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Un article prémonitoire de Redouane MIMOUNI, mars 2008

LES PRIX FLAMBENT, L’ALGERIE AUSSI

C’était prévisible : à quoi mène une politique de classe !

samedi 8 janvier 2011

L ’explosion populaire et juvénile contre la hogra , la paupérisation
et la flambée des prix des produits de première nécessité, alors que
des fortunes s’édifient en une nuit sur le dos du pays et du peuple,
était prévisible.
Il n’y a que le pouvoir "autiste" qui ne voulait
rien voir venir...pourtant...

Notre ami, Rédouane Mimouni, a exhumé un projet d’article, rédigé pour "Alger républicain" en mars 2008

Le prix de l’huile de table inabordable

À quelques semaines d’intervalle, le prix de l’huile de table a connu
des hausses vertigineuses, allant jusqu’à 100%, pour atteindre 950 da
la bonbonne de 5 litres. L’huile devient un produit de luxe
inabordable pour une grande partie de la population.

La hausse des prix de la matière première sur le marché internationale
n’explique pas tout.

Tous les intervenants dans le circuit se sucrent aussi. Pourquoi les
marges des différents intervenants ne sont pas connues et communiquées
à la population.

Le patron de Cevital pointe le doigt vers les commerçants qui
spéculent en prenant une marge excessive ou sur l’Etat qui impose une
taxe de 17% sur la valeur ajoutée.

Il aurait fallu aller plus loin en rendant publique la marge prise par
les industriels qui « remplissent les bouteilles » après une petite
transformation des matières premières.

Il y a des positions dominantes sur le marché pour ne pas dire de
monopole et Cevital déclare détenir 75 % du marché algérien et une
capacité de production couvrant 145% des besoins nationaux. Peut-on
avoir la balance des devises entre les sorties (importation des
matières premières) et entrées (exportation de produits finis sur le
marché mondial) pour un peu plus de transparence ?

Il est certain que la mise à mort de l’industrie publique et l’ENCG
(entreprise nationale des corps gras) a permis toutes les dérives sur
les marchés et les prix. Ce n’est que maintenant qu’on assiste à la
réapparition timide de l’huile Safia.

Que de temps perdu aussi dans l’absence d’une politique de production
des graines oléagineuses.

Une politique de classe

Que fait le gouvernement devant une situation catastrophique ou tous
les prix des produits de première nécessité flambent ?

Il annonce qu’il ne supprimera pas la TVA sur les matières premières
importées, mais qu’il étudie la situation …et les mesures à prendre.
Pourtant le gouvernement avait annoncé le mois de janvier dernier,
lors des premiers envols des prix qu’un fonds spécial allait être crée
pour contenir la flambée des aliments de première nécessité. Le
ministre du Commerce avait parlé d’ « un fonds national de subvention
des prix dont l’objectif est de parvenir à un plafonnement des prix
des produits alimentaires de grade consommation et d’intervenir à
chaque fois que les prix de ces produits connaîtront une augmentation
sur le marché »

Il était même question, sur la base des déclarations du ministre de
fixer le prix de 5 litres d’huile de table à 450da et de ramener celui
de tous les légumes secs à 100 da le kg.

Depuis le prix de l’huile a doublé et rien n’a été fait.

Le gouvernement et son syndicat unique ne bougent pas alors qu’il y a
le feu à la maison et qu’on n’est pas loin d’une situation explosive.

Ils s’en tiennent encore à leur pacte économique et social, mort né et
à une augmentation de salaire de la fonction publique, sensée couvrir
l’inflation antérieure, toujours non appliquée à ce jour.

Le front social brûle alors que le pouvoir est en train de jeter
toutes ses énergies dans la campagne pour un troisième mandat. Une
situation dramatique !

Redouane Mimouni

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