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PARIS - SÉNAT - LE 23 OCTOBRE 2012

INTERVENTION AU SÉNAT FRANÇAIS DE PIERRE LAURENT SUR LE 17 OCTOBRE 1961 :

jeudi 25 octobre 2012

QUELQUES EXTRAITS

(voir texte intégral en pièce jointe)

…Ce qui s’est passé ce jour du 17 octobre 1961 n’était pas un évènement isolé
survenu en un lieu et en un moment unique mais le paroxysme d’une politique
de guerre coloniale symbolisée par la mise en place du Préfet de Police
Maurice Papon et couverte voire encouragée par les plus hautes instances de
l’Etat.

On a vu s’effectuer, dans les rues de la capitale une chasse à l’homme
aboutissant à des assassinats et c’est pour cela que je pense comme beaucoup
d’historiens que l’on peut parler en l’espèce d’un crime d’Etat
emblématique….

…L’Humanité, le PCF, ses élus nationaux et parisiens dénonceront dès cette
époque avec d’autres comme Simone de Beauvoir, André Breton, Michel Butor,
Aimé Césaire, Marguerite Duras, Claude Roy, Laurent Schwartz et Hervé
Bourges notamment, l’abomination qui vient de se produire.

Ils interpellent les autorités. Le préfet de police de Paris est le 27
octobre 1961 directement interpellé par Raymond Bossus au Conseil de Paris.
Je me permets de citer ses propos : « « Combien y’a-t-il eu de morts parmi
les Algériens, combien de noyés, combien de décès à la suite de coups ? Jour
après jour, heure après heure, affluent des témoignages d’Algériens jetés à
la Seine. D’autres informations nous sont parvenues : des Algériens ont été tués par balles, frappés à la matraque, à coups de
pieds, arrosés à la lance, étranglés. C’est une honte pour le gouvernement
gaulliste qui jusqu’à preuve du contraire, est bien l’ordonnateur des actes
racistes et criminels de la police. » et il conclut : « la vérité qui éclate
aux yeux de tous est que le peuple algérien, ce peuple qui s’est donné un
gouvernement - le GPRA - ce peuple, dans son ensemble, veut sa liberté dans
l’indépendance »...

…Ne serait-il pas souhaitable à ce sujet que les archives de l’Etat soient
soumises à des règles communes en matière d’archives conformes au
fonctionnement d’un Etat démocratique ?

Cela impliquerait que soient versées aux Archives nationales celles de la
préfecture de police de Paris, des ministères de la Défense et des Affaires
Etrangères, quitte à ce que leurs fonds relèvent de dispositions
particulières, précises et justifiées et que les archives des anciens
ministres, Premiers Ministres et Présidents de la République relatives à
leur fonction ne soient pas privatisées par les intéressés mais versés dans
leur ensemble aux Archives Nationales.

Cela aurait aussi le mérite de contribuer à faire la lumière sur les
agissements de la France et de son armée dans les pays africains notamment,
où elle a participé, à de nombreux renversements de pouvoir plus ou moins
sanglants. La fin de rapports coloniaux ou néo –coloniaux avec ces pays,
souhaitée récemment par le président de la République à Dakar, passe par là.
Le développement de nouvelles relations de coopération aussi.

Dans la même logique il faudrait que la notion d’archives « incommunicables » telle qu’elle apparaît dans la loi 2008 soit abrogée.

Pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de
pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs
ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs homologues des
deux rives de la Méditerranée.


Voir en ligne : http://www.pcf.fr/30214

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