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CHINE 2013 - IMAGES

lundi 13 mai 2013


QUELQUES RÉALITÉS SUR LES CONDITIONS DE TRAVAIL EN CHINE - par Danielle Bleitrach - 11 mai 2013 - “Histoire et société” - article repris sur algerieinfos - le 13 mai 2013


LA DOLCE VITA DES PETITS EMPEREURS CHINOIS - correspondance de Jordan Pouille - Pékin - www.mediapart.fr - www.algerieinfos


QUELQUES RÉALITÉS
SUR LES CONDITIONS DE TRAVAIL EN CHINE


Que ceux qui veulent juger et donner des conseils le fassent je m’en sens incapable et j’admire ce peuple travailleur qui de surcroît à l’inverse des Occidentaux n’a pas pillé d’autres peuples, porte partout la paix et le développement.
L’arrogance occidentale qui ignore ce qu’est le sous développement et qui veut surtout ne jamais se rappeler comment sa propre société a pillé le monde, a été capable d’inscrire dans les jardins chinois des pancartes "interdites aux chiens et aux Chinois", a détruit une des merveilles du monde, le palais d’été, a imposé la guerre de l’opium, forcé une génération à être des morts vivants, les tortures japonaises qui ont effrayé même les nazis, j’en passe et des meilleurs, se permettent alors que leurs propres capitalistes continuent à sévir, alors qu’eux mêmes bénéficient de produits venus de Chine, cette ,insupportable arrogance, se permet encore de critiquer la Chine.
Et au lieu d’admirer l’héroïsme du peuple chinois, de contempler ébloui comme cela le mérite ce qu’ils ont donné à voir de leurs efforts dans ces jeux olympiques, manifestent leur insondable mesquinerie. sans même penser à remercier ce peuple qui attendait le cœur battant qu’on le félicitât pour tant de courage, tant d’efforts, tant d’humble vaillance.
Oui nous occidentaux nous appartenons bien comme les Etats-Unis à cette "civilisation" que décrit le Cubain José Marti : "Il est d’un cœur mesquin, et rongé par l’envie impuissante, d’aller chercher des poux à la grandeur patente, et de la dénier catégoriquement en invoquant le plus minime des défauts, ou bien de se jucher sur un trepied d’oracle, comme si l’on purgeait le soleil d’une tâche".


par Danielle Bleitrach
11 mai 2013
“Histoire et société”

article repris sur algerieinfos
le 13 mai 2013
http://www.algerieinfos-saoudi.com/article-quelques-realites-sur-les-conditions-de-travail-en-chine-117755854.html

extrait :

3-Une situation en évolution

Les différences avec les ateliers d’assemblage du Tiers-monde comme ceux de la frontière mexicaine, les maquiladoras, tient au fait que l’Etat chinois a réussi à maîtriser le phénomène et en faire un facteur de développement inouï. Le second facteur est l’intervention de plus en plus fréquente des autorités, à la suite de nombreuses manifestations pour faire respecter les droits et l’existence du syndicat à l’intérieur de l’entreprise.

Il est un fait que ne sont jamais dénoncés par les occidentaux les entreprises étrangères et toujours « le régime », jamais le sous développement et toujours « le socialisme », etc. Alors que même quand ces entreprises étrangères ne pèsent pas directement sur leurs salariés elles le font par le biais d’entreprises sous-traitantes qu’elles mettent en concurrence, ce qui se répercute sur les salaires et les conditions de travail. Et dans les grandes entreprises si les travailleurs logent sur place il peut même arriver que le patron retienne les papiers et si la multinationale a signé « un code de conduite », quand elle envoie inspecter les conditions des salariés ceux-ci ne peuvent pas se plaindre.

Tout cela existe mais tend à évoluer sous une triple influence :

  • la première est la protestation massive des travailleurs, les travailleurs chinois ne se laissent pas faire, en 2005 près de 90.000 manifestations impliquant plus de cent personnes ont été recensées.
  • La seconde est une nouvelle préoccupation des autorités face à cette montée des mécontentements et les tensions sociales y compris face aux cas de corruption des autorités. [1]
  • Le troisième phénomène est un début de pénurie de main d’œuvre, y compris ce qui est nouveau de main d’œuvre peu qualifiée, notamment dans le province du Guangrong au sud, où se produit près du tiers des exportations chinoises.

Mais on peut également noter que par rapport à l’Inde et d’autres pays asiatiques dont on ne fait pourtant pas état, le travail des enfants n’est pas un fléau. Les enfants sont pratiquement tous scolarisés dans les zones urbaines.

Si les médias occidentales et même la plupart des médias alternatifs sur internet décrivent avec beaucoiup de complaisance les conditions de travail en Chine, en les attribuant au gouvernement chinois. De temps en temps on lit dans la presse des entrefilets de ce type :

“Adidas retire progressivement sa production de Chine.” Le numéro deux mondial des équipements sportifs, l’allemand Adidas, juge le niveau des salaires en Chine dorénavant trop élevé et va transférer une partie de sa production vers des pays encore plus compétitifs, a déclaré son patron Herbert Hainer. Adidas va transférer sa production en Inde, au Laos, au Cambodge et au Vietnam, mais aussi dans les pays de l’ex-URSS et en Europe de l’Est. » [2]

Les entreprises occidentales ne vont donc pas dans un pays pour l’aider à se développer (ce n’est pas nouveau) mais pour en tirer un max de profit (ça s’appelle diminuer les coûts). On retrouve les mêmes informations dans la presse de Taiwan, les salaires chinois augmentent trop pour continuer à faire de la Chine continentale une zone de sous traitance, mais elle devient un marché intéressant.

“L’évolution, en particulier du nouveau code du Travail.” Voici les changements intervenus dans le nouveau code du travail par rapport à celui de 1994

  • – L’employeur doit impérativement conclure un contrat de travail écrit.
  • – - La priorité est donné aux contrats à durée indéterminés. C’est théoriquement fini les CDD à répétition. Lorsqu’un employé a dix ans d’ancienneté- s’il en fait la demande- l’employeur est tenu de signer un CDI. L’employeur ne peut aujourd’hui proposer que deux CDD consécutifs. « la sanction de la violation de cette obligation consiste pour l’employeur à verser un double salaire » à compter de la date à laquelle le CDI aurait dû être conclu.
  • – Le licenciement économique est encadré : cela ne peut concerner un ou deux travailleurs, cela doit au minimum concerner 10% du personnel.
  • – Interdiction de pénalités en cas de démission : avant pour démissionner l’employé devait des pénalités c’est supprimé.

Face à ce code du travail entré en application le premier janvier 2008, les chambres de commerce nord-américaine et européennes ont manifesté leur opposition et menacé de délocaliser si le droit du travail devenait trop contraignant.
On mesure en sachant cela l’hypocrisie des médias occidentaux qui ne cessent d’incriminer « le régime », « le socialisme » et jamais leurs propres capitalistes.
Ce nouveau code renforce la protection des salariés par rapport à celui de 1994.
La plus importante des réformes est la nécessité dans laquelle se trouve l’entreprise d’établir un contrat de travail écrit. Selon le mensuel Alternatives économique, Li Hua, avocate au cabinet Gide Loyrette Nouei à Pékin précise « "En 2007, le nombre des contentieux entre les deux parties- employeur-employé, de les rapports sociaux à l’intérieur de l’entreprise se sont détériorées ces dernières années. – le nombre des conflits a augmenté de 30% à Shanghai et à Pékin, principalement dans les secteurs de l’industrie et de la construction » (...) « On sent (de la part du gouvernement) une vraie volonté de renforcer les droits des salariés » ajoute-t-elle [3]

Tout ce que nous voyons sont les conditions d’accumulation primitive que nous avons réalisé en Europe en envoyant les enfants de 5 ans et moins dans les mines, en faisant travailler dans de terribles conditions et nous continuons dans tout le Tiers Monde quitte à les accuser de faire baisser les prix ou de jouer la vertu devant une Chine communiste exploitant les travailleurs.Cette Chine doit nourrir un milliard trois cent mille êtres humains et pour se faire contrôler l’exode rural, elle doit développer les forces productives et pour cela accepter les étrangers, mais elle doit aussi planifier, maîtriser sa propre croissance pour ne pas se retrouver la proie d’un néo-colonialisme. Elle doit mettre en place des systèmes de prodtection sociale, d’assurance maladie et de retraite, ne commençant là encore par la population citadine mais en l’étendant aux zones rurales.

La Chine a sorti la majorité de sa population de la pauvreté extrême. « La population chinoise dans son ensemble a très largement bénéficié de ce décollage puisqu’en vingt-cinq ans, le revenu par habitant a été multiplié par cinq !
Il était, d’après la Banque mondiale, de 190 dollars l’an en 1978, il est de 1000 dollars environ en 2004 ; Cela a permis à 400 millions de Chinois de sortir de l’extrême pauvreté-moins d’un dollar par jour. Réservés à l’élite pendant un temps, le réfrigérateur, le vélo et le téléphone sont devenus des biens de consommation courante pour des centaines de millions de personnes.
Globalement, les Chinois ont aussi accru, au cours de ce quart de siècle, d’un tiers au moins leur consommation moyenne de calories-ce qui n’est pas sans expliquer l’allongement de leur espérance de vie….

Cela étant, …la Chine reste un pays pauvre, très pauvre même. Près de la moitié de la population vit encore avec moins de deux dollars par jour. Le revenu moyen a augmenté, mais à 1000 dollars par an (à peine 800 euros), il reste à des années-lumière de celui des pays qui ont fait leur révolution industrielle il y a un ou deux siècles-trente fois moins qu’en France, quarante fois moins qu’aux Etats-Unis…Le Chinois trouvera peut-être quelque source de satisfaction en apprenant que son revenu moyen est deux fois supérieur à celui de l’Indien…

Si l’on prend le PIB calculé en volume plutôt qu’en valeur, en pouvoir d’achat plutôt qu’en monnaie courante donc, l’écart de la Chine est moindre : en termes de « parité de pouvoir d’achat » , la Banque mondiale estime à 4000 dollars le PIB par habitant, dix fois moins « seulement » que celui des Etats-Unis. »  [4]

Que ceux qui veulent juger et donner des conseils le fassent je m’en sens incapable et j’admire ce peuple travailleur qui de surcroit à l’inverse des Occidentaux n’a pas pillé d’autres peuples, porte partout la paix et le développement.
L’arrogance occidentale qui ignore ce qu’est le sous développement et qui veut surtout ne jamais se rappeler comment sa propre société a pillé le monde, a été capable d’inscrire dans les jardins chinois des pancartes "interdites aux chiens et aux Chinois", a détruit une des merveilles du monde, le palais d’été, a imposé la guerre de l’opium, forcé une génération à être des morts vivants, les tortures japonaises qui ont effrayé même les nazis, j’en passe et des meilleurs, se permettent alors que leurs propres capitalistes continuent à sévir, alors qu’eux mêmes bénéficient de produits venus de Chine, cette, insupportable arrogance se permet encore de critiquer la Chine.
Et au lieu d’admirer l’héroïsme du peuple chinois, de contempler ébloui comme cela le mérite ce qu’ils ont donné à voir de leurs efforts dans ces jeux olympiques, manifestent leur insondable mesquinerie. sans même penser à remercier ce peuple qui attendait le cœur battant qu’on le félicitât pour tant de courage, tant d’efforts, tant d’humble vaillance.

Oui nous occidentaux nous appartenons bien comme les Etats-Unis à cette "civilisation" que décrit le Cubain José Marti : "Il est d’un cœur mesquin, et rongé par l’envie impuissante, d’aller chercher des poux à la grandeur patente, et de la dénier catégoriquement en invoquant le plus minime des défauts, ou bien de se jucher sur un trépied d’oracle, comme si l’on purgeait le soleil d’une tâche".

Danielle Bleitrach, 11 mai 2013. Histoire et société

http://histoireetsociete.wordpress.com/2013/05/11/quelques-realites-sur-les-conditions-de-travail-en-chine-par-danielle-bleitrach-2/

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LA DOLCE VITA DES PETITS EMPEREURS CHINOIS

Par Jordan Pouille, Pékin, correspondance

http://www.mediapart.fr/journal/international/270413/la-dolce-vita-des-petits-empereurs-chinois

http://www.algerieinfos-saoudi.com/article-la-dolce-vita-des-petits-empereurs-chinois-117756217.html

On les appelle les Fu’er Dai ou les riches de la seconde génération. À Pékin, ils naviguent entre extravagance et oisiveté, et disposent même de cours de savoir-vivre. Immersion.

« Tu as repéré ce bus là-bas ? Si j’abaisse le toit ouvrant, les passagers seront tous scotchés au carreau, à me regarder. Tu verras, c’est amusant. » Et voilà comment Shuang Zhi, 25 ans, passe ses week-ends. À narguer la “plèbe” sur la route express reliant le troisième périphérique à l’aéroport de Pékin. Au volant de sa Porsche 911 bleue décapotable, il zigzague de gauche à droite comme dans une course-poursuite de cinéma. « Si tu ne passes pas devant les autres, les autres passeront devant toi. C’est devenu ma philosophie. »

Zhi Zhuang et sa Porsche 911 Carrera © Jordan Pouille / MP

Shuang Zhi ne craint pas les radars automatiques car il camoufle les plaques minéralogiques de son bolide avant d’allumer le contact. Sous le siège passager, s’entasse une panoplie de passe-droits : une plaque et un permis militaires factices, un macaron de membre de la Conférence consultative politique du peuple chinois, bien pratiques pour se garer partout ou emprunter impunément la bande d’arrêt d’urgence. « Mon père dit qu’il pourrait acheter une plaque de diplomate étranger, grâce à sa société… Mais il s’y refuse. Il répète qu’il a des principes. » Des paquets de cigarettes onéreuses s’empilent dans la boîte à gants. Ils servent à contenter les bao’an, ces petits vigiles de trottoir si prompts à appeler la fourrière. « De toute façon, ma voiture est si chère que personne n’oserait me tamponner. Je suis respecté », dit-il en s’engouffrant dans un couloir de bus.

Shuang Zhi est le fils unique d’une mère au foyer et d’un père ayant fait fortune dans la métallurgie. « Il était ouvrier dans une usine d’État et apprenait l’anglais chaque soir, tout seul. Puis il s’est mis à son compte en servant d’intermédiaire pour le commerce de cuivre ou d’aluminium avec l’étranger. » Shuang Zhi n’en sait pas plus. « Sa vie ne m’intéresse pas. Il travaille si dur qu’on ne le voit jamais. » Le jeune homme est ce que les Chinois appellent un Fu’er Dai, littéralement un« riche de la seconde génération », plus à l’aise pour dépenser que pour reprendre les rênes de l’entreprise familiale.

Depuis cinq ans, la famille est confortablement installée au 23e et dernier étage d’une des tours de la “Rivière des perles à la vue impériale”, un complexe résidentiel huppé, à l’ouest du quatrième périphérique. La chambre de Shuang Zhi est un capharnaüm d’adolescent. Les jeux vidéo s’étalent sur la moquette, entre deux haltères, des magazines masculins et quelques préservatifs. Sur la table d’un salon mitoyen s’empilent les coffrets d’alcool de riz, des cadeaux que son père reçoit de ses multiples Guangxi ou relations. Et qu’il n’ouvre jamais.

Lien : mediapart.fr

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[1une des formes particulières de la lutte contre la corruption est le contrôle des hauts salaires elle témoigne à sa manière de la pression qui est exercée contre la nouvelle bourgeoisie de la part de la base.
Ainsi le ministre de la Commission pour la supervision des Actifs d’Etat (en anglais : “State-owned Assets Supervision and Administration Commission,” soit le SASAC), Li Rongrong, selon le Quotidien du peuple du 4 août 2008 a fait état de la controverse de hauts salaires dans des entreprises d’Etat.
Il a dit que la croissance des salaires de managers durant la période comprise entre 2004 et 2006 était de moins de 15% — moins important que le profit de 36,7% que leurs entreprises avaient créés.
La controverse a été provoqué par des rapports selon lesquels on a découvert l’année dernière que Ma Mingzhe, directeur général de la Compagnie d’assurances de Ping An, la seconde du genre de Chine, avait collecté plus de 45 millions de yuans (6,6 millions de dollars) pour son salaire annuel avant impôt. Ce salaire était 3 200 fois le revenu disponible par habitant des résidents urbains de Chine de l’année dernière.

[2Le Soir du 29/07/08, entrefilet en page économique

[3Alternative économiques, « Chine un petit bond en avant » n°271 juillet-août 2008p ;79

[4d’Erik Izraelewicz, « Quand la Chine change le monde », Grasset, 2005<

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