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DOSSIER

EN HOMMAGE À ABDELKADER ALLOULA

RÉALISÉ PAR BOUALEM LECHLECH

mardi 20 mars 2012

à l’occasion de la commémoration du 18éme anniversaire de l’assassinat du grand dramaturge A. Alloula

Boualem Lechlech nous invite partager ces oeuvres de lutte, de labeur, d’amour, de dignité et d’espoir.

ÉVOCATION

18éme anniversaire de l’assassinat du martyr de l’art
et de la culture algérienne Abdelkader Alloula.

A cette occasion, en pleine année du 50ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie , en tant que compagnon de lutte et témoin direct dans le même secteur (art et culture) que je n’ai quitté à aucun moment, je voudrai rendre hommage à Abdelkader, à ma manière, en actes et en paroles , par cette petite et modeste contribution consistant en un recueil de poésie inachevé , un extrait d’un ballet dramatique inédit , quelques photos ( notamment la dernière datant du 8 mars 1994) , et en archives (coupures de journaux)...

Viendra le moment où j’aurais l’occasion d’évoquer dans le détail des souvenirs et témoignages qui compléteront ce qui a été déjà publié sur la biographie de Alloula ; je l’ai connu de prés de 1989 à 1994 à la légalité , voisin j’ai partagé le même quartier, le même secteur de travail et le cadre de lutte politique (P.A.G.S)...

J’ai continué à arroser son tombeau, jusqu’à maintenant, discrètement avec celui de ‘’Bida‘’ (après son décès). Je n’ai pas cessé de lui rendre visite malgré le mur dressé entre nous... Et malheureusement, j’étais absent d’Oran lors de sa mort en 2008...

J’avais pressenti l’assassinat d’Abdelkader, après qu’il avait tout fait pour baptiser l’ex. rue de Mostaganem ( dans laquelle il habitait ) en Boulevard Mohamed Boudiaf ; et malgré le fait que je l’avais bousculé pour qu’il prenne plus de précautions il resta de marbre ... Il voulait résister fermement quitte à partir pour que l’Algérie reste debout...

Son assassinat avait constitué le tournant dans l’histoire de l’Algérie vu sa grande popularité nationale et sa renommée Maghrébine , dans le monde arabe , et à l’échelle internationale... C’est vraiment exceptionnel !

Je l’aimais follement , comme un grand frère , il avait donné instruction à ‘’Bida’’ de me recevoir chez elle quelques soient les circonstances et de me donner tout ce dont j’avais besoin , et celle - ci prenait ma défense même lorsque je commettais des bêtises ...
Oran, le 14 mars 2012 à minuit

B. Lechlech


RECUEIL DE POÉSIE (inachevé)


EXTRAIT D’UN BALLET DRAMATIQUE (inédit)


QUELQUES PHOTOS (Notamment la dernière datant du 8 mars 1994)


’INTERVENTION DE BOUMEDIENE LACHLECHE EN HOMMAGE AU DRAMATURGE - LORS DU 40ème JOUR DE SA DISPARITION TRAGIQUE - (extrait)


COUPURES DE JOURNAUX


RECUEIL DE POÉSIE

DIGNITÉ HUMAINE.

Je préfère vivre la rude austérité
et préserver ma dignité,
que les châteaux érigés avec les prébendes
de la rente corruptrice nauséabonde,
qui vous chasse à tout rencard ;

le salaire antiéconomique du smicard,
faisant un labeur quadruple,
pour faire vivre ses enfants et son couple,
à l’aisance dans la servilité,
qui fait perdre toute probité ;

être cadre marginalisé pour grief,
que la docilité à un quelconque chef ;

stagné au bas de l’échelle,
que de grimper pêle-mêle,
par l’alliance contre-nature du clanisme,
dans ce système miné, dominé par le clientélisme ;

la vie naturiste et libre du sage numidien,
à une modernité subie, forcée, telle la vie de chien ;

qui engendrera inévitablement la régression vers l’archaïsme,
alternative de la variante néo-fasciste qu’est l’intégrisme ;

l’effacement du poète inconnu,
au super-médiatisé des menus
de l’Unique chaîne de l’esprit,
avec son regard hypocrite de mépris ;

clandestin traqué dans mon bled ,
à l’exil prolongé dans la m..de ;

un minimum de bien-être dans sa vocation,
au luxe d’un métier de frustration ;

un zéro à l’examen non révisé de l’absent,
au copiage ambiant et avilissant ;

publier honnêtement peu mais bien,
au long plagiat qui ne vaut absolument rien.

Je sacralise le silence de l’honneur sous la torture,
contre l’aveu lâche, dont on est jamais sûr ;

le sacrifice suprême, jusqu’au dernier souffle
pour l’idéal et l’emblème de ma patrie que j’enfle,
une cause juste et noble,
au sort du renégat nageant en eau trouble.
Qui bafoue la dignité d’autrui,
c’est son propre honneur qu’il détruit.

La dignité est à l’éthique,
ce que le beau est à l’esthétique.

Sa quête est un combat constant contre l’aliénation,
par-dessus la race, l’âge, le sexe, la religion…ou la nation.

Elle est tout simplement humaine,
sa sublime devise doit-être la plus souveraine.

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QUÊTE PERPÉTUELLE D’AMOUR.

Agressés pour notre esprit de rébellion intrépide et insolite.
Interminable divorce avec l’archaïsme d’une société hypocrite.

Est-ce pour bientôt notre futur printemps d’amour ?
N’aspire-t-on pas à s’aimer autant qu’Aragon et Elsa pour toujours ?
Que Qais et Leila unis dans le temps chaque instant nuits et jours ?

Fine fleur écloses-toi, vite arrives longue kermesse de la patrie meurtrie.
Amour, compagnonne, femme, dira l’homme je la désire et haut je le crie !

Où es-tu bien, dit le poète, ma svelte élancée, ma douce nature ?
Orphelins du fou de Gogol, semant partout l’amour arlequin et pur.
Oublierons-nous sa mémoire éternelle, son innocent sourire ?

Nos enfants seront enfin unis contre la terrible angoisse de solitude.
Zamias arrosées sur sa tombe, rendez nous à jamais pleins de béatitude.

Une petite lueur, étoile filante sur notre croisière de pourchassés,
commence à jaillir des tréfonds de nos cœurs battants et blessés.
Illumineras-t-elle notre soif d’aimer, d’oublier à jamais ce maudit passé ?

Ne l’en voulez pas, l’ivresse aveuglante de l’amour est délivrance
pour l’esprit et le corps qui vaguent dans cet univers d’attirance !

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SERMENT RENOUVELÉ.

Mon poème étendard,
hissant une pensée phare,
la veille d’un seize septembre,
avec le mutisme devait rompre.
Telle une note consonante,
apaisant l’évocation lancinante,
émise en plein tintamarre
de la bande de pillards ;
fusait en plein air d’el Bahia-ville.
À l’insu de tous les ralliés vils,
brisant l’unanimisme de façade,
à l’ombre de la pseudo-concorde.
Et l’amnésie générale, quel désastre !
Accoucha d’une amnistie de monstres
au visage à masque humain,
des égorgeurs aux sales mains.
Avec votre complicité tacite,
depuis votre revirement subit.
Renouvelons notre serment,
contre la horde sauvage des démons,
au lion martyr d’Oran et ses compagnons.
Son esprit veille sur nous contre les maquignons.
L’aigle noble de mon pays plane dans le ciel azur,
guide nos pas en cette longue guerre d’usure,
foudroyant tous les poltrons,
parmi ses vrais-faux héritiers non récalcitrants ;
éblouissant les enfants du monde entier,
malgré la falsification de l’histoire par tous les rentiers,
de sa mémoire de légendaire philanthrope,
par ses mouvements majestueux passe la rampe.
Tel l’ange gardien ubiquiste qui annonce
pour bientôt une juste et véritable paix en sentence.
Son patrimoine artistique et son héritage spirituel,
désormais appartiennent à tout fidèle à son idéal.

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L’ARCANE

Enfin j’arrive, bien que je tarde,
par ce beau matin, j’étais de garde,
auprès de ma princesse, ma fille adoptive.
Si je quitte ma douce, je suis sur le qui-vive !

C’est Rania ma gazelle, ma petite candide,
victime précoce de la bête immonde,
qui mérite toute ma tendresse et mon sacrifice ;
elle comble de joie son aîné Bachir, mon unique fils.

Ecrivains, ceux d’hier et d’aujourd’hui,
réunis, ils discutent après lui.

C’est le seul gâté, coopté, jouant au double rôle ;
mais il ne saurait être impartial, l’acteur drôle.

Alors l’exhibition de coqs suit l’histrionisme,
l’attrait des belles femmes, zèle d’autographisme.

Tout avide de gloire fustige son pair habituel ;
le pouvoir du dernier mot, rend déloyal ce jeu au duel.
Tel le maestro solo du jour, dicte,
exige question-réponse, et vite !

Cet ordre est transgressé, et commence la fronde ;
débat, esprit critique, désire toute bande.

L’écrivain en chef est acculé dans un dilemme ;
il hésite, puis censure mon petit poème.

Perché sur son faux trône, craint qu’on porte la contradiction ;
son véto écorche mon phonème « Bida », femme - fiction !

Héroïque mère de mon compagnon,
Alloula, grand humble lion d’Oran.

Une douleur atroce, pénible me prend au cœur.
Je résiste au rappel à l’ordre provocateur,
lui oppose un non calme, le noble silence.

C’est ça l’esprit libre, pluriel, de différence ?
Qui décréta le monopole d’écrire sur la beauté ?
La rente d’ici ? Le marché d’outre-mer ? Quelle cruauté !

Qui se frotte à la citadelle,
l’Unique scellée à la chapelle,
inévitablement se contamine du virus ;
flirte avec le couperet, et se surmédiatise.

Mais, c’est l’espace Oranais réel qui se mue,
au prix d’inouïs sacrifices, sur de vraies vertus,
qui doit primer sur les vices de l’arcane des faux studios,
omniprésents dans nos foyers, pour cloner tant de vrais idiots.

Petit, mais grave lapsus qui trahit,
traduit la griserie qui envahit.

Libre, je m’insurge contre mon autocensure,
l’âme sensible de mon affect n’a d’autre cure.

Semeurs de chimères, d’illusions hypocrites ;
divorce flagrant entre démagogie et vos buts.
Dites bien, à quoi servent vraiment les amas de vos écrits ?

Mais alors que dans la vie, vous n’avez pour autrui que mépris !

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L’AGUELLID SANS MAUSOLEE.

Maudite soit oh mort précoce et cruelle !
Happer aux humbles d’Oranie leur phare rebelle ?
Aguellid des temps modernes sans mausolée.
Maugrée contre le règne de la bêtise humaine auréolée.
Enseveli par l’opportunisme renégat en vogue,
D’une ‘’élite’’ fourbe de la nouvelle vague.

Doué de la prémonition apocalyptique propre à l’artiste ;
Jeune d’esprit dialectique, indépendant et perfectionniste.
Envoûtant, en quête permanente de dilection.
Libre penseur, apporteur constant de la contradiction ;
Légendaire était son courage en toute bataille risquée,
Indomptable fervent de vérité, même mis en minorité disloquée.
Demeuré fidèle à son noble et juste idéal,
...jusqu’à son ascension au septième ciel.

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DESTIN D’AMOUR.

Amour consumant fait renaître ;
tendresse couvant tout mon être ;
obnubile mon esprit indien.

Ubiquité de l’ange gardien ,
jaillissant du néant transcendant.
Nuptiale fusion , désir ardent ;

imagination créatrice,
fascinant mon admiratrice.

Théophanie de l’amour divin,
arrosons-nous de coupes de vin ;

hante mon âme sur son chemin,
immanence de l’être humain,

avec l’enchaînement eternel,
autant spirituel que charnel.

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VERTUS DE LA MILITANCE.

Rebelle à tout pouvoir et ses manigances,
aux contre-pouvoirs d’apparence,
relais du nouvel empereur du temps.
Allergique à vos titres de noblesse alléchants,
attribués aux adeptes des ‘assabiyates de l’Oranie ;
indépendant d’esprit sans quelconque ironie,
même par rapport à leurs clubs-clans,
dits scientifiques ! D’académisme aberrant,
mi-figue, mi-raisin ! Abêtissant ;
à l’institution en déliquescence,
et ses diplômes de complaisance.
Autonome en réflexion,
même soumis aux fortes pressions,
de ma famille, mes amis,
à l’adversaire et l’ennemi,
aux héritiers spirituels de mon ex. parti défunt.
Qu’ils soient bien au parfum,
que tel l’enfant en songe,
j’ignore l’art du mensonge.
Mais je discerne l’humilité révolutionnaire,
de la fausse modestie de l’opportunisme primaire.
Conscient de la supériorité
du travail collectif dans la probité,
de la nécessité d’une discipline consciente,
à la vie moderne et militante.
Je ne prétends nullement être le centre du monde entier,
et je me remets à chaque fois sur le métier.
J’aime composer pour les héros oubliés des requiems,
dédier un poème à celui qui donne l’exemple vivant ;
mais j’ai horreur de l’esprit hautain et arrogant.
Pour ma patrie j’irais jusqu’au sacrifice suprême,
pour mon peuple je me donne corps et âme.
Je me joins aux artistes de mon pays pour chanter :
Algérie mon amour pour toujours, à mes enfants je ne cesse de te vanter.

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L’ARTISTE MECONNU.

Ne vous aventurez plus,

à ignorer l’être inconnu ;

vous risquez de tomber à vue,

sur le redoutable polémiste,

qui vous mettra à nu.

Méconnu, l’artiste

surgira au moment inattendu,

imprévisible et très simpliste,

à l’endroit imprévu ;

provoqué, sur vous il se rue ;

L’artiste authentique

est intrépide et insaisissable,

tel un aéro-aquatique,

il est indomptable,

doué de la prémonition apocalyptique.

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نـسـر بـيـدة.

قـــلـــــــوب الـــصــــــــــــم
فـــريـــســـــــــة الـــــــــــــدم
الـــفــــــــــم ابـــكـــــــــــــم
لــــســـــون الــــســـــــــــــــم
صـــبـــيـــــــان صـــاحــــوا
اذراع الـــمــــمــــــــــــــــــدود
فـــــتـــيـــــان طــاحــــــــوا
ادمــــوع عـلـى الــخـــــــــدود.

و خـــلات الــمـديـنــة تــــم
زاد بــروق الـسـمـا عـظــلــــم
رســه مـرمـد فـي الــــــــدم
لـغـاشــــي حـولـه تـلـتـــــــــم
هــذي مـوصـبـــة الـهـــــــم
تـسـلـطــت عـلـى ذا الـعــــارم
واتـخـبــت بــوام الـظـلــــــم
مـن الـنور عـماهـا كالسهــــم.

نـاحـت لـم يـا نـــــــــــــاري
تـنـدب خـدهـا الـمـوشــــــــوم
يـا الـجـبـانـــة نـــــــــــوري
حـتـى ايـبـات فـيـك الـبـرهـوم
غـنجـة جابــت نــو تـــروي
قــبــر الــنســـر الـمـــــــردوم.

وبـكـات مـن الـعــبــــــــــــرة
صــار صـدرهـا مـغــمــــــــوم
دبـيـلـي مـن ذا الـغــــــــــدرة
ألـي صـابـت سـيـد الـقـــــــوم
واش عـــنـدهــا فـالـهــــــدرة
فـرجـــة لـلأهــل الـشـــــــــوم؟

نـكـوات الـكـبـيــدة بـجـمـــرة
صبــر بـيـدة جـاء مـحـتــــــوم.

كـربــة قـاســـت بــــــــــلادي
انـطـبــــخ مـنـها مـــــــــــرادي
دمـعـة عـمــات اثـمـــــــــادي
لـيـــوم فـيـكــــم انــــــــــــادي.

قـالـوا جـات ساعـة الـمـشهــــور
اوحى بهـا فـي لـيلـة القـــــدر
منين عولوا عـليه جماعة لشرور
دبروا مكيدة عـند طلوع البـدر
هام حالها و بيها ضاق الـمـــــور
خاطرها مقرح من ذا الغـــــــدر
بـح الحـلــق و تـبـشـش الــــــدور
لا تلمـوا هاشي عندها العــــذر.

ويـنـهــم ذوك الـشـجـعــــــــــان
يـوقـفـوا كـي شـاو زمــــــــان
ويلي عـلى ذوك الصـنـاديـــــــد
ألـي أيـدوبـــــوا لـحد يــــــــــد.

ويـنهـم ذوك الـرجــــــــــــــال
لي ما ركبهم مرض المـــــــال
كيف اصرى لذوك لبطـــــــــال
راحوا فى العفس و لهــــــوال
هــكــــــــذا ظــنـوا لـــــــــرذال
يـرد مـوا صـوت الـقـــــــــوال
خـريـفـتـك لـلأجـيــــــــــــــــال
مـا تمتحاشي من كل بــــــــال.

نـوض حـوم فوق سيدي بـــلال
طـير حر ما ينتساشي محـــال
محبتك سكنت لي في الدليــــــل
لطول الدهر رجعت لي هبــال.

ما نيش مالخنافيس المذلـــيـــل
كلاوا في جرتك بدلوك بالمــال
كل ما يعملولك اقليـــــــــــــــــل
و لو دخلت للغــــــــوال.

L’Aigle de « Bida » - en melhoun

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عاهدنك يا ليث وهران.

إغـتالتك يد الغدر,
لكنك دائما أنت معـنا.
قتلوك فأزالوا جسدك
لأنك كنت تزرع الحب
في قلوب الناس المنتكسة,
و تزيل منها الضغـينة.
تعالوا نهديه النسارين
مهما تطيل السنين.
لنرثيه مع " بيدة "
أعـز أنثى و جدت في الخلق,
أوفى الأمهات,
ما رأيت مثلها.
كل صباح جمعة,
نزيل ضيقة المور عـنها
حتى تنبت فوق ضريحه
كل أنواع الزخارف الوردية,
و تفوح منه كل الروائح العاطرة.
و ستخلد أنت في جنة الرضوان,
مع رفيقاتك و رفاقك,
و أبدا لن ننساك,
مهما يطيل الزمان.
هو ينام في غبطته العميقة,
لكنه لم يمت في أفئدتنا,
ينعم مع المجانين الفنانين,
الآخريــــــــن,
السابقين و اللاحقين.
عـلولة عـبد القادر,
ضحية يد الغدر,
متشبث بأرض هذا الوطن الغابر
في أمواج الأزمنة,
بروحه الطاهرة,
و مثله العليا الجميلة.
و هل الحب يبزغ في غياهب الظلامية الحالكة ؟
علينا أن نزرع الأرض كلها هوى و وردة.
قوموا أنتم من سكرتكم,
إغـتسلوا , نظفوا أجسامكم المحنطة.
أفرشوا الأرض فنا و زهورا,
و فاء للشهيد الجديد. أبتروا ,
أبعدوا بيادق الحقد و أذنابهم
من كل شبر جزائرنا الخالدة,
الشامخة , الصامدة.
بفضل نوفمبر و ديسمبر و أكتوبر,
و كل شهور و أيام السنة المقدسة.

Le lion d’Oran

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_____

.الــشـــــوق

آه كيف و لا يكون !
أنظريه في العـيون ,
ذلك الحب الذي أكنه لك ,
أنا لا أهوى سواك.

تبتعـدين عـني ,
و الشوق يغـمرني ,
يا لو تعـلمين كم أحن إليك,
و لا أريد غـيرك.

تعـالي نحي الربيع
نزرع حبا رفـيع ,
يسأل قلبي كثيرا في انتظارك ,
فلا يطيق بعـدك.

دونك لا يحلو منامي ,
أنت منبع غـرامي ,
يفيض و يسمو ثم يسرى إليك ,
روحي تفنى في عـشقـك.

Echawq (mouacheh-dawr en arabe)

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صرخة الأطفال.

جـاء فـاتـح جـــوان
عـيد جميع الصبيان
فـتـيـات و فـتـيـــان.

هي ذي صرختنا تندفع
هي ذي أصواتنا ترتفع.

تـنـــادي بالـســــــلام
و تـحـقـيـــق الـوئــام.

يـا مـعــشـر الأطـفـال
هـلـمـــوا لـلإحـتـفـــال.
نحمي حقوق الأجيـال.

نـهــــدي الــــــــورود
و تـعـــم الـسـعــــــادة

نـجـنـــي الـوعـــــــود
و نـحـلــم بـالـعـادلــــة.

نـضـمــن مـسـتـقـبـلـنـا
و نـصــون كـرامـتـــنـا.

Cri de révolte (hymne de l’enfance en arabe)

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PIÈCE DE BALLET DRAMATIQUE

« LA DANSE DES COLOMBES ET DU HIBOU »

LECHLECHE BOUMEDIENE

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DÉDICACE

À la mémoire du grand dramaturge ABDELKADER ALLOULA,
assassiné en plein combat de l’art et de la culture
par la horde néo-fasciste de l’intégrisme
et de la mafia politico-financière.

« Si vous introduisez un rayon de lumière dans un nid de hibou,
vous ne feriez que blesser les yeux et exciter leurs cris »

DIDEROT - Encyclopédie de l’Aigle.

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SYNOPSIS

C’est l’intrusion d’un hibou déguisé, vers le coucher du soleil, parmi les
colombes évoluant dans une danse gracieuse et majestueuse en pleine nature.
Il sera démasqué par une torche allumée , lui qui craint à outrance la lumière.
Aveuglé, il se livre à des mouvements désordonnés.
Le cercle se rétrécit autour de lui et l’étouffe.
Il tombe inerte et les colombes le soulèvent et l’emportent dans la nuit…

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SYMBOLIQUE

La danse des colombes symbolise les mouvements en avant de la vie vers le progrès. Les colombes représentent l’humanité aspirant à la paix, la joie et le beau : le hibou symbolise l’intégrisme obscurantiste, et la torche lumineuse la science et l’art.

La meilleure façon d’éradiquer à long terme ce mal profond qui ronge la société algérienne, c’est le combat ardu de la science, de la culture et de l’art, c’est l’éducation esthétique et rationaliste des gens.



Introductiuon

Dans notre patrimoine folklorique et musical, il existe une dans très gaie qui nous a été léguée par un vieux conte algérien très symbolique et significatif, et derrière laquelle cependant nous découvrons le thème de la séparation des sexes dans la société algérienne, même si dans les campagnes, la femme dévoilée et travaillant aux champs comme l’homme, semble s’être mêlée à la vie de ce dernier.

Cette danse dite « des colombes » nécessite un groupe de danseuses (neuf ici), un danseur, une chorale féminine (trois) et un ensemble de musiciens dont deux joueurs de bendir, un joueur de ghaita, remplacés ici par un quatuor formé d’un pianiste, d’un violoniste, un hautbois et un bendir-guellal.

La scène se passe en pleine nature devant une petite cascade et un arbre muni d’une balançoire où des jeunes filles jouent à l’escarpolette sur un air de hawfi, pendant le coucher du soleil s’éclipsant progressivement vers la nuit sombre.

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Acte premier

Le groupe de danseuses, aux costumes et aux bijoux très coloriés est assis en rond. Les danseuses donnent l’impression, par leurs mains et l’expression de leurs visages qu’elles bavardent.

Les musiciens attaquent un prélude instrumental, suivi d’un chœur lent et nostalgique (chant sans paroles), interprété par le groupe de filles jouant à l’escarpolette. Les instrumentistes règlent leurs pas, et ensemble s’approchent des danseuses qui feignent de les ignorer et continuent leur bavardage. Les musiciens précisent leurs jeux et invitent les filles (colombes) à danser. Le joueur de ghaita (hautbois) d’agenouille devant chaque danseuse et après quelques secondes, la danseuse se détache du groupe, règle son pas sur le rythme des joueurs de bendir-guellal et évolue seule, pendant que des musiciens sollicitent la suivante.

Les mouvements des filles sont gracieux et majestueux et rappellent la démarche et le balancement des colombes.

Quand toutes les filles tourbillonnent, profitant de l’inattention générale, un hibou (danseur homme) que l’on appelle communément (Bourourou, Mouka ou Bouma) attire une des danseuses et la fait disparaître.

Titbirin en tamazight.

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Acte deuxième

Pendant que la dans collective continue, il revient quelques instants après, accoutré du costume de la danseuse et prend sa place. Mais il rompt l’équilibre de la danse, et au premier faux mouvement, les musiciens se rendent compte de l’intrusion d’un élément étranger dans le groupe…

Comment le reconnaître ?

En effet, suivant une vieille tradition, les danseuses portent un voile sur la tête et le visage, et leurs costumes les recouvrent de la tête aux pieds par pudeur.
En plus il s’agir de ne pas effrayer les danseuses en révélant une présence étrangère parmi elles.

Les musiciens ont alors recours à une ruse : Ils font évoluer séparément chaque danseuse, espérant ainsi, grâce à la lourdeur des gestes du masculin, découvrir l’intrus. Mais il s’acère que le « hibou » est aussi souple et gracieux que les filles.

On tente alors une autre méthode : Par un mouvement de ghaita (hautbois), le musicien fait dévoiler une danseuse, mais cela provoque aussitôt une fuite de l’ensemble, car il est interdit de se découvrir le visage en présence d’hommes.

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Acte troisième

ou

Final

Que faire ? la danse collective reprend et on remet à chaque danseuse une torche sachant que le hibou craint à outrance la lumière. Les filles dansent alors avec les torches et le « hibou » jouant le jeu, prend lui aussi une torche.

Aveuglé, il se livre alors à une danse absurde, désordonnée, bousculant tout devant lui, danseuses et musiciens. Le groupe l’enferme dans un cercle d’où il tente vainement de sortir. Le cercle se resserre sur lui et finit pas l’étouffer.

La danse se termine sur un rythme effréné.

Les danseuses soulèvent le « hibou » inerte et l’emportent dans les ténèbres de la nuit…

Fin

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dernière photo

photo de 1989

photo de 1990

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EXTRAIT DE L’INTERVENTION DE L’AUTEUR
EN HOMMAGE AU DRAMATURGE
LORS DU 40ème JOUR
DE SA DISPARITION TRAGIQUE

En faisant allusion au théâtre de Abdelkader ALLOULA, Bachir HADJ ALI écrit dans l’un de ses textes : « … Il faut insister sur la pratique théâtrale de Alloula, de son théâtre vivant en prise sur la réalité et compris des plus larges masses grâce à une langue, simple, riche et belle.

Un artiste peut être parfaitement conscient de la nécessité d’une idéologie révolutionnaire, et il peut la faire sienne. Mais il ne créera pas d’œuvre valable s’il est dépourvu de métier et de talent. Inversement, le métier et le talent ne sauvent pas à la longue une œuvre médiocre, vide de contenu.
La compréhension des œuvres d’art par les larges masses sera le résultat d’efforts patients.

Vouloir, sous le prétexte que les larges masses ne sont pas en mesure de s’intéresser aux recherches artistiques, abandonner ces dernières, aboutirait à la stagnation de l’art.
A l’inverse soutenir que seul un cercle étroit de connaisseurs a la possibilité de juger de la valeur d’une œuvre ou simplement de la comprendre, relève de la conception élitiste de l’art, d’une culture qui servirait d’ornement de quelques uns sur la grisaille de tous … ».

« Arlequin » dernière représentation scénique de Alloula qui a connu une large diffusion, y compris grâce à la télévision en ce dernier mois de Ramadhan, montre que le message de l’amour ne peut s’épanouir pleinement quand le néo-fascisme et la barbarie sévissent.

Il faudrait savoir que Abdelkader Alloula est mort au front du combat ardu de l’art et de la culture, durant ce mois et malgré les conseils et avertissements qu’il recevait de ses proches et amis, il était partout sur le terrain, aucun espace n’a pas connu sa visite (salle Marbaha, « Souiah Lahouari », le conservatoire « Ahmed Wahbi », le T.R.O, le P.A.C.O, l’I.R.F.M) sans compte l’action sociale (Enfants cancéreux, …).

Oh ! Toi qui disais un jour en réponse à une question, que la chose la plus chère pour toi, c’était le sourire des enfants, et la chose la plus détestable c’était le sang des algériens qui coulait…

Il a été derrière tous les projets, toutes les actions culturelles et artistiques de près ou de loin dans la ville d’Oran El Bahia, qui s’illuminait au moment où le reste du pays était terrorisé…

Ils ont voulu faire de toi l’exemple, pour faire taire les artistes, hommes de cultures, intellectuels…, ils n’ont réussi que partiellement, l’étoile d’Oran brillera toujours, bien que tu restes irremplaçable, personne ne peut arrêter la dynamique de l’art à Oran…, tu as été le principal stratège de cette dernière.

Le meilleur hommage que pourront te rendre les gens, comme l’avait démontré ton immense cortège funèbre, c’est de poursuivre ton combat, car il demeure juste.

Nous proposons quelques tâches importantes pour immortaliser ton exemple :
• Etablir un recueil écrit de toutes les œuvres dramaturgiques.
• Ecrire une biographie exhaustive sur ton itinéraire et tes œuvres.
• Organiser une rencontre nationale et scientifique sur ton expérience théâtrale.
• Favoriser des études monographiques sur tous les aspects de tes œuvres (musique, langage théâtrale, mise en scène, scénographie…)
• Construire une sculpture de ton buste.
• Traduire tes œuvres et les faire connaître dans le monde.
• Créer une fondation, une association, ou n’importe quel autre cadre qui s’attellera à suivre toutes ces tâches
• etc.

Et que rien n’arrêtera la roue de l’histoire vers le progrès, la modernité et la justice sociale en Algérie.

ADIEU ABDELKADER

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COUPURES DE PRESSE - EXTRAITS


3ème ANNIVERSAIRE DE L’ASSASSINAT DE FEU ALLOULA
HOMMAGE DES UNS… INGRATITUDE DES AUTRES

Hormis quelques rares initiatives de certains artistes, comédiens, et amis du défunt, rien n’est venu rappeler au citiyen oranais, cette journée qui a vu lma perte tragique de l’un des illustres fils de la ville d’Oran, surnommée à juste titre « Sbâa ouarhane » feu Abdelkader Alloula.

Au Palais de la culture, la troupe théâtrale « El Ichara » de Mostaganem, et le chercjeur et musicologue Leclèche Boumediène, ont tenu à marquer cette journée, par un vibrant hommage à l’articte multi-dimensionel que fut Alloula. « El Houita » majesteusement interprétée par les jeunes comédiens de la célèbre troupe mostaganemoise, a permis au nombreux public présent dans la salle de constater que le flambeau légué par Ould Abderrahmane Kaki, Alloula et autre Kateb Yacine est entre de bonnes mains, c’est là une des plus belles marques de reconnaissance de la jeune génération de comédiens à leurs illustres aînés.

Sur la scène peu éclairée, blotti contre son piano, Lechlèche Boumediène, a laissé le soin à son doigté pour faire jaillir de son instrument des sons magiques qui se voulaient un hymne dédié à la mémoire de nos martyrs. Symphonie d’amour, chant de plénitude, aux rythmes des lentes paroles, à portée universelle de la célèbre quacida « S’hab El Baroud » ; Boumediène propulsait les notes telles des fleurs pour recouvrir une âme trahie par tant d’ingratitude. Paroles et musique fusaient de partout, recouvrant de leur manteau magique le « sol-do-ré », sur lequel repose éternellement feu Alloula. Le récital longuement ovationné, a été un hommage à la hauteur de ce que fût le prodige du théâtre algérien.

Du côté de la salle Marhaba quelques fidèles amis se sont rencontrés……

Dey B.

1997 Récital solo

_____

RADJA ALLOULA, à LA VOIX DE L’ORANIE

Rana mezloutin

Interview réalisé par Cherif Lahdiri

Radja Alloula, veuve du géant Abdelkader, et qui est à la tête de la fondation qui porte de même nom, est catégoriqu : « Rana mezloutin » (sans siège, ni argent), dira-t-elle, en parlant de cette fondation qui veut continuer l’œuvre de don époux.

L’œuvre de ce grand homme, l’un des pères spirituels que l’Algérie a enfanté, pour sa culture et son théâtre. Une œuvre tellement riche, à travers un long parcours.

Il débute en 1962,

quand Abdelkader réalisa dans le cadre de la troupe ETO (Ensemble Théâtral de l’Oranais) « EL ASRA » (Les Captifs), une adaptation de Plaute.

Comédien de 1963 à 1965,
metteur en scène

  • de « EL GHOULA » de Rouiched en 1964,
  • du « SULTAN EMBARRASSÉ » de Tewfik El hakim en en 1965,
  • de « MONNAIE D’OR », un ancien répertoire chinois en 1967,
  • de « NUANCE » en 1969,
  • des « BAS-FONDS » de Gorki en 1982,.

Il a écrit et réalisé

  • « LA’ALGUE » en 1969,
  • « EL KHOBZA » en 1970,
  • « HOMK SALIM » en 1972,
  • « HAMMAM RABI » et
  • « HOUT YAKOUL HOUT » en 1975,
  • « LAGOUAL » en 1970,
  • « EL DJOUAL » en 1984,
  • « EL LITHEM » en 1989,
  • « ETTEFEH » en 1992,
  • « ARLEQUIN, VALET DE DEUX MAITRES » de Goldoni en 1993

auteur de deux scénarios de

  • « GORINE » en 1972,
  • « JALTI » en 1980

Acteur de cinéma dans

  • « LES CHIENS » en 1969, et « ETTARFA » en 1971, réalisés par El Hachemi Cherif,
  • Tlemcen en 1989, « DJAN BOU REZEK »
  • Et dans le célèbre film « HASSAN NIA » en 1990.

Il a aussi participé aux commentaires des films

  • « BOUZIANE EL QUALII » de Belkacem Hadjedj,
  • Et « COMBIEN JE VOUS AIME ! » de Azzedine Meddour en 1985.

Abdelkader Alloula a animé des émissions de radio


à la chaîne III avec la réalisation et l’interprétation de trois pièces théâtrales en 1967, de Sophocle, Shakespeare et Aristophane.

Tout ce parcours est un patrimoine, comme le dit si bien son épouse Radja, qui est et sera immortel.

Dans l’entretien qu’elle nous a accordé, elle dit aussi être consciente de la tâche qui attend cette fondation qu’elle préside celle de continuer la gigantesque œuvre de son mari.

La Voix de l’Oranie : Le théâtre algérien a beaucoup perdu de ses grands hommes, Kateb Yacine, Abdelkader Allouola, Medjoubi et tant d’autres. Que ressentez-vous ?

Radja Alloula : Effectivement, c’est une énorme perte pour l’Algérie. Cependant, il faudra maintenant penser à palier à cette situation. Sauvegarder ce patrimoine laissé par ces grands qu sont Yacine, Mustapha Kateb, Malek Bougarmough, Alloula et Medjoubi.

Je crois que c’est là un point nodal. Il faudra aussi songer un jour à écrire l’histoire du théâtre algérien. Personnellement, j’ai essayé depuis l’assassinat de Abdelkader de rassembler un fond documentaire sur notre théâtre. Quoique j’avoue que c’est très difficile car nous n’avons pas cette tradition. Néanmoins, j’estime que c’est un objectif à réaliser.

V.O : Quelles sont, selon vous, les raisons de la crise qui secouent actuellement la culture en général, et le théâtre en particulier à Oran. Est-ce un problème de relève ou de gestion ?

R.A : Ce constat est valable pour toute l’Algérie, y compris, bien sûr, pour Oran. Il est vrai que depis ces dernières années, la crise est omnipotente et omniprésente. Un grand vide s’abat sur notre théâtre. Je ne suis pas une spécialiste, mais il se trouve que j’ai un parti pris et je l’assume : j’estime que Abdelkader Alloula a été l’un des principaux animateurs de la vie théâtrale à Oran. Depuis son tragique assassinat, il y a eu un arrêt brutal de l’activité théâtrale.

Cette question mérite qu’on s’y attarde. Il y a, d’un autre côté, la question sécuritaire : le terrorisme a tout freiné.

Néanmoins, le fait qu’il y ait encore des activités est en soi un défi et, à la fois, un miracle. Il y a des jeunes très actifs et pleins d’ambitions, qui travaillent dans des conditions très difficiles.

Un autre point : c’est vrai que les autorités ont beaucoup promis, mais nous attendons les faits, sur le terrain et concrètement.

Les infrastructures se troiuvent dans un état lamentable.

V.O : Revenons un peu en arrière. Comment s’est déroulé votre première rencontre avec le théâtre ?

R.A : Moi je n’ai aucune vocation théâtrale.

N’empêche que je voulais tout de même travailler.

Abdelkader qui était, à l’époque Directeur au théâtre d’Oran, voulait une secrétaire administrative ayant le Bac.

J’ai été ainsi recrutée en tant que secrétaire de direction. Abdelkader m’a fait aimer le théâtre.

Par la suite, j’ai obtenu une licence en sociologie et fait mon mémoire sur le TRO que j’ai approché, de très près…

V.O : Jusqu’à la création de la fondation

R.A : Abdelkader n’aimait pas la gloire, le tambour et les trompettes…
Sa disparition a laissé un patrimoine. De là, s’est imposé le devoir de prendre en charge ce dernier et de le promouvoir. J’ai ainsi participé à plusieurs manifestations et rencontres en hommage à Abdelkader, à l’étranger. Cependant un moment est venu où je ne pouvais plus travailler seule, et c’est ainsi que, sur les conseils d’un bon nombre d’amis, est apparue l’idée de créer cette fondation qui ambitionne de continuer le combat de Abdelkader. Ce qui constitue une lourde responsabilité, qui exige des sacrifices. Tiens, par exemple, cela ne me permet point d’être Raja, maintenant je suis obligée de prendre une position de réserve par rapport à certains événements…

V.O : Votre fondation compte-t-elle un capital humain et artistique ? Quel est le nombre de vos adhérents ?

R.A : Le potentiel humain existe, il est là, il navigue, mais il n’est pas encore palpable, il y a beaucoup de sympathisants… le patrimoine de Alloula appartient à tous les Algériens. Partant de là, la fondation est ouverte à tous les citoyens, nous n’avons pas lancé un appel aux adhésions.

Nous avons organisé une rencontre le 25 novembre à la chambre de commerce.

Il y a d’énormes bonnes volontés, mais sur le terrain concrètement, je ne trouve pas de l’aide.

Je salue au passage M. Boumediène Lechlache, qui m’ é énormément aidée.
C’est grâce à lui que la fondation a eu un petit programme d’activités pour ce mois de Ramadhan.

Nous avons eu, lundi dernier, une présentation d’un texte et d’une mise en scène, qui ont été soumis au débat, à la salle Souiyah El Houari. Le 27 décembre, nous présenterons un spectacle à la même salle, et le 27ème jour de Ramadhan, nous avons programmé une veillée commémorative pour le défunt Abdelkader Alloula.

VO : Quelles difficultés rencontrez-vous sur le terrain ?

R.A : Comme vous le voyez bien nous occupons ce petit coin à la terrasse de la salle Marhaba, ce n’est pas du tout agréable. Nous n’avons ni siège ni argent, « Rana mezloutin » .

V.O : Avez vous rencontré des difficultés pour l’acquisition de l’agrément de la fondation ?

R.A : Non, étant une fondation nationale, nous n’avons pas rencontré de difficultés pour avoir l’agrément. Les services du ministère de l’intérieur ont été très corrects.

V.O : Quels sont vos projets ?

R.A : Nous comptons faire un hommage, le 10 mars prochain, qui coïncidera avec l’anniversaire de l’ignoble assassinat de Abdelkader. D’autres activités et rencontres sont programmées.

Entre autres, la tenue de colloques et autres manifestations culturelles. Par ailleurs, des journalistes, des intellectuels universitaires contribuent de temps à autres par leurs écrits sur Alloula à faire vivre sa mémoire.

V.O : Une pensée pour Abdelkader Alloula…

R.A : (émotion…) Je pense à lui tous les jours. Il n’est pas là, mais, pour moi, il n’est pas mort. Ceux qui l’ont assassiné… je suis vraiment émue. C’est ma vie. Il était tout pour moi. Je resterai fidèle à son projet, à son œuvre.
C’et un défi pour la fondation que d’assumer une aussi lourde tâche.

V.O : Un message aux lecteurs…
R.A : C’est grâce aux citoyens d’Oran que j’ai pu me relever après la très dure épreuve de l’ignoble assassinat de Abdelkader.
Beaucoup de femmes et de jeunes m’ont soutenue. Quant à moi, j’irai jusqu’au bout, pour continuer son combat

Sources : extraits de « La Voix de l’Oranie »

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