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"LA REVENDICATION DE L’ÉTAT DE DROIT ET LA JUSTICE SOCIALE NE FONT QU’UN"

Rétrospectives et documents d’archives

dimanche 15 janvier 2012

"La question brûlante de l’habitat social rebondit sans cesse depuis des décennies.

Ce rappel des luttes passées (2011) dans le blog algerieinfos-saoudi montre la permanence et l’importance d’une problématique sociale que les citoyens et militants partisans d’un véritable changement national mettent au coeur de leur action et de leur projet de société.

Sans la prise en compte conséquente du social, la revendication politique devient une coquille vide, à la merci des manipulations, vouée à l’impuissance, aux déceptions et aux divisions politiciennes.

Les revendications concrètes légitimes, fondées sur des alternatives constructives joignant les intérêts des citoyens et ceux de l’Etat de droit national sont les assises les plus solides pour la mise en mouvement réelle d’un front politique sérieux du changement.

À titre d’illustration, Socialgerie présente aussi un document d’archive de l’été 1985, un projet de résolution à soumettre au comité central du PAGS, préconisant à la fois le rejet sans équivoque du "projet de Charte nationale de 1986" avancé par le pouvoir de Chadli (à traduire par un vote NON ou l’abstention), et l’action de masse autour de plates formes concrètes, au premier rang desquelles la solution équitable à l’échelle nationale des problèmes de l’habitat des citoyens.


L’ÉTAT DE DROIT EST DORÉNAVANT UNE REVENDICATION DE MASSE - algerieinfos ;


LE PAGS ET LE POUVOIR ALGERIEN (1985) : DOCUMENT INÉDIT :

1. AVANT- PROJET DE RÉSOLUTION DU COMITÉ CENTRAL (PROPOSITION DE SADEK HADJERES - ÉTÉ 1985)

2. SUGGESTION DE CANEVAS POUR ACCOMPAGNER SUR LE TERRAIN ET DANS L’ACTION LES ORIENTATIONS DE FOND INDIQUEES DANS LE PROJET DE RÉSOLUTION (PROPOSITION DE SADEK HADJERES - ÉTÉ 1985)


L’ÉTAT DE DROIT EST DORÉNAVANT UNE REVENDICATION DE MASSE

Le pouvoir est-il amnésique. Comme à Laghouat aujourd’hui, en juillet dernier face à l’absence d’état de droit dans les critères d’attribution des logements sociaux, des mouvements d’occupation de l’espace public avaient été engagés par les citoyens et pas seulement par les demandeurs, pour exiger l’application stricte des règles.

Notre blog avait suivi avec attention les luttes de ce mois de juillet, auxquelles nous avions consacré quelques notes signées S. A.

Saoudi Abdelaziz, 14 janvier 2012

8 juillet
Logements sociaux : le chef de l’État laisse faire

Le mouvement pour l’application de la loi dans l’attribution des logements sociaux ne faiblit pas, et touchent les différentes régions du pays. Face à cette revendication nationale, la coalition politique au gouvernement n’ose pas affronter ce qui fait parti intégrante de son fonctionnement : le clientélisme et les réseaux d’influence.

Pendant que le gouvernement se tait, le chef de l’Etat laisse faire : les commis de l’Etat, chefs de daïra et walis, doivent-ils être abandonnés à leur sort, placés en première ligne pour gérer les conséquences de pratiques illégales et anticonstitutionnelles généralisées ? Les Algériens en sont réduits à couper les routes. Faute d’une réponse globale claire en faveur des revendications légitimes, il est à craindre qu’encore une fois, les « dépassements » - parfois provoqués par les officines obscures- et la répression policière et judiciaire prennent le dessus, hypothéquant la recherche d’issues globales à la crise de l’État (…).

À Laghouat, les critères de la loi

« Le népotisme et le favoritisme ont pris le dessus sur les véritables critères définis par la loi ». C’est ce qui motive le mécontentement à Laghouat, selon les propos d’un protestataire rapporté par Abderrahmane Semmar d’El Watan. Les manifestants qui ont bloqué pendant cinq heures, la nationale 1 qui relie Laghouat à Alger, dénoncent l’attribution de 480 logements dans des « conditions obscures ».
La révision de la liste dans la transparence, c’est l’exigence des familles, décidées à camper devant la wilaya jusqu’à la satisfaction de leur droits légitimes.

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9 juillet
Ould Kablia croit culpabiliser les Algériens

Ould Kablia s’est expliqué, hier, devant les députés, sur le mouvement de contestation des attributions de logements sociaux, qui a touché toutes les régions du pays. Il fait tout d’abord semblant de ne pas comprendre. « L’État ne pouvait satisfaire tout le monde » dit-il. Mettant alors sous le boisseau les témoignages publiés dans tous les journaux, le ministre peut alors affirmer que les protestataires ne sont que des impatients, qui « ne remettaient pas en cause le droit des bénéficiaires au logement mais le retard mis dans l’arrivée de leur tour de livraison ».

Mais confronté à cette réalité de la revendication citoyenne des critères, c’est-à-dire de respect de l’Etat de droit, Ould Kablia contredit, comme par mégarde, son souverain postulat, lorsqu’il conteste que le chef de daïra et le maire soient responsables du processus d’attribution. « Car les listes sont étudiées au niveau d’une commission regroupant même les représentants des comités de quartiers et des citoyens », précise-il.

Première règle de bonne gouvernance, partagée par la communauté des ministres de l’Intérieur : culpabiliser les administrés en toutes circonstances.
Tous coupables ! D’où le message : s’il existe - peut-être - un problème d’attribution, la raison en est à rechercher aussi chez les « représentants des citoyens ».
Le ministre n’a donc pas à se préoccuper si ces représentants sur le papier, sont en fait cooptés par les réseaux d’influence et de clientélisme au service des partis de son propre gouvernement. M. Ould Kablia, ancien du Malg, ne se préoccupe que de haute stratégie.

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12 juillet
Révoltes populaires : silence des politiques et faux radicaux

La Wilaya d’Alger a donc décidé de détruire la forêt du Bois des Pins à Hydra en vue de construire un parking. « Y a-t-il quelqu’un qui convoite le site pour ses besoins ? » s’interroge aujourd’hui l’éditorialiste d’El Watan. En effet, cette opération ne vise pas les quartiers huppés d’Hydra. Est visé un quartier de salariés et de cadres.

Les Dernières nouvelles d’Algérie (DNA) publie aujourd’hui un reportage où un habitant du Bois des Cars affirme : « Je vais vous dire moi ce qu’il en est : ils ne feront pas de parking. Tout ce qu’ils veulent c’est récupérer l’assiette de l’immeuble, le détruire et nous reloger ailleurs. Nous ne sommes pas des voisins désirables pour ces gens-là. Comment expliquez-vous qu’ils aient fermé l’école primaire en face de chez nous. Depuis trois mois, nos enfants étaient dispatchés dans d’autres écoles plus loin. Parfois jusqu’à Bir-Mourad-Raïs. Il existe bien d’autres écoles primaires à côté mais allez inscrire vos enfants là-bas ! Impossible, cette école ne nous est pas destinée. Elle leur est réservée à eux ». Le Temps d’Algérie suggère de son côté que cette affaire met en jeu de gros intérêts en rapportant des propos qu’aurait tenu le maire local : « cela me dépasse ». Un membre du conseil des sages du quartier expliquait la situation dans Liberté d’hier : « Tout cela pour un projet de parking qui ne profite qu’aux gros bonnets de Sidi-Yahia qui ont l’intention de construire un centre commercial sur un terrain Habous du côté du cimetière. »

L’opposition désarçonnée ?

Sur cette affaire qui remue les Algérois, c’est le silence radio des politiques, que n’explique pas la main mise de l’Etat sur les médias publics. L’une des caractéristiques de la classe politique algérienne, c’est l’étrange indifférence à l’égard des luttes concrètes des salariés, des demandeurs de logements, des manifestants pour d’eau, le gaz, l’électricité, les infrastructures collectives. Mouvements dont l’ampleur crève les yeux. L’opposition semble aussi désarçonnée que le pouvoir face à cette nouvelle situation. Ce sont pourtant ces mouvements qui dévoilent les forces qui font main basse sur l’Algérie. Le FFS, par exemple, qui s’affirme pourtant extérieur au système, reste polarisé sur la critique incantatoire, presque théorique, de ce système, sans prendre en compte l’urgence à faire jonction, en le soutenant activement, avec le mouvement populaire, tel qu’il s’exprime aujourd’hui contre ce système.

C’est à travers ce mouvement, venu d’en bas, que s’affirmera concrètement l’exigence du changement. Le FFS reste silencieux, même si son conseil national a manifesté, dans sa réunion du début juillet, un soutien platonique au « mouvement social ».

L’absence sur le terrain des démocrates progressistes est aujourd’hui incompréhensible. La crainte de jouer le jeu des manipulateurs est légitime. Mais cet excès de prudence, à l’égard de la levée de masse qui se fait jour, favorise aujourd’hui les manipulations du système qui travaillent à dévoyer –notamment en suscitant de faux radicaux- le mouvement populaire, même si ces manipulations politico-policières ont perdu de leur efficacité face à une population qui a appris à mieux connaître les ficelles des stratèges de la tension.

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22 juillet
Le contenu social du changement démocratique s’affirme

Le mouvement social émerge par vagues successives depuis le printemps. Les formes particulières qu’emprunte en Algérie la volonté de changement commencent à susciter la réflexion parmi les élites.

On se rappelle que les premières grèves « du ventre », celles des postiers, des cheminots, des hospitaliers, des éboueurs et des autres communaux, celles des ouvriers du bâtiment et des métallurgistes, avaient suscité parmi les « élites » des réactions de déception, presque de rejet, par rapport aux grandes levées démocratiques et anti-autoritaires, à l’Egyptienne ou à la tunisienne.

Chez nous, la volonté de changement creuse son sillon, non seulement dans l’exigence de pouvoir d’achat, mais aussi pour le logement social, pour l’eau et l’électricité. On observe, d’est en ouest, au delà des excès -souvent manipulés par les mafias policières et soulignés en gros titre par la presse- , une sorte d’exhultation citoyenne, de conscience de la force retrouvée. Mais aussi l’accumulation diffuse de capacités d’organisation.

Le contenu social du changement national et démocratique s’affirme comme au Premier novembre. Comme si les Algériens tiraient la leçon des tentatives de confiscation post révolutionnaire, en Tunisie et en Egypte.

Source : algérie infos ...

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LE PAGS ET LE POUVOIR ALGERIEN (1985) : DOCUMENT INÉDIT

FALLAIT-IL VOTER « OUI » OU « NON » AU RÉFÉRENDUM DE 1986 SUR LA « CHARTE NATIONALE » ?

Document daté du 5 Août 1985

Texte rédigé et proposé durant l’été 1985 par Sadek Hadjerès, premier Secrétaire du PAGS, en vue de la prise de position du parti sur le projet OFFICIEL DE NOUVELLE CHARTE NATIONALE.

Ce projet officiel devait être soumis par les autorités de l’Etat-Parti unique à un référendum national qui allait se dérouler six mois plus tard au début de 1986.

Pour des raisons de sécurité et de santé, sur proposition de ses camarades de la direction et en accord avec eux (voir le grand entretien du Soir d’Algérie avec Arezki Metref en mai-juin 2007, reproduit par Socialgerie, article n° 6), Sadek Hadjeres se trouvait à ce moment à l’étranger depuis deux ans.
Il ne pouvait participer directement et diriger en temps réel les discussions et les prises de décision concernant les activités immédiates comme il l’avait fait sur place durant les dix huit années précédentes de clandestinité de 1965 jusqu’au début 1983.

Sur la base des informations reçues du pays, avec également des retards, il fournissait des contributions substantielles sur les orientations stratégiques et de long terme, ainsi que son avis rétrospectif sur les décisions, les activités ou les faits ponctuels déjà écoulés. La transmission de ses avis par écrit à l’Exécutif provisoire clandestin prenait le plus souvent en moyenne plusieurs semaines.

Cette fois cependant, la décision à prendre concernait un évènement attendu dans les six mois suivants, ce qui laissait assez de temps pour des échanges fructueux.
De plus, la réception au pays de son avis écrit avait été précédée par voie orale d’une argumentation et d’une recommandation expresse, immédiatement transmise par divers canaux, notamment lors d’une rencontre avec B.un camarade de l’Exécutif pouvant circuler librement.
Cette recommandation de SH était de voter NON au projet officiel de Charte ou à tout le moins de préconiser publiquement l’ABSTENTION en indiquant les raisons.

Accompagnant cette recommandation, un mot d’ordre de masse était proposé pour rejeter le projet du pouvoir Chadli ou pour le moins s’abstenir activement.

Ce mot d’ordre était :

« BARKAOUNA MEN L’KLAM EL FAREGH ! (Nous en avons ssez de paroles creuses)

MA YENFA’ GHIR ES-SAH : AT-TATBIQ OUAL KIFAH MIN ADJL AL MATALIB AL MALMOUSSA ! » ( Ce qui compte vraiment, c’est l’APPLICATION et LA LUTTE POUR LES REVENDICATIONS CONCRETES

Ci-dessous le texte intégral du document écrit, ainsi que son supplément explicitant une des alternatives concrètes de mobilisation à opposer au projet abstrait de Charte officiel.

Plus tard, Socialgerie se propose de mettre en ligne une rétrospective et des commentaires sur cet épisode pris dans son contexte national et international. Espérant d’y adjoindre aussi des témoignages, documents et opinions qui lui parviendront sur ce thème.


1. AVANT- PROJET DE RÉSOLUTION DU COMITÉ CENTRAL (PROPOSITION DE SADEK HADJERES - ÉTÉ 1985) [1]

2. SUGGESTION DE CANEVAS POUR ACCOMPAGNER SUR LE TERRAIN ET DANS L’ACTION LES ORIENTATIONS DE FOND INDIQUEES DANS LE PROJET DE RÉSOLUTION (PROPOSITION DE SADEK HADJERES - ÉTÉ 1985) [2]


AVANT- PROJET DE RÉSOLUTION DU COMITÉ CENTRAL

Opinion et éclairage sur les débats et prises de décision autour du référendum sur le projet officiel de CHARTE NATIONALE « ENRICHIE » (1986)

Document interne [3]

Texte rédigé et proposé durant l’été 1985 par Sadek Hadjerès, premier Secrétaire du PAGS, en vue de la prise de position du parti sur le projet OFFICIEL DE “NOUVELLE CHARTE NATIONALE”.

Le projet officiel venait d’ être publié par la presse algérienne « unique » en prévision du referendum national qui allait se dérouler six mois plus tard au début de 1986.

Pour des raisons de sécurité et de santé, sur proposition de ses camarades de la direction et en accord avec eux (voir le grand entretien pour le Soir d’Algérie avec Arezki Metref en 2007, reproduit par Socialgerie, article n° 6), Sadek Hadjeres se trouvait à ce moment à l’étranger depuis deux ans. Il ne pouvait participer directement et en temps réel aux discussions et aux prises de décision concernant l’activité quotidienne comme il l’avait fait durant les dix huit années de clandestinité de 1965 jusqu’au début 1983.
Sur la base des informations reçues du pays, avec également des retards, il fournissait des contributions substantielles sur les orientations stratégiques et de long terme, ainsi que son avis rétrospectif sur des décisions, des activités ou des faits ponctuels déjà écoulés La transmission de ses avis par écrit à l’Exécutif provisoire clandestin prenait le plus souvent en moyenne plusieurs semaines.

Cette fois cependant, la décision à prendre concernait un évènement attendu dans les six mois suivants, laissant donc assez de temps pour des échanges fructueux.
De plus, la réception au pays de son avis écrit avait été précédée par voie orale d’une argumentation et d’une recommandation expresse, immédiatement et directement transmise lors d’une rencontre avec Boualem K.
Cette recommandation de SH était de voter NON au projet officiel de Charte ou à tout le moins de préconiser publiquement l’ABSTENTION en indiquant les raisons.

Accompagnant cette recommandation, un mot d’ordre de masse était proposé pour rejeter le projet du pouvoir Chadli ou pour le moins s’abstenir activement.

Ce mot d’ordre était :

« BARKAOUNA MEN L’KLAM EL FAREGH !
(Nous en avons assez de paroles creuses)

MA YENFA’ GHIR ES-SAH : AT-TATBIQ OUAL KIFAH MIN ADJL AL MATALIB AL MALMOUSSA ! »
( Ce qui compte vraiment, c’est l’APPLICATION et LA LUTTE POUR LES REVENDICATIONS CONCRETES

Ci-dessous le texte intégral du document écrit, ainsi que son supplément explicitant une des alternatives concrètes de mobilisation à opposer au projet abstrait de Charte officiel.

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2. TEXTE IN EXTENSO DU DOCUMENT INTITULÉ :

AVANT-PROJET DE RÉSOLUTION DU PAGS

PROPOSÉ PAR SADEK HADJERES [4]

En prévision des débats internes et publics
sur le projet officiel de nouvelle Charte Nationale
et le référendum prévu pour le début 1986,
sous la présidence de Chadli Benjedid

Après dix ans, nous considérons que la Charte nationale mérite d’être améliorée dans un sens qui renforce son contenu anti-impérialiste, démocratique et de progrès social.
Cette amélioration irait dans l’intérêt de notre peuple au moment où il affronte des problèmes économiques et sociaux de plus en plus sérieux. Ces problèmes ont leur source principalement dans les pressions multiformes de l’impérialisme et son agressivité, qui ne reçoivent pas la riposte nécessaire tant au niveau populaire que gouvernemental.

Malheureusement, de nombreux faits,
liés à l’évolution du rapport des forces sociales et politiques
dans le pays au cours des dernières années,
confirment que :

1. Ce n’est pas dans cette voie de redressement et de consolidation progressiste que les forces politiques dominantes dans le pouvoir souhaitent "enrichir" la Charte.
Peut-être ces forces proposeront-elles certaines mesures ponctuelles inévitables et dont l’utilité est largement reconnue par tous. Mais pour l’essentiel, ces forces cherchent avant tout à introduire dans les textes des orientations qui visent à justifier les remises en cause ou la sous-estimation de nombreuses et importantes conquêtes nationales, sociales et démocratiques et le glissement à droite survenu dans de nombreux domaines.

2. Les conditions ne sont pas créées pour engager de larges et sérieuses discussions démocratiques comme celles de 1976.
Les débats prévus visent seulement à faire adopter formellement par des appareils politiques et des organisations sociales fermées aux masses, des projets qui s’éloignent des aspirations populaires.

3. L’expérience a montré que même un bon texte, malgré son importance, n’a de valeur que s’il est suivi d’application.
Sous n’importe quel pouvoir ou régime, le degré d’application des orientations de progrès dépend du degré de mobilisation démocratique, de la participation et du contrôle populaires dans la réalisation des mesures correspondantes.

x x x

C’est pourquoi notre parti estime que l’essentiel,
à l’occasion des débats instaurés officiellement,
ce n’est pas la bataille autour des textes et des orientations théoriques.

L’essentiel, c’est de continuer à mobiliser les travailleurs et toutes les autres forces patriotiques pour l’APPLICATION des orientations de progrès, pour la défense de leurs droits sociaux et démocratiques légitimes, pour l’intérêt national, pour la solution des problèmes économiques, sociaux et politiques brûlants que vit notre peuple.

Sans négliger les clarifications théoriques et idéologiques par différents canaux, notre parti exprimera sa position politique dans un document de fond central, sous la forme d’un appel qui servira de référence pour la base militante et l’opinion progressiste avancée (ci-joint le texte…lorsqu’il sera préparé par le CC).

ET SURTOUT, NOTRE PARTI AGIRA pour continuer à mobiliser les travailleurs et l’opinion progressiste autour des objectifs nationaux et sociaux principaux qui leur sont les plus sensibles.
Dans ces domaines, notre parti avancera ses propositions constructives et ses mots d’ordre d’action dans des appels diversifiés qui aideront à mieux lier les problèmes concrets et notre position de fond sur la Charte national (exemple : l’appel ci-joint pour la solution des problèmes de l’habitat).

Dans ses positions, notre parti continuera à souligner avec force la nécessité de renforcer notre politique de large unité d’action anti-impérialiste. Cette politique unitaire n’exclut pas, mais suppose au contraire dans le même temps une juste différenciation critique envers les mesures antidémocratiques et de régression sociale, qui ne peuvent que nuire au développement économique et à la défense de l’indépendance.

Il est vital que soit correctement comprise l’importance de cette politique unitaire et pourquoi l’action propre et autonome du parti, pour la défense de l’indépendance nationale et des conquêtes sociales et démocratiques de notre peuple, doit être menée en alliance avec les autres forces patriotiques et de progrès, où qu’elles se trouvent, en dehors comme au sein des appareils officiels.
Car les aspirations et les objectifs les plus justes de l’avant-garde des travailleurs n’ont de chance d’être réalisés que si, malgré les divergences sur les problèmes d’aujourd’hui ou de la lutte pour demain, ces objectifs entraînent TOUS CEUX qui ont un intérêt commun à la réalisation de telle ou telle tâche du moment.

x x x

Le Comité Central appelle les responsables des organisations et tous les militants du parti à appliquer ces orientations d’union et d’action en faisant l’effort de les adapter de façon créatrice dans leurs plans de travail en tenant compte de conditions et des problèmes réels qu’ils affrontent.
Il les appelle à considérer ce moment des débats autour de la Charte comme un jalon dans la lutte et les efforts de longue haleine engagés en permanence par notre parti à la base , sur les lieux du travail, d’habitation et d’activités sociales les plus diverses.

Le Comité Central estime que les luttes engagées à l’occasion de ces débats seront pour le parti une nouvelle occasion d’élargir et d’approfondir ses liens avec les masses, s’il précise mieux ses mots d’ordre sur une base juste et s’il maîtrise mieux l’interaction entre son travail de masse et le renforcement permanent de son organisation.
Ce sera une occasion de rendre plus vivants, plus réfléchis et plus fructueux nos efforts pour l’union et la concertation entre les forces patriotiques, y compris parmi certaines couches de la bourgeoisie liées à des activités productives utiles à l’édification économique.

Ce sera enfin l’occasion de féconder par une approche vivante le travail de réflexion en direction de l’élaboration du programme du parti et de sa plate-forme large d’union et d’action.
Cette approche vivante permettra de mieux maîtriser encore le lien entre théorie et pratique.
Elle permettra en particulier de mieux éclairer la relation dialectique entre nos orientations socialistes, qui inspirent et guident l’action de l’avant-garde révolutionnaire et la réalisation des tâches nationales-démocratiques venues à maturité et qui constituent la préoccupation immédiate et le besoin vital des plus larges couches sociales honnêtes et travailleuses.

À l’avant-garde des masses nous disons :

  • PAS DE PAROLES CREUSES POUR TROMPER L’OPINION !
  • OBTENONS PAR L’ACTION UNIE L’APPLICATION DES MESURES DONT NOTRE PEUPLE ET LE PAYS ONT BESOIN !
  • Réalisons dans l’ ACTION QUOTIDIENNE UN FRONT COMMUN CONTRE L’ IMPÉRIALISME ET SES ALLIÉS RÉACTIONNAIRES !

_____

(Fin du projet de résolution, Juin 1985)

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3. SUGGESTION DE CANEVAS
POUR ACCOMPAGNER SUR LE TERRAIN ET DANS L’ACTION
LES ORIENTATIONS DE FOND
INDIQUÉES DANS LE PROJET DE RÉSOLUTION

Le document annexe qui suit a été proposé par SH dans le même envoi à ses camarades, comme un exemple, dans le domaine de l’habitat, des efforts de mobilisation concrets à opposer en riposte au projet abstrait de Charte nationale 1986 du pouvoir.
D’autres thèmes que celui de l’habitat avaient été aussi suggérés sans être aussi détaillés.

Celui de l’habitat était jugé le plus sensible, mobilisateur et unitaire car à l’origine des nombreux soulèvements populaires de quartiers urbains et de localités rurales constatés jusque là durant les années 80, avant l’embrasement de Constantine, Sétif etc. l’année suivante.

Ce thème a été utilisé, avec des adaptations de forme, par la commission de presse du PAGS dans un numéro ultérieur de « Saout Ech-Chaâb » (à retrouver).
Mais il l’a été mécaniquement, de façon surtout utilitaire, c’est-à-dire isolément de son contexte global, marqué par le débat de fond crucial sur la Charte et en décalage sur le vote public du PAGS qui s’en est suivi.

DOCUMENT ANNEXE

TRAVAILLEURS
dont la famille nombreuse vit dans une même chambre sans eau et sans commodités

JEUNES GENS ET JEUNES FILLES
qui depuis des années attendez un logement pour pouvoir vous marier

HABITANTS DES BIDONVILLES ET DES QUARTIERS POPULAIRES
qui ont été expulsés ou sont menacés de l’être,
sans garantie de retrouver un abri,
loin de leur travail et de leurs habitudes

CITOYENS
qui avez depuis longtemps déposé en vain une demande pour louer ou construire un logement plus convenable

POURQUOI RENCONTREZ-VOUS TANT DE DIFFICULTÉS ?

La Charte Nationale proclamait pourtant :

  • "……….(citation soit directement sur l’habitat. Soit sur la satisfaction prioritaire des besoins populaires, non seulement par justice sociale mais dans l’ intérêt de l’édification économique du pays).

Le 1er plan quinquennal avait augmenté les crédits pour l’habitat et avait prévu la construction de …………. Logements chiffre encore très insuffisant.
Mais seulement …………… ont été construits.

Il est vrai que les difficultés rencontrées par l’Etat sont grandes et réelles : la crise économique du monde capitaliste a ralenti les investissements. La population de notre pays augmente très rapidement et il n’est pas possible de satisfaire immédiatement tous les besoins de la population.

Mais nous demandons :

  • Pourquoi on ne satisfait pas d’abord les besoins prioritaires ? Pourquoi de nouveaux logements sont distribués, non pas à ceux à qui ils étaient d’abord destinés, mais aux personnes qui ont de l’argent et des "connaissances" ?
  • Pourquoi si les matériaux et la main d’œuvre manquent pour les immeubles populaires, une minorité de gens n’ont aucune difficulté pour se faire construire de riches villas et de grandes maisons de luxe ?
  • Pourquoi, si on manque de moyens, certaines entreprises du bâtiment du secteur d’Etat, qui ont acquis de l’expérience et de l’efficacité ont- elles été dissoutes ?
  • QUE PRÉVOIT CONCRÈTEMENT LE PARTI DU FLN ET L’ ÉTAT pour garantir dans les nouveaux textes de la Charte le droit des travailleurs et de toute la population à bénéficier des logements selon les priorités de la justice sociale, de l’ intérêt économique et ses possibilités de pays ?

LES COMMUNISTES PROPOSENT :

  • Pas d’expulsion sans garantie de recasement dans un logement convenable pour le travail et les obligations sociales des membres de la famille.
  • Répartition des nouveaux logements construits à ceux qui ont le plus droit par leur conditions familiales et leur travail productif, sous le controle démocratique et collectif de la population, des élus et des organismes interêssés.
  • Défense des intérêts des locataires par des comités de locataires et du quartier démocratiquement élus.
  • Augmentation des capacités de construction du pays en améliorant et en renforçant par divers moyens l’efficacité des entreprises du secteur d’Etat, et en orientant mieux le capital privé national y compris par des societés mixtes.

Dans tous les cas, que ces garanties légitimes soient inscrites ou non dans la Charte Nationale et dans les lois, ce qui compte avant tout, c’est la lutte de tous les citoyens concernés pour l’APPLICATION des orientations de progrès social de la Charte Nationale.

Patriotes de toutes les couches sociales,

AGISSEZ DANS L’UNION
POUR LA RÉALISATION
DE VOTRE DROIT A L’HABITAT.

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[1dates probables d’écriture : juin 1985, et de transmission à l’Exécutif du PAGS : juillet 1985

[2idem

[3daté du 5 Août 1985

[4rédigé semble-t-il en juin 1985 et transmis en juillet1985.

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