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MONDE DIPLOMATIQUE : AU MALI UNE INTERVENTION FRANÇAISE AUX CONTOURS INCERTAINS

samedi 19 janvier 2013

jeudi 17 janvier 2013

Pour quels objectifs la France s’est-elle engagée militairement au Mali ? Pour empêcher des « terroristes islamistes » de prendre Bamako ? Pour reconquérir le Nord du pays ? Pour rétablir une légalité démocratique, ébranlée par une tentative de coup d’Etat ? Pour contribuer à « la guerre contre le terrorisme » et éviter la création d’un « Sahelistan » aux portes de l’Europe ?

Alors qu’en représailles à cette intervention, des djihadistes ont organisé une prise d’otages en Algérie qui semble s’acheminer vers un désastre, ce sont autant de questions auxquelles il n’est pas facile d’apporter des réponses, tant les déclarations officielles à Paris restent floues. Décidée dans l’urgence à l’appel d’un gouvernement à la légitimité ébranlée, cette expédition prend une ampleur inattendue, alors même que les pays africains tardent à s’engager et que les partenaires européens et américain se contentent de promettre un appui logistique. Sans buts clairs, le risque est grand d’assister à un enlisement et à faire ainsi le jeu des groupes les plus radicaux qui veulent « attirer » les Occidentaux dans des conflits sans fin : les guerres d’Irak et d’Afghanistan ont-elles réduit la menace terroriste ou l’ont-elles, au contraire, alimentée ?

L’expédition au Mali repose aussi la question des relations de la France avec le continent africain, de ses responsabilités, de ses méthodes d’action. Le temps de la Françafrique est, paraît-il, terminé. Pourtant, si les ressources de l’Afrique suscitent encore bien des convoitises, la volonté de contribuer à un développement économique, social et politique du continent semble absente des préoccupations européennes ou des organisations financières internationales. Mais seul ce développement peut garantir, à long terme, la stabilité et la prospérité.


Dans le « Monde diplomatique »


ESCALADE DES TENSIONS AU SAHEL


L’arc de crises sahélo-saharien »,
carte publiée dans « L’Essentiel du “Diplo” 2012 », Manière de voir n°127, février-mars 2013 (en kiosques et dans la boutique en ligne).


« La guerre du “Sahelistan” aura-t-elle lieu ? », Philippe Leymarie, janvier 2013 (en kiosques).

... Autorisée par les Nations unies, une intervention militaire internationale dans le nord du Mali ne semble néanmoins pas imminente. Face à ces incertitudes et à l’impatience de la population, l’armée malienne est tentée de reprendre en main les affaires publiques.


« Effondrement du rêve démocratique au Mali », Jacques Delcroze, septembre 2012.
Naguère modèle de démocratie africaine, le Mali s’enfonce dans l’instabilité politique tandis que la rébellion au Nord, dominée par des groupes islamistes radicaux, coupe le pays en deux. Cette crise révèle d’anciennes fractures.


« Touaregs, la “marche en vrille” », Hawad, mai 2012.
Les soulèvements armés touaregs qui ont jailli depuis les années 1960 au Mali, au Niger ou en Algérie ne sont pas surprenants ou imprévisibles : ils s’inscrivent dans la prolongation de la résistance des Touaregs aux empires coloniaux.


« Comment le Sahel est devenu une poudrière », Ph. L., avril 2012.
Le coup d’Etat militaire qui, le 22 mars, a renversé le régime « modèle » du président malien Amadou Toumani Touré a ajouté à la confusion régionale. Secouée par les nouvelles rébellions de mouvements touaregs, la bande saharo-sahélienne pâtit également de l’impunité des groupes armés se réclamant d’Al-Qaida au Maghreb islamique.


« Le Nord Mali victime d’une prophétie autoréalisatrice », Jean-Christophe Servant, Echos d’Afrique (Les blogs du Diplo), 28 décembre 2009.
En 1995, le journaliste africain-américain du New York Times Howard French, alors en poste sur le continent, rapportait de Bamako : « Les diplomates parlent aussi de ce pays enclavé comme d’un rempart contre l’islam militant qui s’étend à partir de ses (...)


« Vers la réintégration des Touaregs au Mali », Robin Edward Poulton, novembre 1996.
Suite à l’augmentation du nombre d’anciens combattants touaregs dans les forces régulières maliennes, la renaissance du nord du Mali dépend de la capacité de la « société civile » à créer une ambiance de paix, de l’intégration des combattants dans l’armée régulière et de la relance du développement économique.


ENGAGEMENT DE LA FRANCE EN AFRIQUE


« Les guerres africaines de Vincent Bolloré », Thomas Deltombe, avril 2009.
Le groupe Bolloré occupe une place particulière dans l’économie nationale : plusieurs de ses filiales bénéficient parfois de contrats avec l’Etat. S’il est implanté un peu partout, l’Afrique semble sa terre d’élection.


« Le devoir d’assistance à peuples en danger », Mario Bettati, avril 1980.
Les interventions militaires sont prises en étau entre le devoir traditionnel de non-ingérence et le devoir d’intervention à des fins humanitaires. Il s’agit de recenser les argumentations juridiques mises en avant et d’en montrer à la fois les lacunes ou les contradictions ainsi que leur évolution.


« Le rôle de la France chez ses protégés africains », Pierre Dabezies, avril 1980.
... La nature des engagements de la France aux côtés de ses alliés africains révèle l’existence d’un choix politique précis, dans la continuité de la politique coloniale. Tandis que le continent dans son entier devient l’enjeu de convoitises et de conflits aux dimensions globales.


« Accords militaires franco-africains - 2002 », - Philippe Rekacewicz, novembre 2002


INTERVENTIONS À CARACTÈRE « HUMANITAIRE »


« Que reste-t-il des frontières africaines ? », Anne-Cécile Robert, décembre 2012.
Le conflit entre le Mali et l’Azawad perdure, et les Nations unies discutent d’une intervention militaire. La partition de fait du Mali illustre la fragilité, patente depuis la fin de la guerre froide, des frontières du continent.


« De l’opération “Ecouvillon” à l’intervention en Mauritanie », Elsa Assidon, février 1978.
Ayant fait du Sahara une question « nationale » définie en fonction d’une intégrité territoriale plus qu’en fonction des intérêts nationaux réels du peuple marocain dans la période actuelle, l’opposition traditionnelle en est réduite à encourager le renforcement d’une armée équipée, formée par les Etats-Unis et la France, considérée par ces deux pays comme un des meilleurs garants de leurs intérêts dans la région.


« Ces guerres qu’on dit humanitaires », Manière de voir nº 120, décembre-janvier 2011.
Le nouvel interventionnisme humanitaire se pare de toutes les vertus face au sort catastrophique des faibles, auxquels il faut sans tarder porter secours, quoi qu’il en coûte. Mais aucune opération n’est chimiquement pure.



Voir en ligne : http://www.monde-diplomatique.fr/ca...