Accueil > SOCIAL ET SYNDICATS > HONNEUR AUX CHÔMEURS DU SUD, TISSERANDS DU DRAPEAU ET DE LA SOLIDARITÉ (...)

HONNEUR AUX CHÔMEURS DU SUD, TISSERANDS DU DRAPEAU ET DE LA SOLIDARITÉ NATIONALE

samedi 16 mars 2013


LA PLUS GRANDE DES MENACES - par M. Saadoune - éditorial - Le Quotidien d’Oran - le 18 mars 2013 ;


SUD - LES “ATOMISATEURS” ENTRENT EN ACTION - blog algerieinfos-saoudi - le 18 mars 2013 ;


APRÈS LA MANIFESTATION DE OUARGLA, TAHAR BELABÉS FAIT LE POINT - Propos recueillis le 15 mars par Hadjer Guenanfa (TSA-Algérie) - repris sur algerie infos-saoudi ;


HIER LA “PLACE TAHRIR” DE OUARGLA - El Watan - repris par algérie infos-saoudi - le 15 mars 2013 ;


SUD - LES “ATOMISATEURS” ENTRENT EN ACTION

par Saoudi Abdelaziz
blog algerieinfos-saoudi
le 18 mars 2013

Les « services » chargés de lubrifier en permanence les mécanismes du système du contrôle social sont à l’œuvre pour trouver une parade à l’émergence et à l’affirmation nationale et internationale du mouvement social né au sud du pays. Ce mouvement s’est développé en contrant efficacement la répression et les manipulations dressées dans un premier temps.

Face à la consécration du mouvement, les services mènent actuellement des actions coordonnées de neutralisation à deux niveaux.

1-Vertical.

Il s’agit d’attirer les leaders vers le centre, vers le haut, de les éloigner de leurs bases de masse. Ce volet de l’opération sera bien sûr accompagné médiatiquement, en utilisant la tendance naturelle des journaux algériens à tourner autour du sérail.
Les nouveaux leaders vont-ils ou non répondre aux invitations ? Cela semble devenir la question de l’heure.
TSA-Algérie a donné le ton dès dimanche en choisissant de titrer dans ce sens l’interview donnée par Belabès après la manifestation réussie de Ouargla : « Les autorités nous invite à Alger pour dialoguer ».
La méthode du système est de faire rentrer « ceux qui dépassent » dans la missa, lorsqu’on n’a pas réussi d’abord à les mettre hors jeu.

L’autre versant de l’opération consiste à saboter les possibilités de jonction sur le terrain, dans le sud même, entre le mouvement populaire et les courants patriotiques qui existent dans les institutions et qui semble prendre conscience que le cercle de la fatalité auquel condamne le système fermé de pouvoir, risque de conduire, par la force des choses, sous une forme ou sous une autre à la situation que vivent les Syriens : l’autodestruction nationale.

2-Horizontal.

À ce niveau, les services et leurs annexes dans les partis ont de l’expérience. On l’a vu ces dernières années : dans toutes les régions du pays, dans le mouvement syndical des salariés, des étudiants…,
Ils savent comment fractionner, atomiser le mouvement revendicatif en suscitant la création de coordinations plus autonomes les unes que les autres.

Un autre facteur doit être aussi pris en compte, et qui va accentuer l’émulation chez les atomisateurs, ce sont les rivalités entre partis et présidentiables qui veulent eux-aussi aussi disposer de points d’appui et multiplient les flatteries en direction du mouvement de masse.
Jusqu’ici, dans le paysage politique, seul le FFS semble avoir adopté une position de principe, en affirmant avant l’évènement de Ouargla, son soutien à ce qu’il a appelé les « nouvelles élites ».

Cette note peut être vue comme une contribution faisant suite à l’invitation lancée hier par le Premier ministre Sellal à propos du mouvement de masse des chômeurs : « les tentatives de manipulation existent et existeront toujours. Il appartient aux acteurs de la vie politique et des médias d’en faire l’analyse, de les commenter ou, le cas échéant, de les dénoncer ».

Saoudi Abdelaziz, 18 mars 2013

haut


LA PLUS GRANDE DES MENACES

par M. Saadoune
éditorial
Le Quotidien d’Oran
le 18 mars 2013

Il est curieux, c’est même typiquement « spécifique », d’entendre des politiciens mettre en garde contre la politique. Comme si faire de la politique est une activité répréhensible, honteuse, une sorte de « kofr »… Et bien entendu, cette grave accusation de faire de la politique vient souvent de ceux qui ont un pouvoir ou des relais partisans de ceux qui sont au pouvoir. C’est une dangereuse pathologie liberticide.

Quand un député FLN reproche à des députés d’un parti d’opposition d’aller au Sud et prendre langue avec l’association des chômeurs, il ne le fait pas parce qu’ils auraient fait des propositions intenables ou qu’ils auraient appelé à des débordements de rue. Il leur reproche tout simplement d’être allés « entendre » et « écouter » des citoyens, ce qui est, sans l’outrageuse spécificité algérienne, la moindre des choses pour des députés.
Rencontrer des chômeurs, se mettre à écouter, à parler aux gens du Sud qui en ont des choses sur le cœur, c’est bien entendu faire de la politique basique.
Seuls des esprits tordus peuvent y voir une volonté de « brouiller les cartes ». Il faut aller vigoureusement à l’encontre de cette attitude criminalisant la politique . C’est une maladie qui appréhende les respirations naturelles des femmes et des hommes avec une suspicion maladive.

Ces derniers jours, on a eu avec l’action menée par le Comité des chômeurs une illustration de cette surdétermination du regard policier sur l’approche politique.

On aura entendu des accusations d’intelligence avec un « ennemi extérieur » proférées avec une légèreté d’autant plus insoutenable que dans la même foulée on reconnaît que les demandes sont légitimes.
Quand des Algériens expriment pacifiquement des demandes légitimes, ils font de la politique.
Et ils n’ont aucune honte à le faire. Ils le font car ils ont des avis sur les politiques publiques qui sont menées ; ils ont des avis sur les affectations des ressources, sur les personnes qui sont censées les représenter.
Où est donc le mal ? Il n’est pas chez ceux qui essaient - malgré une scène politique tellement contrôlée qu’elle est devenue sans la moindre utilité - de créer une ébauche de débat public sur les politiques du pays.

AU SUD, QUAND DES JEUNES REVENDIQUENT UN EMPLOI,
ILS REVENDIQUENT AUTOMATIQUEMENT UNE FORMATION POUR POUVOIR ETRE EMPLOYÉS DANS LES ACTIVITÉS QUI SE DÉROULENT DANS LA RÉGION.

ET CETTE REVENDICATION INTERROGE CRÛMENT LE FAIT QUE MALGRÉ LES ANNONCES, LES STRUCTURES DE FORMATION POUR LES MÉTIERS UTILES POUR LE SECTEUR PÉTRO-GAZIER N’ONT PAS ÉTÉ INSTALLÉES.

LE DIRE ET LE REDIRE, C’EST BIEN FAIRE DE LA POLITIQUE.

ET IL FAUT QUE LES JEUNES ALGÉRIENS APPRENNENT A SE DÉBARRASSER DE LA RÉPULSION CONTRE LA POLITIQUE QUI EST… POLITIQUEMENT ENTRETENUE.

IL FAUT DÉFENDRE LA POLITIQUE COMME UN MOYEN DE RAISON POUR GÉRER DANS LA TRANSPARENCE LE PAYS ET SES RESSOURCES.

C’EST LE SEUL MOYEN DE CONVAINCRE LES ALGÉRIENS D’ACCEPTER UN AGENCEMENT DES PRIORITÉS.

DISCOURIR SUR LA MENACE ÉTRANGÈRE EN BÂILLONNANT L’EXPRESSION ET EN ENTRAVANT LE DROIT DES ALGÉRIENS À S’ORGANISER ET À DÉFENDRE DES IDÉES ET DES PROGRAMMES EST UNE ABERRATION.

L’ ALGÉRIE A BESOIN DE CITOYENS QUI S’IMPLIQUENT ET EXERCENT DE MANIÈRE EFFECTIVE LEURS LIBERTÉS ET LEURS DEVOIRS.

SI LA POLITIQUE ET SON COROLLAIRE LA CITOYENNETÉ N’ONT PAS DROIT DE CITÉ, ON NE LAISSE DE PLACE QU’AUX CROYANTS OU AUX NIHILISTES.

C’EST CETTE OBSTRUCTION QUI EST LA PLUS GRANDE DES MENACES.

M. Sadoune, le 18 mars 2013

haut


APRÈS LA MANIFESTATION DE OUARGLA
TAHAR BELABÉS FAIT LE POINT

Propos recueillis par Hadjer Guenanfa (TSA-Algérie)
repris sur algerie infos-saoudi
le 15 mars 2013

Quelle évaluation faites-vous de la manifestation ?
Tahar Belabès. C’est une victoire sur tous les plans, y compris celui de la mobilisation et de l’organisation. Il est vrai que nous sommes des débutants mais tous les slogans scandés ont été préparés à l’avance. Il n’y a pas un seul message régionaliste écrit sur les banderoles. Et l’intrusion des gens qu’utilisait l’administration pour casser notre mouvement a été bien gérée. Et puis, c’est une victoire parce que cette manifestation pacifique s’est finalement tenue malgré les tentatives de l’administration pour avorter le mouvement. Elle a mobilisé tous les moyens. Elle a l’arme des médias, des institutions judiciaires et sécuritaires et nous, l’arme de la rue. Ce rassemblement nous a revigorés. Nous savons aujourd’hui que nous pouvons affronter l’administration.

La manifestation a finalement été tolérée. La police n’est pas intervenue…
On aurait pu avoir beaucoup plus de monde s’il n’y avait pas eu toutes ces dispositions sécuritaires qui ont été prises.

Le dispositif sécuritaire n’était pas très visible pourtant…
Il y avait plus d’agents en civil qu’en uniforme. Il y a eu aussi des arrestations de militants venus de Sétif, M’sila et Alger sur la route vers Ouargla.

Comment l’avez-vous su ?
Ils nous ont contacté par téléphone.

Quelle sera la prochaine étape  ?
Nous allons accorder un délai de quelques jours aux autorités pour ouvrir un dialogue direct. Nous voulons discuter avec les représentants du pouvoir réel. Avec ceux qui décident. Car on sait très bien que les mesures annoncées ne peuvent pas être appliquées du jour au lendemain. Ce délai n’excédera pas quelques jours car on n’a plus de patience.

Vous avez évoqué à plusieurs reprises des invitations des autorités au dialogue…
Effectivement, le nouveau wali de Ouargla nous a contactés avant et après la manifestation pour nous informer que nous sommes invités à nous déplacer à Alger pour dialoguer et que nous serons pris en charge : hôtel et transport. Les autorités voudraient qu’on se déplace le plus vite possible.

Avez-vous accepté ?
Nous ne savons pas avec qui on va dialoguer. Ça reste flou pour l’instant. Nous sommes toujours en train de discuter autour du sujet. Nous voulons des garanties. Et puis, il n’y a pas que les militants de Ouargla qui devraient y participer mais tous ceux qui sont issus des régions du Sud.

Vous avez annoncé l’arrivée, hier, d’un représentant de la Présidence de la République à Ouargla pour vous rencontrer. Qu’en est-il réellement ?
Les intermédiaires qui nous ont contactés nous ont expliqué qu’il s’agissait d’un émissaire de Sellal, au début. Nous avons su par la suite que c’était un envoyé de la Présidence de la République. Il s’agit d’un cheikh de zaouia d’Adrar dont je ne dirai pas le nom car il ne le souhaite pas. Il est réputé pour être la personnalité la plus proche du président au Sud.

L’avez-vous rencontré personnellement ?
Je ne rencontre aucun responsable. Je préfère rester sur le terrain. Il y a des membres de notre organisation qui s’occupent de cela.

Que feriez-vous au cas où vous n’obtiendriez pas satisfaction de vos revendications ?
Nous avons organisé il y a quelques jours une marche vers Hassi Messaoud, un rassemblement aujourd’hui et peut-être un sit-in ouvert prochainement à la Place de la mairie qu’on a appelée place Tahrir (libération, ndlr). On ne va pas faire marche arrière. On pourrait également opter pour une action symbolique. On sortira tous de la ville. _ Comme si on est condamné à vivre comme des bédouins et non des citoyens avec des conditions de vie primitive.

Propos recueillis par Hadjer Guenanfa,
15 mars 2013.
TSA-Algérie

haut


HIER LA “PLACE TAHRIR” DE OUARGLA
El Watan
repris par algérie infos-saoudi
le 15 mars 2013

« SUD : le pouvoir au pied du mur ». Superbe reportage réalisé dans El Watan, par Adlène Meddi, Houria Alioua, Mélanie Matares sur les manifestations pour l’emploi d’hier à Ouargla.

EXTRAITS :

La manifestation d’hier à Ouargla, qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes à l’appel de la “Coordination nationale des chômeurs”, a exacerbé une des plus grandes contradictions du régime algérien : pays riche, peuple pauvre. Boostés par le succès de leur démonstration de force, malgré les tentatives de torpillage du pouvoir et de ses relais, les chômeurs du Sud ont donné une semaine aux autorités pour mettre fin à un calvaire qui dure depuis plus de vingt ans.

Un vent de sable s’est levé, apportant avec lui une forte odeur de gaz et une fumée noire diffuse. Les torchères des champs pétroliers se trouvent à quelques kilomètres seulement. Au bout de routes noires impeccablement goudronnées jurant avec la lumière dorée des dunes. Celle qui relie Hassi Messaoud à Ouargla, soumise au ballet incessant de camions poussiéreux et d’impétueux minibus, et où le sable s’engouffre dans les fissures du bitume, est moins photogénique. « Il faut s’estimer heureux, c’est la seule route potable de la ville. » Hakima, la trentaine, relativise. Elle vit dans la commune la plus riche d’Algérie mais son décor est fait de panneaux de signalisation cassés, de trottoirs défoncés, de poubelles éventrées et de carcasses d’appareils électroménagers. Employée d’une des filiales de Sonatrach, maîtresse toute puissante de la ville, elle avoue « s’en tenir à son boulot », vu que, de toute manière, « à Hassi Messaoud, il n’y a rien d’autre à faire. » Ah si.

Il faut chaque matin trouver un itinéraire bis pour contourner les routes coupées par les chômeurs qui manifestent devant l’agence locale de l’emploi. Ce jeudi, ils ont rejoint la grande manifestation organisée à Ouargla à l’appel de la Coordination nationale des chômeurs sur la symbolique place de l’ALN, rebaptisée « place Tahrir ». L’objectif du million de manifestants n’a pas été atteint, mais ils étaient tout de même quelques milliers. Une réussite compte tenu de toutes les tentatives menées par le pouvoir depuis le début de la semaine pour faire imploser le mouvement. La condamnation des chômeurs en début de semaine à de la prison ferme, par le tribunal de Laghouat, n’a pas eu l’effet de dissuasion escompté. Les discours de Hanoune ou de Ghoul appelant les jeunes à ne pas sortir pour « contrecarrer toute tentative de déstabilisation de l’Algérie » au nom de « la sécurité et l’unité du pays » n’ont, quant à eux, pas eu d’effet du tout.

Dignité

Pour couper court à toute rumeur de manipulation, les organisateurs avaient prévu une distribution générale de fanions aux couleurs nationales, la diffusion de chants patriotiques par une sono, un drapeau algérien à hisser en chantant Qassaman le poing levé, et surtout, une banderole sur laquelle était peint « L’unité nationale, une ligne rouge ».
La veille, dans un quartier populaire, entre chien et loup, cachés par des maisons basses et le sable soulevé par les bourrasques de vent, les militants se sont bien préparés autour de Tahar Belabbès. Leur charismatique leader au béret et aux yeux cernés n’a cédé ni à la pression, ni aux rumeurs le décrivant comme un « soulard », un « drogué » manipulé et acheté par des forces obscures. A 33 ans, il s’est imposé aujourd’hui comme un nouveau leader du Sud aux côtés de Yacine Zaïd, l’infatigable syndicaliste de Laghouat, ou de Abdelmalek Aibek, mi-Targui de Tamanrasset, mi-Ouargli, numéro 2 et tête pensante de la Coordination. Autour de Belabbès, il y avait Tayeb, un homme discret à l’œil malicieux. Les cheveux ont blanchi, le dos s’est courbé un peu, mais Tayeb Termoun, une des têtes du Mouvement des enfants du Sud pour la justice (MSJ), veut montrer qu’il est toujours là, même après une longue éclipse. « Le Mouvement des chômeurs du Sud est une continuité de notre lutte, lance-t-il avec un grand sourire. Le mot d’ordre du MSJ a toujours été la dignité, et c’est exactement le combat de ces jeunes d’aujourd’hui, explique un proche du mouvement. C’est une manière de dire que, dix ans après, les gens du Sud sont toujours confrontés aux mêmes problèmes (…)

Texte Intégral : El Watan.com

haut


Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

  • Lien hypertexte

    (Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)