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TOURISME : QUESTIONS EXISTENTIELLES

jeudi 14 novembre 2013

Ahmed Halfaoui dans "Les débats" jette une lumière sur le moral de la jeunesse.

À comparer aussi avec une étude sur la fréquence des états dépressifs en Algérie, dans la même édition "des Débats" du 13 novembre 2013


TOURISME : QUESTIONS EXISTENTIELLES

Ahmed Halfaoui
"Les débats" - “Regards”
le 13 novembre 2013

Il y a des questions qui ne se posent pas beaucoup concernant la sociologie des loisirs en Algérie.

À observer le paysage urbain, et à chercher à dénicher les modes d’occupation du temps libre, il est tout de suite loisible de se rendre compte que les Algériens, les jeunes en particulier, ne trouvent pas grand-chose pour s’occuper au sens de ce qui est considéré comme loisirs.

Après la destruction de la notion de "sortie-cinéma", de sortie tout court, après une urbanisation menée tambour battant et qui se préoccupait du seul logement, peu importe au milieu de quoi et autour de quoi, après la minoration de l’acte de lire à l’école d’abord, dans l’espace public et dans les foyers ensuite, après l’instauration de la culture du douar dans les lieux de vie, après la mise en œuvre d’une moralisation tatillonne des comportements sociaux, après avoir fait de la mosquée, du religieux puritain, le référent central de la vie en société, ne reste plus que le vide existentiel et la déprime.

Et ce ne sont pas les connexions télévisés ou cybernétiques au reste du monde qui vont compenser la soif d’être.

Bien au contraire, l’exacerbation des frustrations se fait à l’aune de la confrontation entre le monde, même virtuel, déversé par les mass-médias occidentaux et l’hostilité de l’environnement local à l’expression naturelle des jeunes de se dépenser, de s’émanciper de leur quotidien, de se recréer tout simplement.

À ce titre, il serait très instructif de mesurer auprès des harraguas, la part de la répulsivité attribuable au besoin de "vivre" tout simplement.

Un travail qui est superbement ignoré, alors que le profil de nos desperados, de la fuite vers les lumières de l’Europe, peut difficilement s’expliquer par la détresse économique. Combien sont-ils à disposer de sources de revenus très confortables et qui choisissent de risquer leur vie ? Une statistique qui sera édifiante.

Dans cette situation, prétendre faire de l’Algérie une destination touristique, relève de l’outrecuidance, voir du cynisme.

Pourtant c’est une démarche inscrite dans ce qui est appelée une diversification de l’économie, censée aboutir à créer une industrie touristique génératrice d’emplois et de recettes en devises.

La réalisation de cet objectif est entièrement centrée sur la construction d’hôtels, de l’offre de lits et de nuitées. Autour de ces infrastructures l’environnement, lui, ne semble pas faire partie de l’offre qui sera faite à ceux qui viendront, le cas échéant, dépenser leur argent et que des opérateurs auraient convaincus de se détourner des autres destinations.

Mais des sommes sont bien dépensées à cet effet. Donc d’autres questions se posent.

Soit la coordination des politiques gouvernementales souffre de déficiences patentes, soit il y a ignorance crasse de la problématique, soit il y aurait une forme de tourisme atypique qui existerait à l’insu du commun et des quidams.

Toujours est-il qu’il est laissé, par la bande, aux investisseurs étrangers, des portions d’Algérie dont ils pourront faire des îlots où l’argent pourra être capté.

Loin des Algériens qui devront continuer de se morfondre et de rêver qu’un jour… Quand ils ne basculent pas dans la détestation de leur pays.

Par Ahmed Halfaoui
“Les Débats”
le 13 novembre 2013

http://www.lesdebats.com/editions/131113/les%20debats.htm


Plus de 7 % des Algériens déprimés

Un taux considéré élevé par les spécialistes

Plus de 7 % de la population souffre de dépression nerveuse ces dernières années, indique une étude réalisée par un groupe de chercheurs de l’Université du Queensland en Australie, et dont les résultats ont été publiés cette semaine, dans la revue ’’PLOS Medicine’’.

Ce taux de 7 % est considéré élevé par les rédacteurs de l’étude, et ce, comparativement à beaucoup de pays européens, asiatiques et même arabes. Le taux de dépression élevé coûte aux Algériens des années de leurs vies. Les conflits, le chômage, la consommation de drogue et les inégalités en sont les principales causes.

Toujours d’après l’étude le Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) connaissent les taux de dépression les plus élevés au monde.

Les chercheurs ont utilisé les données sur la prévalence, l’incidence et la durée de la dépression pour déterminer le fardeau de la maladie sur la santé sociale et publique à travers le monde. Avec un peu plus de 4 % de la population mondiale diagnostiquée, la dépression est globalement la deuxième cause de l’handicap. Selon l’étude australienne, plus de 5 % de la population souffre de dépression dans la région MENA, où vit une majorité d’Arabes et de musulmans, mais aussi en Afrique subsaharienne, en Europe de l’Est et dans les Caraïbes. La prévalence de la dépression est cependant plus faible en Asie de l’Est, suivie par l’Australie/Nouvelle-Zélande et l’Asie du Sud-Est.
La Tunisie, en rouge sur la carte, est parmi les pays arabes où la prévalence de la dépression dépasse les 7 %, tout comme l’Algérie, la Libye, le Soudan, le Yémen, la Palestine et la Syrie.
Le pays le plus déprimé est l’Afghanistan, où plus d’une personne sur 5 souffre de ce trouble. Le moins déprimé est le Japon, avec un taux de diagnostic de moins de 2,5 %.

Les chercheurs ont également quantifié le "fardeau" national de la dépression - c’est-à-dire le nombre d’années qu’une personne perd à cause de la dépression ou celui des morts prématurées liées à cette pathologie - et ils ont trouvé que ce "fardeau" est le plus élevé en Afghanistan et dans les pays de la région MENA, ainsi qu’en Érythrée, au Rwanda, au Botswana, au Gabon, à la Croatie, aux Pays-Bas et aux Honduras.

Il est cependant plus faible dans les économies les plus prospères de l’Asie, notamment au Japon. "Les conflits dans la région de l’Afrique du Nord/Moyen-Orient ont augmenté la prévalence de la dépression, ce qui explique leur classement en haut du tableau", notent les chercheurs.

Les sociologues et spécialistes de la santé publique ont identifié des causes "macro-économiques" ou "environnementales" de la dépression.

Une étude, réalisée en 2010 par l’Inter-American Development Bank found, a constaté, par exemple, que le chômage, les faibles revenus et la forte inégalité des revenus - maux dont souffre la région MENA - sont en corrélation avec les taux élevés de dépression.

Notons dans ce cadre, que l’Algérie se dotera durant les prochaines années, de plusieurs nouveaux centres psychiatriques, et ce, pour faire face à la demande croissante des patients.

Par Rachid Chihab
Les Débats
le 13 novembre 2013

http://www.lesdebats.com/editions/131113/evenement.htm#7

repris sur Algérie Focus / Revue de Presse
http://www.algerie-focus.com/blog/2013/11/revue-de-presse-plus-de-7-des-algeriens-deprimes/?utm_source=Alg%C3%A9rie+Focus&utm_campaign=b855b2e1cd-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email&utm_term=0_1414bacf27-b855b2e1cd-20913017&ct=t%28RSS_EMAIL_CAMPAIGN%29&goal=0_1414bacf27-b855b2e1cd-20913017



Voir en ligne : http://www.lesdebats.com/editions/1...

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