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Escalade raciste des legislations en Europe

MIGRATIONS : l’appel aux dénonciations !

De l’île de Lampedusa à la jungle de Calais

lundi 28 septembre 2009

Ci-dessous, deux documents :

1. deux articles récents du "Jornal Avante !", traduits du portugais par S N ;

2. un article de 
Ould
 Sidi‐Rached
, publié à l’automne 2005 dans Alger Républicain, au moment de la flambée des banlieues françaises.

La nouvelle législation italienne sur l’immigration est entrée en vigueur le 8 août 2009. Elle se voudrait en pointe juridique de l’ Europe pour l’aggravation des atteintes au droit des personnes. Plus que jamais la "libre circulation" ne concerne que les sociétés multinationales et les finances.

Les articles cités montrent comment ce qui intéresse au plus haut point les gouvernants d’Europe depuis une centaine d’années n’est pas le respect des droits humains et de la dignité des migrants. C’est l’utilisation et l’exploitation éhontée de main d’oeuvre à bon marché, de "chair à canon" dans ses guerres, et d’appoint démographique pour relever son taux de natalité.

L’ITALIE POURCHASSE LES IMMIGRÉS

OBSESSION XÉNOPHOBE

La loi controversée de la Sécurité, qui configure le crime d’immigration irrégulière et réglemente les patrouilles de citoyens, est entrée en vigueur le 8 août, avec la publication des textes d’application au quotidien officiel.

Dorénavant tout immigré clandestin est passible d’amendes entre cinq mille et 10 mille euros et à un maximum de six mois de détention dans des centres d’identification et d’expulsion (ndlr : le délai était précédemment de deux mois).

Quant aux personnes qui hébergent des immigrés clandestins, gracieusement ou moyennant un loyer, ceux-ci encourent une accusation de crime passible de trois ans de prison.

Les immigrés doivent présenter leur titre de séjour chaque fois qu’ils nécessitent un service de l’Administration Publique, et les fonctionnaires, à l’exception des médecins et des directeurs d’établissements d’enseignement, sont obligés de dénoncer les sans-papiers.

Néanmoins, la version finale du projet xénophobe, un outrage à la dignité humaine, a souffert quelques modifications qui, tout en maintenant son essence, atténue certains de ses effets immédiats.

L’un d’eux, concernant les parturientes immigrées qui, contrairement à ce qui était initialement prévu, peuvent maintenant enregistrer leurs enfants sans avoir à présenter leur titre de séjour.

Rappelons que, selon le projet présenté par le gouvernement de Silvio Berlusconi, les femmes sans-papiers pouvaient êtres séparées de leurs enfants, ceux-ci étant livrés aux services de l’État.

A présent, la législation considère suffisante la présentation de l’autorisation provisoire de six mois octroyé après l’accouchement afin d’enregistrer les nouveaux-nés.

La deuxième modification concerne la garantie donnée par les autorités aux sans-papiers employés dans les services domiciliaires qu’ils ne seront pas objet de persécutions et qu’ils bénéficieront d’une procédure extraordinaire de régularisation.

Pour cela, les employeurs devront faire la preuve de la nécessité de leurs services.

Conformément aux déclarations du ministre des Activités Productives, Claudio Scajola, la régularisation extraordinaire devra également être élargie à d’autres catégories d’immigrés clandestins, de manière à assurer la main d’œuvre nécessaire aux différents secteurs de l’économie.

Pays militarisé

Dans ce paquet législatif est également inclus le règlement de la constitution controversée de patrouilles de citoyens, soutenue par le ministre de l’Intérieur, Roberto Maroni, d’extrême droite.

Essayant de diminuer les craintes sur la résurgence des troupes fascistes, le gouvernement a stipulé que les « volontaires » ne peuvent pas disposer d’uniformes, mais seulement de gilets fluorescents, qu’ils ne peuvent pas utiliser des armes ou des chiens et que chaque équipe est limitée à cinq personnes. En outre, les membres de cette équipe doivent avoir plus de 25 ans et un casier judiciaire vierge et ne peuvent exhiber des liaisons explicites à des partis politiques ou des claques de football.

Ces groupes, qui dépendent de l’initiative municipale, rejoindront les effectifs de la Police et de l’Armée qui patrouillent déjà dans les grandes villes. Récemment, le Gouvernement a élevé à 4250 soldats le contingent de militaires au service de la sécurité publique.

Jornal Avante ! nº 1863, du 13/08/2009.

Traduction du Portugais de SN


L’ITALIE LÉGALISE LES IMMIGRÉS

Peu de jours après l’approbation de la loi qui criminalise l’immigration irrégulière, le Centre d’Études Sociales italien, Censis, a révélé qu’il existe près d’un million et demi d’immigrés dans le pays qui travaillent comme employés domestiques et prêtent assistance aux personnes âgées.

Dans cette énorme masse de travailleurs, 71.6 pour cent ne sont pas régularisés, ce qui a obligé le gouvernement à annoncer un processus spécial de légalisation, entre le 1er et 30 septembre, qui pourra inclure 750 mille « collaborateurs domestiques » qui prouvent être indispensables aux familles transalpines.

Jornal Avante ! nº 1864, du 20/08/2009.

Traduction du Portugais de SN


VIOLENCE URBAINE EN FRANCE

COMME « LA RACAILLE » QU’IL DENONCE, M. SARKOSI EST ISSU DE L’IMMIGRATION !

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Étranges étrangers
"La pluie et le beau temps"
Jacques Prévert
Gallimard 1955

Le poème ci-contre intitulé « étranges étrangers » de Jacques PREVERT -pour le lire : cliquez ici-, a été publié par les éditions Gallimard (Paris) dans le recueil de poésie « La pluie et le beau temps » et ce, exactement en 1955. Un demi-siècle déjà !

Or le texte garde toujours sa fraîcheur et surtout, son actualité. Certes, les quais de Javel dont le poète parle n’hébergent plus les usines Citroën ; celles-ci ont été transférées bien loin de Paris… cependant le contenu du poème nous a paru d’une grande utilité pour faire le lien avec la présente et brutale actualité, celle des banlieues parisiennes qui flambent… Ces jeunes desperados qui ont brutalement tant occupé les médias, n’ont-ils pas eu pour grands-pères et arrières grands-pères ces ‘Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel’ dont parle PREVERT ? Bien sûr que oui. Et dans ce cas, pouvaient-ils rester indifférents aux provocations de ce ministre de l’intérieur du gouvernement français, l’inquiétant Nicolas Sarkosi. Peut-être faudrait-il présenter d’abord ce personnage aux lecteurs d’Alger Républicain.

M. SARKOSI est issu d’une famille hongroise ayant émigré vers l’hexagone en 1945, comme ce fut d’ailleurs le cas d’Yves MONTAND, issu lui d’une famille italienne (là s’arrête la similitude, parce que si notre vedette de la chanson et du cinéma est d’origine ouvrière, celle de ce ministre de l’intérieur de la France républicaine peut être définie comme émanant d’un milieu assez privilégié …). Le frère de Sarkosi, est d’ailleurs membre dirigeant de l’organisation patronale française (ex-Medef), étant lui-même industriel dans le textile…

Ayant habité Neuilly-sur-Seine, référence sociale par excellence, les enfants Sarkosi ne risquaient pas de se frotter aux autres quartiers du Paris populeux et, encore moins, des banlieues environnantes aussi peu hospitalières les unes que les autres….

Pour aller au plus pressé, c’est-à-dire ce qui nous intéresse, il faut signaler que Sarkosi eut la chance, ou l’opportunité –qu’il ne laissa évidemment pas passer- de côtoyer MM. Edouard BALLADUR et Charles PASQUA ; le premier, né en Turquie, est issu d’une famille de financiers qui émigra en France (et débarqua à Marseille en 1935) ; le deuxième, pur-sang corse, lesquels citoyens de cette bienheureuse île, jaloux de leur identité, n’hésitent pas à activer dans les mouvements autonomistes, indépendantistes et autres ; leur affinité était telle qu’on rencontra Pasqua témoin au premier mariage de Sarkosy. Ces deux importantes personnalités politiques de la bourgeoisie française, c’est-à-dire de droite, comme on dit, ont principalement pour dénominateur commun, celui d’être résolument anti-chiraquien, et de ne pas hésiter à chasser sur les ‘platebandes’ de l’électorat LE PEN.

C’est ainsi que Balladur et Pasqua lui servirent de mentors en quelque sorte, puisqu’ils l’ont pris sous leur protection éclairée en vue de lui faire conquérir la présidence de la République (on se rappelle que, précédemment, en 1995, Balladur avait échoué face à Chirac dans la course à l’Elysée, malgré le soutien actif de ses amis Sarkosi et Pasqua …). Sarkos, Balladur et Pasqua forment une équipe de « copains et de coquins ». N’a-t-on pas vu, récemment, M. Pasqua lui laisser en héritage le conseil général des Hauts-de-Seine qu’il présidait depuis des lustres ? Quant à la mairie de Neuilly sur Seine, circonscription résidentielle, l’élection au poste de 1er magistrat confirmait invariablement, depuis 1983, M. Sarkosi, que c’en est devenu une formalité pour notre personnage…

L’inconvénient c’est que la France, en matière d’émigration, n’est pas habitée que par des citoyens du type cité (Sarkosi, Balladur, Pasqua), loin de là. L’immense, l’écrasante majorité est issue de ses anciennes colonies africaines et asiatiques.

En ce temps-là, l’Occident qui s’industrialisait au pas de charge, avait un besoin pressant d’une très nombreuse main-d’œuvre, docile et corvéable à souhait. A ce propos, une petite parenthèse pour citer l’historien René Galissot qui nous apprend qu’en 1922, les huileries de Marseille étant en grève, les autorités françaises firent venir en urgence de la main d’œuvre issue de Grande-Kabylie… C’est à partir de cette époque que l’émigration algérienne en France fût suscitée, voire provoquée…

L’Europe, et principalement la France, avait également besoin, pour faire face aux deux guerres mondiales, d’une très grande quantité de chair à canons issue de ses nombreuses colonies (tirailleurs, tabors, etc.)

Enfin, l’Occident à présent s’aperçoit que sa démographie périclite dangereusement. Sans le déclarer publiquement, les dirigeants de la rive Nord de la Méditerranée sont obligés d’ouvrir les portes à l’émigration issue de la rive Sud, comme on le dit prudemment, et ce, afin de bénéficier des fruits de la généreuse procréation de ces millions d’Arabes, d’Africains et d’Asiatiques ! Pensez donc, la France, comme la Suisse, comme l’Italie, comme l’Espagne, comme le Portugal, comme l’Allemagne, etc. sont irrémédiablement menacées, à court terme, de rentrer dans un cycle assez préoccupant de dépérissement, le renouvellement de la population n’étant plus assuré (la population vieillissant de plus en plus et les naissances se faisant de plus en plus rares).

Malheureusement, malgré sa nécessité, cette émigration ne fut ni gérée correctement ni, encore moins respectée. Pour abréger nous avons à présent le tragique spectacle diffusé généreusement par les chaînes de télévision. Pour M. Sarkosy c’est l’aubaine souhaitée pour ne pas dire provoquée ; que voulez-vous, les carrières politiques dans ce monde dit « libre » et « démocratique », ces carrières politiques pour aboutir, n’empruntent pas souvent un chemin céleste, celui de la transparence et du fair-play. Leur philosophie a toujours été que la fin justifiait les moyens. Point à la ligne. Ça peut vous donner froid dans le dos, mais c’est ainsi. Si vous osez avancer quelque objection que ce soit, vous êtes broyés ; inexorablement laminés. C’est le fameux ‘kärcher’ de Sarkos-la-racaille qui intervient. Ce faisant, les réflexes sécuritaires joueront à fond auprès des populations, même laborieuses , et lors des élections prochaines sera récolté le vote souhaité et attendu, c’est-à-dire massif…

Bien sûr on pourra nous rétorquer qu’il y a tout de même des efforts qui ont été faits, des mesures positives prises, en vue d’une intégration devenue problématique. On nous citera pour cela des exemples édifiants, prometteurs, annonciateurs d’ouvertures etc. Les médias nous gaveront de quelques réussites exemplaires : M. Hamlaoui Mekachera, comme ministre des anciens combattants, lui qui aurait fait carrière, semble-t-il, dans la gestion hospitalière de l’armée ; M. Azouz Begag, sociologue et romancier, ministre délégué à la promotion de l’égalité des chances, désigné parce qu’il est issu des banlieues, parce qu’il est fils d’ouvrier maçon à Villeurbanne, et parce qu’il a grandi dans cette municipalité communiste ; M. Mohamed Arkoun, éminent professeur d’Université, spécialiste de l’ Islam et du dialogue avec le Vatican ; Madame Assia Djebar « élue » récemment à l’Académie Française, parce qu’en tant que femme d’Algérie, elle symboliserait l’impact de la culture française dans ce pays et au-delà ; M. Zinedine Zidane, celui qui a eu le mérite de ressusciter le football français, en l’élevant à un niveau international, etc.

Mais que représentent quelques arbustes dans une forêt de 4 à 5 millions d’immigrés, de vrais arbres cette fois-ci ?

Ould Sidi-Rached

Tunis, les 19 et 21 novembre 2005

publié le 06 décembre2005

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