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LE LEVAIN POUR NOVEMBRE 1954 : FAITS ET MOUVEMENTS SOCIAUX 1950/1954

par Mohammed NEDJAR

jeudi 29 octobre 2009


Il y a un an, à El Madania, au moment de la rencontre qui rendait hommage au sacrifice d’ Henri Maillot pour l’indépendance et la liberation sociale de l’Algérie, son pays,

le regretté Mustapha Sâdoune, le dernier combattant du « maquis rouge » qui avait réussi à sortir indemne de l’accrochage où est tombé Maillot, lança un puissant et dernier message

"LE 1er NOVEMBRE N’A PAS JAILLI DU NÉANT, IL A ÉTÉ PRÉPARÉ PAR DES DÉCENNIES D’ÂPRES LUTTES ».

Le 55ème anniversaire du 1er novembre 1954 sera célébré dans quelques jours.

L’année dernière, nous étions quelques fidèles, communistes et patriotes de la guerre de liberation nationale à nous rencontrer au cimetière européen d’El Madania (Salembier) pour rendre hommage au sacrifice d’Henri Maillot pour l’indépendance et la liberation sociale de l’Algérie, son pays. Un participant donna lecture de la lettre d’Henri aux journaux français pour expliquer le pourquoi de son choix. Un vétéran du combat national et de classe pris ensuite la parole. Le silence se fit autour de la tombe.

Le regretté Mustapha Sâdoune, le dernier combattant du « maquis rouge » qui avait réussi à sortir indemne de l’accrochage ou est tombé Maillot, parla d’une voix faible, il avait presque 90 ans, pour lancer un puissant et dernier message « le 1er Novembre, n’a pas jailli du néant, il a été préparé par des décennies d’âpres luttes ».

Le hasard fait bien les choses dit-on et cet adage est parfois vrai. Un livre magnifique m’était passé entre les mains il y a près de vingt cinq ans. Impossible de le retrouver, puis il refait surface, comme ça, dans une bibliothèque.
Abderrahim Taleb BENDIAB, moudjahid (très jeune), historien, militant communiste, membre du PAGS (Parti de l’avant-garde Socialiste d’Algérie) clandestin (il connût d’ailleurs la répression), fin connaisseur de la musique classique algérienne, est disparu trop tôt.
Mais il a pu quand même entre autres nous léguer un livre de valeur, un trésor sous son apparente modestie (Abderrahim était aussi la modestie même) :
« Chronologie des faits et mouvements sociaux et politiques en Algérie : 1830-1954 »
 [1]

Avec ses informations politiques, une foule de faits (un demi millier de dates) économiques, sociaux et syndicaux, ce livre est une nouveauté : enfin, l’auteur pose un problème de méthodologie historique :

« La plupart des ouvrages relatifs à l’histoire du mouvement national algérien centrent l’essentiel de leurs réflexions autour des classes dirigeantes et de leur état-major. Cette approche a conduit très souvent ces historiens à des positions beaucoup plus idéologiques que scientifiques ; ce qui par certains aspects pourrait nuire à la recherche historique.
« Cette histoire qui centre toute sa réflexion autour de la seule vie politique peut nous amener parfois à des impasses dans l’étude que nous faisons sur le mouvement national ».

Laissons parler les faits pour voir comment nos fellahs, nos ouvriers, nos syndicalistes, nos femmes ont lutté pied à pied pour leurs droits et leur dignité et exprimé leur solidarité anticolonialiste et anti-impérialiste avec les peuples en lutte pour leur liberté : les cinq dernières années avant novembres 1954, la marmite était en train de bouillir.

Le précieux livre de Abderrahim mérite mille fois d’être réédité et mis à la portée de tous à un prix abordable.

Octobre 2009, M. Nedjar


1950 : 225 GRÈVES !

- 1950-janvier : grèves des dockers d’Oran , avec des manifestations auxquelles participent les femmes des dockers. La Maison du Peuple est saccagée par la police. Les partis et associations : PCA (Parti Communiste Algérien) , UDMA, Association des Oulémas, CGT (Confédération Générale du Travail) ont voté un appel dénonçant les brutalités policières. Seul le MTLD ne s’est pas associé à cet appel.
Les syndicats algériens obtiennent une représentation autonome au sein de la FSM (Fédération Syndicale Mondiale). Leur autonomie vis à vis de la CGT s’accroît.

- avril : les travailleurs des banques engagent une grève qui va durer 53 jours.

- septembre :
constitution du comité de défense pour la liberté d’expression pour s’opposer aux nombreuses saisies et condamnations de la presse et essentiellement l’Algérie Libre, Liberté et Alger Républicain.
Des milliers d ’ouvriers vendangeurs sont en grève à travers tout le pays.

- Novembre et décembre : au cours de ces deux mois les dockers du port d’Alger ont observé 31 arrêts de travail.

-  Au cours de cette année, il y eut 225 grèves avec la participation de 250.000 travailleurs, dont celle des employés de banque : 53 jours ; et celle des ouvriers mineurs de M’zalta dont la durée a atteint 90 jours.

1951 : HOMMAGE VIETNAMIEN AUX DOCKERS ALGÉRIENS

- 1951-23 mars-24 avril : grève nationale des gaziers et électriciens d’Algérie . La grève a duré 22 jours.
L’administration a utilisé différends procédés pour briser la grève entre autre l’utilisation de l’armée.
Le 5 avril débrayage massif dans toute l’Algérie en signe de solidarité avec les grévistes de l’EGA (Electricité et Gaz d’Algérie).

- 24 avril : un millier d’ ouvriers agricoles de Ain Taya se mettent en grève.

- 1 mai : provocations policières contre les Nord-africains à Paris

- 2mai : fin de la grève des mineurs de Timezrit . Elle a duré quatre mois et demi

- 8 mai :au cours du congrès de la CGT, « l’organisation syndicale vietnamienne a rendu un hommage particulièrement chaleureux à l’action des dockers algériens contre la guerre impérialiste menée par le gouvernement français contre le peuple vietnamien  ».

- 23 juin :
grève générale à Ghazaouet , plus de 4000 travailleurs observent des arrêts de travail, le mouvement est total dans le bâtiment, chez les saleurs, les pêcheurs et le dockers. Les artisans et commerçants ont fermé leurs magasins : légionnaires, gendarmes, gardes mobiles patrouillent dans la ville qui est pratiquement en état de siège.
journée d’action revendicative des fonctionnaires  : contributions, Trésor, douanes, radio, PTT, enseignants hospitaliers, ponts et chaussées, communaux, environ 40 000 grévistes.

- 12 juillet, 8 août : journée d’action revendicative des métallos d’Oranie .
La grève se prolonge plusieurs jours.
Intervention de la police pour faire évacuer les locaux occupés par les grévistes, qui se sont couchés sur la chaussée arrêtant la circulation.

- 6 septembre, journée d’action revendicative des travailleurs des travaux publics d’Oran : 5000 ouvriers observent des arrêts de travail.

- 11-16 septembre : des milliers d’ouvriers agricoles de la région de Ain Témouchent, Descartes (Benbadis) , Sébdou, Tlemcen se mettent en grève :
« Descartes semble en état de siège : la lumière est coupée… sous l’œil bienveillant de l’administration, les colons essayent de semer la terreur en organisant les milices et en pourchassant les ouvriers agricoles. Un exemple : c’est monté en jeep et accompagné de 8 miliciens armés que le colon Confranq poursuit les grévistes en tirant sur eux. Monsieur Jacques Dufaux également armé d’une carabine de guerre tirent sur les grévistes pour leur faire reprendre le travail…A Aîn-Kihal c’est fusil au poing que les colons font travailler les ouvriers agricoles » ( in Alger Républicain)

- 27 septembre : journée d’action revendicative des travailleurs de l’Oranie , plus de 10 000 grévistes.

- 2 octobre : procès des grévistes de Descartes, devant le tribunal de Ouled-Mimoun :
« l’administration avait peur… malgré les gendarmes, gardes mobiles : policiers ; les manifestations de solidarité ont pu avoir lieu.
Des cars bondés de travailleurs étaient arrivés d’Oran, de nombreux fellahs avaient fait des dizaines de kilomètres pour venir soutenir leurs frères de Descartes.
De nombreuses délégations ont pu apporter des résolutions aux pouvoirs publics ».
(in Alger Républicain)

- 30 octobre : les dockers d’Alger décident de ne plus charger ou décharger les bateaux à destination des forces anglaises d’Egypte

- 11.12.13 novembre : p remière conférence algérienne des ouvriers agricoles qui adoptent la charte des travailleurs de la terre : 120 délégués y ont participé.

-  au cours de cette année il y eut environ dans le pays 225 arrêts de travail regroupant approximativement 265.000 grévistes.

1952 : 1er MAI : INCIDENTS SANGLANTS À ORAN

- 26 janvier : Grève de la ville de Ghazaouet pour protester contre la répression policière :
« tous les commerçants marchands de légumes ont fermé leurs magasins. Malgré la pression administrative, les renforts de gardes mobiles, les gendarmes de la région , tous les habitants ont respecté dignement le mot d’ordre de grève…Les dockers de leur côtés, ont débrayé et sont allés protester au commissariat de police » (in Alger Républicain)

- 1 février : grèves et manifestations de solidarité avec le peuple tunisien à travers tout le pays.
A Alger : « ils (les manifestants) étaient plusieurs dizaines à vouloir faire part au préfet de la vive émotion qui s’était emparé des travailleurs algériens à l’annonce des arrestations des démocrates tunisiens…Peu après d’importantes forces de police casquées et mousquetons à la bretelle surgirent » (in Alger Républicain)

- 2 mars : journée d’étude des travailleurs nord-africains à Paris en présence de 209 délégués
« ils affirment leur volonté inébranlable de lutter de toutes leurs forces pour rendre à leur pays l’indépendance nationale. »

- 8 mars : manifestation des femmes d’Oran affirmant leur solidarité avec le peuple tunisien .

- 18 mars : grève générale de tous les salariés constantinois ,
« à la sortie de la maison des syndicats de Constantine une provocation des nombreuses forces de police qui stationnaient aux alentours de l’immeuble créa une échaufourée qui fit trois blessés parmi les travailleurs »

- 28 avril : Bachir Hadj Ali, secrétaire du PCA, Ferroukhi délégué MTLD à l’Assemblée Algérienne, devaient comparaître devant la cour d’appel d’Alger. A cette occasion une puissante manifestation a eu lieu à proximité du Palais de justice  :
« à 9 heures les premiers contacts se produisaient entre les forces de l’ordre et des groupes de manifestants dont des femmes. Les accrochages se multiplièrent dans les rues avoisinantes du Palais de justice, puis celles de la Basse Casbah. De 13 à 20 heures les forces de police et CRS étaient aux prises avec des groupes de manifestants très mobiles lançant pierres, boulons, morceaux de fonte ». (in Alger Républicain)

-  1 mai : incidents sanglants lors du défilé du 1 mai à Oran . Il y a eu plus de 60 blessés.

- Mai : plus de 3000 grévistes dans les territoires du Sud dirigés par Démene Abdallah, membre du CC du PCA.

-  Au cours de 1952 on a enregistré 261 arrêts de travail avec la participation de 265.000 travailleurs.

1953 : FUSILLADE CONTRE LES TRAVAILLEURS ÉMIGRÉS À PARIS !

- 16 avril : 4000 agents de l’ électricité et gaz d’Algérie (EGA) observent une grève d’une journée.

- 27 mai : plus de 20 000 travailleurs algériens à une journée d’action revendicative.

- 3 juillet : près de 3000 travailleurs de l’Etat observent une journée de grève.

- 6 juillet : de graves incidents se déroulent sur le port d’Oran :
« à 9 heures, les dockers cessèrent unanimement le travail pour une durée d’une heure pour protester contre le licenciement de 248 d’entre eux frappés par la loi Deros…
Prétextant la grève le préfet avait ordonné l’embauche libre pour la seconde vacation…
Quand les dockers voulurent se rendre aux chantiers pour se faire embaucher, un barrage de police les empêcha…
Une violente bagarre s’est alors produite, la police matraquant comme d’habitude les travailleurs dont plusieurs ont été arrêtés et blessés. Les incidents du matin ont créé une vive effervescence chez tous les travailleurs dans les corporations et tous les syndicats.

- 8 juillet : La Région Économique d’Algérie émet un vœu pour la réglementation du droit de grève et s’élève tout particulièrement contre « les grèves de solidarité » et « grèves politiques ».

- 14 juillet : les ouvriers émigrés - 40000- participent au défilé du 14 juillet dans les rues de la capitale française.
Des incidents graves font 7 morts et 100 blessés.

- 17 juillet : arrêts de travail à travers tout le pays pour protester contre les fusillades du 14 juillet
« de partout des villes et des villages de l’Algérois, du Constantinois et de l’Oranie nous parviennent des informations sur les arrêts de travail".

- 20 juillet : appel du comité de coordination des syndicats confédérés d’Algérie pour participer aux manifestations qui seront organisées au retour des corps en Algérie.

- 26 juillet : retour en Algérie des corps des victimes du 14 juillet
« les vaillants dockers d’Alger n’ont voulu laisser à nul autre le soin et l’honneur de prendre les cercueils. »
Ils sont là des centaines, ils ont arrêté le travail en signe de protestation…
Un défilé énorme des délégations : MTLD, PCA, CGT. Voici les femmes musulmanes. Pas de cris, pas de pleurs, mais des you-you …
A Nédroma :
A Maillot, le cortège traverse le village dans un silence impressionnant ; il s’arrête devant la maison natale de Abdallah. Et l’on vit cette chose bouleversante : la mère drapée dans un foulard blanc accueille avec un you-you le corps de son fils. Toutes les femmes présentes suivent cette mère algérienne admirable.

- 3 aoùt : près de 700 chômeurs de Khenchela se sont rendus à la mairie pour exposer au maire leur situation et présenter leurs revendications.
La police est intervenue brutalement afin de les disperser et de faire échouer cette marche. Les jeunes gens ont été bousculés…des membres du comité devaient être arrêtés et emprisonnés. Aussitôt malgré les menaces les chômeurs se rassemblèrent et manifestèrent de plus belle tant et si bien que les emprisonnés étaient libérés et que leur comité directeur était reçu immédiatement par le maire…

- 4 août : grèves des fonctionnaires et agents de services à travers tout le pays… en signe de protestation contre les pouvoirs spéciaux et contre les décrets lois.

- 4 août : organisation par la CGT des chômeurs du département de Constantine , réunissant plusieurs milliers de chômeurs pour leur expliquer la cause fondamentale du chômage et indiquer les moyens d’action pour lutter contre ce fléau…

- 8 août : près de 20000 agents des services publics observent des arrêts de travail.

- 13 août : la grève des postiers d’Algérie se poursuit et s’étend : EGA, CFA, hospitaliers, communaux…Au total 30 000 travailleurs en grève.

- 26 août : début du lock- out de la mine de Timezirt qui va durer plusieurs mois.

- septembre : description sociale faite par Alger Républicain sur ce qu’on appelle les marcheurs de la faim  :
« ces hommes on les voit partout. Ils campent aux abords des domaines viticoles et des villes. Ils se reposent sous les arbres attendant un problématique travail. A 10 Km de l’Arba ils étaient cinquante. Ils attendaient depuis dix jours le commencement des vendanges.
La famine une famine chronique les avait chassés des Hauts Plateaux Certains sont originaires de Boussaâda, d’autres d’Aumale ; d’autres encore de Sidi Aissa »
.

- 19 décembre : les travailleurs ont participé sous des formes diverses à la journée internationale pour la fin de la guerre du Vietnam décidée par le 3eme congrès de la FSM.

-  Au cours de l’année li y a eu 68 arrêts de travail dans le port d’Oran , pour l’essentiel :
refus par les dockers de charger les bateaux à destination de l’Indochine (48 fois)
et de charger ou de décharger les navires transportant du matériel militaire (16 fois) ; (in Echo du dimanche du 7 février 1954).

1954 : SIX MOIS DE LUTTE DES MINEURS DE TIMEZRIT !

- 4 janvier : la grève de la mine de Timezrit dure depuis plus de 4 mois.
L’administration tente une provocation : Alger Républicain en fait le récit
« aujourd’hui lundi à 7heures du matin la direction de la mine de Timezrit qui veut à tout prix organiser des provocations sanglantes a fait appel à une brigade de gendarmerie de Sidi Aich afin de permettre à quelques égarés de briser le mouvement des 700 mineurs. Armés de mitraillettes et de mousquetons les gendarmes ont essayé en vain d’intimider les mineurs qui par leur sang-froid ont réussi à déjouer la provocation ».

- 29 janvier : 50 000 travailleurs algériens en grève  ; tandis que le lock-out de Timezrit se poursuit.

- 10 février : grave incident à la briqueterie Lafarge de Constantine en grève depuis cinq jours :
« hier matin Lafarge avait fait appel à des chômeurs…Mis au courant par les grévistes les chômeurs comprirent tout de suite qu’ils ne pourraient jouer le rôle de briseurs de grève. La direction des usines Lafarge avait demandé le renfort de deux camions de police. Pendant que se donnaient les explications, les policiers intervinrent brutalement au nom de la liberté du travail et matraquèrent les travailleurs. C’est alors que fut donné au détachement de police l’ordre de tirer. Plusieurs travailleurs ont été blessés et un fut tué ». (in Alger Républicain)

- 28 avril : grève d’une journée de tous les travailleurs algériens  :
130.000 grévistes « jamais la gare d’Alger, le port n’ont été désertés aussi totalement par les travailleurs Jamais Alger n’a été aussi vide de trams et de trolleys…A Jijel on peut estimer à 1 200 grévistes sur une population de 20 000 habitants..."

- 30 avril : marche de la faim des mineurs de Timezrit :
« dans la nuit du 29 au 30 avril des assemblées de villages ont eu lieu sous l’égide des djemaa. Au cours de ces assemblées il fut décidé que les fellah, les commerçants et les élus du centre municipal participeraient à la marche de la faim aux côtés des mineurs.
Ce 30 à 6 heures 50 le cortège des 700 mineurs et 500 fellahs s’ébranlaient à travers les sentiers. Après avoir parcouru 16 kilomètres le cortège arriva à 9 heures par rang de 4. Les mineurs font une entrée impressionnante à Sidi Aich…Le cortège traverse Sidi Aich et lentement monte vers la commune mixte..."

- 4 mai : après un lock-out de six mois la mine de Timezrit reprend ses activités. La nouvelle direction de la mine signe un protocole d’accord avec les représentants des travailleurs .

- 5 juin : Pham Van Dong, ministre des Affaires Etrangères du Nord Vietnam reçoit à Genève une délégation des syndicats algériens .
Il fait la déclaration suivante : « notre combat est le même. La lutte des dockers algériens est considérée par nous comme le symbole de la solidarité de nos deux peuples ».

- 24/27 juin : constitution de l’Union Générale des Syndicats Algériens (UGSA) . Les syndicats algériens affiliés à la CGT se transforment en Union Générale des Syndicats Algériens tout en conservant des liens avec la centrale française pour ne pas donner pretexte à une interdiction. Sur les 361 congressistes il y avait 236 Algériens et 125 Européens.

- 20/21 juillet : Alger Républicain est saisi par deux fois consécutives pour publication d’un reportage mettant en cause la présence française en Algérie .

- Août : Alger Républicain fait état de rumeurs qui circulent à la mine de Ouenza :
« lors de la préparation de la Vé conférence algérienne des syndicats, les responsables syndicaux ont au cours de l’assemblée générale demandé aux travailleurs de se solidariser avec les peuples frères de Tunisie et du Maroc.
Ce discours fut déformé et on a attribué aux responsables syndicaux le discours suivant : « les travailleurs sont invités à prendre les armes pour chasser les Français comme le font les Tunisiens ».
Cela a suffi pour qu’il y ait une descente de police. La perquisition avait pour but de trouver des documents portant atteinte à la sureté intérieure et extérieure de l’Etat. Ce fut une mobilisation complète de la police : PRG (renseignements généraux), gardes mobiles, gendarmes, gardes champêtres.
Dès quatre heures le quartier où habitaient les camarades était investi. On interdisait la sortie de tous les travailleurs se rendant à leur travail et à l’un d’entre eux qui demandait des explications on répondit : « tu vas aviser tes camarades, ça va être la grève et vous allez tous venir vous rassembler ici »

- 9 septembre : tremblement de terre de la région d’El-Asnam  : plus de 1000 morts. Un grand mouvement de solidarité se développe dans le pays et auprès de l’émigration.

- 1er novembre !


[1livre imprimé en 1983- Imprimerie du Centre – Alger

socialgerie mis en ligne le texte intégral du livre en mai 2013 :

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