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DOCTEURE ALDJIA BENALLEGUE-NOURREDINE : LA PIONNIÈRE DES FEMMES MÉDECINS D’AFRIQUE A TIRE SA RÉVÉRENCE

samedi 9 janvier 2016

La Dr Aldjia Noureddine était pour nous dès la première moitié des années quarante, une personnalité emblématique de l’éveil et de la fierté nationale dans les divers domaines.
Son mari, Benallègue (prénom oublié) était pharmacien. Il avait été pendant ses études maître d’internat au lycée de Ben Aknoun. Il nous donnait des nouvelles des évolutions politiques comme des collègues Amar Bentoumi et Henine Yahia

Rédaction du HuffPost Algérie
Publication : 08 janvier 2016

Première femme médecin d’Afrique, l’Algérienne Aldjia Benallegue-Nourredine est décédée le 31 décembre 2015 à Tartous, en Syrie où elle vivait auprès de sa fille.

Née le 28 juin 1919 en Kabylie, elle a obtenu son doctorat en médecine en 1937. Tenace et battante, cette femme d’exception devient en 1964 chef de service d’une pédiatrie qu’elle a pensée, bâtie et organisée à l’hôpital Parnet (actuellement Nafissa Hamoud).

Professeure chef de service pédiatrie de l’hôpital Parnet, Aldjia Benallegue a rehaussé le niveau de la médecine algérienne au sein de laquelle elle a mené, jusqu’à son admission à la retraite en 1989, une activité exigeante et rigoureuse de praticienne, de formatrice et d’animatrice.

Son sérieux et sa rigueur lui apporteront la consécration de sa carrière le 20 avril 1982 lorsqu’elle a été élue membre correspondant étranger de l’Académie nationale de médecine française le 20 avril 1982.

Mme Benallègue avait écrit un livre autobiographique en 2007, “Le Devoir d’espérance”, édité par Casbah. Ouvrage dédié à son père en signe de reconnaissance pour tous les sacrifices qu’il a fait et a fait faire à toute la famille pour qu’elle, une fille née en 1919, puisse s’instruire, apprendre la logique et la philosophie et accéder à la faculté de médecine et devenir un professeur agrégé, chef de service en pédiatrie.

Elle y déroule ainsi son enfance à Aït Helli, en Kabylie, son apprentissage et son métier sacré de pédiatre auquel elle a consacré des centaines de publications et de conférences.

Elle rappelle aux jeunes générations que la médecine était, à ce moment-là, strictement réservée aux seuls mâles européens. Aussi être la première indigène à figurer parmi les rares pionnières européennes et surtout américaines, à avoir osé braver l’interdit social et épouser la carrière médicale, n’était pas aisé et s’est fait sur fond de conflits, de jalousies et d’envies qui l’ont épuisée plus que les études médicales déjà harassantes.

Après le décès de son époux, Aldjia Benallegue-Nourredine décide de rejoindre sa fille qui vit en Syrie. Elle s’installe à Tartous. Elle s’est éteinte le 31 décembre et y a été enterrée. Son vœu d’être entrée en Algérie n’a pu être exhaussé en raison de la situation sécuritaire délicate en Syrie.


Voir en ligne : http://www.huffpostmaghreb.com/2016...