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"ALGÉRIE, 50 ANS DE PRATIQUES PLURILINGUISTIQUES"

samedi 10 mai 2014

COLLOQUE À L’UNIVERSITÉ DE CONSTANTINE 1


FORUM - DEBAT

LES VRAIS PROBLÈMES DE LA LANGUE EN ALGÉRIE

Il faut que les scientifiques approchent les sciences du langage de façon scientifique : partir du réel, le théoriser et le résoudre s’il est distordu.
La sociolinguistique est dépassée dès lors que les neurosciences cognitives ont pris le pas sur les SHS telles que développées jusqu’aux années 60.
La naissance de la linguistique du texte dans les années 60 n’est pas pour le roi de Prusse. C’est pour qu’on en saisisse l’Apport : les prolongements en pédagogie scolaire linguistique.

L’école c’est l’accès aux règles de l’écrit portées par LA LANGUE car il n’y a pas d’apprentissage ni de développement cognitif sans LANGUE.
Les apprentissages démarrent à l’âge scolaire. Or, la LANGUE n’est pas enseignée au primaire en Algérie. Donc il n’y aura pas d’apprentissages ni de développement.

Les assistés produits par l’école algérienne n’ont pas fait le souci de ce colloque, quel dommage !

Si mon absence de ce colloque a permis d’éviter le débat contradictoire, ma présence hier au colloque international d’Alger 2 sur les droits de l’enfant et au cours duquel j’ai défendu le droit de l’enfant algérien à un développement cognitif selon les théories universelles, a eu l’effet escompté auprès d’un public convaincu.

Donc, parler de "sciences du langage" sans tenir compte de ce qui se passe réellement au plan linguistique en Algérie, n’a aucun impact et les points de vue généraux ne doivent en aucun cas faire occulter la gravité et le réel de la question linguistique en Algérie.

Pr ZELLAL [1]


LES PRATIQUES LINGUISTIQUES ONT CHANGÉ EN ALGÉRIE

O.- S. Merrouche
EL Watan
le 06 mai 2014

Le département des lettres et langue française de l’université de Constantine 1 a organisé du 27 au 29 du mois dernier
un colloque international sous le thème

« Algérie, 50 ans de pratiques plurilinguistiques »

Cinquante ans après l’indépendance, les Algériens ont développé de nouvelles pratiques linguistiques, s’adaptant à la nouvelle donne socioéconomique du pays, adéquates essentiellement à une Algérie ouverte au monde. Ce développement sociolinguistique « naturel » a instauré un nouveau modèle « rival » au monolinguisme, « adapté aux besoins et aspirations permettant aux citoyens de vivre leur passé et d’inventer leur avenir ». Les spécialistes disent qu’il est de caractère hétérogène ; on parle de plurilinguisme.

À ce sujet, nous saurons qu’en cinquante ans d’indépendance la recherche en science du langage a accumulé un nombre conséquent de données sur les pratiques linguistiques des Algériens. C’est l’affirmation de la sociolinguiste, le Pr Dalila Morsly, à laquelle on a rendu hommage en reconnaissance de ses efforts intellectuels (livres, thèses et articles) consacrés à la question.
L’initiative revient au département des lettres et langue française de l’université de Constantine 1, qui a organisé du 27 au 29 du mois dernier le colloque international intitulé « Algérie, 50 ans de pratiques plurilinguistiques ».

Le plurilinguisme est donc le thème choisi pour cette rencontre internationale qui a vu la participation d’une pléiade de chercheurs (plus de 30 participants) en langues, en sociolinguisme et en communication, venus de France, de Tunisie et des Algériens.

Ainsi, durant trois jours, ces scientifiques ont mis en exergue les pratiques plurilinguistiques algériennes. Ils ont essayé, dans le cadre d’ateliers scientifiques, d’apporter quelques réponses aux problématiques rencontrées. Citons-en quelques-unes au passage :

  • « Quels savoirs pouvons-nous fixer aujourd’hui sur l’état des pratiques dans les différentes langues et variétés (arabes, tamazight, français)
  • « Quels dispositifs théoriques et méthodologiques sont mis en œuvre dans les recherches pour décrire et analyser la distribution des langues/ variétés ainsi que le phénomène d’alternance ? »

Des communications remarquables ont été données par la même occasion, notamment sur les thèmes

  • « Pratiques plurilingues en Algérie : questionnements théoriques et méthodologiques »,
  • « Les pratiques linguistiques »,
  • « Quelles représentations chez l’élève algérien »
  • et « 40 ans de recherches sur le code-switching arabe-français »,
  • « Au Maghreb où en est-on aujourd’hui ? ».

Ce dernier thème a été expliqué dans la matinée de la 2ème journée de ce colloque par le spécialiste tunisien Foued Laroussi. Selon lui, on parle du code-switching si le locuteur utilise un segment de phrase ou un énoncé appartenant à la langue « a » dans la langue « b » de manière spontanée et automatique. L’intervenant a fait savoir que le code-switching est de plus en plus fréquent entre Magrébins. L’analyse des conversations réalisée par ce chercheur a démontré que cette démarche courante entre les individus ne relève pas d’un handicap linguistique.
« Il ne s’agit pas d’une incompétence linguistique, car cela pourrait s’avérer même le contraire : il est plutôt question de la nature de la situation linguistique dans laquelle se trouve le locuteur » , a-t-il souligné.

Notons que ce colloque, abrité par le campus (500 places) Tidjani Haddam, a été décidé dans le cadre des célébrations du cinquantenaire de l’Algérie indépendante, nous apprend Mme Yasmina Cherrad, professeur au dit-département et directrice du Laboratoire de recherche en sciences du langage, analyses de discours et didactiques (SLADD) de Constantine, organisateur de cette manifestation scientifique.

O.- S. Merrouche



Voir en ligne : http://www.elwatan.com//actualite/l...


[1Pr Nacira ZELLAL,
Directrice de l’Unité de Recherches Neurosciences cognitives - Orthophonie - Phoniatrie (URNOP)- U. Alger 2 ;
Professeur invitée à l’Université Libanaise (délocalisation de son LMD).