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QUOI FAIRE POUR METTRE EN ÉCHEC LA STRATÉGIE DE LA TENSION EN TUNISIE

mercredi 13 février 2013

LA RÉVOLUTION TUNISIENNE CONDAMNÉE À AVANCER

Hocine Belalloufi
La Nation.info
le 13 Février 2013

Au temps de l’effroi suscité par l’assassinat de Chokri Belaïd a succédé le temps de l’émotion et de la colère lors de la mise en terre de ce martyr de la révolution tunisienne. Puis est venu le temps des interrogations et de la recherche de solutions pour tenter d’enrayer la stratégie de la tension mise en œuvre par les tueurs et leurs commanditaires politiques.

... extraits...

POURSUIVRE ET APPROFONDIR LA RÉVOLUTION

Au-delà des réponses politiques immédiates qu’apporteront les forces politiques tunisiennes, la véritable solution au problème posé par les assassins de Choukri consiste à poursuivre et à approfondir la révolution. Celle-ci se trouve confrontée à des défis majeurs.

Sur le plan politique, l’exigence d’une réforme et d’une épuration des appareils coercitifs de l’ancien régime dictatorial (police et justice en premier lieu) n’a pas encore abouti. Or, le coup porté à Chokri est peut-être parti de là. Seule une mobilisation populaire forte et déterminée contraindra les gouvernants, quels qu’ils soient, à procéder à une réforme démocratique des forces de sécurité et de la Justice.
Le retard pris par la Constituante dans l’élaboration du projet de constitution et, partant, dans l’organisation d’élections constitue un autre problème politique majeur car il permet à un gouvernement désormais illégitime, car en situation de dépassement de son mandat, de rester en place alors même qu’il s’est révélé incapable de résoudre les principaux problèmes du peuple tunisien.

La présente crise est l’occasion d’exercer des pressions sur Ennahda afin de pousser les différentes tendances qui composent ce mouvement à se positionner clairement. L’objectif consiste à amener une majorité à prendre ses distances vis-à-vis des salafistes et de leur projet politique et à s’engager de façon résolue dans la voie d’une conciliation toujours plus grande des principes de l’islam dont se réclame Ennahda et de ceux de la démocratie représentative. C’est au cours de telles crises que des pressions peuvent être exercées sur le courant islamiste en vue de lui faire renoncer à l’instauration d’un régime théocratique et de s’orienter vers une démocratie-musulmane. Il s’agit là d’un combat politique, c’est-à-dire de la construction d’un rapport de forces, et non d’une action pédagogique visant à inculquer aux islamistes des principes démocratiques qu’ils connaissent aussi bien que ceux qui s’en réclament formellement.

Sur le plan économique et social, la situation n’a cessé de se dégrader, en particulier pour les couches populaires défavorisées. La nécessité de rompre avec les fondements du néolibéralisme est devenue urgente. Or, le gouvernement de coalition a conclu récemment avec le FMI un plan d’austérité et de relance de l’endettement extérieur qui ne peut que pénaliser et mécontenter davantage les classes populaires et les régions déshéritées de l’intérieur du pays. La révolution a été réalisée pour arracher le droit de parler, mais aussi celui de manger, de travailler, de se vêtir, de se loger… La question économique et sociale constitue justement le point faible qui bloque le processus révolutionnaire en Tunisie, comme en Egypte d’ailleurs. La résoudre est devenu incontournable pour aller de l’avant. Les forces révolutionnaires peuvent compter dans cette tâche sur la majorité des couches populaires pauvres du pays. Combatives, celles-ci restent néanmoins non organisées, ce qui réduit leur intervention à des actions sporadiques, à des explosions sans lendemain. Seule l’organisation permanente de comités populaires pourra faire peser la balance dans le sens de la démocratie et du progrès social. A défaut de prendre en charge ces questions, la révolution court le danger de se briser et de déboucher sur l’instauration d’une nouvelle dictature.

L’autre grand défi est celui de la défense de la souveraineté nationale mise à mal par une alliance avec le Qatar et l’Arabie saoudite qui s’ingèrent sans vergogne dans les affaires des Etats du monde arabe et qui embarquent des Etats en difficulté dans leur politique aventuriste (agression de la Libye, « Amis de la Syrie »…). La domination paternaliste de l’Etat néocolonial français constitue également un obstacle à l’épanouissement de la révolution.

L’urgence de la construction d’une alternative politique à Ennahda et à la troïka se fait sentir. L’élaboration d’un programme et d’un bloc social et politique pour le porter et se porter candidat au pouvoir est incontournable. L’opposition démocratique et populaire et le mouvement social (partis de gauche, Front populaire, UGTT…) ont toute la légitimité requise pour incarner ce bloc. La Tunisie se trouve ainsi à la croisée des chemins. Elle a le choix entre la poursuite de la révolution et la victoire de la contre-révolution sous la forme d’une dictature laïque (policière ou militaire) ou religieuse (régime théocratique).

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