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PAPE FRANÇOIS : SON ATTITUDE SOUS LA DICTATURE DE VIDELA POINTÉE DU DOIGT

vendredi 15 mars 2013

Julien Vlassenbroek
jeudi 14 mars 2013

Dans Matin première ce jeudi matin, Christian Terras, le rédacteur en chef du magazine catholique Golias, ne partageait pas l’enthousiasme de certains par rapport au nouveau pape François. Pour lui, non seulement Jorge Mario Bergoglio n’est pas "aussi social" qu’on le dit mais surtout, son attitude durant la dictature militaire en Argentine constitue une "ombre au tableau".

Si l’élection d’un pape issu du continent latino-américain et présenté comme proche des pauvres peut paraître amener une certaine fraîcheur et un vent nouveau au Vatican, "il y a une ombre au tableau", relevait Christian Terras au micro de Bertrand Henne sur La Première.

"Tout d’abord, ce pape n’est pas aussi social qu’on pourrait le dire", avance le fondateur de Golias. "Il ne fait que reprendre le refrain de l’Eglise catholique par rapport à la dénonciation de l’ultralibéralisme et du capitalisme", précise-t-il, rappelant au passage que Benoît XVI lui-même s’était fendu d’une tribune dénonçant les excès du néolibéralisme dans le Wall Street Journal.

Certes, il a une "sensibilité sociale", reconnaît cet observateur avisé du monde chrétien, mais il n’est pas non plus, loin s’en faut, un tenant de la théologie de la libération (courant de pensée catholique d’Amérique latine progressiste et socialement engagé en faveur des plus démunis).

Surtout, dans les années 70, au moment de la dictature militaire de Videla, qui a fait 30 000 "disparus", "Bergoglio n’a pas été un exemple de courage", déclare Christian Terras. En effet, alors qu’il était le patron des Jésuites en Argentine, il n’a pas protégé certains de ses confrères engagés dans la théologie de la libération et dans la résistance contre le régime.

"Il y a des faits, des documents qui montrent que Bergoglio n’a pas défendu ses collègues"
"Au contraire même, il a pu les signaler à certaines autorités militaires, ce qui amènera leur enlèvement par la police militaire de Videla". "Il y a des faits, des documents qui montrent que Bergoglio n’a pas défendu ses collègues qui étaient dans le viseur de Videla", pointe-t-il pour appuyer ses dires.

Jorge Mario Bergoglio a toujours clamé son innocence dans ce dossier. Il a même expliqué qu’au contraire, il avait caché des dissidents politiques et ainsi pu les sauver des escadrons de la mort.

Ensuite, la dictature est passée et certains des gouvernements civils qui lui ont succédé ont tenté de réaliser un travail de mémoire sur la période du régime militaire. Devenu Archevêque de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio, "n’a rien fait pour revisiter la posture de l’Eglise et documenter la mémoire de la complicité de l’Eglise catholique" dans les crimes dudit régime. Pourtant, cette complicité est "d’une évidence incroyable puisque sur les 89 évêques argentins, cinq seulement ont élevé la voix pour dénoncer ce qui se passait" alors en Argentine.

Lors de ce travail de mémoire réalisé par différents gouvernements argentins, notamment l’actuel gouvernement de Cristina Kirchner, "on a vu Bergoglio prendre des positions très défensives, en disant que le procès des prêtres qui avaient participé à des séances de torture était un procès contre l’Eglise, une campagne de calomnie organisée contre l’Eglise, qu’il s’agissait de cas individuels et qu’on ne pouvait pas mettre en cause l’attitude de l’Eglise sous Videla", "ce qui est faux", affirme Christian Terras.

Pour rappel, l’ex-dictateur argentin Jorge Videla (au pouvoir de 1976 à 1981) a été condamné, en juillet 2012, à 50 ans de prison pour vols de bébés d’opposants. Il a lui-même reconnu que son régime avait directement causé la mort de 8000 personnes. D’après les historiens cependant, on serait plutôt proche des 30 000 victimes.

"Je sais que lorsqu’on vit dans une dictature ou un totalitarisme, ce n’est pas toujours simple pour discerner au moment voulu", a pour sa part tempéré Guy Harpigny, l’évêque de Tournai. "Il faut vérifier, je ne sais rien de cette période-là pour le pape actuel", a-t-il tenu à préciser. Mais "s’il faut revisiter l’affaire et demander pardon, d’accord", a concédé l’évêque.

Julien Vlassenbroek



Voir en ligne : http://www.rtbf.be/info/monde/detai...

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