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L’ALGÉRIE EN MOUVEMENT

6 avril 2011

jeudi 7 avril 2011

MARCHE DES ÉTUDIANTS DE BOUMERDÉS

Les forces de sécurité cèdent à la détermination des étudiants

Malgré la mobilisation de dizaines de policiers venus les empêcher de marcher au niveau des artères de la ville, des centaines d’étudiants de l’université de Boumerdès ont finalement réussi à tenir leur marche qu’ils avaient programmée tôt le matin.
La marche s’est ébranlée de la résidence universitaire des filles de la cité des 800-Logements vers 12h pour aboutir, une heure plus tard, devant le siège du rectorat.

Aux cris de “Harraoubia dégage”, “Nous sommes des étudiants non des voyous”, ou encore “Halte à la répression”, les manifestants ont tenu à exprimer leur rejet des travaux et résolutions de la dernière Conférence nationale organisée par le ministère de l’Enseignement supérieur.

Ils jugent que ces rencontres ont été tenues avec des représentants d’organisations proches du pouvoir et non pas avec les vrais délégués des universités du pays.
“Les résultats de ces réunions sont nuls et non-avenus”, affirme un étudiant.
Un autre ajoute que “le flou persiste et le ministère ne veut pas apporter de la clarté”.
Un autre étudiant crie de toutes ses forces : “Nous sommes là pour notre avenir pas pour autre chose.”

Les étudiants n’ont pas manqué de fustiger, encore une fois, le ministre, M. Harraoubia, suite à ses dernières déclarations. “Les revendications des étudiants sont d’ordre pédagogique et scientifique et n’ont rien à voir avec la politique”, affirme un groupe d’étudiants de la faculté de l’Inim.

Les protestataires ont tenu à réitérer leur rejet de toute tentative de récupération de leur mouvement. “Nous agissons en tant qu’étudiants libres et autonomes”, indique un étudiant, le haut-parleur à la main. Et de préciser : “Nous ne faisons partie d’aucune organisation ni comité et nous n’avons rien décidé encore.”
L’allusion est faite à un groupe d’étudiants qui a déclaré, lors de cette manifestation, qu’une marche nationale des étudiants se tiendra le 12 avril à Alger et sera ponctuée par un rassemblement devant le Palais du gouvernement.

Mais, les étudiants étaient d’accord sur l’essentiel, à savoir le maintien de leur mouvement de protestation.
“Sur la forme, nous allons nous concerter pour décider des démarches à entreprendre”, dira un étudiant de l’ex-INH.

Par ailleurs, un autre rassemblement d’étudiants a eu lieu devant la faculté de l’ex-Inim. Ici aussi des slogans ont été brandis, dénonçant la situation que vit l’Université algérienne.
“L’université est une industrie qui sert à alimenter le marché national de la pensée de la nation”, lit-on sur une de ces banderoles.

À noter que la marche a été empêchée durant plus de trois heures par des dizaines de policiers. Des heurts se sont produits entre les étudiants, très déterminés, et les forces de police, mais aucun blessé n’a été enregistré parmi les manifestants ni les policiers.

Finalement, la police cède à la détermination des étudiants qui ont réussi à organiser leur marche.

M.T.
Liberté, le 6 avril 2011, page 6


DÉBRAYAGE DES AGENTS DE SONELGAZ

par Houari Barti & A.E.A.

Le mot d’ordre lancé sur Facebook par les travailleurs de Sonelgaz pour la tenue d’un mouvement de protestation a été largement suivi hier.

Un arrêt de travail de deux heures (8h-10h), tout en retenant le principe du service minimum, a été observé hier dans plusieurs structures relevant du groupe Sonlegaz au niveau de plusieurs wilayas du pays. A l’est comme à l’ouest, le centre et le sud du pays, nombreux étaient les travailleurs des différentes unités de Sonelgaz qui ont observé le débrayage de deux heures.

Pour les initiateurs de ce mouvement, « il ne s’agit là que d’une première action, question de montrer la légitimité de nos revendications qui sont partagées par l’ensemble des travailleurs et notre engagement à les faire aboutir. C’est aussi un signal fort qu’on lance au PDG du groupe et aux plus hautes instances de l’Etat : les responsables syndicaux actuels ne représentent qu’eux-mêmes et ils sont à mille lieues des préoccupations de la base ».

A une question sur la suite à donner à ce mouvement, la réponse est sans équivoque : « On reste ouvert au dialogue. Mais si on ne reçoit pas d’écho favorable de la part de l’administration pour la prise en charge de nos revendications, une grève pour le 12 avril en cours fait déjà consensus parmi la base ». Le ton est donc donné.

Par ailleurs, et selon des cadres de Sonelgaz, le PDG du groupe aurait adressé à tous les présidents-directeurs généraux des filiales un message dans lequel il déclare « accepter le principe d’ouvrir des négociations avec les représentants des travailleurs », mais dans « le cadre de la plate-forme de négociations présentée par la Fédération en date du 22 mars dernier ». Mais si la démarche du PDG de Sonelgaz est saluée dans son essence, elle est jugée, cependant, « insuffisante car très en deçà des attentes des travailleurs de la base. » « Nous comprenons qu’il (le PDG de Sonelgaz) veut engager des négociations dans le cadre de la plate-forme que lui a présentée la Fédération en date du 22 mars 2011. Seulement, cette plate-forme de revendications des droits des retraitables n’est pas traitable car elle est dépassée par les plates-formes adoptées par les travailleurs de la base. D’autant plus que la représentativité de la Fédération est ébranlée... », affirment les représentants des travailleurs. Et d’ajouter : « Tous les travailleurs de la base contestent Telli Achour et ses acolytes, le mandat du Bureau de la Fédération a expiré en juillet 2009 et il n’a pas été renouvelé, des membres du Bureau sont en retraite et ils continuent à faire partie des CPN, le secrétaire général est condamné à une peine d’une année de prison avec sursis assortie d’une amende de 200 000.00 DA et de ce fait, il n’a plus le droit d’exercer les fonctions électives (...) »

Parmi les revendications formulées par les travailleurs de Sonelgaz, on peut citer, à titre illustratif, celles ayant trait à la revalorisation des salaires, l’amélioration des moyens de travail (véhicules, dotations de système informatique, matériel de sécurité…), décentralisation des œuvres sociales, revalorisation du régime indemnitaire et introduction de nouvelles primes, entre autres. Mais parmi les mesures phares décidées par ce collectif des travailleurs, celle ayant adopté « la déclaration de retrait de confiance au syndicat actuel ainsi que les représentants du comité participatif et cela à compter du 04/04/2011 ».

A titre illustratif, les employés de la Sonelgaz de l’Est ont aussi exigé la dissolution de la représentation syndicale, d’une part, et celle du comité de participation, d’autre part, précisant que les mandats de ces deux structures sont arrivés à terme il y a pas mal de temps déjà. Et d’ajouter que « c’est à peu près le même cas au niveau des autres directions régionales de la SDE ».

« Ce que nous voulons, par le biais de ce mouvement de protestation c’est tenir le plutôt possible des assemblées générales, en vue d’organiser par la suite des élections d’où émergeront de vrais représentants pour les deux structures en question ».

À noter que les services de la direction générale de cette dernière a fait distribuer à la presse un communiqué où il est fait état de sa position.

Ainsi, il est souligné en substance « qu’en réponse aux revendications exprimées par les secrétaires généraux des syndicats des sociétés du groupe..., la Fédération nationale des travailleurs des industries électriques et gazières lancera dans les prochains jours des négociations collectives, comme de coutume, portées par la commission paritaire de négociation de rang supérieur. Les filiales du groupe Sonelgaz sont appelées à entamer des concertations avec le partenaire social afin de regrouper et d’étudier les revendications soulevées par les agents, eu égard aux spécificités de chaque entreprise… ».

Source Le Quotidien d’Oran du 5 avril 2011


SONELGAZ

LES PROTESTATAIRES ESTIMENT QU’IL NE LES REPRÉSENTE PLUS

« Nous voulons élire un syndicat plus près des travailleurs »

Des filiales et centrales de production du groupe Sonelgaz, situées dans différentes villes du pays (Boumerdès, Mostaganem, Oran…), ont été secouées, hier, par un mouvement de protestation. Répondant à un appel posté sur Internet, les protestataires ont dénoncé « les mauvaises » conditions d’exercice et « l’indifférence » de l’administration.

Irane Belkhedim - Alger (le Soir) - Rédigé en arabe, l’appel a été lancé sur Facebook le 26 mars. Sonelgaz-révolution a exhorté tous les travailleurs du groupe Sonelgaz à observer le 4 avril un sit-in devant les immeubles de leurs sociétés (filiales, centrales, centres…), d’assurer un service minimum et de désigner trois représentants.
« Travailleurs et travailleuses, vous êtes invités à adhérer à cette action pour le changement qui vise à recouvrer votre dignité, et montrer à tous la dégradation des conditions d’exercice et l’injustice et le mépris que nous subissons », lit-on dans le communiqué.
De nombreuses revendications ont été soulevées. Il s’agit de la suppression de certaines primes et du « désengagement » de l’administration vis-à-vis de ses fonctionnaires.
« Le secrétariat général de l’Union nationale des travailleurs des industries électriques et gazières du groupe refuse de partager nos préoccupations. Des bavures sont commises au détriment des travailleurs. Les primes de rendement collectif et de la femme au foyer ont été supprimées et celle de rendement individuel réduite de 10% », lit-on encore.
Les travailleurs dénoncent également la proposition de gel de projets publics, inscrits dans le cadre de la relance du secteur de l’électricité et la redynamisation de l’exploitation de l’énergie nucléaire.
« Les revendications des travailleurs n’ont pas été prises en charge depuis des années, elles se sont accumulées. Les grandes réalisations des autres secteurs ne se sont pas répercutées positivement sur notre situation », écrivent-ils.
Revenant sur la rencontre du 23 mars dernier avec les responsables du syndicat (Union nationale des travailleurs des industries électriques et gazières), les travailleurs indiquent que cette réunion « démontre l’indifférence totale de l’administration vis-à-vis des revendications de 56 000 employés ».
« Nous informons la tutelle que M. Telli et les secrétaires généraux tentent de leur cacher la vérité. Ces gens ne représentent qu’eux-mêmes. Nous ne leur faisons plus confiance et nous leur demandons de se retirer. Nous voulons élire un nouveau secrétariat général qui sera plus près de nos attentes ».

La version officielle : « Le groupe mère n’est pas concerné »
Contacté, hier, par téléphone pour de plus amples informations, un responsable de Sonelgaz, nous a expliqué qu’un mouvement « de protestation de deux heures seulement a été observé hier par une centaine d’agents des Sociétés de production d’électricité SPE et des sociétés de distribution et d’électricité et du gaz de l’Ouest ». « Ce n’est pas une grève. C’est un petit mouvement de protestation qui n’a pas été largement suivi. Le groupe Sonelgaz compte 36 filiales et 56 000 employés ». Ce responsable a affirmé que la principale revendication est d’ordre salarial et l’administration étudie la question avec le partenaire social. « Nous avons ouvert les négociations la semaine passée. Nous sommes réputés pour notre dialogue social ». Sans donner plus de détails, il a ajouté que chaque société pourrait revoir ses salaires « en fonction de ses capacités ». « En 2010, les salaires de tous les fonctionnaires ont été augmentés de 20 %. »
Enfin, se voulant rassurant, il a affirmé qu’il n’y aura jamais de coupure d’électricité et de gaz. « Ça ne s’est produit dans aucun pays ! Le gaz et l’électricité sont des questions sérieuses ».

I. B.
Le Soir d’Algérie
le 5 avril 2011


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