une histoire humaine dont les acteurs sont comptables devant les sociétés et le jugement évolutif des Hommes… L’exemple religieux est coupé de son contexte historique, transcendantalisé puis érigé en une puissance argumentative ultime que la mosquée autant que l’école, appareils idéologiques d’Etat, inculquent par réitération tout en affirmant péremptoirement l’infériorité de la raison et de la science par rapport à la foi et à ses diverses formes de manifestation !! Evidemment, contre tout esprit de citoyenneté ou même de droit de l’homme ou d’Etat de droit (notions dites impies), il est signifié itérativement et intensivement par les moyens de diffusion les plus puissants (les réseaux de mosquée, près de trente mille (?) en Algérie ; l’école, 18000 (?) en Algérie ; les mass médias sous monopole du pouvoir…) « l’obligation d’obéissance à Dieu, au Prophète et aux donneurs d’ordre parmi vous ! » Le fatalisme cultivé dans la société renforce le renoncement aux droits et libertés individuelles et collectives des personnes, concepts, d’ailleurs jamais connus, auquel il est préféré l’individu simple membre d’une communauté à laquelle il est totalement assujetti.

L’autre aspect consiste en l’inculcation de la spécificité arabe et islamique absolue ainsi qu’un sentiment de suffisance injustifié à l’égard de toutes les nations lors même que les peuples arabes croupissent dans la pauvreté, l’analphabétisme et l’arriération économique et mentale les plus anachroniques.

Les dictatures conservatrices ont pour seul programme celui de se maintenir au pouvoir et aux privilèges. Pour cela leur action est simple : ils répriment férocement et/ou corrompent sans limite les opposants dans l’impunité la plus totale. Ils rusent pour simuler l’appropriation des idées les plus populaires dans la société et les promeuvent comme s’ils en étaient les auteurs, tout en s’attelant à détruire sans scrupules les organisations originales qui leur ont donné naissance. Ainsi le discours islamiste est adopté et les organisations islamistes réduites pour ramener leur nuisance à un niveau qui permet de les utiliser comme moyen de négociation contre l’occident et contre les modernistes : ils gèrent des équilibres disent-ils.

Sinon comment a-t-on d’abord reconnu le FIS en flagrante violation de la constitution de 1989, puis interrompu un processus électoral avec les risques que cela comporte, pour ensuite..........

Sources : http://www.lequotidien-oran.com/?archive_date=2012-02-08&news=5163775

“DES DICTATURES CONSERVATRICES À L’ISLAMISME POLITIQUE ASSUMÉ”
Texte en entier, format pdf téléchargeable, cliquer sur le lien (…)

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