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TAYEB BOUHRAOUA VIENT DE NOUS QUITTER

vendredi 18 octobre 2013, par Sadek Hadjerès

Tayeb BOUHRAOUA vient de nous quitter

Militant du mouvement patriotique, syndical et communiste depuis les années quarante du siècle dernier

Cadre du PCA et du PAGS, homme de terrain, figure authentique de la paysannerie pauvre et de l’intelligentsia ouvrière

Symbole de modestie, de sang froid et de grande efficacité dans les moments les plus difficiles

Par de nombreux traits de son caractère et de son abnégation, de son attachement vivant et quotidien au peuple déshérité et combatif, par son intelligence sociale, comme William Sportisse, Abdelhamid Boudiaf, Mahmoud Latrèche, Tahar Ghomri, Abbassia Fodil, Hamou Kraba, Mustapha Saadoun et tant d’autres à peu près de son âge, de son époque ou de son style, qui furent ses compagnons de lutte, il est et restera en dépit de son effacement volontaire, une des figures de notre fierté collective.

Peu enclin à se mettre en avant et parler de lui-même et néanmoins conteur inépuisable de la société profonde et des épisodes de lutte dont il fut acteur ou témoin, il faut regretter qu’il n’ait été convaincu que trop tard de laisser enregistrer ses souvenirs pour les jeunes générations dont il se sentait pourtant très proche et qu’il comprenait bien.

Dans la période historique complexe et impitoyable que nous vivons, l’une des manières de faire fructifier les espoirs et les sacrifices qui ont rempli toute sa vie est, pour tous ceux qui ont partagé ses luttes et connu sa personnalité attachante, d’apporter leurs témoignages et les diffuser par tous les canaux possibles.

Je m’efforcerai plus tard de restituer quelques uns des moments, avant, pendant et après la guerre de libération, au sein du PCA et du PAGS, où sa participation et son intervention furent décisives ou significatives.
Et aussi la tristesse enjouée des moments de solitude qui ont marqué les dernières années de sa vie : stoïque et sans se plaindre, il puisait dans l’analyse lucide des noires évolutions mondiales des raisons de faire confiance aux luttes des générations montantes.

Aujourd’hui, je voudrais avant tout adresser à tous ses proches et parents, sans oublier son beau frère le paysan-cheminot Messaoud Belmadani, autre figure respectée du mouvement ouvrier et syndical, mes condoléances émues et celles de nombreux camarades et amis. Plusieurs membres de sa famille ont connu des malheurs et des souffrances extrêmes de par les harcèlements et agissements ignobles de la police politique qui leur a fait payer très cher l’engagement de notre camarade.

Honneur à toi, Tayeb, avec l’Algérie laborieuse qui se construit dans les difficultés et la douleur, nous honorerons en actes ta mémoire.

Sadek HADJERES 18 octobre 2013

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