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RENCONTRE INTERSYNDICALE À L’OCCASION DU 11 DECEMBRE

dimanche 12 décembre 2010

ALGER LE 11 DECEMBRE 2010

Les caravanes et les maçons !

Nous avons été conviés par l’ A.L.S que préside notre camarade AHMED BADAOUI, en ce samedi 11 décembre pour une rencontre autour des libertés syndicales.
C’était aussi l’occasion de célébrer les héroïques manifestations populaires du 11 décembre 1960 annonciatrices de notre libération du joug colonial, et le 62eme anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme.

C’est dans les anciens locaux de « saout echaab » organe central de l’ex PAGS à Alger-centre qu’a eu lieu cette rencontre, nos camarades de l’association « therwa fatma nsoumer » nous ont offert leur hospitalité, qu’elles soient remerciées pour leur solidarité militante.

Étaient présents les représentants des syndicats du CNAPEST, du CLA, du SNPSP
Des associations A.D.A.S, A.S.L, A.A.A.R, FATMA N’SOUMER, de militants de droits de l’homme et de syndicalistes du secteur privé affiliés à l’U.G.T.A.

Dans son ouverture de séance A. BADAOUI a tenu à mettre l’accent sur l’union qui doit caractériser nos luttes, présentes et futures pour faire face aux multiples agressions que subissent les travailleurs dans leurs droits et libertés syndicales avant de donner la parole à Maître LAID EZZOUAOUI avocat (défenseur des travailleurs d’ALUNOR licenciés abusivement) et militant syndicaliste, qui nous interroge :

Pouvons nous être moins éparpillés et rassembler nos forces ? La situation va être plus rude et notre outillage rudimentaire !
Comment communiquer efficacement ?
Comment nous former au rude combat syndical ?
Nous ne sortons pas du néant, comment faire connaître et transmettre le fabuleux héritage des luttes des travailleurs algériens depuis la naissance du mouvement national de libération jusqu’à ce jour ?

Le camarade MESSAOUD BOUDIBA du CNAPEST enchaîna en relatant les conditions très difficiles de la création de son syndicat, les intimidations et autres agressions dont ont fait l’objet les militants du CNAPSET dans l’exercice de leur droit syndical et lors des grèves. Les licenciements abusifs et les suspensions des enseignants, mais dit-il :

« La solidarité des travailleurs a toujours eu le dernier mot, là où nous étions divisés, nous avons perdu !
Nous avons réussi à être reconnus !
Mais ce n’est qu’un récépissé, nous continuons avec les enseignants à subir l’arbitraire, le combat continue, nous sommes condamnés à le mener ensemble pour les questions communes !
Ensemble nous serons plus forts ! »

Mme ZINEB BELHAMEL du CLA entama sa prise de parole en rendant un vibrant hommage au regretté OSMANE REDOUANE martyr du combat de classe rassembleur unitaire et militant sans concessions pour la dignité et les intérêts des travailleurs. Voici la teneur de son message :

« À ce jour notre syndicat n’est pas reconnu par les pouvoirs publics, mais Dieu merci il est vivant chez les enseignants, pour nous contacter ils agissent par personnes interposées ! Nous célébrons aujourd’hui le 62ème anniversaire de la déclaration des droits de l’homme frappés d’interdits.

Certains syndicats autonomes sont devenus des annexes de l’UGTA s’accommodant du pacte social signé unilatéralement par cette dernière.

Qu’attendons-nous pour riposter ? Comment nous retrouver ? Beaucoup d’acquis des travailleurs arrachés de haute lutte par nos prédécesseurs sont entrain de disparaître.

Beaucoup de travailleurs des corps communs dans l’enseignement ne touchent même pas le SMIG, des centaines d’enseignants travaillent sans contrat de travail au mépris de la réglementation et sont licenciées sans indemnités ni préavis dès qu’on n’a plus besoin de leurs services.

Pour le recrutement des enseignants le concours est formel, le passe-droit devient la règle.

Beaucoup de nos problèmes sont identiques, je propose à ce que cet espace soit doté d’un bulletin carrefour de nos luttes et de nos espoirs ».

Le docteur MERABET ELIES secrétaire général du SNPSP (syndicat national des praticiens de la santé publique) prit la parole, et souligna la double symbolique de cette journée.

« Se rencontrer est un devoir, plus que jamais il faut nous organiser ! Camarades, des médecins employés dans les hôpitaux et centres de soins avec un contrat pré emploi (C.P.E) avec les mêmes responsabilités que les nôtres touchent la moitié du SMIG (8000 DA) avec promesse d’être recrutés dans deux années, c’est un mensonge au bout de plusieurs années dans certains cas il ne le sont pas encore ! C’est dégradant, c’est de la dilapidation du savoir ! C’est honteux !
Malgré le fait que notre pays soit signataire de toutes les conventions internationales liées au monde du travail, nous n’avons pas encore la liberté d’exercer nos droits syndicaux et nos droits à la négociation et à la grève.
À ce jour on est tabassés, licenciés, suspendus à Alger, Constantine, Sidi Bel Abbes et Oran suite à nos différents sit-in et protestations, nous sommes traînés dans les commissariats de police !
Oui nous devons renforcer cet espace, avoir notre bulletin, sortir de cette rencontre avec un communiqué qui rendra compte de nos résolutions ;
oui l’union sera notre force ! »

AHMED BADAOUI ancien secrétaire général du syndicat de la douane, et membre de la c.e.n de l’UGTA dont il à été exclu, licencié arbitrairement par la direction générale de la douane avec dépôt de huit plaintes contre lui (pour lesquelles, bien que acquitté , il n’a pas été à ce jour réintégré) reprit la parole, pour dire :

« Face à ce bloc anti- travailleurs, anti- syndicats, organisons nous et œuvrons pour bâtir une confédération démocratique des syndicats,
notre association des libertés syndicales est la vôtre !
Créer des espaces et invitez-nous ; nous viendrons !

Pas d’a priori et pas de leadership, la solidarité doit être notre seul mot d’ordre ».

À la suite de cette intervention SID ALI AOUN membre de l’association de défense des assurés sociaux A.D.A S résume son intervention comme suit :

« Je vous signale que j’ai informé deux titres de la presse écrite mais malheureusement, ils ne sont pas venus.
Je considère ce jour comme historique et le point de départ d’un espoir syndical.
J’ai un certain nombre de propositions :

  • Faire un communiqué de presse à la fin de nos travaux.
  • Le maintien de cet espace syndical de concertation.
  • Les travailleurs font l’objet d’interdits professionnels, la terminologie est importante, utilisons les mots qu’il faut.
  • Œuvrer pour récupérer la maison du peuple pour qu’elle devienne une maison des syndicats, pas seulement de l’UGTA.

Je profite aussi de cette occasion pour lancer un appel à tous les syndicats afin de déléguer un de leurs représentants pour renforcer l’association des assurés sociaux (ADAS) qui est agréée ».

Puis vint le tour de YASMINA CHOUAKI pour nous dire que le combat féministe que mène son association est indissociable des luttes des travailleurs et du mouvement démocratique dans notre pays, que l’espace de son association est le nôtre !

Elle releva aussi que des jeunes se sont regroupés un jour au niveau de l’association et ont demandé a être aidés pour s’organiser en association de chômeurs, ils veulent lutter pour l’emploi et l’instauration d’une allocation chômage, par milliers ils sortent de l’université et restent sans emploi.

SI MOHAMED BAGHDADI, membre de l’association des libertés syndicales A.S.L enchaîna :

« Que chaque syndicat s’organise à sa manière, cet espace est un espace d’échanges, ce n’est pas un syndicat, mais un front uni de tout ce qui rassemble ! Comment construire ce front ? la formation et le bulletin d’information sont deux axes de travail que j’ai retenu des propositions faites par les différents intervenants.
Une précision s’impose le bulletin doit être l’émanation de la base syndicale, faire un collectif bulletin loin des luttes et sevré d’informations ne marchera pas, l’expérience l’a prouvé.

Puis ce fut le tour de ABBAS ex- syndicaliste UGTA du port d’ ALGER de prendre la parole pour revenir sur le cas BADAOUI :

« Je voudrais que le cas du camarade BADAOUI qui fait face à l’arbitraire soit pris en charge par cet espace syndical, solidarité mes frères, organisons une action pour sa réintégration
Ne restons pas les bras croisés ! »

La parole par la suite est revenue à FATEH AGRANE membre de l’association des amis d’ ALGER RÉPUBLICAIN (A.A.A.R)
« je tiens a vous informer que la presse des travailleurs est présente à travers le journal ALGER REPUBLICAIN où je collabore .Ces colonnes sont au service des travailleurs et de leur combat.
Je trouve l’idée du bulletin intéressante et je me propose de faire partie du collectif, concernant ce qu’avait dis Mr Baghdadi concernant le bulletin, je suis entièrement d’accord, le bulletin doit être alimenté par les syndicalistes faute de quoi il ne verra pas le jour !

Cette rencontre plurielle est une joie, maintenir ce contact fraternel serait formidable, militer séparément et frapper ensemble l’hydre exploiteur néolibéral serait déjà une victoire , nous aurons besoin de plus en plus de syndicats de classe combattants pour accélérer l’éveil des travailleurs et combattre le mensonge, pas de syndicats maffieux, de syndicats écran, de syndicats corrompus ! Guillotineurs des travailleurs et de la jeunesse qui arrive dans le monde du travail ».

Cette rencontre s’est achevée par :

  1. la rédaction d’un communiqué lu a et approuvé par les participants, il a été remis à SI MOHAMED BAGHDADI pour envoi à la presse.
  2. constituer un collectif pour publier un bulletin inter- syndical
  3. mener des cycles de formation syndicale
  4. mener des actions de solidarité avec les syndicalistes et travailleurs licenciés
  5. Organiser une permanence chaque semaine pour cet espace de convergence syndicale dans les présents locaux.

Je ne pourrais terminer la rédaction de ce présent compte-rendu sans remercier les camarades bâtisseurs, guides de caravanes, présents à cette rencontre, les remercier par ces vers de NAZIM HIKMET et de INAAM BIOD, deux offrandes à leur abnégation, à leur courage et à leur détermination, deux offrandes pour leur générosité !

FATEH AGRANE


LES MAÇONS

Ils chantent les maçons
Construire ce n’est pas chanter une chanson
C’est une affaire
Un peu plus difficile
Le cœur des maçons c’est une place des fêtes
On y trouve la boue et le vent et la neige,
Les mains qui saignent,
Là le pain n’est pas toujours frais
Le café n’est pas toujours chaud
Parfois le sucre fait défaut
Tous les hommes ici ne sont pas des héros
Les amis ne sont pas toujours fidèles

NAZIM HIKMET


GUIDE ET CARAVANE

Qui a dit du guide de la caravane,
Qu’il a oublié ses pas ?
Et de la caravane
Qu’elle a disparu
Dans un virage évanescent ?
Qui a dit du mirage d’hier
Qu’il se profile sur la surface de l’eau ?
Et que les gouttes titubent
Entre les branches asséchées ?

INAAM BIOUD

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