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SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE GREC

GRÈCE (DOSSIER)

dimanche 22 mars 2015


Yanis Varoufakis, ministre grec des Finances : « NOUS NE VOULONS PLUS DU RÉGIME COLONIAL INCARNÉ PAR LA TROIKA » - ENTRETIEN EXCLUSIF, RÉALISÉ PAR ROSA MOUSSAOUI ET GAËL DE SANTIS - PHOTOS HUGO AYMAR - le 17 MARS, 2015 - L’HUMANITÉ


GRÉCE. VIRAGE À 180% DE LA POLITIQUE D’’IMMIGRATION - Publié par Saoudi Abdelaziz - le 22 Mars 2015 - sources Madiapart ; ;


MEETING DE SOLIDARITÉ ENVERS LE PEUPLE GREC , ALLOCUTION DE ALIKI PAPADOMICHELAKI, MILITANTE DE SYRIZA , le 13 mars 2015 ;


EN SOL MAJEUR (RFI) REÇOIT ALIKI PAPADOMICHELAKI LE 8 MARS 2015 - entretien avec Yasmine Chouaki ;


Yanis Varoufakis, ministre grec des Finances :
« NOUS NE VOULONS PLUS DU RÉGIME COLONIAL INCARNÉ PAR LA TROIKA »

ENTRETIEN EXCLUSIF, RÉALISÉ PAR ROSA MOUSSAOUI ET GAËL DE SANTIS
PHOTOS HUGO AYMAR MARDI, 17 MARS, 2015 L’HUMANITÉ

En voulant empêcher le gouvernement grec de conduire la politique de rupture avec l’austérité pour laquelle il a été élu, les institutions européennes mettent en cause le principe même de démocratie, estime le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis. Entretien.

Pouvez-vous nous expliquer la différence entre la troïka et ce que vous appelez désormais le «  Groupe de Bruxelles  », qui inclut, outre les représentants de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI), ceux du Fonds européen de stabilité financière (FESF) ? La Grèce ne sera-t-elle pas soumise aux mêmes formes de contrôle politique ?

Yanis Varoufakis La principale différence, c’est que durant les cinq dernières années, les gouvernements successifs, en Grèce, étaient complètement dépendants de la volonté des créanciers. Ils ont capitulé face à la logique des créanciers, face à l’Union européenne. Cette dernière a fonctionné comme un despote très dur, qui a imposé à une nation en faillite des prêts dont le but était simple : permettre à l’Europe officielle de prétendre que la Grèce était sauvée tout en restant dans le déni des failles architecturales de la zone euro. La troïka était un groupement de technocrates envoyés en Grèce par nos créanciers pour appliquer un programme inapplicable, un programme qui devait aggraver la crise. Pourquoi ont-ils fait cela ? D’abord parce que, dans la première phase de la crise, après 2010, il y a eu une tentative cynique de transférer les pertes des banques françaises et allemandes vers les contribuables. Ils ont réussi cette opération, tout en prétendant que la crise grecque était réglée. Le coût, et c’est en cela que la troïka est synonyme en Grèce de régime colonial, fut une crise humanitaire massive. Voilà à quoi a servi la troïka. Nous avons été élus parce que le peuple grec a décidé de porter au pouvoir un parti condamnant ce processus. Le traitement administré à la Grèce a échoué. Nous avons été élus pour contester la philosophie et la logique politique du programme d’austérité. Bien sûr, nous appartenons à la zone euro. Nous n’avons pas notre propre banque centrale. Notre point de vue, comme gouvernement de gauche, est qu’il ne faut pas sortir de la zone euro. Nous n’aurions pas dû y entrer. Mais en sortir, dans les circonstances actuelles, causerait une perte massive de revenus et plongerait encore des millions de personnes dans la pauvreté. Sortir de la zone euro n’apporterait au peuple grec aucun progrès. Lorsque vous appartenez à une union, vous devez la réparer, pas la démanteler. Ce qui implique une négociation. À la différence de la troïka, le Groupe de Bruxelles est le fruit de l’accord que nous avons arraché dans la douleur le 20 janvier à l’Eurogroupe. Nous avons ouvert un nouveau processus. Mesurons le chemin parcouru : au lendemain des élections, les instances européennes nous intimaient l’ordre d’accepter leurs conditions, sous peine de couper les vivres aux banques grecques. Nous avons réussi à convenir d’un règlement créant une situation hybride. Nous mettrons en œuvre notre programme de réformes, nous serons jugés sur cette base. L’ambiguïté persiste, puisque nos interlocuteurs entendent aussi nous juger sur une partie du précédent programme. Le Groupe de Bruxelles témoigne de notre volonté de poser le problème au cœur de l’Europe. Pas dans un avant-poste colonial. Ce n’est pas le régime colonial qui envoie ses technocrates, ses fonctionnaires à la périphérie. Nous sommes désormais dans un processus européen. C’est notre tentative pour regagner la démocratie. Pas seulement pour la Grèce, mais pour toute l’Europe.

Jeudi dernier, au siège de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), Alexis Tsipras a clairement affirmé que la dette grecque n’était pas viable. Comment cette dette non viable peut-elle être restructurée ?

Yanis Varoufakis Vous savez, les capitalistes connaissent parfaitement la réponse à cette question. Lorsque la firme américaine General Motors a traversé, dans les années 2000, une grave crise de surendettement, sa dette a été effacée à 90 %. General Motors n’existerait plus aujourd’hui si sa dette n’avait pas été restructurée. Les avocats spécialistes des faillites traitent ce genre d’affaires tous les jours à Wall Street, à la City de Londres, à Paris, à Francfort. Ils renégocient les prêts contractés par les entreprises qui se retrouvent dans l’incapacité de surmonter leur dette. J’admets qu’il y a une certaine ironie à ce que nous adoptions, à gauche, la mentalité d’avocats d’affaires spécialisés dans les faillites ! N’oublions pas les raisons pour lesquelles le capitalisme a décollé au XIXe siècle. Parmi celles-ci, on trouve la création des sociétés anonymes. Que signifie cette innovation ? Que la dette n’est pas une dette ! Si la société anonyme coule, personne ne peut saisir votre maison. En fait, toute la logique du capitalisme est basée sur l’idée selon laquelle une dette qui ne peut être payée doit être restructurée. Tout le monde sait cela ! Sauf dans la zone euro… Mais dans les faits, même la dette grecque a déjà fait l’objet d’une vaste restructuration en 2012. Ils n’ont pas appelé ce processus «  restructuration  » ou «  haircut  » mais «  PSI  » pour «  private sector involvement  ». C’est l’ironie de la situation, un gouvernement de gauche radicale rappelle l’Europe à la logique même du capitalisme. C’est aussi dur que cela…

Lorsque vous consentez à des «  réformes structurelles  », qu’entendez-vous par là ? Le terme «  réformes structurelles  » ne sonne pas très bien à nos oreilles ici en France, où cette expression est synonyme d’ajustement néolibéral…

Yanis Varoufakis Lorsque j’étais plus jeune, le terme «  réforme  » renvoyait plutôt à une logique de gauche ! Plus tard, avec la crise de la dette dans les pays du tiers-monde et les plans d’ajustement structurel, le FMI s’est approprié ce terme. Il est devenu synonyme du prix que les pays pauvres devaient payer en contrepartie des prêts du FMI : fermetures d’écoles, d’hôpitaux, privatisation des services et des entreprises publics, etc. Aujourd’hui en Grèce, comme en France d’ailleurs, lorsque les gens des classes populaires entendent le mot «  réforme  », ils se disent immédiatement que leur retraite va être amputée, que leur accès aux soins va être entravé, que leurs enfants peuvent faire une croix sur une éducation de qualité. Le destin du terme «  réforme  » est comparable à celui du terme «  démocratie  » en Irak. Aujourd’hui lorsqu’un Irakien entend le mot «  démocratie  » à Bagdad, surtout s’il est prononcé avec l’accent américain, il prend peur et s’enfuit ! Mais les mots se chargent de la signification qu’on leur donne. Il y a une tradition réformiste de la gauche démocratique, nous nous y inscrivons. Des changements profonds sont indispensables. Depuis cinq ans en Grèce, tout comme en France, les réformes signifient une rétractation de l’État-providence, plus de libertés pour le capital, moins de libertés pour le travail. En Grèce, le résultat de cette grande dépression est que nous n’avons plus ni capital ni travail. Le capital a fui vers Paris, Francfort, Lausanne, Genève, New York. Le petit capital grec est aujourd’hui dans une position plutôt misérable, sans accès au crédit bancaire, sans demande interne pour écouler la production. Quant au travail… Il n’y a plus de travail. Et même lorsque les gens travaillent, ils ne sont pas vraiment payés. Six cent mille personnes, dans le secteur privé, n’ont pas reçu de salaire depuis des mois. Ils continuent de travailler, parce qu’ils ne peuvent rien faire d’autre et surtout parce qu’ils craignent de ne jamais percevoir les sommes qui leur sont dues s’ils s’en vont. C’est pire que l’esclavage, puisque vous n’avez même pas la nourriture et l’abri. Jusqu’ici, les réformes étaient synonymes d’attaques contre les plus faibles et de mansuétude pour les cartels et les oligarques. Nous pensons que la crise, au-delà de l’architecture défaillante de la zone euro, s’explique aussi par le poids de ces cartels, de ces oligarques, avec cette structure de pouvoir qui étouffe le dynamisme et l’énergie de la société grecque. Par nos «  réformes  », nous entendons nous attaquer à l’oligarchie, aux rentes, à des pratiques qui entravent l’innovation, le progrès, et empêchent la jeunesse de s’unir et d’exprimer sa créativité.

Comment expliquez-vous l’intransigeance, l’agressivité de la chancelière allemande, Angela Merkel, et de son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, à votre égard ?

Yanis Varoufakis Ce n’est pas du tout une affaire personnelle ! C’est un problème idéologique. C’est aussi la nature humaine. Rien ne se reproduit aussi aisément que la structure du pouvoir. Nous l’avons appris des grands philosophes, de David Hume à Karl Marx. Ceux-ci expliquent très bien comment nos croyances dans les conventions, qui en un sens relèvent de l’idéologie, s’ancrent dans l’esprit des gens et sont à l’origine d’attentes et d’un faux sens du droit. «  Je dispose de quelque chose, donc j’y ai droit.  » Les familles riches voyageant en première classe pensent que c’est leur droit. Bien entendu, ce n’est pas un droit. Hume parlait de «  vertu artificielle  ». Il décrit de façon très belle, dans son Traité de la nature humaine, la façon dont les gens qui ne se conforment pas aux attentes de ceux qui pensent avoir du pouvoir sur eux déchaînent une sorte de rage. C’est ce qui se passe. Depuis cinq ans, tous les ministres des Finances des pays frappés par la crise de la dette entrent à l’Eurogroupe en demandant où ils doivent signer. Parce que le mandat du peuple grec l’exigeait, nous avons au contraire demandé à examiner ce que l’on nous pressait de signer. Nous ne sommes pas arrivés avec l’intention d’imposer notre volonté. Nous représentons un petit pays affaibli, nous le savons. Nous sommes lourdement endettés, nous ne pouvons pas rembourser cette dette, mais nous avons le droit de poser des questions avant d’emprunter encore de l’argent, comme le fait n’importe quelle autre entité endettée ! Soudain, le fait qu’un ministre pose des questions et exprime une opinion sur ce qu’on veut lui faire signer jurait avec ce qu’on attendait de lui ! Ils espéraient de nous un consentement docile, comme celui de nos prédécesseurs. Comme nous ne nous sommes pas pliés à cette attente, il y a eu dissonance et tension. Le résultat de ce clash, c’est que certains dirigeants des États membres les plus puissants de l’Union européenne peuvent être tentés de nous écraser. Ce serait terrible pour l’Europe. Cela signifierait que la démocratie n’y a plus sa place. J’espère… J’ai confiance dans le fait que nous saurons trouver un terrain d’entente. Je le dis avec optimisme : c’est ainsi que l’Europe progresse, en surmontant ses contradictions.

Avez-vous vraiment dit à Wolfgang Schäuble que s’il refusait de traiter avec vous, il pourrait se trouver confronté, dans l’avenir, aux crânes rasés d’Aube dorée ?

Yanis Varoufakis Je l’ai dit à l’ensemble de l’Eurogroupe. Avant les élections, les médias nous dépeignaient comme des populistes. Ils faisaient l’amalgame avec Marine Le Pen en France, avec Nigel Farage au Royaume-Uni. Nous sommes pourtant sincèrement proeuropéens, aux antipodes du nationalisme ! Contester les choix politiques de l’Europe officielle, ce n’est pas être antieuropéen. Il est de notre devoir de critiquer ce qui ne fonctionne pas, c’est ce que nous apprend l’histoire de ce continent. La Grèce s’est vue imposer un programme guidé par des considérations idéologiques, un programme qui engendre l’humiliation, la faim, les privations et le désespoir. Nous savons, depuis les années 1930, qu’un tel cocktail, combiné au chômage massif, produit… le nazisme. Ce phénomène existe en Grèce aujourd’hui. Le parti arrivé en troisième position aux élections législatives se réclame ouvertement du nazisme. Comme la République de Weimar, le centre a échoué. Le Pasok s’est effondré. La Nouvelle Démocratie est discréditée. J’ai clairement dit à mes homologues de l’Eurogroupe que notre échec profiterait à l’extrême droite. Si l’on nous empêche de conduire une politique alternative, Le Pen arrivera au pouvoir en France et Aube dorée prendra les rênes de la Grèce. En quoi cela serait-il une avancée pour l’Europe ?

Vous avez rencontré votre homologue français, Michel Sapin, la semaine dernière, à Paris. Une entrevue plutôt brève…

Yanis Varoufakis Non, je l’ai rencontré longuement.

Êtes-vous déçu de l’attitude du gouvernement français ? Espériez-vous plus de soutien de Paris ?

Yanis Varoufakis Non. C’était ma deuxième rencontre avec Michel Sapin à Paris. J’insiste sur le fait que nous sommes confrontés non pas à un «  problème grec  » ou à un «  problème français  », mais à un problème systémique, un problème européen posé par-delà les nations. Comme internationalistes, c’est ainsi que nous devrions analyser la situation. Où que j’aille, que mes interlocuteurs soient français, allemands, néerlandais, irlandais, britanniques, je leur dis que nous devrions tous nous asseoir du même côté de la table et placer le problème de l’autre côté, plutôt que de nous affronter pour défendre chacun des intérêts à courte vue. C’est mon attitude depuis le début. C’est très dur d’avancer, le langage même est marqué par cette logique de confrontation. Mais nous continuons sur cette voie. Le jour où je ne serai plus capable de soutenir cette approche, il sera temps pour moi de partir, je démissionnerai.

Respirerez-vous mieux si Podemos remporte les élections espagnoles à l’automne ?

Yanis Varoufakis Mon message à l’actuel gouvernement espagnol, comme à tous les gouvernements, est que s’ils font l’erreur de traiter le gouvernement Syriza en ennemi, ils perdront une opportunité. Il y a deux approches. L’une consiste à attiser la confrontation. Les conséquences seraient dramatiques pour tous. Une autre approche consisterait à voir en nous une opportunité. Si nous parvenons à un accord mutuellement bénéfique, ils pourront revendiquer ce bénéfice. Ils ont le choix. De notre côté, nous avons choisi d’être coopératifs.

Le premier ministre Alexis Tsipras a encore insisté la semaine dernière sur le paiement de la dette contractée de force par l’Allemagne durant l’occupation nazie. Pourquoi la Grèce est-elle attachée à cette revendication, quand elle demande elle-même une restructuration de sa propre dette ?

Yanis Varoufakis Je ne suis pas le ministre auquel il faut poser cette question. Je répondrai donc en tant que citoyen, en tant qu’homme politique. Durant l’Occupation, les forces allemandes ont contraint la Banque de Grèce à leur accorder cet emprunt. Il a été rédigé une reconnaissance de dette, prévoyant même des intérêts. La Banque de Grèce est toujours en 
possession de ce document. Cette question n’a jamais été réglée. Je ne sais pas quelles sommes cela représente. Personnellement, je pense que toute dette peut être restructurée, qu’aucune dette n’est sacrée. Mais cela doit être réglé dans le cadre d’un accord mutuel. Pour nous, la guerre ne s’est pas achevée en 1944, quand l’armée allemande a quitté le pays. Nous avons connu ensuite une guerre civile entre les collaborateurs des nazis et la gauche. Aucune famille en Grèce n’a été épargnée. J’ai moi-même grandi, de 1967 à 1974, sous une dictature. Ces dirigeants étaient des néonazis, des néofascistes qui, pour certains, ont été formés pendant l’Occupation. C’est une dette morale, qui doit être réglée.

Sources : http://www.humanite.fr/yanis-varoufakis-nous-ne-voulons-plus-du-regime-colonial-incarne-par-la-troika-568540

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GRÉCE. VIRAGE À 180% DE LA POLITIQUE CD’IMMIGRATION

Publié par Saoudi Abdelaziz le 22 Mars 2015


À Athènes, slogans en solidarité avec les migrants. Photo DR

"Le gouvernement grec réoriente radicalement sa politique migratoire" titre aujourd’hui le site Mediapart. Quelques mesures annoncées : fermeture des centres de rétention, amélioration du sort des demandeurs d’asile, accès à la nationalité pour les enfants nés sur le sol grec. "Un virage à 180%" note Mediapart : "la politique d’immigration et d’intégration engagée en Grèce à la suite de l’arrivée du parti de la gauche radicale Syriza au pouvoir est unique en Europe. Elle fait de l’hospitalité à l’égard des migrants sa priorité, quand presque partout dans l’Union européenne les États membres considèrent les étrangers comme une menace et adoptent des législations restrictives pour décourager leur venue".

EXTRAITS

(...) L’ambition du gouvernement Tsipras est, d’une part, de mettre fin aux absurdités, aux injustices et aux abus qui régnaient jusque-là et ont conduit à de multiples condamnations par la Cour européenne des droits de l’homme et d’autre part, de mieux intégrer la population immigrée dans la société (...)

La nouvelle politique prend appui sur la fermeture des centres de rétention, où sont détenus quelques milliers d’étrangers en situation irrégulière pour une durée pouvant excéder dix-huit mois. Alexis Tsipras en avait fait une promesse phare de sa campagne électorale. Les barreaux n’ont pas disparu d’un coup : la mise en place de cette mesure inédite en Europe est progressive. Dès février 2015, le gouvernement a annoncé la « libération immédiate » des demandeurs d’asile (détenus de manière illégale au regard du droit européen) et des personnes « vulnérables » (les familles, les enfants, les mineurs non accompagnés, les femmes enceintes, les victimes de violences, les malades et les personnes âgées). Leur transfert est prévu vers des « centres d’accueil ». Les personnes enfermées depuis plus de six mois sont aussi concernées en priorité. Les autres sortiront au fur et à mesure. Des dispositifs alternatifs à la rétention ont été identifiés.

Devenu un symbole des conditions d’enfermement inhumaines, notamment depuis le décès de détenus, le centre d’Amygdaleza, dans la banlieue nord d’Athènes, constitué de dizaines de containers, doit être fermé définitivement « pour des raisons humanitaires, politiques et symboliques ». Un millier de personnes y étaient jusque-là entassées, maltraitées et affamées, selon les ONG présentes sur place.

Pour éviter que les personnes remises en liberté ne se retrouvent sans abri, le gouvernement affirme préparer « la transformation des centres de rétention restants en centres d’accueil ouverts ». Autrement dit, des centaines de places d’hébergement seraient mises à disposition. Quatre grands centres de rétention cohabitent aujourd’hui, à Corinthe, Amygdaleza, Xanthi et Drama, créés et agrandis sous la pression des partenaires européens.

Le bureau grec du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a aussitôt salué ces annonces. « Nous coopérons de près avec les autorités compétentes », affirme l’une de ses responsables, Ketty Kehayioylou. Joint par Mediapart, le vice-président de la Ligue hellénique des droits de l’homme (LDH), Dimitris Christopoulos, aujourd’hui consulté par le ministère de l’intérieur mais aussi partie prenante des discussions sur ce dossier avec les institutions européennes, se réjouit : « Nos propositions, pour lesquelles nous nous battons depuis des années, ont été entièrement reprises par le nouveau gouvernement. » Selon lui, l’accueil des migrants et leur traitement vont changer. « L’objectif est d’en finir avec les centres de rétention, qui sont inhumains, explique-t-il. Le centre d’Amygdaleza fermera complètement car il appartient à la police nationale, et qu’on ne peut pas modifier son statut. Mais il ne s’agit pas de lâcher les gens dans la nature, ce qui risque d’aggraver les tensions et favoriser le racisme : nous devons encore trouver des moyens pour héberger cette population. Les autres centres seront transformés en centres d’accueil ouverts. Mais il ne faut pas se focaliser là-dessus : tout ceci ne concerne que 3 450 personnes ! L’important, par ailleurs, est de fournir aux immigrés en Grèce la possibilité de s’intégrer. Jusqu’à présent, rien n’a été fait pour les immigrés sans papiers. »

L’objectif du gouvernement, qui ne s’est pas encore exprimé clairement sur cette question, doit donc être, selon lui, de « normaliser le statut de ces personnes vivant en Grèce depuis des années ». Et qui, faute d’autorisations, ne peuvent voyager dans l’espace Schengen.

Le volet intégration de la réforme, qui concerne l’accès à la nationalité des enfants d’immigrés, est le plus avancé. La ministre adjointe à la politique migratoire (au sein du ministère de l’intérieur), Anastasia Christodoulopoulou, une avocate active de longue date auprès des immigrés, le confirme à Mediapart : « Mon pays se trouve actuellement dans la situation budgétaire que vous connaissez. Toutefois, avec les fonds de la Caisse d’intégration, nous ferons ce que nous pourrons pour renforcer ces politiques. De plus, notre priorité est de mettre en place une bonne gestion dans la répartition de ces fonds. (…) Par conséquent, le premier projet de loi que le ministère va présenter immédiatement au parlement grec – et quand je dis immédiatement, je veux dire pendant les deux semaines qui arrivent –, c’est le changement du Code de la nationalité afin de permettre de manière solide l’obtention de la nationalité aux enfants d’immigrés qui sont nés et ont grandi dans notre pays. (...)

La réforme du Code de la nationalité constitue une petite révolution. Jusqu’à présent, le code grec était régi par le droit du sang. La loi « Ragoussis », du nom du ministre socialiste qui l’avait fait voter en 2010, avait introduit des modifications importantes : elle avait permis aux enfants d’immigrés nés sur le sol grec d’obtenir, à leur majorité, la citoyenneté grecque. Mais elle a cessé d’être appliquée dès l’arrivée de la droite au pouvoir, en 2012, et a été ensuite invalidée par le Conseil d’État en 2013. Le gouvernement Tsipras a pour projet de faire voter une nouvelle loi, dans le même esprit, afin que tous les enfants d’immigrés nés sur le sol grec, qui sont allés à l’école grecque et n’ont pas ou peu de liens avec le pays d’origine de leurs parents, obtiennent la nationalité.

Pour faire face à l’absence de ressources financières et ne pas rester isolés, les concepteurs de la nouvelle politique d’immigration et d’intégration cherchent les moyens d’impliquer l’Union européenne (...)

Refusant d’en passer par le chantage, la ministre de l’immigration appelle elle aussi les États membres à prendre leurs responsabilités. « Environ 70 000 personnes, dont presque la moitié de Syriens, sont arrivées en Grèce l’année dernière, affirme-t-elle. Ce sont donc des réfugiés. Qu’allons-nous faire de cette situation ? Allons-nous transformer le pays en camp de concentration afin que l’UE dorme tranquille ? Non, ce n’est pas possible… »

Source : Mediapart

sources bmog saoudi algerieinfos

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MEETING DE SOLIDARITÉ ENVERS LE PEUPLE GREC

ALLOCUTION DE ALIKI PAPADOMICHELAKI,

militante de SYRIZA de Paris,(ex membre du Comité Politique Central de ce parti)

le 13 mars 2015

LE PEUPLE GREC SERA-T-IL SAUVÉ DE L ’AUSTÉRITÉ EXTRÊME ?

La question se pose. Mais s’agit-t-il uniquement de sauver le peuple grec des manifestations extrêmes de l’austérité ? Ou bien œuvrer à stopper la course de cette austérité, tout en s’attaquant à ses racines profondes ?

Vous me permettrez de commencer par cette interrogation, du fait que la crise qui frappe la Grèce et l’ensemble des pays européens, certes à divers degrés, est à notre sens une crise multidimensionnelle, c’est-à-dire politique, économique, sociale culturelle, donc civilisationnelle. Il nous faut aussi préciser la différence entre le terme austérité et mémorandum. Le mémorandum constitue un cadre juridico-économique, qui explicite les réglementations économiques complexes, obligatoires et contraignantes dans l’espace et le temps. Autrement dit les memoranda sont les conditions économiques structurelles en amont d’un emprunt. Ils mettent en cause les relations de travail (flexibilité, contrats collectifs, SMIG, précarité, etc.), modelant la redistribution macroéconomique, y compris par des privatisations massives, hâtives et opaques. Ainsi ils conditionnent y compris la dynamique économique future.

Le panel et les interventions du public, qui suivront, permettront de mettre mieux en évidence qu’il ne s’agit pas uniquement d’exprimer notre solidarité envers le peuple grec. Il s’agit, tout en exprimant cette solidarité indispensable au nouveau gouvernement grec de Salut Social, avec à sa tête SYRIZA, de se questionner : comment œuvrer pour mettre fin à une politique aveugle, qui soumet les peuples de l’UE aux méfaits d’une récession de long terme.

Le résultat électoral en Grèce est une importante victoire politique. Elle nous donne de l’espoir. Pour la première fois, les urnes portent la gauche radicale aux rênes du gouvernement. La fois précédente où cela aurait pu se réaliser, le processus fut interrompu par une guerre civile, de laquelle le peuple grec dans son ensemble est sorti meurtri et amputé de son élan libérateur anti-nazi.

L’importante victoire politique de SYRIZA était indispensable pour freiner la descente aux enfers. Cependant une première question se pose.

Pourquoi la droite a-t-elle anticipée les élections sous risque de les perdre ?

Le précédent gouvernement de coalition néolibérale entre la droite (Nouvelle Démocratie) et le PASOK (ex social-démocratie), a mal calculé, par excès de jeux politiciens malsains. Il croyait transformer l’avènement prévisible d’un gouvernement SYRIZA en une très courte parenthèse politique. Pour faciliter une telle perspective il avait exigé de ses alliés européens, de limiter le délai de la renégociation de la dette, et des nouveaux memoranda, à la dernière semaine de février, au lieu de la date initialement prévue pour la fin Mai.

La coalition néolibérale s’est ainsi comportée de façon plus royaliste que le roi (la troïka), voulant assurer ses étroits intérêts partisans, à l’encontre du pays, en aggravant les souffrances de la population. Voila donc un des nombreux exemples de la crise du politique.

Cette coalition a omis cependant trois facteurs dans ses calculs :

  1. la vitesse avec laquelle la direction de SYRIZA a assuré la nouvelle coalition gouvernementale, celle du Salut Social avec l’appui de ANEL (droite patriotique, anti-memoranda),
  2. l’appui massif de la population envers le nouveau gouvernement, exprime par des manifs imposantes et des sondages atteignant jusqu’à 70-80% d’approbation,
  3. la rapidité de préparation de propositions politico-économiques exigées par l’ Eurogroup. afin que ce dernier donne son accord pour débloquer la dernière tranche de financement accordée par la BCE.

Ainsi donc, voici un gouvernement, celui de SYRIZA, qui arrive avec des orientations d’une gauche sociale combative, et qui a pu surmonter les premiers obstacles. Par une négociation très serrée il a su gagner du temps pour être en mesure d’entreprendre des batailles encore plus décisives à venir. Car les enjeux qu’il affronte sont complexes.

Qu’est-ce qu’on comprend par enjeux complexes ?

  1. Il s’agit du rapport de forces défavorable à la Grèce au sein de l’Eurogroup, pas uniquement à cause des orientations idéologico-politiques des ses représentants, mais aussi à cause des intérêts immédiats de certains gouvernements.
    Exemple ; ceux de l’Espagne et du Portugal, qui craignent d’affronter aux législatives un résultat électoral pour le moins défavorable à leurs partis.
  2. Il s’agit de la situation géopolitique alarmante, au Moyen Orient, et en Ukraine, régions proches de la Grèce, en proie aux conflits de guerre.
    L’environnement de guerre détériore les échanges commerciaux de la grande région intermédiaire entre l’Europe et l’Orient dont fait partie la Grèce.
    Les agriculteurs du nord du pays ont subi des pertes importantes à cause de l’embargo contre la Russie. L’annulation des exportations de fruits et légumes a couté à l’agroalimentaire de la région de Macédoine une année de recettes financières, sans pour autant gagner d’autres débouchées.
    La guerre cause par la même d’importants flux migratoires. Les émigrés échouent en Grèce comme première étape vers l’Europe développée. Inutile de dire que l’accord de Dublin, oblige la Grèce officielle à bloquer en territoire grec dans des camps, aux conditions de vie inextricables. (kurdes, syriens, irakiens égyptiens, ukrainiens), pour ne parler que des flux plus récents.

Pourquoi la Grèce constitue le maillon le plus faible économiquement de l’UE ?

Quelques repères historiques :

À part des facteurs structurels liés à la faiblesse de la base productive grecque, il ne faut pas oublier certains événements, que même un gouvernement capitaliste plus responsable aurait pu éviter.
La première « secousse » portant attente aux intérêts de la population fut la spéculation financière exacerbée pratiquée à la bourse grecque durant l’année 2002.

• Le gouvernement socialiste PASOK de Simitis, au lieu de protéger l’économie du pays par des mesures de contrôle institutionnelles, (comme le demandait à l’époque SYRIZA), a fait un choix de classe. Il a transformé les fonds de la Sécurité Sociale Grecque, déposés jusqu’alors à la Banque Centrale de Grèce, en actions boursières, pour empêcher l’effondrement financier de l’économie. Grand nombre de ces entreprises furent par la suite privatisées. Voila comment se sont volatilisées les parts des contribuables au système de Santé publique, et aux fonds de retraites surtout des travailleurs du secteur privé.

• En 2010 la Grèce intègre le fameux « Mécanisme de Soutien », un mécanisme ad hoc non institutionnalisé comprenant le FMI, la BCE, et la Commission Européenne. Il est à noter que l’accord d’emprunt, signé en cette période, n’a jamais été validé par le Parlement Grec. Voila la négation même de la démocratie représentative, qui est devenue qu’une petite voilette ne cachant point la laideur du néolibéralisme.

• Nous venons ainsi de sceller la perte de notre souveraineté nationale, parachevée par le gouvernement de Stavros Papadimos. en 2011. Nous avons vécu un phénomène politique, unique dans les annales de l’histoire post-dictatoriale grecque, l’apparition d’un gouvernement qui n’était pas le résultat du suffrage universel, mais d’un accord politique de courte durée, entre le Pasok, la N.D et un parti de l’extrême droite le Laos. Il s’agissait dans les faits d’une Junte Bancaire, avec comme premier ministre l’ex cadre de la Banque Centrale Européenne. Le premier ministre de cette coalition, comme Ponce Pilate « moderne » de ce gouvernement a préparé les conditions de la crucifixion sociale de la population.
Je souligne ici le rôle néfaste de la droite allemande (toutes tendances confondues), dont l’objectif était de transformer le sud de l’Europe en protectorat d’une « Union Allemande ». Il ne s’agit pas là d’un nationalisme latent de notre part contre le peuple allemand, mais d’une réalité économique. Il suffit d’observer la direction des flux de capitaux au sein de l’UE.

En même temps la dette grecque est soumise, pour la première fois au droit Britannique, dont la philosophie (coloniale) favorise celui qui prête au lieu de celui qui emprunte. Les conditions judiciaires deviennent ainsi intenables.

• En 2012, est créé un nouvel organisme, le TAIPED, chargé de brader ce qui restait de la richesse publique, y compris les forêts et les côtes maritimes.
Six contrôleurs, tous étrangers, ont été placés à la tête de l’organisme : le député français Mr. Hervé Le Roy, le ministre des finances hollandais Mr. Maarten Verwey, et trois membres du conseil d’experts de la Troïka.

Voila certains faits qui ont facilité et encadré le processus de paupérisation de la moitié de la population. Si nous prenons en considération que nous avons 1,5 millions de chômeurs, sur 5 millions de population active, ceci signifie que chaque famille grecque a plus d’un chômeur à sa charge. Le plus alarmant est que plus de la moitie de ses chômeurs sont des jeunes diplômés. Le cocktail des taux négatifs de développement et du manque de politique sociale ont fait de la Grèce le pays démographiquement le plus vieilli de l’Europe. Voila un tableau en raccourci, des difficultés auxquels doit faire face le nouveau gouvernement.

LES PRIORITÉS DU GOUVERNEMENT DU SALUT SOCIAL

Avant les élections, en septembre dernier à Salonique, SYRIZA avait présenté ses priorités programmatiques concentrées en 4 axes essentiels, correspondants à un plan d’urgence. Un plan permettant de répondre aux besoins liés à :

  1. allègement de la grande pauvreté (plan de crise humanitaire), comprenant des subventions alimentaires, de la remise de l’électricité gratuite pour des centaines de milliers de foyers, etc.
  2. des allègements fiscaux aux couches sociales économiquement faibles, et aux petites entreprises, incapables de répondre à une imposition excessive cumulée.
  3. la protection de l’habitation principale contre les expulsions pour les foyers surendettés.
  4. Des réformes institutionnelles, pour l’assainissement de la vie économique, lutte contre le fraude fiscale, contre l’évasion des capitaux, avec l’intention de combattre la corruption et établir la justice fiscale.

Évidement ces déclarations programmatiques ont vu leur contenu s’amenuiser, non pas par manque de volonté politique, mais par un chantage soutenu durant le Sommet de l’UE, et les Eurogroups, de la part nos « partenaires » européens, contre le premier ministre le cde Alexis Tsipras et le ministre de Finances Mr. Yanis Varoufakis.
L’accord conclu, qui reste à ratifier par les parlements européens, est en soi ambigu. Il prête à plusieurs lectures. Probablement il ne pouvait pas être autrement, vu le rapport de forces européen défavorable.

Le Comité Politique Central de SYRIZA tenu le 7 mars 2015, a qualifié de positives les initiatives entreprises par gouvernement. Il a souligné que nous avons gagné une bataille importante mais nous n’avons pas encore gagné la guerre. L’avenir de notre peuple et celui de l’UE est à construire. Nous avons assuré l’octroi d’une somme de 7,2 mds, pour répondre aux besoins immédiats (tranches de remboursement en deux doses), liquidités pour des besoins budgétaires immédiats. Efforts pour redémarrer l’économie.

Le gouvernement s’engage à combattre la fraude et l’évasion fiscale qui sape l’économie. Il s’engage à éliminer la crise humanitaire, à honorer les engagements précédemment expliqués aux points 1 et 2 des déclarations de Salonique. Il s’apprête à déposer des projets de lois de réouverture de l’ ERT (Radio Télévision Publique) qui, fait unique en son genre, avait vu du jour au lendemain les écrans subitement tournés au noir en Juin 2012. Parmi les projets de lois imminentes, il y a l’accès au droit du sol pour les enfants d’immigrés nés en Grèce ; ainsi que la fermeture des centres de détention d’immigrés sans papiers et le réaménagement de leur séjour.

Il a annoncé la révocation du projet, très controversé sur le plan environnemental, de l’exploitation d’une mine d’or par une société canadienne à la péninsule de Halkidiki (une de nos perles touristiques au nord du pays).

Malheureusement l’accord conclu avec l’Eurogroup n’assure pas le blocage de toute privatisation à venir, et admet l’obligation d’un surplus primaire budgétaire de 1,5%. Ceci est difficile à atteindre à court terme sans gêner les efforts d’allègement social y compris de l’augmentation du SMIG qui ne dépasse pas actuellement en théorie les 450 euros. Certains peuvent se dire que les salaires en Bulgarie ne sont point plus forts. La différence est que nos salaires sont ceux de Bulgarie mais nos prix restent ceux de Bruxelles, parce que nous faisons partie de la zone euro.

N’oublions pas cependant que tout est fonction du rapport de forces politique et économique. L’audience de SYRIZA atteint actuellement dans la société grecque plus de 80% et celle-ci dans le monde ne cesse d’augmenter.

Nous sommes décidés de poursuivre nos luttes et gagner avec votre solidarité des nouvelles batailles en Grèce et en Europe en faveur de nos peuples respectifs.

À la place d’applaudissements, nous vous appelons dans ce pays qui est le vôtre, celui de la Révolution Française et de la Commune, à serrer les coudes à nos côtés par des actes concrets quotidiens solidaires de la Grèce.

Je vous remercie de votre attention.

NOTES

Échéances :

  1. fin mars et fin avril, payement de deux tranches d’ un montant de 3,5mds
  2. Juin nouvelles négociations,
  3. payement de deux nouvelles tranches en Juillet et Aout.

Indices

  1. La production industrielle a baissé de 3,8% en 2014
  2. Augmentation de la dette de 120% a 179% en 4 ans
  3. Nous avons subi la plus grande chute déflationniste des tous les pays de l’OCDE en 2014
  4. Les salaires ont baissé de 60% depuis 2009
  5. Les retraites supérieures à 1200 euro ont été réduites en moyenne de 40% _# Plus de 300.000 foyers ont été privé d’électricité
  6. 40% de grecs n’ont plus de couverture sociale. La Sécu assure uniquement la première année de chômage.
  7. 2000 lits ont été supprimés dans le secteur sanitaire
  8. Le paludisme a fait son retour pour la première fois depuis 1970
  9. Seul facteur positif (exogène), pour le redressement productif est la baisse du prix du baril (ceci cependant limite les possibilités d’éventuels emprunts d’autres sources financières).

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EN SOL MAJEUR (RFI)

AVEC ALIKI PAPADOMICHELAKI

LE 8 MARS 2015


Yasmine Chouaki. | RFI/Pierre René-Worms

EN SOL MAJEUR

Aliki Papadomichelaki

Par Yasmine Chouaki

Diffusion :

dimanche 8 mars 2015

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cette édition

La militante Aliki Papadomichelaki.

Économiste grecque, ancienne responsable du Département de politique extérieure de Syriza, Aliki Papadomichelaki était enfant, pendant la guerre civile, et fut déportée sur l’île de Makronissos...

Une interview d’Aliki Papadomichelaki sur le site de l’Humanité.

Les choix musicaux d’Aliki Papadomichelaki

Odysseas Elitys Axion esti

Yannis Ritsos Grécité

Reinette l’Oranaise

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Voir en ligne : http://www.rfi.fr/emission/20150308...

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