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ALGÉRIE - INGÉRENCES ET DÉPENDANCES

jeudi 29 mars 2012

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NOUS VOULONS SAVOIR - par Kamel KACHER - le Quotidien d’Oran - le 26 mars 2012 ;


ALGÉRIE -ETATS-UNIS : LE « CONSEIL DE JEUNES » ET LE RESTE - par Ghania Oukazi ;


NOUS VOULONS SAVOIR

par Kamel KACHER *

Est-il vrai que l’Algérie pourrait acquérir sa première centrale nucléaire en 2020 ?
Nous voulons savoir comment veut-on vendre à un pays incapable d’en assurer le fonctionnement une centrale nucléaire, avec tous les dangers que cela induit ?

Dans un pays, ou tout est géré, construit et exploité par des entreprises étrangères : l’eau par SEAAL, le port d’Alger par Dubaï Port World, le dessalement d’eau par des américains, l’Aéroport d’Alger par ADP (Aéroport de Paris), le métro par RATP, le tramway par Alsthom, l’autoroute Est-Ouest par les Chinois et les Japonais, Sonatrach par ses partenariats étrangers, ruineux pour l’économie, et sans transfert de technologie ni Now How, les centrales électriques par SNC LAVALIN, les projets de SNTF par Siemens, les usines d’Acier, de phosphates et d’engrais par Arcelor Mittal et Orascom, les raffineries et les gazoducs et oléoducs par ENI, les barrages qui débordent, les transferts d’eau salée du Sahara, etc..?

Et la liste est longue, comme nos souffrances.
Nous voulons savoir comment un GIE privée, formé pour l’essentiel d’importateurs véreux de produits en l’état et de transformateurs de matières premières, est capable subitement de défendre les intérêts nationaux et d’apporter la prospérité, crée des richesses et des millions d’emplois ?
Par quel tour de passe-passe ou de magie ce « GIE » pourrait remplacer le secteur public, tout en restant figé dans une mentalité de rentier pour s’accaparer, les quelques années qui restent de prospérité pétrolière, des revenus d’hydrocarbures sans contrepartie, ni garantie et sans une vision globale et stratégique ? Un non sens.

Est-il vrai que les ministres algériens ne sont que des décideurs, mais des agents de la circulation qui gèrent le flux et le « trafic » des finances publiques, sans se mêler de ce qui passe [1] ?
Nous voulons savoir quelle est « la nécessité pour Sonatrach de ne pas rompre avec ses associés étrangers sans lesquels elle ne peut ni explorer, ni exploiter les ressources du sous-sol algérien [2] ? Après plus de 40 années de la nationalisation des hydrocarbures et la formation de dizaines de milliers de spécialistes algériens hautement qualifiés, nous voulons savoir que fait notre fleuron flétri ?

Est-il vrai que des bureaux d’études transfèrent des milliards de dollars grâce à des experts algériens ? Les four Sisters, Deloitte, Ernst & Young, KPMG et PWC détiennent le monopole avec des bureaux d’études étrangers de taille plus modeste sur les études importantes en Algérie, obtiennent des revenus annuels entre 2 et 3 milliards de dollars en moyenne pour des contrats d’accompagnement ou des audits de sociétés publiques et privées, des institutions, des administrations étatiques et des ministères ?
Nous voulons savoir pourquoi à ce jour c’est ainsi, que ses bureaux d’études étrangers engrange des revenus qui dépassent la dizaine de milliards de dollars ? Malgré que le gros du travail est exécuté essentiellement, en sous-traitance, par des experts algériens [3] ?

Est-il vrai que Sonatrach possède une quarantaine de filiales installées à l’étranger ? Nous voulons savoir par qui elles sont gérées et qui sont les actionnaires ? Quels bénéfices obtient l’Algérie de ces filiales ? Raison de plus que les actes de gestion d’une dizaine de ses filiales sur lesquelles pèsent de lourds soupçons d’anomalies, pour ne pas dire de malversations [4] ? Nous voulons savoir quid des dessous de contrats illégaux avec certains entrepreneurs du MSP, des pratiques de surfacturation de nombreux marchés de réalisation et des commissions versées dans le projet de l’Autoroute Est-Ouest ? Est-il vrai que Pierre Falcone, vendeur d’armes en Afrique et en Amérique Latine, a la mainmise sur tous les marchés décrochés par toute société étrangère en Algérie ? Nous voulons savoir comment se fait-il que des ministres de souveraineté, comme Mohamed Bedjaoui, Chakib Khelil sont considérés comme étant ses proches et alliés ? Qu’est ce qui les rapproche ? Pourquoi on invite ce vendeur d’armes, de surcroit de nationalité étrangère, à un conseil interministériel qui devait réunir le Mae, Mohamed Bedjaoui, celui des finances, Abdellatif Benachenhou, le Mtp, Amar Ghoul et le Mem, Chakib Khelil [5] ?

Est-il vrai que Chakib Khelil s’investit dans le conseil en énergie, lui qu’on pensait passé à la trappe ? Selon l’agence américaine Bloomberg, qui reprend un communiqué de l’OPEP, 4 ex-ministres du pétrole de pays membres ont crée un groupe de conseil en politique énergétique et en stratégie d’entreprise dans le secteur. Aux cotés de Chakib Khelil, de l’irakien Issam Chalabi, du libyen Shokri Ghanem et du nigérian Rilwanu Lukman [6] .
Nous voulons savoir comment des ex-ministres sur lesquels, tous, sans exception planent des doutes de corruption et de mauvaise gestion dans leurs pays respectifs et dont les compagnies nationales d’hydrocarbures sont les moins transparentes peuvent prétendre prodiguer des conseils ?

Est-il vrai que l’ANDI a signé une convention avec SKH-spa, société avec capital étranger, propriétaire de la centrale électrique HADJRET EN NOUSS, en faisant un méga-cadeau à SNC Lavalin la canadienne ? SKH-spa au capital social de 248 millions de dollars est détenue à 51% par SNC Lavalin et Mubadala development Company, fond souverain, propriété du gouvernement d’Abu Dhabi, et à 49% par le GIE algérien formé de Sonatrach, Sonelgaz et AEC.
Nous voulons savoir pourquoi au détriment de la loi sur l’électricité de 2002 qui fait supporter aux entreprise privées étrangères le coût de réalisation, 826 millions de dollars américains, c’est le contribuable, une fois encore, qui est fortement sollicité, par le biais du consortium formé de trois banques publiques algériennes, la BEA, la BNA et la CNEP banque, pour le financement de cet « investissement » à hauteur de 578 millions de dollars ? Un cas unique ou politique de ristourne [7] ?
L’apport des SNC Lavalin et de Mubadala n’est que d’environ 124 millions de dollars sur un total de 826 millions de dollars, donc environ 15%, alors qu’ils détiennent 51% d’actions du projet ? Est-ce normal ?
Peut être même que les 124 millions de dollars inscrits comme leur apport ou leur investissement sont inclus dans le prêt bancaire ou bien dans les futurs revenus, exempts d’impôts, de la future centrale ?
C’est ça l’investissement ? Les IDE ? C’est ça le transfert de technologie ? Que peut transférer un fonds d’investissement souverain Emirati comme Mudbadala ? Peut être des grains de sables d’Abu Dhabi et des mirages dans le moulin à vent qui s’appelle HADJRET EN NOUSS ?

Nous voulons savoir comment se fait-il qu’un éminent écrivain algérien, en l’occurrence Yasmina Khadra, dans le civil Mohamed Moulesshoul, quelque mois avant sa nomination officielle à la tête d’une institution de la République algérienne à Paris, en l’occurrence le Centre Culturel Algérien en France, en qualité de Directeur, a publié une tribune le 01 juin 2007 dans le quotidien espagnol EL PAIS où il écrivait : Depuis l’indépendance du pays le 05 juillet 1962, les faux dévots du régime refusent de se relever, de relever la tête pour voir le gâchis qu’ils occasionnent à cause de leur entêtement à imposer une conduite obsolète et stérile et que tout le peuple décrie. …Après tant de deuils et de traumatismes, le peuple algérien se retrouve à la case départ, otage du même système pourri et face aux mêmes incertitudes…Il existe une réalité incontournable : le système doit disparaitre. Nos gouvernants doivent comprendre que leur place est au musée de la bêtise humaine ou à la fourrière [8].
Pour le moment personne n’est au musée, mais Monsieur Yasmina Khadra est à la tête d’une institution étatique à Paris, comme beaucoup d’opportunistes avant lui, partie prenante de ce système tant décrié par notre illustre écrivain.

Est-il vrai enfin que la chaîne qatariote AL-Jazeera a été conçu par deux personnalités franco-israéliennes, les frères David et Jean Frydman, des proches de Yitzhak Rabin ? Nous voulons savoir pourquoi les frères Frydman tenaient à ce qu’Al-Jazeera soit perçue comme une chaine arabe ?
Est-il vrai que le cabinet International JTRACK a formé la plupart des responsables politiques arabes et d’Asie du Sud-Est, soutenus par les Etats-Unis et Israël ? Le PDG de Jtrack n’est –il pas le libyen Mahmoud Jibril, membre de la confrérie des frères musulmans libyens et ex-premier ministre du CNT libyen, ami et partenaire en affaires de Bernard-Henry-Levy ?
Est-il vrai qu’Al Jazeera joue un rôle central dans l’accréditation du mythe du « printemps arabe » et que les anglo-saxons se sont efforcés de surfer sur les révoltes populaires pour le rejouer comme celui qu’ils ont organisé dans les années 1920 pour s’emparer des anciennes provinces ottomanes et y installer des démocraties fantoches sous contrôle mandataire ?
L’histoire se répète-elle un siècle après ? Al-Jazeera accompagne donc les révoltes arabes pour écarter la tentation révolutionnaire et légitimer de nouveaux gouvernements favorables aux Etats-Unis et Israël ?
Nous voulons savoir pourquoi en Egypte, il s’est même agi d’une véritable récupération au profit d’une seule composante de la contestation : les frères musulmans, représentés par le prêcheur star de la chaîne. Cheikh Yusuf Al Qaradawi [9] ?

* Directeur du “Kasher Institute of Economical Visions”
Docteur es aeronautical sciences
Expert of global risk managment

Sources : Le Quotidien d’Oran...

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ALGÉRIE -ETATS-UNIS : LE « CONSEIL DE JEUNES » ET LE RESTE

par Ghania Oukazi

« La secrétaire d’Etat américaine aux Affaires étrangères a recommandé à tous les ambassadeurs américains, de par le monde, de se consacrer à la mise en place d’un Conseil de jeunes ».

C’est ce qu’a déclaré à des journalistes, la sous-secrétaire d’Etat américaine chargée des Affaires publiques et de la Diplomatie publique, Kathleen Stephens, en marge d’un déjeuner qu’elle a organisé au domicile de Tashawna Bethea, la chargée du service des relations extérieures à l’ambassade américaine à Alger.

Accompagnée de six membres de son département dont la secrétaire d’Etat ajointe aux Affaires publiques pour le Proche-Orient, Greta Holz, et la coordinatrice des programmes internationaux d’information, Maureen Cormack, la sous-secrétaire d’Etat américaine avait aussi à sa table la conservatrice du musée du Bardo, le représentant de l’équipe nationale A de Basket-ball, un représentant du ballet de l’ONCI, un directeur d’une école de langue et une enseignante d’anglais.
Ce choix n’est pas fortuit puisque ces invités ont eu à travailler sur des programmes de partenariat avec l’ambassade américaine à Alger. L’équipe nationale de Basket est dirigée par deux entraîneurs américains et a aussi fait bénéficier son staff technique et ses joueurs d’une formation qui s’est déclinée en trois phases aux Etats-Unis. Le directeur de l’école de langue est partie prenante d’un programme de partenariat avec les Américains pour assurer gratuitement des cours d’anglais de plusieurs niveaux et le ballet de l’ONCI a suivi un stage de formation aux Etats-Unis.

Diplomate de carrière (depuis 1978), Kathleen Stephens a occupé des postes importants au sein de l’Administration et des institutions américaines et a été leur représentante à l’étranger. Elle a été, de 95 à 98, consule générale à Belfast (Irlande du Nord), de 1998 à 2001, chef de mission adjointe, c’est-à-dire numéro deux de l’ambassade américaine à Lisbonne en Portugal, de 2003 à 2005, secrétaire d’Etat au bureau des affaires européennes dans les Balkans et plus tard, dans l’Administration du président Bill Clinton. Elle a géré le même dossier au Royaume-Uni, et de 2005 à 2007, pour le compte de l’Est de l’Asie-Pacifique, de la Corée et du Japon. De septembre 2008 à octobre 2011, elle était ambassadrice en Corée.

AVEC « LES VŒŒUX DU GOUVERNEMENT AMÉRICAIN DE RÉUSSITE »

La secrétaire d’État a fait de l’Algérie sa première destination étrangère après sa nomination à ce poste le 6 février 2012. Kathleen Stephens reconnaît que sa visite en Algérie « s’inscrit dans le sillage de la visite qu’Hillary Clinton a effectuée à Alger ». Visite à laquelle, pense-t-elle, « il faut donner une suite et assurer une continuité ». Elle explique que son déplacement a été aussi dicté par d’autres raisons à savoir que « l’ex-chef de service des affaires publiques de l’ambassade américaine qui y a passé deux ans, une fois rappelée à Washington, m’a parlé de l’Algérie avec beaucoup de passion et d’enthousiasme et a vanté les potentialités dont elle recèle pour renforcer nos relations bilatérales ». K. Stephens reconnaît qu’ « en me parlant de l’Algérie ainsi, ça m’a emballé pour faire le voyage ».
Elle a fait le déplacement certainement (même si elle ne le dit pas explicitement) parce que, note-t-elle, « l’Algérie fête le 50ème anniversaire de son indépendance et organise des élections législatives le 10 mai prochain ».
Elle affirme alors que « je viens avec les vœux du gouvernement américain de réussite de ces élections, de succès et de développement démocratique ».

Autre dossier qui l’a amené à faire d’Alger sa première destination étrangère, la création d’un “Conseil de jeunes” dont le lancement a été opéré en février dernier à l’occasion de la visite du conseiller spécial d’Hillary Clinton pour les questions liées à la jeunesse. Son appellation exacte est « le Conseil de l’Ambassadeur pour les jeunes ».
C’est sur recommandation de la secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères que toutes les ambassades américaines accréditées à travers le monde se doivent de faire la création du conseil en question une de leurs priorités. « C’est une recommandation de la secrétaire d’Etat, en particulier dans un pays comme l’Algérie où il y a beaucoup de jeunes », indique l’hôte de l’Algérie aux journalistes.
Elle précise que « nos relations dans le futur dépendront des jeunes, il faut donc les écouter, les comprendre, savoir ce à quoi ils pensent, comment ils voient les Etats-Unis, c’est ainsi que nous pouvons avoir ensemble des programmes d’échanges ».
Elle rappelle que le gouvernement travaille avec tout le monde « que ce soit des représentants du gouvernement ou des chefs de file de la société civile, nous avons beaucoup de programmes dans lesquels participent les uns ou les autres ou les deux à la fois ».

« DES CHANGEMENTS IMPORTANTS SE SONT PRODUITS EN ALGÉRIE »

À une question sur les critères du choix des jeunes concernés, K. Stephens affirme que « nous essayons de choisir des représentants de la société civile, selon leur âge, leurs compétences, leurs activités… ».
Elle estime que « les échanges entre les deux pays ne doivent pas aller dans un sens unique » et demande qu’ « il faut qu’il y ait des Américains qui viennent en Algérie parce qu’il y a de grandes opportunités pour renforcer les relations entre les deux pays ».
L’exemple pour de tels échanges, le workshop qui a regroupé à Alger 160 basketteurs et 7 entraîneurs américains. « Il faut déterminer les moyens pour travailler ensemble notamment dans le domaine de l’éducation et les échanges », souligne K. Stephens.
Interrogée sur le fait qu’elle a été ou pas étonnée que l’Algérie ne vit pas « son printemps » comme les autres pays arabes, la responsable américaine a répondu qu’ « elle n’a pas travaillé dans cette région d’où l’importance de ma visite, je voudrais comprendre l’histoire et les changements en cours ».
Elle admet que « des changements importants se produisent en Algérie et des changements significatifs se sont produits en Tunisie et en Libye, des pays pour lesquels nous souhaitons un futur démocratique brillant ».
La secrétaire d’Etat américaine a eu, samedi, des entretiens avec le ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hachemi Djiar mais elle avoue qu’elle ne lui a pas demandé son avis sur le Conseil de l’Ambassadeur des jeunes.

Elle a visité hier le siège de la télévision nationale où elle a été reçue par Mustapha Benabi, directeur des relations extérieures en l’absence du directeur général, Tewfik Khaladi. Elle a été interviewée pour une émission du matin. Elle a aussi visité une maison de jeunes à Sidi M’Hamed.
La responsable américaine a discuté hier avec le ministre des Affaires étrangères, de l’Enseignement supérieur et la ministre de la Culture.
Elle devait aussi rencontrer le premier responsable des scouts.

K. Stephens s’envolera aujourd’hui pour Doha où elle doit assister à la conférence annuelle des chefs de service des affaires publiques de toutes les ambassades américaines à travers le monde.

Sources Le Quotidien d’Oran ...

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[1Chawki Amari, elwatan, point zéro

[2Ali Mabroukine, professeur en droit des affaires, elwatan 14/03/2012

[3Hafid Soualili, Echourouk 02/11/2008

[4Salima Tlemçani, elwatan 20/10/2010

[5Salima Tlemçani, elwatan 20/10/2010

[6M.R., elwatan 15/03/2012

[7El Kadi Ihsane, elwatan Economie 16 au 22 juin 2008

[8Le soir d’Algérie, 2007

[9Thierry Meyssan, réseau voltaire, repris par le Q.d’Oran 06/10/2011.