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BEAUTÉ NOIRE AFRICAINE ET « BANKSTERS » PLANÉTAIRES
lundi 22 août 2011
Août 2011
Traduii ici du grec par son auteure, le poème « Beauté Noire » vient d’être publié par le quotidien d’Athènes "Avghi", du dimanche 21 août. Il date de 19 ans (décembre 1992) et avait été dédié alors par Aliki PapadoMichelaki au peuple martyr somalien, Il reste malheureusement d’actualité, avec des intensités et des formes diverses, pour de nombreux peuples du continent africain .
Il faisait écho aux souffrances d’un peuple ravagé depuis déjà des décennies par les guerres intestines et les invasions étrangères greffées sur les conflits et divisions internes. A cette époque, l’Algérie pour sa part avait commencé depuis un an à s’enfoncer dans le gouffre sanglant de conflits aux prétextes "identitaires"..
La famine continue de tuer massivement en Somalie. Le génocide silencieux se poursuit à une échelle autrement plus grande que les massacres, cependant que le peuple de Libye est invité sous les bombes et les troupes spéciales de l’OTAN à dire merci aux semeurs occidentaux de démocratie.
Facette parmi d’autres de la crise gigantesque que vit une planète écrasée par la domination des milliards de dollars consacrés au sur-armement et aux œuvres de pillage et de mort par les complexes militaro-industriels et les grands banquiers, vautours qui se repaissent de la misère du monde.
Monstrueuse hypocrisie que celle des refrains de « l’aide humanitaire », en lieu et place des changements radicaux capables d’apporter les solutions réelles, durables, aux souffrances mondiales et africaines.
BEAUTÉ NOIRE
Mains squelettiques
d’un vieillard prématuré
qui à ses sept ans
grain par grain
ramasse le blé
comme des miettes d’espoir
pour la Beauté Noire
Terre ridée
Jeunesse exsangue
Ravages d’entre-déchirements
Ton corps élancé
a replié ses ailes
tes jambes de gazelle
ont oublié le rythme
tes yeux ont perdu
leur éclat de diamant
ma Beauté Noire
Aux seins d’adolescente
sources de vie
le lait a tari
et le bébé immobile
a lâché la mamelle
L’amulette
ne protège plus sa vie
Quel tam-tam africain
rythmera ta douleur
ma Beauté Noire
Tout se tait
enfants, oiseaux et vent
seules les armes croassent
empoignées par des hommes à toi
oiseaux rapaces
avides d’étancher
leur soif de pouvoir
sur ton corps épuisé
ma Beauté Noire
Et nous les Blancs
à la conscience « hermine »
nous te promettons la Vie
par la grâce des armes
après t’avoir laissée
sur ta paille de mort
agoniser
ma Beauté Noire
Nos caves regorgent
de lait de blé
plus qu’il n’en faut
pour sauver tes mômes
ma Beauté Noire
Mais qui leur réapprendra
les chansons perdues
Nous l’avons-nous aussi oublié
le chant de Vie
ma Beauté Noire
Aliki P. Athènes 5 Décembre 1992