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LES 300 milliards d’EUROS QUE L’ALLEMAGNE « DOIT » à LA GRECE

samedi 22 septembre 2012


LES 300 MILLIARDS D’EUROS QUE L’ALLEMAGNE DOIT » À LA GRÉCE

37 millions d’euros. C’est la somme que l’Allemagne a remise à la
Grèce via le plan de sauvetage de l’euro. C’est bien peu par rapport
aux 300 milliards d’euros que les Grecs aimeraient bien la voir
rembourser.

« Ce chiffre, chaque écolier grec le connaît. C’est ce que doit
l’Allemagne à la Grèce en réparation des dommages et des atrocités
commises pendant la Seconde guerre mondiale »
, écrit l’hebdomadaire
allemand Stern. Ce chiffre qui réapparait régulièrement dans la presse
grecque correspond à la somme de toutes les réparations réclamées par
la Grèce, dont 70 milliards d’euros d’intérêts.

Pour de nombreux Grecs, cette dette est vécue comme une blessure, une
humiliation qui les empêche de tourner la page de la Seconde guerre
mondiale. La Grèce a en effet payé un lourd tribut à cette époque,
rappelle le Stern :

« Le fait est que les Grecs font partie des nations qui ont le plus
souffert lorsque les nazis étaient au pouvoir. Leur volonté de
résistance leur a été fatale. Tout a commencé par un télégramme
légendaire, que le dictateur qui régnait alors sur la Grèce, le
général Metaxas, envoya en octobre 1940 à l’Italie fasciste - en
réaction à l’ultimatum de capitulation posé par Mussolini. Il
contenait le simple mot « ochi » (non), c’est pourquoi les Grecs, encore
aujourd’hui, célèbrent au mois d’octobre le jour du Ochi. Peu après,
les Italiens attaquèrent la Grèce, et bien qu’ils étaient supérieurs
en nombre, ils furent repoussés jusqu’à la frontière albanaise.

Hitler fut alors obligé d’envoyer ses troupes. Elles aussi eurent à
faire face à une résistance massive. Quand les nazis finirent par
vaincre, ils instaurèrent un régime d’occupation brutal, afin de
montrer au monde entier ce qui arrivait aux petits pays qui refusaient
de se soumettre. En Crète, où les habitants se sont particulièrement
défendus, il a été ordonné de tuer dix Crétois pour chaque soldat de
la Wehrmacht tombé au combat. Trente villages de l’île ont été anéantis. Au total, plus de 80.000 Crétois moururent pendant l’Occupation, entre 1941 et 1944. 7,2% du peuple. »

En pleine crise, pas étonnant que cet éternel débat autour de la dette allemande soit revenu sur le devant de la scène politique, au point qu’un groupe de travail a été créé par le ministre des Finances grec la semaine dernière, qui a pour mission d’éplucher les documents historiques qui pourraient attester du non-remboursement de cette dette.

Car côté allemand, ni gouvernement ni historiens ne reconnaissent l’existence de cette dette. Comme l’explique l’historien Heinz Richter, professeur d’histoire grecque moderne, au Financial Times Deutschland :

« Il y a toujours eu des réclamations. Mais les dettes ont aussi été remboursées à plusieurs reprises. »

Selon lui, les Grecs se sont montrés négligents avec l’argent remboursé. 30.000 tonnes de biens manufacturés leur ont d’abord été promises à la fin de la Seconde guerre mondiale :

« 10.000 tonnes sont parties en 1950 à bord de bateaux anglais en direction de la Grèce – mais ne sont jamais arrivées sur place. »

Le reste aurait pourri pendant deux ans dans le port de Hambourg et aurait ensuite été vendu aux Anglais. L’argent n’est également jamais arrivé à Athènes. En 1953, Bonn a accordé 200 millions de Deutschemarks de crédit d’investissement à la Grèce – une réparation déguisée, qui n’a pourtant jamais été reconnue comme telle. La Grèce aurait finalement reçu 115 millions de Deutschemarks de réparations pour les crimes nazis. Mais cet argent aussi se serait évaporé.

Selon les experts, les recherches entreprises par le groupe de travail grec ne devraient donc pas ouvrir la porte à de nouvelles négociations sur les réparations.

http://www.slate.fr/lien/62115/allemagne-grece-reparation-occupation-nazi-hitler


SEPT STÉRÉOTYPES CLASSIQUES SUR LA GRÉCE ET LES GRECS

La démagogie est un mot grec mais les démagos sont partout.

- Ile de Santorin, dans les Cyclades, en septembre 2011. REUTERS/Michael Perry -

Frappée violemment par la crise, la Grèce est dans le collimateur de l’Allemagne, de la France et des médias internationaux,. Les analyses économiques et politiques fusent dans tous les sens et la revue de presse étrangère dans le journal de 20 heures est devenue quotidienne à Athènes. Certains ne se privent pas d’utiliser les stéréotypes les plus simplistes (le Grec est un paresseux qui boit de l’ouzo sous le soleil toute la journée sans travailler et en dansant du sirtaki) et infondés. Rien de plus facile et lucratif —économiquement ou politiquement parlant— que d’attaquer gratuitement un pays et un peuple dans son ensemble quand ça va mal.

La démagogie est un mot grec mais les démagos sont partout. Voici 7 stéréotypes classiques sur la Grèce et les Grecs.

Les Grecs sont des fainéants

Les chiffres contredisent l’image du grec paresseux. Selon la Commission Européenne (base de données AMECO), les Grecs sont ceux qui ont travaillé le plus, au sein de la zone euro, en 2011 avec 2032 heures de travail. Ils sont très loin devant les Français et les Allemands qui ont travaillé 1.440 et 1.413 heures durant cette même année…

En ce qui concerne l’Europe des 27, les seuls à les dépasser en heures de travail annuel sont les Polonais avec dix heures de plus par an. Il ne faut pas confondre travail et productivité car l’amalgame ne tarde pas à se faire et les stéréotypes à fleurir.

La Grèce est en retard sur la productivité, à cause de lourdeurs administratives et des obstacles à la concurrence, mais il n’y pas de déni de travail de la part des Grecs.

Les grecs ne payent pas leurs impôts

Christine Lagarde, directrice du FMI, ne s’était pas gênée à utiliser ce cliché en déclarant, lors d’une interview dans le journal britannique « The Guardian », alors qu’elle était interrogée sur la partie de la population grecque qui souffre par la crise, que « les Grecs devraient commencer par s’entraider mutuellement », en « payant tous leurs impôts ».

Il est impossible de croire que Christine Lagarde ne connait pas le mode d’imposition des travailleurs. Le salarié, au secteur privé ou à la fonction publique, ne peut pas échapper au fisc puisqu’ il paie ses impôts à la source. Christine Lagarde a fait un raccourci pour le moins… léger en traitant tous les Grecs de fraudeurs fiscaux. Probablement car son statut de diplomate salarié l’exempte de payer des impôts sur son revenu de 380.000€ par an ;-)

Les Grecs dansent le sirtaki ! Oooopa !

Les Grecs ont la danse dans leur culture et elle fait partie de l’arsenal d’une soirée bien grecque. Et qui dit danse pense directement au sirtaki. Faux. Ce dernier est une invention récente du 7e art. La musique a été composée par Mikis Theodorakis en 1964 et la chorégraphie est un mix de plusieurs danses différentes, rapides comme le syrto et lentes comme le zeimpekiko —une danse masculine freestyle symbole de virilité. Le sirtaki a été dansé pour la première fois par Anthony Quinn en 1964 dans le film « Zorba le grec » de Michalis Kakoyannis.

Les Grecs consomment de l’ouzo et du retsina par tonneaux

L’alcool préféré des grecs n’est pas l’ouzo. Surprise, le whisky est de loin le premier choix du consommateur grec, avec 42% de parts de marché en 2010 loin devant l’ouzo. La consommation moyenne annuelle est de deux litres par habitant pour le whisky et d’un litre pour l’ouzo.

En ce qui concerne les vins le retsina, le vin blanc résiné, n’est pas le premier choix des Grecs non plus, contrairement au cliché. Sa part de marché est de 30% et ne cesse de régresser. Le pays produit tous les types de vins.

« Va te faire voir chez les Grecs »

La palme d’or des clichés. Faut-il vraiment documenter ?

Mykonos est souvent citée comme l’« île des homos ». Il s’agit tout simplement de l’ile la plus touristique, la plus branchée, où les fêtes en tout genre sont la spécialité maison. Une destination appréciée des fêtards homosexuels comme des autres…

Le régime méditerranéen ou crétois

« La diète méditerranéenne » a été inscrite le 16 novembre 2010 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco comme un « ensemble de savoir-faire, connaissances, pratiques et traditions ». L’inscription concerne l’Italie, la Grèce, l’Espagne et le Maroc. Ce régime consiste à consommer en abondance des fruits, légumes, céréales et huile d’olive et très peu de viande et produits laitiers. Plusieurs études ont montré qu’il permet de diminuer la mortalité par maladie cardio-vasculaire et le risque de maladie d’Alzheimer.

Malheureusement, les habitudes alimentaires changent et le régime méditerranéen n’est plus la réalité quotidienne de tous les Grecs. Quatre enfants sur dix sont obèses, la plupart des écoles ne servant pas de fruits et légumes aux enfants…

Un Grec ne finit jamais son boulot

Dimitri Avdoulos
http://www.slate.fr/story/60979/les-grecs-sont


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