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CONTRE L’OUBLI : CHARON EST PARTI, C’ÉTAIT UN CRIMINEL

mercredi 15 janvier 2014

Une enseignante se souvient et réagit à la mort de Sharon

C’était un criminel !

Ariel Sharon est parti, il emporte dans sa tombe glaciale les cris de milliers d’innocents palestiniens. Les crimes commis par ce tortionnaire restent à répertorier, il faut trouver des mots nouveaux pour les verbaliser car les dictionnaires de toutes les langues ne suffisent pas pour dire l’errance du peuple palestinien à qui on a ôté le droit de vivre sur ses terres !

En 1986, je suis tombée sur un article qui décrivait l’horreur sous toutes ses formes : Sabra et Chatila ; il était enfoui entre les pages d’un livre et j’avais l’impression qu’il m’attendait pour le diffuser partout afin qu’il habite le cœur et l’esprit des Hommes.

Depuis, ce bout de narration ne m’a jamais quitté. Chaque année, au deuxième trimestre, le petit texte qui parlait de l’enfant dans la nuit était exploité en classe. Je ne me contentais pas de le lire et de le faire lire, non, non ! Il fallait le graver dans le cœur des enfants ! J’optais pour une reconstitution de texte à l’ancienne.

Une Reconstitution de texte :

- après deux lectures, poser des questions aux élèves pour reconstituer le texte collectivement et le reproduire au tableau.

- une fois le texte fixé, lu, mémorisé…. il faut l’effacer progressivement.
Les élèves doivent choisir les mots à effacer entre deux lectures et c’est tout doucement que tous les mots disparaissent du tableau.

Et là, écoutez bien, vint le moment magique qui fait que moi, je ne me suis jamais lassé de remplir le tableau et de l’effacer depuis 1986 !

Petit à petit, les élèves reconstituaient le texte, seul ou en petit groupe, ils se corrigeaient, écrivaient, ponctuaient… le tableau devenait leur propriété et le texte qui parlait d’un enfant dans la nuit leur œuvre !

Un enfant dans la nuit


Le gosse ne comprend pas, il se débat avec la force de sa colère d’enfant sans parvenir à se détacher.

Il voudrait hurler mais il ne peut pas.

Il ne croit pas encore à la mort, la mort voyons, c’est une affaire d’adulte !


Le vieux était en pyjama, la mère et la grande sœur étaient en habilles traditionnels…

les soldats tirent rapidement, proprement ...

Demain, quand les journalistes viendront, il y aura des mouches bleues sur le corps de cet enfant, son cou aura un sourire horrible car il aura été tranché !

EL MOUDJAHID,1982.

J’ai reconstruis ce texte dans la tête de tous les enfants que j’ai eu pour lutter contre l’oubli ! Aujourd’hui, charron s’en va, il emporte avec lui des milliers de sourires horribles et le gémissement des voix qui se sont tu.

La barbarie humaine ça cogne fort ; le peuple palestinien paye chaque jour le prix fort pour survivre à cet apartheid sioniste qui vampirise tout sur son passage.

Va ! et que tes semblable te rejoignent rapidement dans ce voyage sans retour.

Le monde a grandement besoin que les faiseurs de mort comme toi, quittent la planète terre pour que nous puissions rendre à tous les enfants frustrés leur regard innocent.

Houria BEO


Ps : depuis, mes élèves ont grandi. Quelques-uns de ces petits bouts de moi ont choisi de parler de ce petit bonhomme seul dans la nuit entre les mains de tes tortionnaires. Comme moi, ils parlent à leurs élèves de l’innocence ôtée et de ce sourire horrible qui s’est posé pour l’éternité : le combat continu !


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