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LA RUSSIE RÉVÈLE LES VRAIES RAISONS DE L’INTERVENTION FRANÇAISE EN "RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE"

mardi 17 décembre 2013

BANGUIWOOD TV

Publié le 11 déc. 2013

http://www.youtube.com/watch?v=yt2fl1cvGXw


Comme nous le craignions dans des précédentes éditions, le scénario à l’ivoirienne semble dramatiquement se répéter en République Centrafricaine.

Une fois de plus la France intervient militairement avec le blanc-seing de l’ONU, pour officiellement mettre fin à des massacres des civils et sauver des vies humaines, selon son super président François Hollande, et le ministre des affaires étrangères, le philanthrope Laurent Fabius.

Charitable déclaration et louables intentions qui masquent difficilement la responsabilité et surtout l’implication de Paris dans la déstabilisation de ce pays, majoritairement chrétien, livré à une rébellion musulmane venue du Nord.

Pourquoi en effet, avoir tant tardé pour intervenir, alors que la France maintient sur place une force militaire, et ne peut ignorer les affrontements meurtriers opposant depuis de nombreux mois les groupes d’autodéfense de villageois surnommés anti-balaka, ou anti-machette, à l’ex-rébellion seleka, une alliance de groupes hétéroclites arrivés justement au pouvoir en chassant l’ancien président Bozizé en mars 2012, avec la bénédiction tacite de Paris.

Alors volonté politique ou impuissance diplomatique ?

Les enjeux de cette nouvelle opération militaire française, baptisée Sangari, semblent multiples.

Bien que classée parmi les pays les plus pauvres de la planète, en raison de son instabilité, la Centrafrique dispose de riches ressources en bois, or, diamant et uranium.

Les nouvelles forces armées centrafricaines, qui ne sont en réalité qu’un ramassis de milices incontrôlées, n’obéissant qu’à des seigneurs de la guerre locaux, mettent le pays sous leur coupe réglée.

Sous couvert d’intervention humanitaire et de sécurisation d’une région que la France a pourtant sacrément contribué à perturber depuis 2011, notamment en Libye et en Côte d’Ivoire, Paris cherche surtout à s’assurer du contrôle des ressources quitte pour cela à conforter un pouvoir militaire et illégitime en désarmant des milices chrétiennes qui chercheraient à se venger sur des populations musulmanes, notamment d’origine Peulhs , des multiples exactions violences et pillages à répétition dont elles sont victimes ;

Rien de mieux en tout cas, pour attiser un conflit ethnico-confessionnel, que de croire qu’un gouvernement d’obédience musulmane, puisse diriger un pays comportant de 80% de chrétiens.

À ce stade ce n’est plus de l’incompétence, mais une réelle politique de tension permanente, et les masques tombent enfin, malgré les grandes déclarations de principe prononcées lors du sommet sur la sécurité et la coopération qui se tient actuellement.

Paris semble avoir lâché l’Afrique, ou, en tout cas, s’être mis en retrait au profit du bloc atlantique – Etats-Unis en tête- qui entendent diriger les opérations, et superviser progressivement l’ancien pré-carré français.

La Françafrique semble avoir cédé le pas à l’Américafrique, comme le déclarait Patrick M’Benko, [1] auteur de plusieurs ouvrages de géopolitique.

Le projet est dorénavant connu, remodeler le monde en fonction de la nouvelle guerre économique mondiale, qui a débuté, et dont l’Afrique sera l’un des champs de bataille au propre comme au figuré.

Aucun pays ne pourra rester neutre et les chefs d’états africains n’ont guère le choix.

Soit ils alignent leurs pays sur les visées atlantiques et se maintiennent au pouvoir ; soit ils passent outre et ils se retrouvent dans le camp des parias, mis à l’index des nations éclairées, et s’exposant à des rébellions qui trouveront toujours miraculeusement les fonds nécessaires pour armer et entretenir une troupe de plusieurs milliers d’hommes, capables de mettre en échec les armées nationales.

Le but est clair, verrouiller au plus vite le continent africain face à l’avancée commerciale des pays émergents comme la Chine, la Russie ou le Brésil.

Pour cela il faut s’accaparer rapidement les terres agricoles, les ressources énergétiques ou l’exploitation des richesses minérales.

Mais il faut aussi contrôler les corridors d’évacuation comme la route transversale qui traverse l’Afrique d’Est en Ouest, de l’Océan Indien à l’Océan Pacifique et passe par la République Centrafricaine.

Étrangement aucun expert médiatique français n’aborde ces questions. On se contente seulement d’appuyer la version officielle d’une urgence humanitaire ; certains allant même jusqu’à dénier toute légitimité à la moindre réserve ou critique prononcée.

Le syndrome rwandais [2] oblige la culpabilisation artificielle de la France et joue parfaitement son rôle psychologique et politique.

Toute ces guerres humanitaires dissimulent en réalité des opérations néocoloniales qui n’en portent pas le nom.

« L’intervention française sera rapide, elle n’a pas vocation à durer, et je suis sûr de son succès », c’est la dernière déclaration de Hollande le va-t-en guerre. Souhaitons le en tout cas ; car, comme personne ne semble se bousculer pour financer cette opération : ni l’ONU, ni l’Union européenne, ni les sociétés privées qui pourtant tirent d’énormes bénéfices de leurs situations sur place.

Il faut souhaiter effectivement que cette probable victoire tactique ne se transforme pas en défaite stratégique faute de financement.

À moins que, comme certains le supputent, Paris ne consente à supporter toute la charge financière.

La Hollandie en est réduite à rendre de martiaux services en échange d’une partie de sa dette, de son déficit, ou de délais supplémentaires à titre de remerciements dans le cadre des relations économiques et politiques avec l’Afrique, espérant ainsi redorer l’image ternie de M. Bricolage.

Les militaires français coûtent moins cher que les intérêts de la dette.

On comprendrait dès lors plus aisément le retournement stratégique français général, et son alignement sur des intérêts contraires aux siens.

Comme l’écrivait François de La Rochefoucauld : « Quand on croit servir les autres on ne fait que se servir à travers eux ».

Tout homme a son prix, et il est indéniable en tout cas que même en temps de crise financière, l’argent demeurera toujours le nerf de la guerre.

transcription et liens
M&S-R. pour socialgerie



Voir en ligne : http://ivoirebusiness.net/?q=videos...

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