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BEYROUTH - 15 JANVIER 2012 : TROISIÈME RENCONTRE DE LA GAUCHE ARABE

jeudi 19 janvier 2012


ALLOCUTION D. MARIE NACIF DIBS, coordinatrice de la rencontre des partis de la gauche arabe - traduction en français Kh G.


« FRONT DE RÉSISTANCE NATIONALE ARABE FACE À L’ IMPÉRIALISME :
POUR UN CHANGEMENT DEMOCRATIQUE DE FOND » - DÉCLARATION ÉMANANT DE LA TROISIÈME RENCONTRE DE LA GAUCHE ARABE


ALLOCUTION D. MARIE NACIF DIBS,
coordinatrice de la rencontre des partis de la gauche arabe :

« Nous nous réunissons aujourd’hui, pour la troisième fois, afin d’accomplir une étape importante de notre histoire militante, que nous plaçons sous le slogan « Révolution et changement » afin de formuler ensemble les premiers contours du futur proche et lointain, à travers desquels nous réalisons notre rôle en tant que gauche arabe :
Premièrement en faisant face aux tentatives des forces contrerévolutionnaires de récupération de cette situation révolutionnaire.
Deuxièmement, pour faire en sorte que les forces du changement, dont nous sommes une partie, réalisent tous ses objectifs.

L’an dernier à la même époque, les peuples arabes, avec leurs ouvriers, leur jeunesses, leurs femmes et leurs intellectuels œuvraient à la victoire le « la révolution du 14 janvier » en Tunisie et « la révolution du 25 janvier » en Egypte, et à la chute de deux régimes autoritaires répressifs, liés et inféodés à l’impérialisme, et qui ont participé de longues années durant à exécuter son projet de nouveau moyen Orient, qui vise à soumettre le monde arabe, après l’avoir émietté et réglé à sa manière sa cause centrale, la cause Palestinienne.
Au même moment, les foules du Yémen, de la Jordanie, du Bahreïn, du Liban et de l’Irak investissaient les rues et les places, appelants au changement et à l’affranchissement de la colonisation sous toutes ses formes.

Il est vrais que l’impérialisme, et avec lui les forces de la contre révolution, sont parvenues à émietter le Soudan, ont permis la perte d’une occasion de changement en Lybie, et ont réprimé le mouvement populaire au Bahreïn.
Il est vrai que celui-ci œuvre depuis la révolution en Egypte précisément, à généraliser le modèle turc au monde arabe, en faisant miroiter l’armée et avec elle les forces appelées « forces islamistes modérées ».
Ainsi l’impérialisme tire profit des faiblesses et des divisions dans les rangs du changement véritable.

Sauf que la poursuite des manifestations en Tunisie, et le début d’union des forces de gauche et des forces démocratiques en Egypte, mais aussi le retour des forces démocratiques au combat dans nombre de pays arabes, donne aujourd’hui des exemples clairs qui montrent que les peuples arabes ne vont pas revenir en arrière ou s’arrêter en chemin, avant de réaliser leurs aspirations politiques, sociales et économiques qui les ont poussé aux mouvements récents, qui prolongent les milliers de luttes antérieures, et tant de sacrifices.

Nous avons délimité lors de notre deuxième rencontre, qui s’est tenue durant le jour des deux révolutions Tunisienne et égyptienne, le 19 février 2011, plusieurs taches, dont certaines ont été réalisées, et d’autres pas encore, ou sont en cours de préparation.
La première de ces tâches était de travailler à asseoir la situation révolutionnaire et développer le choix de la résistance. Cela, en plus de quelques tâches opérationnelles, en commençant par établir un camps de jeunesse de gauche arabe pour l’anniversaire du lancement du « front de résistance national libanais », et de mettre en place une stratégie médiatique commune…etc.

Quant à aujourd’hui, nous voyons que la tâche de notre troisième rencontre réside dans l’élaboration d’un programme commun aux forces de la gauche dans tous les pays arabes et au niveau régional arabe.
Pour cela, nous vous proposons des thèmes politiques fondamentaux à débattre.
Ces débats seront présentés par notre camarade D. Khaled Hadada, secrétaire général du parti communiste libanais. D’autres thèmes sont proposés, dans les domaines économiques et sociaux. Nous les évoquerons lors de la seconde journée de notre rencontre.

En conclusion, je souhaite réaffirmer l’importance des axes de recherche proposés dans le programme que nous avons tenté, en l’établissant, et en mettant en lumière l’existence de deux projets contradictoires pour le changement. Formulons le nôtre et soumettons-le au jugement de notre peuple.

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DÉCLARATION ÉMANANT DE LA
TROISIÈME RENCONTRE DE LA GAUCHE ARABE

« FRONT DE RÉSISTANCE NATIONALE ARABE
FACE À L’ IMPÉRIALISME,
POUR UN CHANGEMENT DEMOCRATIQUE DE FOND »

traduction en français Kh G.

C’est sous le sigle du « front de résistance nationale arabe contre l’impérialisme et pour des changements démocratiques de fond » que s’est tenue à Beyrouth, du 13 au 15 janvier 2012 la troisième rencontre de la gauche arabe, en présence de représentants de 22 partis provenant de 11 pays arabes, dans le cadre du mouvement mondial actuel anticapitaliste et la montée des révolutions arabes pour la liberté et la démocratie.

Les participants ont débattus de sujets politiques, économiques, sociaux et médiatiques et ont résolu de ce qui suit :

1- La rencontre salue les martyrs des révolutions et des soulèvements arabes , les emprisonnés dans les geôles arabes ou étrangères, et particulièrement les emprisonnés palestiniens et les arabes dans les prisons sionistes, dont Ahmed Sadat le secrétaire général du front populaire de libération de la Palestine. Il a été décidé d’organiser une large campagne pour leur libération.

2- La rencontre réaffirme les positions antérieures en faveur des grandes idées lancées par les masses arabes pendant leurs révolutions, que la gauche porte depuis longtemps : Au premier chef, la question du renforcement démocratique dans toutes ses formes et à tous les niveaux, comme la liberté d’exercer un travail politique, syndical, d’opinion et de parole. Ce qui signifie que ce qui se passe dans le monde arabe est une leçon historique que la gauche doit nécessairement tirer, en vue du double objectif de faire face à l’impérialisme, d’aller vers le changement démocratique de fond, et d’accomplir les tâches de la révolution nationale démocratique et socialiste.

3- Il est réaffirmé la nécessité de combattre « Le nouveau moyen orient », ce projet impérialiste qui vise à ancrer la domination impérialiste sur notre région, en réactivant d’anciens projets visant à fractionner le monde arabe en petits états bâtis sur des bases claniques, religieuses ou ethniques, qui justifierait le règlement de la question palestinienne et l’établissement de l’état Israélien sur la terre de la Palestine. L’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie et certaines autres forces de l’islam politique le soutiennent dans ces manœuvres. Est affirmée également le refus de la militarisation du monde arabe-précisément la région du golfe.
Cette politique qui consiste à ratifier des budgets d’armements excessivement coûteux, et l’accumulation des armes dans les états de la région. Le travail pour la fermeture des bases militaires américaines et atlantistes dans toute la zone arabe.

4- La cause palestinienne est une cause primordiale et centrale dans le conflit arabo-Sioniste et arabo-impérialiste, pour le droit à l’autodétermination et l’établissement d’un état palestinien souverain, avec sa capitale Jérusalem, ainsi que le lancement d’un grand et large mouvement de résistance palestinien et arabe, avec des formes différentes, afin de la libérer du colonialisme.

5- Le rôle de la gauche dans le combat contre l’impérialisme, les régimes autoritaires, les forces rétrogrades, et pour enraciner les révolutions, ne se jouera qu’au travers d’une coordination entre ses composantes, dans le sens de la création d’un front national démocratique au niveau de chaque pays arabe, et également au plan régional arabe, et qui s’appuie sur un programme de changement qui institue un mouvement de libération arabe d’un genre nouveau.

6- La grande importance de la lutte idéologique, de la propagande et de l’information est réaffirmée, ainsi que l’importance et la nécessité de développer et renforcer les liens existants entre les forces de la gauche arabe, comme d’en créer de nouveaux en communs. Cela permettra de faire parvenir leurs programmes et leurs positions aux masses arabes, et de mettre en évidence l’enfermement idéologique pratiqué par les médias de la bourgeoisie.

7- Les efforts réalisés par le comité des partis qui a chargé la rencontre de préparer le lancement de la station « de gauche » qui est considérée comme une réalisation importante, et un moyen fondamental de propagande commun, dans le but de diffuser les stratégies politiques de la gauche arabe.

8- La rencontre réaffirme plusieurs orientations fondamentales, dans le domaine économique et social :

a- La nécessité d’en finir avec les relations de subordination au régime capitaliste mondial , responsable de la plupart des crises économiques auxquelles font face nos sociétés arabes, et la suppression des accords bilatéraux avec les état capitalistes.

b- La nécessité de réaffirmer les tâches de la révolution nationale démocratique, et de militer pour la réalisation d’un programme de développement large , au lieu de la voie actuelle du suivisme et de l’arriération, afin de faire levier au développement économique et social, et à des politiques de redistribution des richesses et des recettes.

c- La nécessité de montrer le visage de classe de la lutte à travers un programme militant qui polarise les masses travailleuses et salariées, les paysans autour des causes suivantes :

  • Le développement du secteur public, la réforme législative comme celle des mécanismes et fonctionnements entrepreneuriaux qui organisent son travail. Le refus de la privatisation sous toutes ses formes.
  • Reformuler les fonctions et les portées distributrices des politiques publiques, sans oublier les politiques d’imposition et les prestations sociales publiques.
  • Créer des opportunités de travail productif, et renforcer les salaires et les prestations sociales, plutôt que les occasions de conflits autour de l’offre et de la demande, surtout pour les jeunes qui annuellement intègrent le monde du travail.
  • Militer pour un enseignement officiel qualitatif et gratuit dans toutes ses étapes, et l’élargissement des prérogatives étatiques dans ce domaine.
  • Construire des réseaux de sécurisation et de protection sociale, dont les assurances médicales, sécuriser la vieillesse, les accidents de travail, l’allocation chômage. Lutter contre les abus, de la pauvreté. Cette lutte étant une partie de la stratégie du développement sociétal.
  • La nécessité de mettre en œuvre un programme agricole qui joue son rôle dans la sécurité alimentaire, le développement des campagnes, ce qui limitera l’exode de l’intérieur. L’attention aux problèmes environnementaux, et le rejet des projets économiques qui réalise ses profits sur la non prise en compte de ses problèmes.
  • Améliorer la part des productions nationales dans chaque pays arabe, et renforcer leur unité intérieure et leur complémentarité avec les autres pays arabes.
  • Encourager les collaborations positives quant aux exigences de la révolution technologique et informationnelle, et en généraliser les apports bénéfiques dans les composantes de l’économie et les domaines du service social dans chaque pays arabe.

9- La rencontre a mis en avant le combat des femmes dans les révolutions arabes, leur importance pour la libération de la femme, qui fait partie des priorités de son programme, comme d’affronter les tentatives de remettre en cause les acquis réalisés par les luttes du mouvement féministe et populaire dans le domaine de l’égalité complète entre l’homme et la femme, et l’abolition de toute ségrégation à son encontre.

10- La rencontre adresse un salut cordial et chaleureux aux jeunes qui participent aux révolutions arabes, et réaffirme son soutien aux orientations fondamentales issues de la première rencontre arabe de la jeunesse de gauche qui a eu lieu en juillet 2011.

11- Les participants ont convenus de l’importance de cette rencontre, et de la nécessité d’ouvrir la porte à toutes les forces politiques de gauche souhaitant y participer, afin de préparer au mieux l’élaboration de la prochaine rencontre de la gauche arabe.

Beyrouth, le 15/01/2012

Jordanie :
Le parti communiste jordanien
Unité populaire et démocratie

Bahreïn :
Le creuset progressiste démocratique

Tunisie :
Le parti national démocratique du travail
Le parti des travailleurs communistes tunisiens

Soudan :
Le parti communiste soudanais

Syrie :
Le parti communiste syrien unifié
Le parti de la volonté populaire

Irak :
Parti communiste irakien
Gauche nationale irakienne

Palestine :
Parti communiste palestinien
Parti du peuple palestinien
Front populaire de libération de la Palestine
Front démocratique de libération de la Palestine
Front de libération de la Palestine

Koweït :
Le mouvement démocratique koweïtien

Liban :
Parti communiste libanais
L’organisation populaire nacerienne
Parti démocratique populaire

Egypte :
Parti communiste Egyptien
Parti du rassemblement national progressiste unitaire

Maroc :
Parti socialiste du progrès
La voie démocratique

texte original en arabe dans article 717

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