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PEUPLE ÉGYPTIEN : QUEL CHOIX FONDAMENTAL ?

mercredi 1er juin 2011

Les Egyptiens confrontés au problème fondamental : démocratie sociale dans un Etat souverain ou cuisine politicienne sous dépendance néocoloniale ?

EGYPTE : CUISINE IMPRÉVISIBLE

par Badis Guettaf
Le Jour d’Algérie
le 30 mai 2011.

En Egypte, la question économique de l’heure porte sur la renationalisation des entreprises publiques privatisées, sous le régime de Hosni Moubarak, en application du plan d’ajustement structurel, recette miracle du Fonds monétaire international (FMI).

En haut un gouvernement provisoire, en bas 90% de citoyens qui le pressent de récupérer les biens publics abandonnés à la rapine et à la spéculation, sous prétexte de relance économique, de croissance et de création de richesses et d’emplois.

À ce sujet, un rapport du « Centre de la Terre pour les droits de l’homme » révèle que le nombre de travailleurs qui était de 1,25 million au début du programme, est tombé après coup à 400 000 actuellement.

Il faut reconnaître qu’il est quand même paradoxal que des mesures, censées apporter du meilleur, réduisent l’emploi au lieu d’en créer.
Cela n’empêche pas l’ambassadrice étatsunienne au Caire, Margaret Scobey, de menacer les turbulents en déclarant que « la nationalisation serait un coup pour l’investissement ».
On ne sait pas si quelqu’un lui a présenté le bilan de la privatisation ou si, ce qui serait naturel, elle connaisse bien son dossier.
Elle se permet même d’insister en affirmant que « le secteur public ne pourra pas résoudre les problèmes » et que « l’Histoire a prouvé que la privatisation est plus apte à aider les pays à passer à la démocratie ».
Elle ne sourcille même pas, quand elle avance sur un terrain où l’Histoire dit plutôt l’inverse et que c’est justement l’absence de démocratie qui a permis la privatisation et la mise à la rue de plus de 850 000 ouvriers.

De là à ce qu’il aide à passer à la démocratie, on pourrait en douter quand il s’agit pour les Egyptiens de pouvoir, au moins, gagner de quoi acheter le pain quotidien.

Ceci dit, pas un instant il n’est question de la possibilité pour un gouvernement provisoire de décider de mesures aussi stratégiques, quand ses représentants se permettent d’apposer, face à la revendication, une attitude de gens qui règnent en toute souveraineté.

Alors que le moins que l’on puisse attendre d’eux est qu’ils renvoient tout le monde, démocratiquement, à l’investiture du pouvoir élu.

Il devrait en être de même pour ces grandes puissances qui traitent avec du « provisoire » comme s’il était investi par les suffrages citoyens.

Tout cela n’augure rien de bon pour l’avenir, quand vient s’ajouter cette volonté de report des élections et de prolonger la période de transition et de faire rédiger une nouvelle Constitution, entre-temps, par une commission.

On considère aussi comme « absurde que les membres élus à l’Assemblée du peuple soient eux-mêmes chargés de former la commission qui devra rédiger cette Constitution ».

Il faut oser le dire, mais des voix autorisées et médiatisée s’y laissent aller.

Beaucoup de choses se précisent donc pour que rien ne change vraiment, sauf illusoirement.

Reste à savoir si cette tendance va tenir la route et si le rapport de force réel va le permettre. Dans le doute, il faut surtout se garder d’affirmer que la ligne, officiellement tracée avec le départ de Moubarak, sera aussi droite que l’on nous a fait croire.

La cuisine politique est beaucoup plus compliquée que ce qui est apparent.

Par Badis Guettaf

Source : pour lire en ligne, cliquer sur le lien ...


Voir en ligne : http://www.lejourdalgerie.com/Editi...

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