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LA BATAILLE DE SYRIE ET LES "ARABES DE SERVICE", à la "BASMA KODMANI ET AHMED CHALABI"

samedi 28 avril 2012

Ci dessous un extrait qui conclut un article fortement documenté sur l’entreprise néocolonialiste et sioniste de débauchage de certains "intellectuels" arabes coupés de leur société.

La controverse à propos de Basma Kodmani

René Naba
Mardi 17 Avril 2012

« La liberté d’information est un leurre, si l’information sur les faits n’est pas garantie et si ce n’est pas les faits eux-mêmes qui font l’objet du débat » Hanna Arendt.

En hommage à Sadeq Jalal Al Azm, pionnier de la contestation syrienne [1]

.../...

...Une présentation unilatérale des faits peut prêter à équivoque. S’il est vrai qu’ « en Syrie la propagande est en vigueur à longueur de commentaires », ainsi que le souligne à juste titre Le Monde, en date du 24 février 2012, il est non moins vrai que l’échafaudage médiatique occidental sophistiqué s’apparente, par moments, à une entreprise de manipulation de l’opinion.

Le journal de référence de la presse française aurait ainsi été plus avisé de mentionner en complément de son information, les turpitudes du camp adverse, notamment les nombreuses interceptions de livraisons d’armes opérées au Liban dans les zones sous contrôle du clan Hariri, la mise en place d’une plateforme opérationnelle de la DGST au nord Liban, au mépris du principe de la souveraineté libanaise, ou encore la réunion parallèle des barbouzards de l’Otan, en marge de la réunion « des amis de la Syrie » à Tunis, le 28 février dernier, en vue de fomenter un coup d’état à Damas.
Réédition d’un scénario éculé, le dispositif en vigueur à l’encontre de la Syrie est identique à celui mis en place à propos de l’Irak, justifiant une fois de plus le constat de Pierre Bourdieu sur « la circulation circulaire de l’information », tant au Qatar, à travers Al Jazira, qu’en France, via le quotidien Libération.

Ainsi Ahmad Ibrahim Hilal, responsable de l’information sur la chaîne transfrontière qatariote, agit depuis les combats de Syrie, il y a un an, en couple et en boucle avec son propre frère Anas Al Abda, proche du courant islamiste syrien et membre du CNT, au diapason du tandem parisien formé par Basma Kodmani, porte-parole du CNT et sa sœur Hala Kodmani, animatrice du cellule oppositionnelle syrienne à Paris et chargée de la chronique Syrie au quotidien français Libération dans une fâcheuse confusion des genres [2] .

Cette proximité pose le problème de la conformité déontologique de l’attelage. Amplifié en France au niveau arabophone par Radio Orient, la radio du chef de l’opposition libanaise, Saad Hariri, partie prenante au conflit de Syrie, du jamais vu dans les annales de la communication internationale, ce dispositif frappe de caducité le discours médiatique occidental au même titre que le discours officiel syrien, en ce qu’il est obéré par « le syndrome Ahmad Chalabi ».

Un Syndrome du nom de ce transfuge irakien qui avait alimenté la presse américaine des informations fallacieuses sur l’arsenal irakien, via sa nièce journaliste en poste dans l’une des principautés du golfe, implosant la crédibilité de l’employeur de la journaliste vedette du New York Times, Judith Miller, passée à la postérité comme étant « l’arme de destruction massive de la crédibilité du New York Times dans la guerre d’Irak ».
Une dizaine de journalistes de premier plan ont démissionné d’ « Al Jazira » en signe de protestation de sa couverture « partiale » des évènements de Libye et surtout de Syrie, emportant avec eux la crédibilité de la chaîne. Promue désormais à la fonction de « lanceur d’alerte » de la stratégie occidentale à l‘encontre du Monde arabe, Al Jazira a ainsi sinistré, en l’espace d’un semestre, sa réputation patiemment construite en quinze ans, et sabordé du coup son monopole sur les ondes panarabes. Par « le fait du prince » et de son maître [3].

La bataille de Syrie est une bataille décisive dont l’issue va déterminer la hiérarchie des puissances dans l’ordre régional d’une large fraction du XXI me siècle. Elle se doit de s’afficher comme un combat frontal des démocrates contre les imposteurs et les falsificateurs pour la préservation des intérêts fondamentaux du Monde arabe. Non un combat contre une dictature pour lui substituer une autocratie « plus soft », plus sournoise, plus conforme aux intérêts occidentaux.

Non une gesticulation mortifère d’une coalition hétéroclite cimentant une alliance contre-nature de faux prophètes contre les aspirations profondes du Monde arabe. En un mot, une opération de diversion dont l’objectif final n’est rien moins que l’enterrement en catimini de la Palestine… sous couvert de liberté et de démocratie.

Le XX me siècle a été marqué par l’implantation d’un « foyer national juif » à l’intersection des deux versants du Monde arabe, sa rive asiatique et sa rive africaine, rompant le continuum stratégique de l’ensemble arabe. Le XXI me siècle voit poindre l’emprise israélienne sur la totalité du bassin historique de la Palestine et de son arrière-plan stratégique, avec la complicité active des pétromonarchies, sans doute le directoire le plus répressif et le plus régressif de la planète, l’ « idiot utile » par excellence de la stratégie hégémonique occidentale sur la zone arabo musulmane en ce qu’il se substitue aux pays occidentaux en crise systémique pour éradiquer, à ses frais avancés, sans contrepartie, toute volonté de résistance arabe. Le précédent libyen devrait inciter à la prudence au terme d’une séquence dans laquelle les Arabes auront été, dans l’allégresse, les mercenaires de leur propre perte.

L’auteur de ces lignes a vécu le septembre noir jordanien (1970) et la guerre civile libanaise (1975-1992) pour mésestimer les ravages des guerres fratricides. Que le combat soit donc mené dans la clarté. Que l’action collective prenne le pas sur les stratégies personnelles de conquête du pouvoir, et que surtout, les bourreaux du passé ne soient jamais les bienfaiteurs du futur encore moins leurs parrains.

Blanche colombe ou vipère lubrique ? Enfant du Bon Dieu ou canard sauvage ? Dindon de la farce ou paon gorgé de vanités ? Avant-garde d’une escouade de combattants de la liberté visant à la transformation démocratique du Monde arabe ou intrigante nourrie d’une ambition démesurée ? Tacticienne hors pair, « Arabe de service » ou « Idiot utile », pour reprendre la vieille terminologie marxiste toujours d’actualité ? L’histoire, seule, dira ce que Basma Kodmani aura été en cette phase charnière de l’histoire arabe.

Les exactions des opposants syriens dénoncées par l’organisation humanitaire américaine « Human Right Watch », se superposant aux attentats de djihadistes erratiques d’Alep et de Damas, à la mi-mars 2012, et à ceux de Toulouse et de Montauban, à la même date, devraient refreiner les ardeurs belliqueuses des pays occidentaux et réduire du coup la voilure et la flamboyance de leurs poulains syriens. Solidement adossée au pouvoir sarkozyste en phase crépusculaire, particulièrement Alain Juppé, philosioniste néophyte, Basma Kodmani, de par ses projections et connections, apparaît toutefois, d’ores et déjà, comme un élément du problème et non de la solution [4] .

Sources : En Point de Mire ... ://www.renenaba.com/la-controverse-a-propos-de-basma-kodmani/


Voir en ligne : http://www.lanation.info/La-controv...


[11- Sadeq Jalal Al Azm, un personnage considérable de la pensée politique arabe contemporaine, est l’auteur de trois ouvrages qui ont fait date : « Nakd al Fikr ad Dini (Critique de la pensée religieuse) Edition « Dar At-Tali’a » -Beyrouth, « Nakd al Fikr Ba’ada al Hazima (Critique de la pensée après la défaite » de 1967 et « Zihniyat At Tahrim « La mentalité du tabou ». Professeur de philosophie à l’Université américaine de Beyrouth, il sera convoqué à Damas pour y être jugé à la suite de la publication de son premier ouvrage « Critique de la pensée religieuse ». Il sera relâché faute de preuves substantielles. Il sera par la suite professeur à l’Université de Princeton (Etats-Unis), dans la décennie 1970, avant de revenir à Damas pour y enseigner la philosophie européenne moderne et ses rapports avec l’Islam. Il est titulaire du Prix Erasmus, du Prix Léopold Lucas de l’Université de Tübingen (section théologie) et Docteur Honoris Causa de l’université de Hambourg. Ryad Al-Turk, secrétaire général du parti communiste syrien, a fait plusieurs séjours en prison. C’est le doyen des opposants politiques syriens

[23-Ancienne collaboratrice du délégué de la Ligue arabe à Paris, puis de l’Organisation de la Francophonie, responsable de la rédaction arabe de France 24, Hala Kodmani anime depuis Mai 2011 une structure oppositionnelle à Paris, l’association « Sourya Houryia » (Syrie Liberté), poste qu’elle cumule avec ses fonctions journalistiques à Libération.

[34-Pour le lecteur arabophone, ci-joint le lien sur les manipulations d’Al Jazira à propos de la couverture des évènements de Syrie. http://www.al-akhbar.com/node/44875

[45- Pour complément d’information sur la problématique de l’opposition syrienne de l’extérieur http://www.al-akhbar.com/node/45398

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