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GASTON REVEL, INSTITUTEUR COMMUNISTE EN ALGERIE : RETROSPECTIVE SUR BEJAÏA- BOUGIE- (1936-1965)

samedi 9 mars 2013

Pour les contemporains, dans les batailles politiques qui ont précédé et préparé l’insurrection du 1er novembre 1954, Gaston Revel a été notamment une figure emblématique du PCA à Bejaïa-Begayet ex Bougie. Il fut en effet élu conseiller municipal sur une liste d’union nationale dans le deuxième collège (musulman). Ce résultat de luttes et mobilisations intenses avait symboliquement marqué les esprits : cela fait partie du patrimoine de combat et de conscience politique de cette ville au riche passé historique .

Indiquons au passage que cet épisode fut marqué entre autres par la participation active de Me Mabrouk Belhocine (un des futurs hauts cadres du GPRA), alors avocat dans cette ville, l’un des trois rédacteurs en 1949 de la brochure "L’Algérie libre vivra" et qui après l’indépendance publiera les lettres du courrier révélateur "Alger-Le Caire", notamment entre Abbane Ramdane et Benbella dans les deux premières années de l’insurrection.

Le regretté Jean Galland, cité dans le même ouvrage, lui aussi instituteur communiste à la même période, est auteur de trois ouvrages sur son intinéraire avant, pendant et après la guerre de libération. C’est lui qui à Djemaa Saharidj discuta toute une nuit en juin 1954 avec le futur colonel Ouamrane au sujet du projet insurrectionnel (entretien rapporté dans Socialgerie).


UN INSTITUTEUR COMMUNISTE EN ALGÉRIE (1936-1965) - BULLETIN DE SOUSCRIPTION ;


Extraits du livre - Chapitre 5 - UN INSTITUTEUR DANS LE BLED (1940-1942) - pages 95 à 104 ;


Extraits du livre - Chapitre 13 - LE CORRESPONDANT LOCAL D’ALGER RÉPUBLICAIN - pages 297 à 310 ;


BULLETIN DE SOUSCRIPTION

UN INSTITUTEUR
COMMUNISTE EN
ALGÉRIE (1936-1965)

En 1936, Gaston Revel entre à l’École Normale d’Alger,
où l’on est censé lui apprendre à « éduquer l’indigène ».
C’est aussi l’époque où il commence à s’intéresser à la politique : il est attiré par le Front Populaire, puis par l’anarchisme
espagnol. Au cours de son service militaire, enfin,
il approche pour la première fois le communisme.
De 1940
à 1955, il enseigne en Algérie, dans le bled, puis à Bougie.
De ces quinze ans d’enseignement au plus près des populations,
qu’il aime et respecte sans réserve, il a laissé un
témoignage fort et très engagé, beaucoup de lettres, de
carnets, d’articles de presse et de photographies.
C’est à
Bougie, en 1945, qu’il franchit le pas et s’engage résolument,
en militant déterminé, au Parti Communiste Algérien : en 1953, il se présente aux élections municipales
dans le second Collège (réservé aux Algériens) et siège
aux côtés des musulmans. Il est expulsé d’Algérie en 1955.
Ainsi que des milliers d’autres “pieds rouges”, il y revient
après l’indépendance, et reprend son métier d’enseignant.
Il rentre définitivement en France en 1965.

Ces textes, présentés et annotés par Alexis Sempé, permettent
de percevoir ces années algériennes de l’intérieur,
à travers l’engagement et les combats d’un instituteur de
la République, adversaire résolu de la colonisation.

Gaston Revel était également photographe amateur. Ce
livre est donc très largement illustré : près de 250 photographies
jusqu’ici inédites jalonnent ce parcours de trente
années, de l’Algérie à la France, à l’Allemagne, à l’Europe
de l’est, puis de nouveau à l’Algérie.


BULLETIN DE SOUSCRIPTION
à retourner accompagné de votre règlement avant le 15 avril 2013 à
LA LOUVE éditions, BP 225, 46004 CAHORS cedex

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UN INSTITUTEUR COMMUNISTE EN ALGÉRIE
(parution avril 2013)

Prix : 27,00 euros / EN SOUSCRIPTION : 24,00 euros

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Extraits du livre

Chapitre 5

UN INSTITUTEUR DANS LE BLED (1940-1942)

pages 95 à 104

Gaston Revel est un jeune homme de vingt-cinq ans quand il
arrive dans la campagne algérienne. Originaire de l’Aude, département
pauvre, il croit savoir ce qu’est la précarité. Pourtant, à
Aïn-Tabia, il découvre au quotidien une autre réalité, une misère
qu’il n’a jamais vue et qu’il n’a peut-être jamais imaginée. Ainsi,
c’est depuis l’Algérie qu’il suit et soutient la Révolution nationale
lancée par le gouvernement de Vichy.

Cette période est un moment important dans sa vie. Lors de
son installation, ses repères changent face à un environnement
complètement nouveau : ses difficultés d’adaptation sont nombreuses
et son rôle d’instituteur particulier. Il faut aussi s’interroger
sur le regard qu’il peut avoir sur Aïn-Tabia ainsi que les
répercussions de cette expérience dans sa réflexion sur le système
colonial.

À la fin du mois d’août 1940, après un repos de plusieurs
semaines, il embarque à Marseille pour se rendre à Alger où il
arrive le 31 août. Il y reste plusieurs jours dans l’attente d’être
nommé à un poste. Le 9 septembre, il apprend dans la presse
qu’il est affecté à Aïn-Tabia dans le Nord constantinois. Le lendemain,
il part en direction de Constantine. Le 12 septembre, il se trouve à Collo où il rencontre l’administrateur [1]. Le jour suivant,
il se rend enfin à Aïn-Tabia où il est accueilli par le gardechampêtre
(voir carte p. xxx).

Situé dans le département de Constantine et dans l’arrondissement
de Philippeville, Aïn-Tabia est l’un des douars [2] de la
commune mixte de Collo [3]. Il se trouve dans le triangle Collo-
Philippeville-Constantine (Philippeville est à cinquante kilomètres
et Collo à trente kilomètres). Une de ses principales caractéristiques
est l’isolement. Le centre de ravitaillement le plus
proche est situé à Tamalous où se tient un marché hebdomadaire.
Gaston Revel souligne qu’ « Aïn-Tabia se situe au coeur
du massif forestier de Collo : belles forêts de chêne liège et de
chêne zéen. Mais tout ce qui n’est pas boisé est constitué par des
terrains semi-arides localisés sur des pentes rocailleuses, ravinées,
ou dans une dépression peu fertile infestée par le paludisme,
souvent envahie par un brouillard très malsain. »
 [4]

C’est donc une toute nouvelle expérience qui attend Gaston
Revel. Bien qu’isolé, l’instituteur est souvent sollicité et ne manque
pas d’occupation dans le douar. De plus, il découvre durant
cette période une réalité algérienne bien différente de celle qu’il
a connue à l’École Normale de Bouzaréah. Il devient le témoin
d’une Algérie misérable, sans aucune trace de modernité.

À son arrivée, le choc est sûrement brutal. Il connaît l’existence
de ces bleds [5] et partir enseigner là-bas aux indigènes relève
certainement d’une volonté profonde. Mais, face à la solitude et

« L’école (vue prise de la colline qui domine l’école). On aperçoit le toit de l’école et les eucalyptus de la cour. Remarquer gourbis disséminés. À droite, traîné blanchâtre : l’oued. Au fond, en bas de la montagne : Tamalous (sept km de l’école). Derrière la montagne, El-Atba (résidence de Pelouze à 25 km) » (février 1941).

Le passage de l’oued Guebli (avril 1942).

« Vue d’ensemble de l’école. La première porte à gauche est celle de la classe. La deuxième, celle du logement gardée par le chat. La troisième, celle de l’atelier débarras. La porte du logement s’ouvre sur un hall assez spacieux. À droite la cuisine (on voit la fenêtre). Derrière, deux pièces bien éclaircies quoique donnant sur un remblai » (mars 1941).

au manque de structure dans le village, les premiers jours doivent
pourtant être difficiles. Les voisins les plus proches se trouvent
à un kilomètre de sa maison. De plus, il est le seul Européen
du village et la majorité des indigènes ne parle pas français. Il
constate également que la modernisation apportée par les Français
n’est pas encore arrivée dans la région : « De route, de
chemin de fer, d’adduction d’eau, d’électricité, de téléphone, de
poste, de service sanitaire, d’un simple pont sur l’oued pour
accéder au marché de Tamalous, de tout cela je n’ai rien vu au
douar Aïn-Tabia. »
 [6]

Le 16 septembre 1940 au matin, l’administrateur de la commune
mixte de Collo, Michel Pardini, installe le nouvel instituteur
du village dans ses fonctions [7]. La rentrée est un moment

Non daté. Sans commentaire.

Élèves dans la cour de l’école (7 janvier 1941).

7 janvier 1941.

Élèves de l’école d’Aïn-Tabia (mars 1941).

important pour Revel. C’est la première confrontation réelle avec
les enfants du douar. La salle de classe et son logement sont anciens
et plutôt vétustes. Gaston Revel constate également des
problèmes de matériel scolaire. Jean Galland, lui aussi instituteur
dans le bled, a vécu cette expérience en arrivant à Akerrou
en Kabylie : « On se trouvait dans une salle de classe, bien sûr,
mais d’un autre âge. La vétusté pourtant ne justifiait pas le vide
pédagogique, l’absence totale des instruments les plus élémentaires
et encore moins la dégradation du mobilier et la saleté
scandaleuse de ce lieu où l’on était censé dispenser l’éducation. »
 [8]

Les conditions d’enseignement sont donc difficiles. Le gros de
la journée se déroule en classe, suivi le soir d’une sérieuse préparation
de la classe du lendemain. Revel a une classe avec un
effectif de 23 à 24 élèves. En Algérie, le programme dans les
écoles indigènes n’est pas le même que dans les autres écoles. La
langue française constitue le soubassement sur lequel tout repose.
La lecture et l’écriture associées à des leçons de langage fixent
l’acquisition de la langue écrite et de l’orthographe. La morale
occupe aussi une place importante. Il s’agit de « développer chez
le jeune enfant ce qui fait l’honnête homme
 ». L’histoire, la géographie
et l’instruction civique jouent un rôle crucial dans le
processus d’assimilation. Les cours comprennent également du
calcul ainsi que de l’observation (économie domestique, hygiène,
notions scientifiques). De plus, une bonne partie de la journée
est consacrée à l’enseignement manuel et à l’agriculture. Cette
dernière doit permettre à « l’indigène » « d’améliorer sa situation
matérielle par une culture plus intelligente de son jardin et
de sa terre »
 [9]. Gaston Revel doit également faire face à l’inégale
fréquentation de l’école par les élèves.

Après la classe, les habitants sollicitent régulièrement son aide
pour différentes tâches. Par ce biais, les rapports avec les familles,
malgré la barrière linguistique, sont fréquents. L’instituteur
occupe une place centrale auprès de la population. Il est régulièrement
appelé auprès des malades. Faute de médecin, l’école
possède d’ailleurs une petite pharmacie. En 1951, Jean Galland
connaît lui aussi une expérience semblable à Messaad dans les
territoires du sud : « Il n’avait pas fallu longtemps au village et
dans les douars pour que l’on sache que l’on pouvait se faire
soigner chez les Français. Et c’est quotidiennement qu’à la sortie
des classes, plusieurs personnes attendaient de pouvoir profiter
des bons offices gratuits des
chioukh (instituteurs) et de leurs
femmes. Il y avait tant à faire que leur réputation avait vite connu
un crédit aussi élogieux qu’embarrassant »
 [10]

Malgré son incompétence en matière médicale, Gaston Revel
sent bien qu’il ne faut pas décevoir les indigènes. Il veut conserver
cette place particulière de l’enseignant : « Seul l’instituteur
que je suis ne dispose d’aucune autorité contraignante et je m’en
félicite car cela me permet d’entretenir de bonnes relations avec
la population qui se rend compte que je suis le seul à donner sans
rien demander. »
 [11]

Le marché de Tamalous (mars 1941).

Jour de marché à Collo (avril 1942).

Bien qu’occupé une bonne partie de la journée, Gaston Revel
se retrouve cependant souvent seul. Ses occupations, en dehors
des tâches ménagères, restent essentiellement intellectuelles.

La question alimentaire est aussi une préoccupation primordiale.
Le ravitaillement à Aïn-Tabia pose problème puisqu’il est
difficile de trouver quelque chose dans le douar. Revel fait donc
venir des caisses de ravitaillement jusqu’à l’école, ou se rend de
temps en temps au marché de Tamalous ou de Collo. La vie dans
le bled n’est donc pas de tout repos et, pour résister, l’instituteur

« Marché de Tamalous.
Revendeur de pain : Embarek » (mars 1941).

doit avoir un moral très solide. Malgré les nombreuses satisfactions
apportées par son métier, il éprouve le vif désir de quitter
Aïn-Tabia. Les difficultés évoquées jouent un rôle déterminant
dans sa volonté de partir. Le problème de l’isolement tient une
place centrale et il en souffre énormément. Pour autant, il ne
reste pas enfermé toute l’année dans son douar. On connaît sa
curiosité et son envie de découvrir le monde. Pendant les vacances
scolaires, il va, par exemple, à Philippeville ou à Constantine.
Il voit aussi régulièrement son ami André Pelouze. Comme lui
instituteur en Algérie, celui-ci se trouve à El Atba à vingt-cinq
kilomètres d’Aïn-Tabia. Revel visite donc une assez grande partie
du Constantinois.

Comment les autres instituteurs envoyés dans les différents
bleds vivent-ils leur situation ? De façon générale, l’arrivée dans
le bled nécessite une adaptation souvent difficile [12]. L’instituteur
trouve une école la plupart du temps délabrée, le ravitaillement
est problématique et l’isolement est parfois vécu de façon tragique.
Il découvre finalement une Algérie très éloignée de celle
représentée en 1930 lors du centenaire de la conquête, ou en
1931 dans le cadre de l’exposition coloniale.

Une constatation s’impose : les « indigènes » d’Aïn-Tabia et
des alentours vivent dans la misère. Mais que découvre réellement
Gaston Revel en arrivant là-bas ? Qu’est-ce qui le marque
le plus ? Quelles sont les répercussions de ces deux années
dans sa prise de conscience du système colonial ? Quotidiennement
confrontés à la pauvreté des autochtones, « les instituteurs
indigènes ou français qu’on envoie dans les rares écoles
du bled sont les meilleurs témoins de la détresse paysanne »
 [13].
Gaston Revel n’a pas besoin de rechercher la misère. Il n’a qu’à
observer et constater.

Il devient un témoin pour l’Histoire.

haut


Extraits du livre

Chapitre 13

LE CORRESPONDANT LOCAL D’ALGER RÉPUBLICAIN
pages 297 à 310

Pour Gaston Revel les journaux Alger républicain et Liberté ont
un rôle décisif. Ils sont un moyen d’information mais aussi de
dénonciation du système colonial. Avec ses camarades bougiotes,
il va donc s’investir pleinement en devenant, dans les années
50, correspondant local d’Alger républicain.

Créé en 1938 (premier numéro paru le 6 octobre), Alger républicain
se veut au départ un petit journal républicain animé par
des libéraux, socialistes et hommes de gauche. Réduit au silence
au début de la guerre, en septembre 1939, il ne réapparaît que le
24 février 1943, plusieurs mois après le débarquement des troupes
anglo-américaines. Dès lors, il devient un journal de la
France combattante. Le journal fait « tout pour la victoire sur
l’Allemagne hitlérienne » [14].

En 1946, Alger républicain s’installe dans les locaux de la Dépêche
algérienne,
expulsée après avoir collaboré pendant la Seconde
guerre mondiale. Dès lors, les rédacteurs d’Alger républicain vont
pouvoir travailler dans de meilleures conditions avec un matériel
de qualité. Malgré un tirage en augmentation (15.000 en 1944-
1945, 28.000 fin 1946, 31.400 en 1947), le journal doit faire face
à des difficultés financières, et Michel Rouzé, rédacteur en chef,
propose le rachat d’Alger républicain par l’UFI (Union française
d’informations) dont la fonction est à la fois d’être une agence
d’informations mais aussi de coordonner l’administration des
quotidiens communistes ou proches du PCF. Statutairement,
Alger républicain n’est pas un organe du PCA. Cependant, son
contrat avec l’UFI et l’évolution de son personnel rédactionnel
font rapidement coïncider sa ligne politique avec celle du PCA.

Au départ de Michel Rouzé, Boualem Khalfa [15] est promu rédacteur
en chef. Il est le premier Français musulman à occuper une
telle responsabilité dans un quotidien. Puis, le 1er février 1951,
Henri Alleg, 31 ans, prend officiellement la direction du journal [16].

Emmanuel Sivan remarque que « déjà sous Rouzé, le journal
se distinguait par l’intérêt qu’il portait aux problèmes musulmans,
par des enquêtes sur les scandales et les iniquités coloniales
et par la place très importante donnée aux nouvelles du
monde arabe ». Il constate également que le journal ouvre ses
colonnes « aux communiqués des organisations nationalistes »
et que « poursuivie et amplifiée sous Alleg, cette politique fit
d’Alger républicain le quotidien le plus lu dans la communauté
musulmane » [17].

Néanmoins, en dépit de son engagement de plus en plus net
dans le mouvement de libération nationale de l’Algérie, « Alger
républicain
reste jusqu’à la fin des années 40, aux yeux de beaucoup
de ses lecteurs algériens, un journal apparenté à la gauche
anticolonialiste française et plus précisément au PCF ». La
mutation se fait très rapidement à partir de 1950 et pour les
acteurs « au centre de l’activité militante des partis, des organisations
progressistes, du mouvement syndical, il devient leur
lieu naturel de rencontre, un extraordinaire instrument de rassemblement
en même temps que d’éducation politique des plus
larges masses populaires » [18]. C’est ainsi que les directions de
l’UDMA et du MTLD apprécient le journal qui, certes favorise
la propagande communiste dans le milieu musulman, mais qui
facilite également le dialogue avec les nationalistes. Cette coopération
entre la rédaction et les deux partis contribue au rapprochement
entre le PCA et les nationalistes.

À Bougie, Gaston Revel et ses camarades ont bien conscience
de l’importance pour les communistes de l’existence d’un tel
quotidien en Algérie. Ils sont également responsables actifs de
la diffusion de l’hebdomadaire du parti : Liberté. Pour Gaston
Revel « si Alger républicain n’avait pas existé, il aurait fallu le
créer, car ce fut un outil irremplaçable d’information et de clarification » [19].

Pour aider au rayonnement des deux journaux, les communistes
bougiotes agissent régulièrement. Ils vendent ainsi très
fréquemment l’hebdomadaire Liberté à la population. Andrée
Timsit, qui a vécu à Bougie dans les années 1950-1951, croise
souvent Gaston Revel dans les rues : « Il était capable de vendre
les journaux tout seul. Il allait vers les gens et discutait avec
eux. Il vendait Liberté presque quotidiennement » [20].

Au cours des années cinquante, l’intense activité politique
suscite autour d’Alger républicain un intérêt exceptionnel. Le
journal dérange l’administration coloniale. Le nombre de ses
lecteurs dépasse celui des hebdomadaires communistes et nationalistes [21].
Il faut aussi noter qu’ « à mesure que ses positions sur
la question se radicalisent, des lecteurs d’origine européenne
l’abandonnent » [22]. Depuis 1949, le tirage baisse régulièrement
pour se stabiliser à 25.000 exemplaires entre 1952 et 1954. Cependant,
Revel note que la diffusion d’Alger républicain « était
sans commune mesure avec son immense rayonnement (résultat
surtout d’un bouche à oreille fort efficace) » [23].

Vente du journal Liberté
avec Khoudir Abdelkrim, Gaston Revel et Lalla Adjaout.

Khoudir Abdelkrim.

En effet, le plus souvent, les gens, pauvres et analphabètes, achètent le journal
collectivement. Les articles sont ainsi lus en groupe et parfois
traduits par une personne ayant déjà fréquenté l’école. La lecture
en public dans les cafés maures est un phénomène répandu.

De plus, de par sa ligne éditoriale, le journal s’attire la haine
des milieux coloniaux qui vont s’acharner sur lui afin de « l’étrangler
financièrement » [24]. De ce fait, pour Alger républicain, appelé
par les colons « le petit mendiant », l’argent demeure le souci
permanent. Le journal est constamment en quête de nouvelles
ressources. Les militants communistes, aidés parfois par les
nationalistes, participent régulièrement à des souscriptions afin
d’aider le quotidien.

Gaston Revel, « qui n’avait pas besoin d’être convaincu que
l’argent est le nerf de la guerre » [25], se lance donc activement

Lalla Adjaout.

dans les campagnes de souscription. En 1951, la responsabilité
de coordonner la collecte à Bougie lui est confiée. Le lundi 7 janvier
1952, il peut annoncer en première page du journal : « À ce
jour j’ai collecté la somme de 19.800 francs (80 souscripteurs) ».
Pour intensifier la campagne, il écrit : « Bien entendu, la souscription
se poursuit et je serais heureux que d’autres amis
d’Alger républicain viennent relever le défi que je leur propose
fraternellement ». Il espère ainsi que les lecteurs démocrates et
progressistes « contribueront à battre la presse du mensonge et
de la guerre, à sauver Alger républicain » [26].

Gaston Revel semble donc avoir été un des meilleurs collecteurs
pour Alger républicain. Il propose aux Bougiotes une carte
de soutien à 50 francs pour « aider le quotidien de la Liberté, de
la Justice et de la Paix à vivre » [27]. L’ancien directeur d’Alger
républicain,
Henri Alleg, constate « qu’il était un homme très
connu, très estimé, et de voir un homme comme lui circuler dans
les rues avec une liste de souscription, aller aux portes des
commerçants, frapper à leur porte pour leur expliquer pourquoi
ils devaient souscrire, cela avait du poids. À Bougie, grâce à
l’activité de Revel, on ramassait beaucoup plus d’argent que dans
d’autres endroits. » [28]

Lettre de Henri Alleg, directeur d’Alger républicain, écrite
le 21 avril 1952 à Alger et adressée à Gaston Revel.

Pour sauver le journal, de nouvelles campagnes de souscription
sont régulièrement lancées. En 1952, ajoutée aux problèmes
financiers, la menace d’un retour dans leurs anciens locaux
de Robe et Perrier, ex-propriétaires de la Dépêche algérienne,
inquiète la direction d’Alger républicain. L’existence du journal
est directement remise en cause. Ainsi, Henri Alleg sollicite
Gaston Revel et tous les militants afin « d’accentuer encore la
campagne » leur demandant de « faire expédier encore des lettres
par des personnalités, des télégrammes par des groupes
d’amis, par entreprises, par maisons, par ateliers etc. au président
du conseil d’État » [29].

Cette sollicitation directe montre que Revel, de par son
sérieux et son engagement, devient à Bougie l’intermédiaire
principal pour Alger républicain. Il est incontournable. Le 21 avril
1952, Henri Alleg écrit au « champion des collecteurs » afin de
commencer une nouvelle campagne de souscription. Il lui demande
de lancer « un défi aux autres collecteurs d’Algérie afin
de susciter leur émulation » [30]. C’est ainsi que quelques jours plus
tard, le 28 avril 1952, en première page du journal, Gaston
Revel demande aux progressistes « de répondre immédiatement
à l’appel d’Alger républicain » et « de participer largement au succès
de sa souscription » [31].

  • Art. 2 Article de Gaston Revel dans Alger républicain du 27-28 avril 1952.
    Trois millions avant l’été ! M. Revel (de Bougie), qui collecta plus de 20.000 francs, lance un fraternel défi à tous les collecteurs.
    Imaginons qu’un matin nous apprenions la bouleversante nouvelle : faute de moyens financiers, Alger républicain cesse de paraître.
    Beaucoup de lecteurs, d’amis de notre journal se lamenteraient alors en disant : « Est-ce possible ? » Et poseraient la question : « Que devons-nous faire ? » Est-ce possible que disparaisse notre journal ? L’administration d’Alger républicain nous a très franchement fait part des graves menaces qui pèsent sur l’existence de notre quotidien. Alger républicain vivra si tous ses amis prennent résolument sa défense.
    Que devons-nous faire ? Répondre immédiatement à l’appel d’Alger républicain, participer largement au succès de sa souscription. N’ayons pas un jour à nous reprocher tardivement notre négligence.
    Je sais, par expérience, que de nombreux lecteurs dont la sympathie est toute acquise au journal attendent simplement l’occasion d’apporter leur aide matérielle. Souvent même des lecteurs prennent les devants et demandent : « Qui s’occupe de la souscription d’Alger républicain ? »
    Cela signifie que nos possibilités de sauver notre journal sont immenses. Oui, Alger républicain vivra à condition que nous allions vers tous ses lecteurs et amis, que nous expliquions clairement ses difficultés, que nous sollicitions leur aide. Que tous nos amis de Bougie, et de la région, que tous les sympathisants, que toutes les organisations progressistes prennent cette tâche à coeur.
    Personnellement, je prends l’engagement de contacter un à un tous les amis bougiotes d’Alger républicain, en faisant circuler les listes de souscription. Je souhaite vivement ne pas être l’unique collecteur à Bougie. À tous les collecteurs de Bougie et des autres localités d’Algérie, je lance un défi fraternel que j’aimerais voir relevé, et je leur donne rendez- vous chaque semaine dans les colonnes du journal pour confronter les résultats obtenus.
     [32]

Gaston Revel est profondément attaché à ce journal dans lequel
il s’investit de plus en plus. La ligne éditoriale d’ouverture, qui
s’adresse aux autres mouvements nationaux, lui convient à merveille.
D’autant plus que dès 1952 Alger républicain réalise un
effort considérable afin de recruter de nouveaux correspondants
locaux dont Gaston Revel et ses amis font partie. Ces correspondants
doivent être un instrument de liaison avec le pays tout
entier. Pour la direction, ce réseau « contribue à faire sans
conteste d’Alger républicain le journal qui traduit le mieux ce qui
s’y passe ». L’objectif doit être de « dévoiler tout ce que cache
la propagande officielle » et « montrer le vrai visage du colonialisme » [33].

Bougie offre un bel exemple sur la mise en place des correspondants
ainsi que sur le rôle qu’ils ont pu avoir dans la région.
Avant de recruter des journalistes de plus en plus politisés, Alger
républicain
avait souvent les mêmes correspondants que ceux des
autres journaux, colonialistes y compris. Le journal utilisait des
employés de mairie qui fournissaient diverses informations. Afin
de devenir les yeux et les oreilles de l’Algérie, ces correspondants
de type « apolitique » cessent peu à peu leur collaboration
et sont remplacés le plus souvent par des militants. Ainsi,
« à partir de 1952, mais surtout de l’automne 1953, Alger républicain
lance une grande offensive pour élargir son réseau de
diffusion et s’enraciner davantage encore dans tout le pays.[…]
En liaison avec cet effort, la direction s’efforce de trouver et de
former des dizaines de nouveaux correspondants, politiquement
motivés et capables de résister aux pressions et aux menaces des
agents de l’autorité » [34].

Omar Heraoua, un ancien du Secours populaire algérien, est
chargé d’aider à la mise en place de ces correspondants. À
Bougie, il peut s’appuyer sur Gaston Revel qui veille à tout et
comprend bien l’importance des correspondants locaux. Il semble
que ce système s’instaure rapidement à Bougie. Dès le mois
de mai 1952, des articles sont écrits par les correspondants bougiotes.
Les auteurs de La grande aventure d’Alger républicain
constatent qu’ « à Bougie le journal est servi par une extraordinaire
équipe ». Combative, très régulière dans ses communications,
« elle est à l’écoute des revendications populaires et se saisit des moindres faits qui intéressent la vie des habitants de
Bougie et de la Petite Kabylie » [35].

Lettre de Omar Heraoua écrite le 19 mai 1952 à Alger
et adressée à Gaston Revel.

Le groupe des correspondants
est composé des militants déjà cités. Impulsé par Gaston
Revel, ce collectif comprend : Lalla Adjaout, Khoudir Abdelkrim,
Ahcène Khithmane, Ali Boulharouz, Abdennour Mahindad, Ernest
Chaix ainsi que l’ancien député communiste Chérif Djemad.

Cependant, il faut un certain temps de rodage aux correspondants
pour améliorer la qualité des articles. Omar Heraoua joue
auprès de Gaston Revel le rôle de conseiller en lui suggérant,
lors d’une lettre, plusieurs points à ne pas négliger. Il lui
demande de veiller particulièrement à l’impact des articles de la
rubrique locale sur les ventes de journaux à Bougie. Il souligne
également « qu’il est avantageux de prévenir les lecteurs avant
la parution des articles par une propagande de bouches à oreilles
et d’attirer leur attention le jour même de leur insertion par une
affichette exposée chez les dépositaires » [36].

Le correspondant d’Alger républicain doit donc non seulement
écrire des articles dans la rubrique locale mais aussi veiller à
leur diffusion. Il semble que Revel se fasse très bien à son nouveau
rôle. Pour Henri Alleg, il « a été un modèle de ces correspondants », ajoutant même que « c’était sans aucun doute un
des meilleurs correspondants qu’Alger républicain ait jamais eu à
travers toute l’Algérie » [37].

L’instauration de ce système de correspondants locaux permet
avant tout au journal d’illustrer et de dénoncer le colonialisme
dans toute l’Algérie. Pour Revel, « Alger républicain joue le rôle
de trait d’union en aidant les travailleurs à défendre leurs revendications,
les démocrates à défendre leurs libertés, les patriotes
à défendre la liberté de leur pays, les opprimés à lutter contre les
injustices et les inégalités ». Il souligne que « les correspondants
de Bougie se relayent en permanence pour que les projecteurs
d’Alger républicain éclairent l’opinion publique sur toutes les
exactions commises par le patronat et l’administration » [38].

Ainsi, les articles peuvent traiter de problèmes particuliers
(tracasseries policières contre les petits vendeurs de légumes)
mais aussi de problèmes plus essentiels comme le chômage, l’habitat
(bidonvilles), la scolarisation ou le truquage des élections.

Ainsi, Gaston Revel se rend à l’hôpital de Bougie et constate sa
faible capacité d’accueil.

  • Art. 3 -

    Alger républicain (mardi 1er juillet 1953).
    300.000 habitants… 250 lits d’hôpital !

« Au cours du 1er trimestre de l’année en cours 24 nouveaux
dispensaires et 5 maternités rurales ont été créées
dans la région de Teleorman ; une nouvelle polyclinique
infantile à Jassy ; une maternité dans le village de Rupea ;
une maison de la Mère et de l’Enfant dans la gare de Titu,
etc… ».

Nous recevons, au hasard, ces informations fort intéressantes
dans le dernier numéro de la revue : La Roumanie
nouvelle.

Car malheureusement, ce n’est pas encore en Algérie que
nous pouvons trouver de telles réalisations pour développer
les moyens de défense de la santé de la population.
Le ministre de la santé publique a beau se déclarer satisfait
de l’équipement sanitaire de l’Algérie, ce qui existe est
bien peu à côté de ce qui devrait et qui pourrait exister
 [39].

Bougie et sa région, avec la commune mixte d’Oued-
Marsa et la vallée de la Soummam ont une densité de
population très élevée. Pour une population de 300.000
habitants, avec des installations sanitaires que l’on peut
considérer comme tout à fait secondaires à Cap-Aokas,
Sidi-Aïch et Akbou, il n’existe qu’un seul hôpital, celui de
Bougie. Cet établissement, doté de 250 lits, ne peut satisfaire,
bien entendu, toutes les demandes d’admission.

Souvent, aux périodes de pointe, le nombre des malades
s’élève à 350, de nombreux malades étant obligés de coucher
par terre, sur de simples matelas exposés aux courants
d’air. Le pavillon des tuberculeux a été prévu pour
une trentaine de places. Mais quelquefois, 80 ou même
100 malades sont entassés dans les salles ou installés dans
les couloirs
 [40].

Dans de telles conditions, malgré la compétence et le
dévouement du personnel, il est difficile d’améliorer le
confort des malades.

Il est inconcevable qu’une région peuplée comme celle de
Bougie ne dispose que de 250 lits d’hôpital. L’équipement
sanitaire de Bougie devrait comprendre au moins un millier
de lits, avec les spécialistes, le personnel et toutes les

installations correspondantes, sans oublier une maternité
et un centre de transfusion sanguine, sans oublier également
un laboratoire d’analyses réclamé en vain par le
corps médical.

Il existe, paraît-il, un vieux projet d’agrandissement de
l’hôpital. Ce projet doit sortir des cartons et être immédiatement
réalisé. Dans ce domaine, on ne fera jamais
assez vite et on ne verra jamais assez grand.

Au camp intérieur, d’autre part, un centre de santé est en
construction depuis plusieurs années. Pourquoi les travaux
sont-ils interrompus et qu’attend-on pour les terminer ?

Bien sûr, il n’est pas possible de construire des hôpitaux,
des écoles, des logements et de consacrer en même temps
2 milliards par jour à la guerre d’Indochine, 1.400 milliards
par an au budget militaire. Un char de 13 tonnes
revient à 38 millions de francs. Avec la valeur de deux
chars, on pourrait édifier un hôpital digne de la ville de
Bougie et de ses environs.

haut



[1Les administrateurs gèrent les « communes mixtes ». Ils disposent de pouvoirs étendus
puisqu’ils ont les attributions du maire mais ils sont aussi officiers de police judiciaire. Ils
peuvent ainsi infliger des amendes et des jours de prison pour réprimer une infraction.

Pour plus d’informations voir Thénault (Sylvie), 1881-1918 : l’« apogée de l’Algérie française
et les débuts de l’Algérie algérienne
, in Abderrahmane (Bouchène), Peyroulou (Jean-
Pierre), Siari Tengour (Ouanassa) et Thénault (Sylvie) (dir.), Histoire de l’Algérie à la
période coloniale
, Éditions La Découverte et Éditions Barzakh, Paris et Alger, 2012,
p. 166.

[2Circonscription administrative rurale.

[3La commune mixte est une circonscription administrative rurale qui correspond à la taille
d’un arrondissement. Les populations « indigènes » sont très largement majoritaires. Par
opposition à la commune de plein exercice organisée sur le modèle français, ces communes
sont gérées par un administrateur français associé à un personnel français et des adjoints
indigènes appelés aussi « caïds ».

[4Revel (Gaston), Le colonialisme témoin à charge…, op. cit., p. 4.

[5En Afrique du Nord, le bled représente l’intérieur des terres c’est-à-dire la campagne.

[6Revel (Gaston), Le colonialisme témoin à charge…, op. cit., p. 2.

[7Procès-verbal d’installation du 16 septembre 1940 (arch. priv. Gaston Revel).

[8Galland (Jean), En Algérie du temps de la France, Paris, éditions Tirésias, 1998, p. 120.

[9L’Amicale des anciens instituteurs et instructeurs d’Algérie et le Cercle algérianiste, 1830-
1962 des enseignants d’Algérie…, op. cit.,
pp. 133-144.

[10Galland (Jean), En Algérie du temps de la France…, op. cit., p. 19.

[11Revel (Gaston), Le colonialisme témoin à charge…, op. cit., p. 9.

[12Le livre 1830-1962 des enseignants d’Algérie se souviennent de ce que fut l’enseignement primaire,
réalisé par l’amicale des anciens instituteurs et instructeurs d’Algérie et le cercle
algérianiste, apporte des éclaircissements intéressants. Construit à partir de plusieurs dizaines
de témoignages, il retrace quelques grands traits de la vie des instituteurs du bled.
Gaston Revel semble avoir rencontré les mêmes difficultés que ses collègues.

[13Alleg (Henri), « Le Torrent souterrain », dans Henri Alleg (dir.), La Guerre d’Algérie, Paris,
Temps actuel, 1981, p. 133.

[14Khalfa (Boualem), Alleg (Henri), Benzine (Abdelhamid), La grande aventure d’Alger républicain,
Paris, Messidor, 1987, p. 35.

[15Boualem Khalfa est né en 1923. Il entre à Alger républicain à la fin de 1944. Il adhère au
PCA en 1947.

[16Henri Alleg, né en 1921, est membre du Comité central du PCA depuis 1946. Sur Alleg
et Alger Répubicain voir Alleg (Henri), Mémoire algérienne, Paris, Stock, 2005, pp. 155-175.

[17Sivan (Emmanuel), Communisme et nationalisme en Algérie… , op. cit., p. 175.

[18Khalfa (Boualem), Alleg (Henri), Benzine (Abdelhamid), La grande aventure..., op. cit., p. 61.

[19Revel (Gaston), Alger républicain à Bougie et en Petite-Kabylie… , op. cit., p. 1.

[20Entretien avec Andrée Timsit, vendredi 7 décembre 2001 à Béziers. Liberté est exclusivement
vendu par les militants dans la rue contrairement à Alger républicain que l’on trouve
en kiosque.

[21Laisne (Guillaume), Engagements d’un quotidien en société coloniale, Le cas d’Alger Républicain
(1938-1955)
, IEP Paris, mémoire pour le master recherche, 2007, p. 120.

[22Khalfa (Boualem), Alleg (Henri), Benzine (Abdelhamid), La grande aventure..., op. cit., p. 166.

[23Revel (Gaston), Alger républicain à Bougie et en Petite-Kabylie… , op. cit., p. 2.

[24Khalfa (Boualem), Alleg (Henri), Benzine (Abdelhamid), La grande aventure…, op. cit., p.165.

[25Entretien avec Henri Alleg, 23 novembre 2001.

[26Gaston Revel, « Un défi lancé à tous nos amis », Alger républicain, 6-7 janvier 1952.

[27Carte de soutien à Alger républicain.

[28Entretien avec Henri Alleg, 23 novembre 2001.

[29Lettre de Henri Alleg, directeur d’Alger républicain, écrite le 25 mars 1952 à Alger et adressée
à Gaston Revel.

[30Lettre de Henri Alleg, écrite le 21 avril 1952 à Alger et adressée à Gaston Revel.

[31Gaston Revel, Alger républicain, 27-28 avril 1952.

[32Lors des souscriptions, le journal tient à jour un classement des meilleurs collecteurs.
Gaston Revel est toujours dans les premiers. Il faut dire aussi qu’il aime particulièrement
les concours !

[33Khalfa (Boualem), Alleg (Henri), Benzine (Abdelhamid), La grande aventure..., op. cit., p. 111.

[34Ibid., p. 113.

[35Khalfa (Boualem), Alleg (Henri), Benzine (Abdelhamid), La grande aventure..., op. cit., p. 116.

[36Lettre de Omar Heraoua écrite le 19 mai 1952 à Alger et adressée à Gaston Revel.

[37Entretien avec Henri Alleg, 23 novembre 2001.

[38Revel (Gaston), Alger républicain à Bougie et en Petite-Kabylie…, op. cit., p. 1.

[39En Algérie des efforts ont été faits, ce qui a permis de faire passer en cinquante ans le
taux de mortalité de 20‰ à 11‰. Cependant, les infrastructures et l’encadrement médical
sont très en dessous de ceux de la métropole. Par exemple, en 1954, d’après Benjamin
Stora, on compte, en Algérie, un médecin pour 5137 habitants contre 1 pour 1091 en
France métropolitaine. Stora (Benjamin), Histoire de l’Algérie coloniale…, op. cit., p. 106.

[40La tuberculose commence à être réduite en France dans les années 1950 grâce aux antibiotiques
mais le nombre de malades reste encore très important en Algérie.

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