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JUILLET 2011 : LECTURES

vendredi 8 juillet 2011

“ALGÉRIE - CHRONIQUES CINE-LITTERAIRES DE DEUX GUERRES” livre de YASSIN TEMLALI
Un journalisme nommé rigueur - El Watan, le 10 juillet 2011, article de Ghada Hamrouche

LA CORRUPTION POLITIQUE EN ALGERIE : L’ENVERS DE L’AUTORITARISME, par Mohammed Hachemaoui, Revue ESPRIT - Juin 2011 - “La corruption, la peur et la révolte” ;


“ALGÉRIE

CHRONIQUES

CINE-LITTERAIRES

DE DEUX GUERRES”

de YASSIN TEMLALI

Un journalisme nommé rigueur

El Watan
le 10 juillet 2011
par Ghada Hamrouche

Comment parler de ce recueil de textes critiques paru aux éditions Barzakh au mois de juin dernier sans remettre en question le journalisme culturel exercé aujourd’hui par la presse algérienne ?
La rigueur qu’observe Yassin Temlali dans ses articles exige de celui qui doit en parler une certaine rigueur d’écriture qui n’est à la portée que de rares plumes de la presse algérienne. D’où la difficulté de restituer à cet ouvrage tout le mérite qui lui est dû.
Une difficulté accentuée par l’éloge qu’en fait un autre journaliste aussi rigoureux que l’auteur, El Kadi Ihsane.Ancien rédacteur en chef et ami de toujours de Yassin Temlali, El Kadi dresse avec beaucoup de finesse son portrait.
Témoin de son époque, franc, critique, caustique, Yassin Temlali a su garder des idéaux lui permettant « cette immense compassion pour l’imperfection de ses frères humains ». El Kadi évoque, à juste titre, dans la préface de l’ouvrage la conscience critique de l’auteur et son essence. Une conscience à la base de toutes les critiques déconstruisant « la subversion factice d’une partie de la littérature algérienne de l’urgence », soutiendra El Kadi dans sa préface.

L’ouvrage, scindé en trois parties, ne critique pas seulement des œuvres littéraires ou cinématographiques, mais soulève surtout des débats pertinents. Comment peut-il en être autrement lorsqu’on évoque deux contextes historiques violents et sanglants de l’Algérie contemporaine ? La guerre d’indépendance et la guerre de l’Algérie contre le terrorisme islamiste sont omniprésentes.
Au fil des chroniques, l’auteur d’“Algérie Chroniques ciné-littéraires de deux guerres” démontre qu’on ne peut parler d’un écrit littéraire en Algérie sans deviser de la société dont il est issu.
Aussi la guerre d’indépendance est-elle présentée comme une mémoire toujours vivace. Une mémoire qui continue à provoquer des débats aujourd’hui. La guerre d’indépendance, semble souligner Yassin Temlali, n’est pas seulement un évènement passé mais il continue à orchestrer le présent. Une guerre présente aussi bien par les débats qu’elle suscite à travers ses évènements historiques mais aussi par les différents ouvrages qui restituent la mémoire d’un peuple.

G. H.

Source ; http://www.latribune-online.com/culture/54604.html

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Son recueil rassemble des textes critiques
de deux périodes charnières de l’histoire de l’Algérie

Yassin Temlali : « Les œuvres traitées dans cet ouvrage alimentent le débat politique actuel »

La Tribune : Algérie Chroniques ciné-littéraires de deux guerres est votre premier ouvrage, publié récemment chez Barzakh.
Pourquoi le choix de ce titre ? A quoi renvoie l’expression « deux guerres » ?

Yassin Temlali : Cet ouvrage est un ensemble d’écrits critiques qui portent principalement sur des œuvres littéraires et cinématographiques ayant pour cadre temporel soit une époque lointaine mais si présente, celle de la guerre de Libération, soit les années 1990-2000.
Les affrontements des années 1990 entre l’armée et les groupes islamistes ont laissé une empreinte indélébile sur la réalité algérienne mais aussi sur les consciences. Ils ont contribué à forger l’identité thématique de nombre d’auteur (e)s. Ils sont explicitement évoqués dans des œuvres comme le roman de Adlène Meddi “La prière du Maure”, certains textes du recueil de nouvelles de Chawki Amari “À trois degrés vers l’Est”, le long métrage de Yamina Bachir-Chouikh “Rachida” ou celui de Rabah Ameur-Zaïmeche “Bled Number One”.
Dans d’autres œuvres, ils sont abordés moins directement. C’est le cas pour le recueil de nouvelles de Salim Bachi “les Douze Contes de minuit”, le recueil de nouvelles collectif “Alger, quand la ville dort”, dans lequel les horreurs des années 1990 constituent une sorte d’arrière-plan événementiel discret, presque invisible, pour les récits.
C’est le cas également pour le long métrage de Tarik Teguia, “Gabbla”, qu’on pourrait qualifier de « film sur l’après-guerre civile ».

Les œuvres artistiques traitées dans cet ouvrage et qui ont pour cadre la guerre de Libération nationale ne sont pas pour autant des romans ou des films « historiques ».
Elles alimentent aussi le débat politique actuel.
“Les Figuiers de Barbarie” de Rachid Boudjedra est un roman mais c’est également, de l’aveu de son auteur, un écrit polémique qui, tout en démasquant les mensonges de l’histoire officielle et scolaire, défend un point de vue « antirévisionniste » pour ainsi dire sur la guerre de Libération.
Le long métrage français “l’Ennemi intime” de Florent-Emilio Siri défend un point de vue sur la Révolution algérienne, sensiblement différent : c’est celui de la responsabilité partagée des horreurs de la guerre.
On pourrait également dire “d’Indigènes”, film de Rachid Bouchareb, qu’il a apporté une eau nouvelle au moulin du débat sur la contribution des colonies à la libération de la France de la domination nazie.

Algérie Chroniques ciné-littéraires de deux guerres comprend d’ailleurs une partie consacrée à la résurgence de la mémoire de la Révolution algérienne en France et en Algérie dès le début des années 2000. Il s’agit d’entretiens avec quatre historiens : René Gallissot, Mohamed Harbi, Daho Djerbal et Benjamin Stora.

Vous écrivez depuis le début des années 1990. Pourquoi n’avoir publié dans cet ouvrage que des textes récents, relatifs à deux périodes charnières de l’histoire de l’Algérie contemporaine ?

Yassin Temlali : Le choix de ces textes critiques à l’exclusion d’autres se justifiait par la relative unité de leur objet. N’ont été rassemblés dans cet ouvrage que les écrits traitant d’œuvres qui ont pour cadre temporel soit les deux décennies 1990 et 2000, soit la Révolution algérienne.
Il s’agit de deux périodes entre lesquelles les passerelles symboliques sont nombreuses.
Rappelons, par exemple, que dans certains écrits des années 1990, l’islamiste est souvent un descendant de harki ! Les choses, évidemment, sont plus complexes que ne le laisse penser ce symbolisme facile mais on ne manque pas de références à la guerre de Libération dans la littérature algérienne contemporaine.
De même, dans des œuvres qui ont pour thème principal la Révolution, comme, par exemple, “les Figuiers de Barbarie”, les années 1990 sont très présentes : des personnages qui ont participé à la libération du pays ont vécu assez longtemps pour voir le mouvement d’émancipation enfanter, paradoxalement, un régime autocratique, en lutte contre un courant théocratique qui veut substituer à sa « légitimité révolutionnaire » une autre légitimité, prétendument divine.

Par quoi se justifie le choix des écrivains et penseurs auxquels vous rendez hommage dans votre recueil de textes critiques ?

Yassin Temlali : Kateb Yacine est un authentique écrivain engagé qui n’en est pas moins l’auteur d’une grande œuvre. Aimé Césaire aussi : il a mené de grandes batailles politiques mais on se souviendra de lui essentiellement comme d’un écrivain qui a sorti la littérature martiniquaise de son enclos exotique de « littérature des îles » et lui a donné sa place dans la littérature universelle. Le parcours de ces deux auteurs devrait être un sujet de méditation pour les mauvais défenseurs de l’engagement en littérature ! L’art doit primer l’engagement dans une œuvre littéraire ou cinématographique si l’on veut, bien sûr, qu’elle justifie son appartenance à la littérature ou au cinéma.

L’œuvre du Marocain Abdelkebir Khatibi nous est précieuse à nous autres Algériens en ce qu’elle explique, de façon complexe et nuancée, l’état de dépendance du Maghreb, par les conséquences de la domination coloniale mais également par les pesanteurs d’une partie du patrimoine maghrébin. Elle le fait sans cette haine de soi caractéristique de certains écrits qui ne voient dans la culture arabo-berbère que conservatisme et intolérance.
Le texte sur Albert Cossery rend hommage à un écrivain dont l’univers égyptien est d’autant plus original qu’il s’est forgé en français, et en France. C’est un clin d’œil à ce que la francophonie, contrairement à ce qu’affirment les francophiles, peut presque se réduire au sens strict de ce mot, auquel renvoie le suffixe « phonie ». Les romans de cet écrivain bruissent de puissants échos de sa langue maternelle et dans son exil, il a toujours gardé son pays, l’Egypte, tout près de son cœur, comme on garde un inépuisable trésor.
Il y a, enfin, un hommage à Nasr Hamed Abou Zeid, dont le parcours est emblématique de ce qu’un esprit libre peut encore endurer de nos jours. L’œuvre de ce penseur demeure une source dans laquelle puise toute une génération d’islamologues, qui contribuent au parachèvement de la sécularisation des sociétés dites « musulmanes ».

G. H.
La Tribune, le 10 juillet 2011

Source : http://www.latribune-online.com/culture/54603.html

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LA CORRUPTION POLITIQUE EN ALGERIE :

L’ENVERS DE L’AUTORITARISME

par Mohammed Hachemaoui

Revue ESPRIT - Juin 2011 -
“La corruption, la peur et la révolte”

Si la corruption est omniprésente en Algérie, ce n’est pas seulement parce que la manne pétrolière permet de sécuriser des clientèles. C’est un effet de la construction du régime ou plutôt son mode de pouvoir depuis l’indépendance. Cette description des mécanismes du pouvoir algérien permet de comprendre la singularité de ce pays, à l’écart de la vague de révolte.

Sources : Revue “ESPRIT” JUIN 2011

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Cette étude a été présentée et reprise sur de nombreux sites entre autres :

EL WATAN du 2 juillet 2011
article de Mustapha Benfodil
repris sur Algerie Watch

SELON UNE ÉTUDE DE MOHAMMED HACHEMAOUI PARUE DANS LA REVUE ESPRIT

CORRUPTION ET AUTORITARISME, LES DEUX PLAIES DU RÉGIME

El Watan, 2 juillet 2011

L’affaiblissement institutionnel a été favorable à la prolifération des affaires des tenants du régime et leurs parentèles.

La prestigieuse revue Esprit, revue d’idées fondée en 1932 par le philosophe Emmanuel Mounier, vient de consacrer son dernier numéro au thème : « La corruption, la peur et la révolte ». Dans le menu, figure une étude extrêmement édifiante de notre ami Mohammed Hachemaoui. Expert en sociologie politique, professeur invité à l’Université Paris VIII, l’auteur est également connu pour être l’animateur des Débats d’El Watan. Sous le titre : La corruption politique en Algérie : l’envers de l’autoritarisme, Mohammed Hachemaoui s’attaque à un sujet qu’il connaît intimement pour lui avoir dédié rien de moins que sa thèse de doctorat. Le propos de M. Hachemaoui, disons-le d’entrée, est d’examiner les liaisons dangereuses qu’entretiennent corruption et autoritarisme au sein du régime algérien. Se rangeant à l’acception universelle du mot « corruption », le politologue la définit comme un « abus de positions et de ressources publiques à des fins privées ». Mohammed Hachemaoui s’attachera ensuite à disséquer méthodiquement un phénomène qui, déplore-t-il, est « peu analysé dans le monde arabe ».

Un cas d’école : l’affaire Khalifa

Exemple incontournable de son corpus d’étude : l’affaire Khalifa, le « scandale du siècle » comme l’avouait Ahmed Ouyahia. L’auteur rappelle par le menu comment le groupe tentaculaire de Abdelmoumen Khalifa a été fabriqué de toutes pièces au point de devenir le bras financier de la nomenklatura : « Le conglomérat, pour entretenir son image en Algérie, écrit-il, poursuit une politique clientéliste et corruptrice à grande échelle : offrir des cadeaux aux membres importants de l’élite dirigeante (appartements luxueux à Paris, villas et autres assiettes foncières dans les beaux quartiers d’Alger, berlines, prêts bancaires généreux, prises en charge à l’étranger, etc.) ; distribuer des salaires trois à quatre fois plus élevés que ceux pratiqués dans le pays pour les enfants de la nomenklatura et de l’aristocratie ouvrière ; arroser les patrons de la presse privée de cachets en devises ; sponsoriser la sélection nationale et les clubs locaux de football… » Pour Mohammed Hachemaoui, « la corruption en Algérie n’est ni accidentelle ni sectorielle mais procède bel et bien d’un système de gouvernement ». Insistant sur la nature fondamentalement « prétorienne » (militaire) du régime algérien, le politologue démontre comment l’équipe au pouvoir « pénètre tous les pores du corps étatique ».

Rien n’échappe dès lors à ses griffes : par-delà la cooptation des chefs d’Etat et de gouvernement, elle étend ses pouvoirs à tous les postes stratégiques : « Gestionnaires des capitaux d’État, chefs des grandes sociétés nationales ; ambassadeurs et attachés militaires, ministres, secrétaires généraux et directeurs centraux des ministères de souveraineté ; responsables d’antennes commerciales à l’étranger et chargés de l’intermédiation financière », énumère le chercheur. A cet éventail s’ajoute toute une tripotée de « valets » qui remplissent la fonction d’« intermédiaires institutionnels », comme il les appelle. Ces derniers « tirent de colossaux bénéfices de corruption à travers le jeu des pots-de-vin », dit-il. Outre ce dispositif de promotion de « cadres consentants » et autres « tycoons », sortis des « laboratoires » du sérail, Mohammed Hachemaoui cite, a contrario, un autre procédé, qui, à la différence du premier, use de « sales méthodes » pour « neutraliser » opposants et société civile récalcitrante.
C’est ce qu’il appelle les « dirty trick politics » : « Ce répertoire comprend, entre autres, les manipulations, les infiltrations, les complots, l’intimidation, les purges, la torture et l’homicide politique. Les services de sécurité ont en fait une spécialité ». Des méthodes destinées à « déjouer l’émergence d’une société politique », argue-t-il.

Un régime « corruptophile »

« La survie puis la consolidation du régime prétorien avaient un coût : l’institutionnalisation de la corruption politique », souligne notre expert. « La corruption, loin d’être occasionnelle ou marginale, s’est posée bien avant l’avènement de l’ère pétrolière en 1971-1973, comme un mécanisme de régulation des conflits, un marché de substitution à la participation politique, une compensation économique à l’exclusion du pouvoir, un dispositif de contrôle, bref une ultima ratio pour adoucir l’ordre prétorien en permettant de récompenser les fidèles, compromettre les concurrents et corrompre les opposants. » Le politologue regrette dans la foulée le sabotage des réformes engagées par le gouvernement Hamrouche : « Le bras de fer remporté par les prétoriens sur les réformateurs du régime en juin 1991 marque un moment déterminant dans le processus d’affaiblissement institutionnel de l’État et par conséquent dans la survie du système de corruption. » Dans un autre registre, l’auteur s’étonne du silence de nos députés et autres sénateurs face à l’ampleur prise par cette corruption systémique.

Il attirera au passage l’attention sur « l’opacité » qui entoure la gestion d’une entité stratégique comme le Fonds de régulation des recettes « dont les réserves en 2006 ont atteint les 40 milliards de dollars ». « Alors que le FRR, échappant à tout contrôle, s’apparente désormais à une immense caisse noire, jamais le Parlement n’a exigé des comptes au gouvernement au sujet de la gestion de ce fonds », appuie le politologue. Mohammed Hachemaoui pointe du doigt également l’effet pernicieux des monopoles dans l’accroissement de la corruption. D’après lui, les anciens monopoles de l’Etat ont donné lieu à des « oligopoles directement liés aux principaux chefs prétoriens ».
Il établira, par ailleurs, que l’affaiblissement institutionnel a été favorable à la prolifération des affaires des tenants du régime et leurs parentèles « à l’abri de toute velléité de contrôle ».

La « guéguerre » DRS-présidence

Point d’orgue de cette entreprise de démantèlement institutionnel – toujours selon la même étude : le sort réservé à la Banque d’Algérie et au Centre national d’observation des marchés extérieurs et des transactions commerciales du ministère de l’Économie. Abordant les scandales de corruption qui font les choux gras de la presse, Mohammed Hachemaoui note que ces déballages « ciblent exclusivement le clan Bouteflika ». Et de poursuivre : « À la vérité, le ‘‘feuilleton’’ des affaires de corruption reflète moins les percées d’une presse libre que le rapport de force entre les deux principaux centres du régime : le DRS, qui exerce le monopole des enquêtes liées à la grande corruption, et le président Bouteflika. » Mohammed Hachemaoui estime, pour finir, que la succession du président Bouteflika ne prête guère à l’optimisme : « Les prétoriens, observant avec satisfaction la reprise en main, par l’armée, du processus politique subséquent à la chute du raïs Moubarak, semblent, malgré les frictions internes qui se manifestent çà et là, s’acheminer vers un compromis : préparer l’après-Bouteflika pour opérer un renouvellement générationnel de l’élite dirigeante et reconfigurer le système en surface sans toucher aux fondamentaux. »
Mustapha Benfodil

Sources : Algerie Watch

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et aussi El Watan
du 15 Juin 2011
rubrique “CULTURE”

La revue française Esprit

La corruption politique en Algérie, l’envers de l’autoritarisme

Cette analyse est développée par Mohammed Hachemaoui*dans la revue française Esprit datée de juin 2011. Elle se propose d’apporter des éclairages sur les mécanismes d’un fléau qui fait des ravages en Algérie.

Si la corruption, lira-t-on, est devenue un sujet de préoccupation et d’études depuis trois décennies, elle reste peu analysée dans le monde arabe. Alors qu’elle a pris des proportions de plus en plus grandes dans la région – comme le reflètent les récentes révélations sur les avoirs des clans Moubarak en Égypte et Ben Ali en Tunisie et de leurs clientèles respectives –, la corruption demeure, du Maghreb au Machrek, paradoxalement encore une « terra incognita ». L’étude de la corruption en Algérie ne déroge pas à ce constat.

La thèse défendue dans ce texte ambitionne de construire un « pont » analytique et conceptuel entre deux régions du savoir maintenues à égale distance l’une de l’autre par la littérature savante consacrée à cette aire : la corruption et l’autoritarisme. L’argumentation déroulée ici s’emploie à démontrer le caractère indissociable des liens noués en Algérie – à l’instar de beaucoup d’autres pays arabes – entre régime autoritaire et corruption politique.

Si la corruption, définie comme abus de position et de ressources publiques à des fins privées, est un phénomène universel, ses symptômes, eux, sont différenciés : elle peut être personnelle ici et institutionnelle ailleurs, sectorielle dans un pays et systémique dans un autre. Aussi, l’intelligence de la corruption s’avère-t-elle indissociable de l’analyse des institutions politiques.Or le régime algérien s’avère, en comparaison avec les systèmes politiques arabes en vigueur du Maroc à l’Arabie Saoudite en passant par l’Égypte, assurément l’un des plus résistants à l’analyse…

* Politologue, professeur invité à l’université Paris VIII.

Source : El Watan du 15 juin 2011

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