Accueil > AMAZIGHITE > CENTRE CULTUREL ALGERIEN DE PARIS- 12 DECEMBRE 2013 : HOMMAGE AU GRAND POÈTE (...)

CENTRE CULTUREL ALGERIEN DE PARIS- 12 DECEMBRE 2013 : HOMMAGE AU GRAND POÈTE SI MOHAND OU M’HAND

jeudi 5 décembre 2013

Centre culturel algérien de Paris

Jeudi 12 décembre 2013

à 18h30

Si Mohand Ou M’Hand :
« Icône de son vivant,
le poète a continué
à nourrir le patrimoine
après sa mort en 1906 »

avec la participation de

Rachid KAHAR ,
auteur de « Si Mohand Ou M’Hand :
la vaine musique du vent »
(Ed : INAS, Alger),

Tassaadit YACINE,
Directrice de recherche à l’École des hautes études en sciences sociales

et Mohamed BEN MOHAMED ,
poète et parolier.

altSi Mohand Ou M’Hand demeure sans conteste le plus grand poète Kabyle. Né à Icharioune (ex-Fort-National) actuelle Larbaa Naït Iraten en 1844, il passe son enfance dans une famille aisée, possédant des biens et promettant un bel avenir à cet enfant qui connaîtra bien des traumatismes avant même d’être pris dans la grande tourmente de la violence qui acheva la conquête française des massifs du Djurjura. S’ensuivent les répressions, les exécutions sommaires et les exils forcés, les accaparements de terres et les expropriations de biens et de villages entiers.

Adolescent instruit dans les zaouia, il assiste au bouleversement de la société qui se transforme sous la férule de l’occupant. Les valeurs et les hiérarchies d’antan ont disparu.
Si Mohand est
un fin observateur de cette métamorphose, de l’injustice, de l’inversion des rôles et des valeurs sociales. Il est profondément touché de voir que les braves sont marginalisés tandis que les arrivistes grimpent subitement dans la nouvelle société
où l’indigène est exploité jusqu’à outrance.

Chargé du fardeau de la douleur intérieure et de la déception de la vision du nouveau monde qui est en train de s’installer sous ses yeux, le poète meurtri se révolte.
Dès lors, un besoin viscéral de justice va l’animer.

Démuni et impuissant, la seule voie qui lui reste est l’errance. Il court les chemins et les routes, sans but précis, il va là où son instinct lui dicte. Au grès des circonstances, il sème sa poésie qui subjugue le peuple par sa grâce. Ses poèmes foisonnent et se transmettent de bouche à oreilles. Il parcourt ainsi des années durant le pays kabyle dans tous les sens avant de suivre le chemin de l’exil vers des contrées plus lointaines telles Bône (actuelle Annaba) et même en Tunisie.

Incapable de se stabiliser, il se livre à ses instincts, s’adonnant à la fréquentation des bouges et des tavernes, usant et abusant de tous les paradis artificiels.
Malgré ses égarements et ses excès, le poète est apprécié de tous, sa compagnie et ses paroles sont recherchées et citées à tout propos. Il n’est pas de conversation entre Kabyles qui, à un moment où à un autre, ne fasse référence à ses Isfra.

Icône de son vivant, le poète a continué à nourrir le patrimoine après sa mort en1906. Avec le temps, le poète tant adulé a réussi l’exploit posthume de se hisser au rang de symbole de sagesse, de mesure.

Rachid KAHAR



Voir en ligne : http://www.cca-paris.com/index.php?...