Accueil > NATION-ALGERIE > D’un ancien collègue et camarade, à propos de l’amazighité

D’un ancien collègue et camarade, à propos de l’amazighité

mercredi 13 janvier 2010

Sur le courrier du site, m’est parvenu de France, du Dr Rubens Fitoussi, l’écho ci-dessous.
Rubens n’était pas seulement un collègue qui fit ses études de médecine avec moi après avoir fait son service militaire comme jeune appelé durant la 2ème guerre mondiale, comme le Dr Ferrand (sur la photo) ou le Dr Zemirli avec qui j’ai exercé en cabinet commun à El Harrach.
Le Dr Fitoussi, la gentillesse personnifiée, n’avait pas hésité une seconde à me recevoir avec d’autres camarades en 1956 et 1957 chez lui à Bab El Oued, gardant calme et sourire dans les périodes les plus difficiles de la "bataille d’Alger".
Nous nous sommes perdus de vue durant un demi-siècle, et voilà que je le redécouvre à partir de sa perception de l’amazighité !


"Je viens de prendre connaissance avec beaucoup d’intérêt du compte-rendu de la conférence-débat à Montpellier : Où en est "l’Amazighité dans la nation".

Si j’avais eu connaissance de ce débat et de ta participation je pense que je me serais arrangé pour venir vous écouter.

Je me suis interrogé sur le problème berbère au Maghreb, en particulier lorsque j’ai préparé ma thèse de médecine à Alger, puisque la première partie était une tentative d’étude ethnograhique (milieu social, familial, culturel, religieux ...) que je pensais poursuivre ultérieurement puisque je m’intéressais à la psychiatrie (plus précisément à l’ethnopsychiatrie).
La question que je me posais, sur le plan anthropologique, concernait l’origine de Berbères, peut-être évoquée dans l’ouvrage de l’historien Ali Guenoun, "Chronologie du Mouvement Berbère" que je vais m’empresser de me procurer.
Et j’ai eu la chance de découvrir à l’occasion d’un long remplacement à Arris, les Chaouias et leur pays, les Aurès dont je garde le souvenir émouvant.

J’ai eu l’occasion de voir il y a quelques années à Aix en Provence une magnifique exposition, d’origine marocaine, sur l’écriture et quelques éléments de l’art tamazigh, qui m’avait bien intéressé.

J’ai toujours écouté avec beaucoup d’émotion, bien que je ne comprenne pas les paroles, la musique d’Idir que tu as évoquée dans ton exposé.
Je n’ai jamais rien écouté de Lounis AÏt Manguellat.

Lorsque j’exerçais à Alger au Boulevard Bru, j’aurais bien aimé pouvoir m’exprimer en kabyle, car j’avais dans la quartier des patients kabyles qui ne parlaient ni l’arabe ni le français !

Je suis bien le mouvement de contestation sociale des ouvriers en Algérie en particulier des travailleurs de Rouïba, région que j’ai bien connue et à laquelle j’étais attaché puisque j’ai passé la plus grande partie de ma vie à 7 Kilomètres de là, à Aïn-Taya, pas loin de Maison Carrée (El -Harrach) où tu exerçais !

Je te souhaite de continuer à écrire comme tu le fais.

Rubens.

JPEG - 82.1 ko
INTERNAT DE L’HOPITAL AL-KETTAR, 1952
De gche à dte : R. Fitoussi, Dr Ferrand chef de clinique, S. Hadjerès et Bensemane (Labos)